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Citations de Dolores Redondo (270)


Oublier est un acte volontaire. Plus on essaie de laisser quelque chose derrière soi, plus cette chose vous poursuit.
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Les touristes venus assister au carnaval raffolaient de ce genre d'endroit, encombré de babioles, objets de culte de l'ancienne religion et du vaudou aseptisé pour les visiteurs de La Nouvelle-Orléans, désireux de rapporter des amulettes, et des colliers pour les montrer à leurs amis.
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L'architecture d'un village ou d'une ville témoigne des existences et préférences de ses habitants autant que les habitudes d'un homme révèlent sa personnalité.
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Quand elle se promenait dans ce genre de paysage, Amaia comprenait ceux qui venait à Elizondo et soupiraient devant la beauté saisissante de ce petit univers idyllique caché entre des montagnes de hauteur moyenne que tapissaient des vallées et des prairies à la beauté incroyable, seulement interrompus par des bois de chênes et de châtaigniers et de petites communautés rurales. Le climat humide prolongeait les automnes, à tel point qu’en plein mois de février, et, malgré la neige, les prés demeuraient verts. Seule la rumeur de la Baztan brisait le silence du paysage.
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un basajaun est une créature réelle, un hominidé d’environ deux mètres cinquante, large d’épaules, les cheveux longs et bien sûr couvert de poils. Il habite dans les bois, auquel il appartient.
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Amaia sourit aux souvenirs des légendes que lui avait racontées tante Engrasi dans son enfance. Il n’était pas étrange, au milieu de cette forêt, de croire à l'existence de ces créatures magiques qui avait forgé la culture ancestrale de la région. Toutes les forêts sont puissante, certaines redoutables car profondes et mystérieuses, d'autres sombres et sinistres. Dans le Baztán, la foret est fascinante, d'une beauté sereine et ancestrale qui symbolise malgré elle son visage le plus humain, le plus éthéré et enfantin, celui qui croit aux fées merveilleuses qui vivaient dans la forêt, et qui dormaient toute la journée pour sortir à la tombée de la nui afin de coiffer leurs longs cheveux dorés avec un peigne d'or qui conférait à son possesseur le don de voir ses réaliser n'importe quelle faveur. Faveur qu'elles accordaient aux hommes qui, séduits par leur beauté, leur tenaient compagnie, sans être épouvantés par leurs extrémités palmées. Amaia sentait dans cette forêt des présences si tangibles qu'il était facile d'y accepter l’existence d'un monde merveilleux, un pouvoir de l'arbre supérieur à l'homme, et d’évoquer le temps ou, en ces lieux et dans toute la vallée, êtres magiques et humains vivaient en harmonie.
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Le visage pâle et bouleversé de Dupree était l’image de sa souffrance, mais ses actes, en revanche, étaient empreints d’une détermination et d’une force qui paraissaient émaner du même endroit que la douleur.
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- Vous n'allez tout de même pas me dire , comme les gosses tout à l'heure, que les Blancs ont ouvert les barrages pour sauver le Quartier français ?
- Les Blancs responsables de cette merde n'ont pas eu besoin de venir en pleine tempête dynamiter les barrages ou ouvrir les vannes; tout était prêt, comme une bombe à retardement. Après le passage de Betsy, ils ont construit les barrages avec des matériaux d'occasion. Des matériaux médiocres pour des Américains d'occasion.
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Quand elle reprit conscience, elle vit son père à côté de son lit d’hôpital. Pâle, les cheveux mouillés par la pluie plaqués sur son front. Ses paupières irritées par les larmes étaient cerclées de rouge. Quand il la vit ouvrir les yeux, il se pencha, le visage crispé, mais avec un début de soulagement.
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Des terroristes détruisent le World Trade Center et le pays bascule dans le malheur, mais quand une ville entière à forte population noire disparaît sous l'eau, qu'est-ce que ça peut faire ? Aurait-on trouvé normal que quatre jours après la destruction des tours jumelles l'aide ne soit toujours pas arrivée ?
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Elle regarda le ciel. La brume était montée à mi-hauteur. La visibilité au ras du sol était totale, mais une couche dense de nuages bas et effilochés flottait partout. Comment appelaient-ils ce ciel ? L'odeur des fleurs se répandait, sucrée, entêtante, s'élevant comme une guirlande parfumée autour d'elle. Il lui sembla que la charge d'ozone de la tempête la rendait encore plus enivrante. Plus ils avançaient, plus le terrain descendait. La brume empêchait de voir, et le soleil se reflétait à sa surface avec un étrange éclat qui faisait mal aux yeux. Un nouveau coup de tonnerre fendit l'air et résonna pendant une, deux, trois secondes. (...)
Comment l'appelaient-elles déjà, sa tante et elle ? « De la crème de brume », pensa Amaia, et elle le dit à voix haute en même temps :
— De la crème de brume.
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Les désirs, les peurs et les ambitions des hommes sont les mêmes dans le monde entier. L'histoire de l'humanité est l'histoire de ses peurs. Mais les mythes pour les définir, les nommer et tenter de les contrôler sont différents.
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Toutes les quinze minutes depuis six heures, les autorités avaient employé les grands moyens pour diffuser l'alerte : Katrina causerait des dégâts dévastateurs sur toute la côte du golfe, et les prévisions pour La Nouvelle-Orléans n'étaient pas très optimistes. La ville était située deux mètres sous le niveau de la mer, avec le lac Pontchartrain au nord et l'abondant Mississippi qui la traversait tel un serpent, et la menace d'un raz-de-marée cyclonique commençait à apparaître soudain comme une réalité inévitable. Le Centre national des ouragans annonçait un niveau cinq : des vents de trois cent cinquante kilomètres à l'heure et des rafales de plus de quatre cents kilomètres à l'heure. La Nouvelle-Orléans n'avait jamais connu un ouragan de force cinq.
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Ils commandèrent des huîtres Bienville et des fettucine aux écrevisses qu'Amaia trouva délicieuses, même si les deux policiers de La Nouvelle-Orléans n'arrêtaient pas de dire que ce n'était pas la saison.
— Vous devriez venir au printemps, ajouta Bill en s'adressant à Amaia. Quasiment à la porte de chaque maison il y a une marmite de crawfish boil*. On cuit les écrevisses avec du maïs et des pommes de terre, puis on les renverse sur une table couverte de papier journal et on les mange avec les doigts en les trempant dans du beurre fondu et de la sauce piquante.
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Quand on survit, on apprend à vivre.
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Quand un être cher disparaît, le monde ne s'arrête pas de tourner mais il se reconfigure autour de nous, comme si l'axe de la Terre se tordait légèrement d'un manière imperceptible pour les autres mais en nous dotant d'une clairvoyance qui nous laisse percevoir des aspects du réel que nous nous n'aurions jamais imaginé. De spectateurs, nous devenons machinistes. p 333 Mercure de France coll Folio Policier
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Dupree acquiesça. Il savait qu’elle avait gagné, mais ce n’était pas grâce à ses paroles. C’était un fait indiscutable, vérifié dans tous les lieux où l’homme avait survécu, des champs de bataille aux camps de réfugiés, des hôpitaux militaires aux couveuses de nouveau-nés. Quand les consignes n’avaient plus de sens, quand l’épuisement s’emparait des corps et des âmes, quand continuer ou non faisait débat : il n’existait aucune force aussi rédemptrice que le contact humain.
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Engrasi pensait que les prémonitions étaient simplement l’instinct basique de survie perverti au fil des siècles par l’évolution présumée de l’être humain, et surtout par le confort moderne. Tous ces signes que notre espèce savait lire dans l’air, rumeurs, sons, minuscules mais perceptibles changements qui se produisaient en permanence autour de nous et pouvaient être interprétés par un humain connecté à la nature : l’approche d’une tempête, l’imminence d’un accouchement, la présence de l’eau, la traque d’un prédateur, l’arrivée d’un fléau, la proximité de la mort.
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Il y a deux catégories d’êtres qui ne quitteront jamais La Nouvelle-Orléans : les musiciens et les fantômes.
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Quand on établit le profil d’un criminel, il faut faire très attention au biais de confirmation. On trouve facilement des théories et des preuves qui confirment ce que nous croyons, en évitant celles qui le contredisent. C’est pareil avec le consensus et la tendance à penser que la théorie que nous défendons a plus de valeur parce qu’elle est plus répandue, ou plus commune parmi ceux qui nous entourent, sans préciser qui sont exactement « tous ceux qui pensent comme ça ».
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