Mais tout ce qui est du domaine affectif réclame de l'absolu. L'enfant veut sa mère pour la vie ; les amoureux veulent s'aimer pour la vie ; tout en nous appelle le définitif - alors que la vie nous enseigne le provisoire. Je me demande si ce qu'il y a de plus important au monde n'est pas ce moment où l'on bascule, où l'on considère, par exemple, que nos enfants comptent plus, pour nous, que nos parents...
François Truffaut
Comme Baecque et Toubiana le souligne dans leur biographie extrêmement détaillée, "infidèle, François Truffaut l'a toujours été, davantage par besoin de séduire et d'être aimé que par donjuanisme". En d'autres termes, il passe sa vie à quêter l'amour que sa mère lui a refusé, cherchant inlassablement à se montrer digne d'être aimé.
Consciemment ou non, Kubrick n'a cessé d'explorer la dualité et les contradictions qui existent en chacun de nous.
Kubrick montre mais ne dit rien. C'est là une caractéristique constante de son travail [...].
A une époque où la taille du matériel de prise de son et le bruit des machines clouent les machines au sol, Meurtres (Murder !, 1930) s'avère riche en expériences cinématographiques. Dès les premiers plans, un travelling balaye la foule immobile qui regarde une femme assassinée sur le sol. La caméra passe lentement et péniblement d'un visage ou d'un corps à l'autre, puis redescend le long du bras de la meurtrière jusqu'au tisonnier et au corps sans vie. Hitchcock invente là une manière de filmer dont l'écho se fera ressentir jusque dans l’œuvre de Martin Scorsese et de David Lynch.
Selon Robin Wood, "la morale complexe et déconcertante d'Hitchcock, dans laquelle le bien et le mal semble imbriqués au point d'être presque inséparables,...insiste sur l'existence d'instincts malfaisants en chacun de nous", Hitchcock nous faisant "sentir, peut-être pas à un niveau tout à fait conscient (cela dépend du spectateur), l'impureté de nos propres désirs". Nous ne nous contentons pas de regarder ses films, nous y prenons part.
L'une des ironies de Shining est que certains des personnages ont la faculté de voir le passé, l'avenir et de communiquer par télépathie, alors que le téléphone et la radio ne fonctionne pas et que les routes sont coupées par la neige. L'échec de la communication est un thème récurrent dans bon nombre de mes films.
Stanley Kubrick
J'ai trouvé en partie le courage de faire du cinéma à force de voir de mauvais films.
Tout en les regardant, je me disais: "Je n'y connais strictement rien, mais je suis sûr que je peux faire mieux que ça."
Stanley Kubrick
Stanley Kubrick a peaufiné son art de la réalisation pendant près de cinq décennies . Il a offert au public des spectacles satisfaisant à toutes les exigences commerciales et pyrotechniques de l'industrie ( des films de guerre , avec de l'action , dans des décors dépaysants ) , tout en proposant en arrière-plan une réflexion profonde laissant à chaque spectateur toute liberté pour formuler ses propres interprétations . Bien qu'étant une forme de divertissement s'adressant à un public de masse , le cinéma peut parfois devenir un art à part entière .
A sa sortie , " Les sentiers de la gloire " fit scandale partout dans le monde . Il fut interdit en France jusqu'en 1974 et fut retiré de la sélection du festival du film de Berlin . Il fut censuré par l'armée suisse jusqu'en 1970 . L'armée américaine le bannit de ses bases en Europe . Les critiques furent plus enthousiastes . Bosley Crowther du " New York Times " écrivit : " Le regard intense et froid de la caméra de Monsieur Kubrick transperce l'esprit calculateur des officiers , ainsi que le cœur de soldats résignés et terrifiés qui doivent accepter l'ordre de mourir "