AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Dominique Autrand (70)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La dame au petit chien arabe

Au bord du lac de Zurich, à la terrasse d'un café, Gürkan, un jardinier kurde, d'origine turque, essaie de capter l'attention d'Anna, ex-ballerine, en attirant son chien avec un biscuit.

Anna est une grande séductrice et est mariée à un médecin.

Très vite, ils vont devenir amants et vivre une aventure, comme Anna en a vécu déjà bien d'autres. Mais Gürkan va devoir rentrer chez lui à L., dans le canton d'Argovie, à quarante minutes en train de Zurich, son travail prenant fin. Ce ne sera qu'au bout de quelques jours qu'Anna va ressentir un manque, manque qui va devenir de plus en plus important. Elle finira par partir à sa recherche et le retrouvera. En fait, de ce qui n'aurait dû être qu'une passade sans suite, quelque chose en fait une histoire.

Ce court roman est avant tout un roman psychologique dans lequel Dana Grigorcea analyse avec délicatesse les sentiments et surtout les sensations qu'éprouve Anna au fil de cette rela-tion.

Si au début, il s'agit d'une banale aventure, d'une distraction pour rompre la monotonie de la vie, bien vite, Anna va découvrir le vide de son existence, lors de l'absence de Gürkan. L'amour va alors métamorphoser sa vie.

Le récit en lui-même ne m'a pas particulièrement accrochée car je n'y ai trouvé qu'une quelconque histoire d'amour entre deux êtres que tout sépare. La vie bourgeoise, fastueuse et un peu dissolue que mène Anna montre bien sûr que l'argent ne suffit pas toujours au bonheur, même si...

Ce que j'ai aimé dans ce roman, ce sont les descriptions enchanteresses des abords du lac de Zurich où cet amour va prendre naissance. Mais, ce qui m'a avant tout permis de traverser ce récit, c'est l'hommage que rend cette écrivaine à l'art qu'est la danse et par là même, le rapport au corps, à la sensualité. Elle a su trouver les mots justes pour arriver à donner vie à la fois au corps et aux sentiments.

Ce sera donc un avis mitigé avec d'une part, une histoire d'amour parmi tant d'autres et, d'autre part, une fraîcheur de style et un beau rendu sensoriel.

À noter que La dame au petit chien arabe est un hommage libre à la nouvelle "La dame au petit chien " d'Anton Tchekhov publiée en 1899, qu'à mon grand regret, je n'ai pas lue.

Livre découvert grâce aux Explorateurs de la Rentrée littéraire 2019 de Lecteurs.com.
Commenter  J’apprécie          853
Le Parfum des poires anciennes

J’avais lu beaucoup de retours tentants qui m’avaient incitée à mettre ce livre dans ma PAL. Et cela a été une demie déception. Je pense qu’il a souffert de la comparaison avec ma lecture précédente, un pavé dans lequel je m’étais immergée pendant quelques jours (Les frères K), et il m’a fallu quasiment la moitié du livre pour enfin me sentir vivre cette histoire aux côtés des deux héroïnes. Ne vous attachez donc pas à ce seul retour. Lu à un autre moment, il m’aurait sans doute plus embarquée.



Sally 17 ans vient de fuguer de la clinique où elle était soignée pour anorexie. Elle est en colère, ne trouve pas sa place au milieu des autres, se sent différente. Liss, la cinquantaine, vit seule dans une ferme beaucoup trop grande et exploite le domaine. Elle n’est pas appréciée par tous au village. Sally va trouver refuge auprès de cette femme, pour une nuit d’abord, puis quelques semaines, et ces deux femmes, aux antipodes l’une de l’autre, vont s’apprivoiser, s’aider mutuellement.



Ces deux femmes, il m’a fallu du temps pour commencer à les apprécier, à passer derrière le côté un peu stéréotypé du début de l’histoire, une jeune fille anorexique recueillie par une femme en butte à l’hostilité d’une partie du village. Mais ce qui m’a donné dès le début envie de poursuivre cette lecture, c’est l’écriture qui dépeint à merveille la nature exubérante de cette fin d’été. Et peu à peu, grâce aux descriptions de cette nature, des travaux de la ferme, j’ai commencé à partager leur vie, avec leurs blessures, les non-dits. J’ai voulu savoir ce que cachait la solitude de Liss, à qui elle écrivait. J’ai voulu savoir si Sally allait reprendre sa vie en main, dépasser ces révoltes adolescentes, et j’ai finalement apprécié la fin de cette lecture.

Commenter  J’apprécie          5924
Le Parfum des poires anciennes

HYMNE DE NOS CAMPAGNES



Le parfum des poires anciennes se laisse humer, et surtout dévorer.

Sally, adolescente en mal être s'enfuit de l'hôpital où elle est traitée. Elle se retrouve en pleine campagne, dans une ferme, chez Liss.

Liss l'accueille mais ne pose pas de question, Liss est secrète.

Liss n'impose pas, elle propose... et Sally petit à petit retrouve le goût des choses simples. Une poire, le travail une pomme de terre, le miel,... Le goût de la nature.

Petit à petit une belle amitié naitra entre les deux femmes qui se sont trouvées et qui se soignent l'une et l'autre de leurs blessures profondes.

Je ne vous en dirai pas plus, donc à vous de lire !



C'est un livre très sympa qui traite avant tout de la résilience par l'approche de la nature. Un peu feel good aussi. Pour ma part, je n'ai pas vraiment réussi à entrer en empathie avec les protagonistes et je n'ai pas non plus été émerveillée par l'hymne à la campagne... mais c'est peut être parce que la campagne, c'est mon quotidien aussi ;-) Je connais le goût magnifique de ces choses que l'on cultive (et accessoirement, je viens de faite une goutte au cassis, à déguster en octobre !)



En tout cas, même si je n'ai pas vraiment accroché, c'est loin d'être un mauvais bouquin donc vous pouvez tout à fait vous faire plaisir en croquant dans ces poires anciennes.





Commenter  J’apprécie          495
Le Parfum des poires anciennes

Ce roman m'a permis de passer un excellent moment de lecture.

L'esprit du roman est différent de ce que je pensais y trouver après la lecture du résumé ainsi que l'illustration figurant sur la couverture.

Je croyais avoir à faire à un roman terroir qui me procurerait simplement un moment de détente pour l'été.

Mais il n'en est rien, bien au contraire, le ton du récit n'est que gravité et profondeur avec un fond de dystopie réaliste ancrée dans notre époque.

2 femmes se rencontrent par une chaude journée d'été sur une route quasi déserte.

L'une solitaire, la quarantaine bien avancée, l'autre est une jeune fille de 17 ans en fugue.

Malgré leur différence d'âge, elles vont se reconnaître l'une l'autre, se comprendre sans mots ou discours artificiel dans un lieu authentique, loin de la ville.

Car les deux femmes blessées par la vie sont toutes les deux en quête de sens dans un monde qui n'en a plus.

La liberté aussi est un élément vital pour les deux personnages féminins.

Elles en ont été privées l'une comme l'autre et la réclame à cor et à cri, l'une ayant vécu dans un milieu patriarcal et machiste, aux idées étriquées et archaïques sur la vision de la femme, l'autre est sous pression des dictats de la société, de la norme qu'elle rejette violemment.

Ainsi malgré les difficultés elles vont tenter de se reconstruire dans la solidarité et l'amour, au sens général du terme.

C'est une belle leçon de vie que nous donne ce roman tout en finesse, il est un hommage à la femme trop longtemps soumise au joug de l'homme et de la norme, des conventions et des pressions qui pèsent fortement sur elle.

L'auteur, un homme, par ce roman, nous donne une vision de la femme qui tente de s'émanciper malgré les obstacles qu'elle rencontre.

Il est aussi une incroyable histoire de sororité et de solidarité féminine qui rend les personnages du récit inoubliables malgré la violence de certaines scènes.

J'en recommande vivement la lecture, je l'ai savouré, c'est un roman rare.





Commenter  J’apprécie          450
Le Parfum des poires anciennes

Un excellent moment de lecture, j’ai tout aimé, l’histoire, l’écriture, la poésie des mots. Je l’ai dévoré, tant je l’ai trouvé beau.



Sally, dix-sept ans, marchait depuis un moment, elle pestait contre la chaleur, elle détestait d’être obligé de manger, surtout quand les autres le disaient ou parce que tout le monde le faisait. Elle s’était enfuie d’une clinique où elle était traitée pour l’anorexie. Elle était en colère contre le monde entier, ses parents, ses professeurs, les médecins.



Liss, la cinquantaine, travaille seule à la ferme, dans le silence des champs et des vignes.

« Au sommet de la route étroite qui montait entre champs et vignobles, l’air chaud vibrait sur l’asphalte. Liss, qui grimpait lentement la côte sur son vieux tracteur sans cabine, croyait voir de l’eau, une eau plus fluide que la normale ; plus légère et plus ondoyante. Une eau qu’on ne buvait qu’avec les yeux.

Sur les champs moissonnés où luisaient les chaumes, le blé était encore présent dans la puissante odeur de paille ; poussiéreuse, jaune, saturée. Le maïs commençait à sécher ; son bruissement dans la brise d’été n’évoquait plus le vert, il se transformait en un chuchotement rauque à la lisière du champ. »



Sally, essaie de l’éviter, mais Liss, lui demande de l’aide, une roue de sa remorque a glissé dans le fossé. De fil en aiguille, Liss, comprend beaucoup de choses, elle lui propose une chambre pour la nuit ne sachant où aller, Sally accepte.

Elle trouve un refuge où on ne lui pose aucune question, elle fait ce qu’elle veut, on ne la juge pas. Elle restera de longues semaines.



« D’un autre côté, c’était chouette d’être ici : la ferme de Liss était le premier lieu qui ne cherchait pas à la retenir.

Elle n’en connaissait aucun qui n’ait pas tenté d’une façon ou d’une autre de la ligoter. La maison. L’école. Les cliniques. On y entrait, et voilà que les ficelles, les chaînes, les cordes et les filets se mettaient à pousser des murs et du plafond, il devenait de plus en plus difficile d’aller et venir à l’intérieur, il devenait de plus en plus impossible de sortir – de la maison, de l’école, des maisons des amis et de partout. C’étaient des chaînes souples, des cordes élastiques et des filets en caoutchouc, mais plus on voulait partir, plus ils vous retenaient, vous tiraient doucement en arrière ; la nuit ils devenaient collants et lourds et si on ne fermait pas la bouche, si on ne respirait pas par le nez, ils pénétraient en vous. Ou bien ils se collaient à la nourriture et on les avalait par mégarde comme un cheveu, un cheveu qui n’en finissait pas, de plus en plus en plus épais et solide et qui vous tiraillait à l’intérieur jusqu’à vous faire vomir. Parfois il valait mieux ne pas manger. »



C’est la rencontre de deux femmes cabossées par la vie, qui ont du mal à s’exprimer. Elles travailleront de concert.

Sally, découvrira pour la première fois, tous les travaux de la ferme, elles récolteront les pommes de terre, les poires, le raisin, elles sucreront les abeilles.



Elles s’apprivoiseront tout doucement et elles commenceront à se confier sur ce qui les éloigne des autres.



Le Parfum des poires anciennes de Ewald Arenz, est plein d'émotions, les descriptions sur la nature, les arbres, sont magnifiques.

Une histoire touchante, deux femmes fragiles, qui grâce à l’amitié, essaieront de vaincre leur solitude. Un coup de cœur. La nature est au centre de ce formidable roman.

Commenter  J’apprécie          4016
La dame au petit chien arabe

Cet après-midi, sous un soleil printanier, je suis allée me promener au bord du lac de Zurich et c'était sublime ! Le vent léger sur le feuillage encore vert des arbres, le clapotis de l'eau et au loin le bruit tranquille de la circulation.



J'ai rencontré un couple qui se promenait main dans la main, un petit chien entre eux.

Ils ont prononcé leur prénom Anna, Gürkan, lui la regardant de ses yeux brillants, elle droite et altière ne faisait que frôler le sol de ses pas de ballerine.



Elle ne savait pas encore qu'elle était amoureuse, lui voulait être heureux. Ils jouaient ensemble la chorégraphie parfaite de la grãce et des illusions.



Je me suis blottie dans la douce beauté nostalgique de ce texte, à son rythme lent et aérien qui flirte avec la danse, les arts, les fleurs, et l'amour impromptu au beau milieu de la représentation d'une vie.



"Le bonheur n'est-il pas dans le pressentiment fugace de sa fin".
Commenter  J’apprécie          360
Le Parfum des poires anciennes

Des vies femmes dans un terroir aux vertus thérapeutiques.



En fugue d’une clinique où elle est soignée pour anorexie, Sally trouve refuge chez Liss, une femme solitaire qui exploite une ferme traditionnelle. Sally apprend à apprécier le contact avec nature et découvre le goût des choses vraies : marcher sous la pluie, sentir l’odeur de la terre, mordre dans un fruit qu’on vient de cueillir. Elle participe aussi aux nombreuses tâches de la ferme : ramasser les pommes de terre, couper du bois, cueillir les poires et préparer du schnaps, faire vendange, etc.



Les deux femmes tisseront des liens et Sally découvrira qu’elle n’est pas la seule à avoir des drames dans sa vie et que Liss cache aussi de terribles secrets.



Un hymne au terroir, des émotions et un bon rythme. Une belle lecture mais qui nécessite une certaine dose de « suspension consentie de l’incrédulité ».

Commenter  J’apprécie          320
La dame au petit chien arabe

Dana Grigorcea campe son intrigue à Zurich, « petite cité lacustre au charme exotique ».

Anna aime promener son petit chien en bordure du lac et boire son «  matcha latte », servi avec des biscuits, dont les miettes font le régal de son chien. Un jour, attablé à ses côtés, Gürkan, jardinier, séduit par sa silhouette délicate, ses gestes gracieux, tente une approche en attirant le toutou !

Une rencontre qui va bouleverser la vie d’Anna, rompre sa monotonie.

Anna, est une ballerine à la carrière conséquente si l’on en juge par tous les tableaux affichés dans la salle d’attente de son mari médecin (qui la représentent sur scène dans des rôles phares).

Un couple qui aime recevoir avec champagne, véritable « fontaine de jouvence ». Mais Anna est une femme libre qui vient de succomber au charme de cet inconnu à la voix envoûtante. Elle aime croquer la vie sur le champ. Ils se plaisent, s’apprivoisent, se revoient, flirtent. Fougueux baisers, étreintes…Leurs mains ne se quittent plus. Leur bonheur irradie tant que les gens qui les croisent sourient de les voir si épris l’un de l’autre .

Le jeune kurde initie son amante à une danse folklorique au son de la darbouka.

Cette liaison extra-conjugale est vécue avec un sentiment d’égarement, de culpabilité pour Gürkan, (marié et père), alors qu’Anna, volage, n’éprouve aucun scrupule. Elle vit cette passion intensément, mais ne sera-t-elle qu’un feu de paille ? En voyage à Venise, Anna, oisive, s’ennuie et devient insomniaque. Elle réalise très vite qu’elle est habitée par Gürkan, ressent la morsure de l’absence et éprouve un désir ardent de le revoir pour combler ce vide. Va-t-elle réussir à le retrouver ? Vont-ils reprendre leur pas de deux ?

Anna serait-elle comme Louise de Vilmorin qui n’aime que les commencements ?

Dana Grigorcea situe son récit au printemps, moment où la nature renaît et réveille les sens des protagonistes et en été où les corps se dénudent, dans un décor idyllique, sur les rives du lac.

L’auteur ausculte le sentiment amoureux, met en exergue la sensualité des corps, leur souplesse

Une romance très rythmée, baignée de soleil, qui met en scène une chorégraphie pleine de délicatesse, d’élégance, de légèreté, sous le signe de Tchekov. « La certitude d’avoir été, un jour aimé, c’est l’envol définitif du coeur dans la lumière », pense Bobin.

Commenter  J’apprécie          243
Le Parfum des poires anciennes

C’est grâce à la lecture de billets dithyrambiques sur ce roman, confortée par la recommandation de Valérie Perrin en couverture, que je me suis lancée dans sa lecture.



J’y ai fait la rencontre de Sally, une jeune fille de 17 ans qui s’enfuit de la clinique où elle est soignée pour anorexie, et de Liss, l’agricultrice qui la recueille dans sa ferme. Sally est en colère contre le monde entier, et Liss sera la première personne qui saura lui donner ce qu’elle attend, grâce à sa bienveillance dénuée de curiosité. On sent rapidement d’ailleurs que Liss elle-même cache un secret douloureux, et que ce qu’elle a apporté à Sally, celle-ci le lui rendra aussi.



C’est donc sur une trame assez peu originale que ce roman repose, car on comprend assez rapidement comment celle-ci va se dérouler, à quelques détails et secrets près (celui de Liss mettra quasiment 200 pages à être révélé). Cela ne m’aurait pas vraiment dérangée, si le rythme de ce roman n’était pas si lent ! Les jours passent lentement à la ferme, et j’ai eu la sensation qu’une seule journée en équivalait deux ! J’ai donc un peu peiné à terminer ce roman, et eu du mal à en voir la fin, même si cela s’améliore dans le dernier tiers du roman, dès que Liss s’ouvre un peu plus, et que l’on connaît son histoire.



Malgré cela, il y a une certaine joliesse dans ce roman, dans la manière dont Ewald Arenz parle de la nature, de la campagne, des travaux agricoles. J’ai aimé découvrir toutes les variétés de poires que Liss cultive, et parfois eu la sensation de croquer moi-même dedans. La relation de Sally et de Liss, abrupte dans un premier temps, s’adoucit au fur et à mesure que les deux femmes se rendent compte de ce qu’elles ont à recevoir l’une de l’autre, mais aussi à s’apporter, et c’est vraiment doux de les accompagner dans cette évolution.



Je suis donc passée à côté de ce roman, mais si vous aimez les histoires de relations humaines, de nature, alors tentez la lecture du « Parfum des poires anciennes » !
Commenter  J’apprécie          222
Alice

Attirée par le résumé à une période de ma vie où je n’arrive plus à faire le deuil de quoi que ce soit et de qui que ce soit, je pensais me retrouver dans cette histoire. La vie est jalonnée d’arrêts, de temps suspendu, de douleurs et je peux le dire, Alice a eu sa dose ! Cinq fois sa vie s’est arrêtée pour accompagner un proche vers la porte de sortie. J’ai juste oublié mon hypersensibilité, différente de la culture de l’est et je ne me suis pas retrouvée du tout dans l’univers et la vie d’Alice. Rien à voir avec le style ou la qualité de l’écriture de l’auteure, juste un problème avec ma vie intérieure.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          170
La dame au petit chien arabe

La dame au petit chien arabe offre au lecteur une parenthèse appréciable quand on lit plutôt des pavés, regorgeant de personnages et de tumulte. Le très court roman, presque une nouvelle, de Dana Grigorcea, native de Bucarest mais vivant en Suisse depuis plusieurs années et écrivant en allemand, est tout empreint de luxe, calme et volupté. Son héroïne, danseuse étoile à la vie mondaine très développée, s'ennuie quelque peu sur les bords du lac de Zurich et ce ne sont pas ses amants, de passage, qui lui rendent la vie vraiment plus passionnante. Jusqu'à ce qu'elle rencontre un jardinier kurde dont le regard ténébreux et la douceur vont la charmer et peut-être même la conduire sur les rives de la passion. Hommage discret à Tchekhov, La dame au petit chien arabe est une œuvre tout en délicatesse et en sensibilité qui prend son temps pour décrire des paysages enchanteurs et la psychologie d'une femme au charme évanescent. Une histoire de sentiments, joliment racontée, au caractère intemporel et sans coups de théâtres ni drames, qui s'évanouit en son dénouement à la manière d'un coucher de soleil sur le lac de Zurich. La promenade en compagnie de la danseuse et du jardinier était agréable mais ne laissera pas un souvenir autrement marquant.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
Commenter  J’apprécie          162
Le Parfum des poires anciennes

Sally, 17 ans, a fugué d'une clinique où elle était enfermée et rencontre, épuisée, Liss, agricultrice, la cinquantaine, qui vit seule et lui offre l'hospitalité sans rien lui demander, en toute simplicité. Sally va rester un mois dans la ferme, aidant au travail des champs, avant que ses parents ne la retrouvent et ne l'emmènent avec eux. Mais le lien tissé entre les deux femmes peut-il être brisé?

J'ai aimé cette histoire de la rencontre de deux femmes cabossées par la vie, si différentes l'une de l'autre, mais qui vont apprendre à se connaître à travers leurs silences plus que par leurs mots. Toutes deux ont besoin de solitude et surtout de liberté qui leur a été déniée, Liss par son père puis son mari et Sally par ses parents.

La nature, personnage à part entière, son rythme immuable, le travail à son contact leur permet d'adoucir leurs blessures, de se retrouver, de communiquer sans faux-semblants. Les descriptions qu'en fait l'auteur interpelle nos sens : la vue d'un lever de soleil, de la brume qui voile un village, l'odeur des poires qui macèrent, de la pâte qu'on pétrit pour faire le pain, le goût des pommes dans lesquelles on croque, des poires anciennes muries au soleil qui exhale pleinement leurs parfums. Ce roman a éveillé en moi des sensations oubliées de mon enfance quand l'été, chez mon grand-père agriculteur, je cueillais les fruits sur les arbres et m'en délectais immédiatement, essayant de ne pas me faire dévorer par les guêpes. Je n'ai plus jamais retrouvé ce goût inimitable du fruit que l'on a laissé arriver à maturité sur l'arbre, dont la chaleur se diffuse dans la main, jusqu'à ce que j'ai la chance, depuis peu, d'avoir des arbres fruitiers chez moi.

Un bien beau roman à déguster au soleil.
Commenter  J’apprécie          144
Le Parfum des poires anciennes

Sally, dix-sept ans est en colère contre à peu près tout, contre ceux qui veulent lui dicter ce qu'elle doit faire, mais, elle est aussi en colère contre elle-même. Elle décide de fuguer, à ce moment-là, elle rencontre Liss, la cinquantaine. Dès les premières paroles échangées, Sally découvre que Liss est différentes des autres adultes. Pas de questions méfiantes, pas de jugement hâtif. Liss lui propose de passer la nuit chez elle. La nuit devient des semaines..



Pour Sally, Liss est une énigme, un mystère. Quelle est donc cette femme forte, qui ne parle jamais d'elle-même, qui habite seule une si grande maison.. ? Alors que les jours passent, elles marquent ensemble des arbres, récoltent des pommes de terre et Liss lui décrit les vieilles variétés des poires du verger, dont Sally aime tant le goût, les deux femmes se rapprochent et apprennent les blessures qui leur ont été infligés..



Quelle belle histoire émouvante entre deux femmes vulnérables mais fortes qui apprennent qu'il y a plus en elles qu'elle ne l'ont reconnues elles-mêmes. Elles ne parlent pas beaucoup, et pourtant il y a une reconnaissance mutuelle. Le style d'Ewald Arenz évolue selon les personnages et leurs histoires personnelles, à la fois calme et poétique comme furieux et dérangeant, ce qui rend les personnages authentiques et proche de la réalité.



L'auteur décrit dans un langage incroyablement beau le rapprochement entre les deux femmes, la découverte des ressources de la nature, l'automne à la campagne : de très belles images qui restent en tête. Une ode à la nature comme à l'amitié.



Ce roman est complètement passionnant du début à la fin, à la fois lumineux et ouvert à tous nos sens.
Commenter  J’apprécie          120
Le Parfum des poires anciennes

Sally, une jeune fille anorexique, s'est enfuie de l'hôpital où elle était soignée car elle ne supportait plus d'être obligée de faire ce qu'on lui demande. Elle trouve refuge chez Liss, une agricultrice d'un certain âge, qui ne lui pose pas de questions sur sa vie et lui offre une chambre chez elle. Sally va vite apprécier ce rythme proche de la nature, le travail de la ferme entre la fabrication du pain, le soin aux abeilles, la cueillette des fruits, l'abattage du bois et ne cherche pas à donner des nouvelles à ses parents. Elle va s'attacher à Liss et à ses silences. Cependant, sa famille finit par la retrouver et elle doit rentrer chez elle. Liss se sent vide et abandonnée, elle songe à mettre fin à ses jours. Sally découvre alors le secret de la vieille femme et à son tour, va lui donner des raisons de continuer de vivre.



J'avais lu d'excellentes critiques de ce roman allemand sur Internet et j'avais envie de le découvrir à mon tour. J'avoue que je m'attendais un peu à autre chose, j'ai trouvé ce livre vraiment plat ; heureusement la fin apporte un peu de tension, sinon il ne se serait pas passé grand-chose. J'ai vraiment apprécié ces derniers chapitres plus intenses qui donnent de l'intérêt au livre.

Je ne pensais pas que l'immense majorité du roman se passait en pleine campagne, pour moi ça a été assez inattendu aussi car il y a beaucoup de scènes rustiques de travaux de la ferme. Certains passages sont assez durs comme la mort du chevreuil ou les poules retrouvées mortes, cela m'a fait de la peine.

Le rythme lent du livre et les descriptions des activités à la ferme peuvent plaire à un lectorat peut-être plus âgé et rural, pour ma part j'y ai été moins sensible, même si j'ai trouvé que les descriptions de la nature étaient belles.

Le concept de liberté est très important dans ce roman que ce soit à travers le personnage de Liss ou de Sally, elles illustrent chacune à leur manière toutes les deux l'importance de faire des choix personnels et de vivre sa vie.
Commenter  J’apprécie          110
Le Parfum des poires anciennes

Le parfum des poires anciennes est un très beau titre pour un magnifique roman qui nous plonge au coeur de la campagne allemande et du réel. La nature, c'est du labeur, des efforts, des journées très longues sous les intempéries. Le travail à la ferme, c'est âpre, surtout pour une femme seule. Liss est solitaire et un peu marginale. On sent qu'il y a des tensions des non-dits, des rancoeurs, des douleurs indicibles…

Sally, c'est une jeune fille en fuite. C'est dans cette ferme qu'elle échoue.

Le roman raconte la rencontre de ces deux êtres aux antipodes l'un de l'autre, mais qui partagent pourtant des blessures qui en ont fait des femmes cabossées. Toutes les deux vont s'apprivoiser. L'écriture est pleine de pudeur et d'odeurs, de sensibilité et de couleurs, d'écorchures et de douceur.

Qui va réparer les blessures de l'autre?

Une très belle découverte.

Commenter  J’apprécie          100
Le Parfum des poires anciennes

Voilà une histoire qui est à la fois une ode à la nature, la bienveillance, l'amitié et la tolérance.



Quel bonheur que de se plonger dans "Le parfum des poires anciennes"!



Un roman d'atmosphère, celle que nous conte la nature au gré des saisons, des senteurs, de la lumière, des couleurs, des émotions.



Des saisons que l'on hume, ressent, voit, entend.

Des sensations douces, apaisantes et agréables.

Des bruissements de brise d'été.

Des puissantes odeurs de paille.

Des chuchotements à la lisière des champs.

Des vignes à perte de vue.

Des montagnes qui émergent du brouillard.



Entrez donc dans l'univers réconfortant de dame Nature!



Et puis, et puis...

C'est aussi une ode à la vie, aux liens qui se créent, aux amitiés naissantes.



Sally et Liss.

Une rencontre inattendue.

Deux femmes que le hasard réunit.

Un apprivoisement mutuel.

Le présent qui semble lourd.

Le passé qui attire vers les profondeurs.



Une résilience.

Parce que l'on est toujours plus fort qu'on ne le croit.

Parce que les rencontres de hasard nous marquent de leur empreinte.

Parce que, quelle que soit notre différence au monde, c'est la liberté qui doit l'emporter sur les préjugés.



Une belle histoire d'amitié, toute en sensibilité, pudeur et tâtonnements que celle de Sally et Liss.



Une histoire qui donne envie de croire en l'avenir, aux projets et à tous les possibles, quel que soit le poids du passé.



Une histoire qui fait la part belle à l'émerveillement.

Celui d'une poire au goût épicé, d'une abeille que l'on sucre, d'un soleil qui luit sur un lac de brume, d'une poussière de goutte de rosée, du sillon d'un cep de vigne.



D'un arbre qui, même s'il ne pousse pas droit, pousse librement, brise ses chaînes, pour vivre au milieu d'un verger enchanté. Un vent de liberté.



Un beau coup de coeur que cette histoire et son atmosphère!



Je vous la recommande chaudement! 🙏
Lien : https://www.facebook.com/La-..
Commenter  J’apprécie          100
La dame au petit chien arabe

Moi qui ne connais de la Suisse que le canton de Genève, j'ai été ravie de découvrir Zurich à travers les pages de La Dame au petit chien arabe, de Dana Grigorcea. Il se dégage de ce court roman une sérénité toujours sur le point d'être troublée, comme cet état qu'on cherche à atteindre lorsqu'on médite en étant assailli de pensées multiples, comme le calme d'un lac pourtant zébré de sillages.



L'histoire est simple : Anna, ballerine mariée sur le point de finir sa carrière, croise le jeune Gürkan qui entame la conversation en lui parlant du petit chien qui l'accompagne. S'en suit une histoire d'amour interdit comme on en voit tant, avec ses instants de bonheur, ses moments de doutes et ses tâtonnements.



A Zurich, aux côtés d'Anna et de Gürkan, les saisons passent, les heures défilent dans une quiétude apaisante et pourtant, j'ai été surprise par la brièveté de ce roman, que j'aurais presque envie de requalifier de nouvelle tant la note finale m'a laissée le bec dans l'eau. Aussi furtif qu'une pensée et paradoxalement frappant comme une émotion, ce livre comporte un je-ne-sais-quoi d'insaisissable et d'intemporel qui fait tout son charme mais qui ne séduira pas tout le monde. Il se pare d'atours de conte moderne, teinté de réflexions sur le monde de l'art et sur l'amour. Il m'a étrangement rappelé Un Cœur simple de Flaubert en ce que l'existence d'Anna...



[... la suite sur le blog !]
Lien : https://www.chezlaurette.org..
Commenter  J’apprécie          101
La dame au petit chien arabe

C’est l’histoire d’une belle femme qui promène son chien sur les bords du lac à Zurich et croise Gurkan, un beau jardinier. C’est aussi le début d’une histoire d’amour, de leur aventure. Mais comment fait-on pour aimer lorsque l’on est une ballerine mariée, connue, et que l’on croise le chemin d’un jeune jardinier kurde ?



Anna promène son chien et peut-être son ennui, ses envies, ses rêves. Le petit chien arabe d’Anna, qu’elle qualifie de croisement de balade car c’est un gentil bâtard trouvé en se promenant sur une plage en Algérie, est le point de départ de ses échanges avec Gurkan. Anna aime plaire, séduire, aime l’amour aussi. La rencontre fortuite est plaisante. Cet homme est si séduisant, si différent de ceux qu’elle côtoie généralement.



Il refait les jardins autour du lac, chaque jour elle vient à sa rencontre. Leur relation prend forme peu à peu. Ils se rapprochent, deviennent amants malgré leurs grandes différences. Différences de culture en particulier. Anna aime l’art sous toutes ses formes. C’est une ballerine qui a dansée sur les plus grandes scènes, les plus grands airs, voyagé dans les plus belles capitales, et qui aime tant recevoir dans sa maison avec son époux médecin. Gurkan arrive de Turquie, marié à sa cousine, ils vivent à L. avec leurs enfants.



Leur rencontre est déterminante mais la vie d’Anna lui permet-elle de poursuive l’aventure, malgré les sentiments, les envies, malgré le fait qu’elle pense à lui chaque jour… Car si leur histoire est passionnée, la vraie question est de savoir si elle pourrait aimer assez pour tout quitter, si la beauté, les moments de bonheur volés et l’amour suffisent pour souhaiter changer de vie.



Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/04/23/la-dame-au-petit-chien-arabe-dana-grigorcea/
Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          90
Le Parfum des poires anciennes

Une rencontre entre deux femmes qu'à première vue tout oppose mais qui, finalement, ont des plaies et des bosses qui les rapprochent inexorablement. La campagne qui les réunit par ses travaux ancestraux s'avère un lien constructif et régénérateur. Nature et naturel jouent un rôle important dans ce roman, la violence est peu à peu remplacée par l e partage des tâches, la confiance et la sincérité. Une belle page optimiste ; et ces temps-ci, où ce sentiment a du mal à éclairer notre quotidien, se mettre au parfum ( des poires anciennes) ne peut être que salutaire !
Commenter  J’apprécie          80
Le Parfum des poires anciennes

Sally est une jeune fille de 17 ans prise en charge dans une clinique car elle souffre d'anorexie et se scarifie.

Mais elle est de plus en plus en décalage avec ce monde où elle ne se sent comprise par personne ni par les soignants qui s'occupent d'elle et encore moins par ses parents.

Elle décide de fuir.



Elle croise Liss une agricultrice qui vit dans un petit village et qui lui propose une nuitée. Mais Sally va finalement rester chez cette femme qui va lui laisser une totale liberté, et ne lui posera aucune question.



Au fil des jours ces deux blessées par la vie, elles vont s'apprivoiser petit à petit. Elles se parleront peu mais se comprendront dans le silence.



J'ai apprécié la plume de EWALD ARENZ pleine de finesse. Ce roman est rempli de saveurs et d'odeurs très agréables

J'ai néanmoins moins aimé le dénouement qui offre aux lecteurs une porte ouverte.

J'aurai apprécié une autre fin.
Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Dominique Autrand (372)Voir plus

Quiz Voir plus

Oh, Antigone !

Comment se prénomme la sœur d'Antigone ?

Sophie
Hermine
Ismène

10 questions
3099 lecteurs ont répondu
Thème : Antigone de Jean AnouilhCréer un quiz sur cet auteur

{* *}