RENTRÉE LITTÉRAIRE 2023
« La Vie Nouvelle », le premier roman de Tom Crewe
Le jeune médecin et critique littéraire Henry Ellis vient d'épouser Edith. Ils se sont rencontrés dans un groupe de libres-penseurs appelé la Vie Nouvelle, et se sont promis de construire un couple moderne, loin des rigidités de l'Angleterre victorienne. Au même moment, John Addington, grand bourgeois respecté par la bonne société londonienne, marié et père de trois jeunes femmes, entre en contact avec Henry. Ensemble, ils décident de concevoir un ouvrage à quatre mains : une étude historique de l'homosexualité depuis la Grèce antique.
Tout en travaillant à ce livre, chacun des deux coauteurs est pris dans les contradictions de sa vie intime. Henry aimerait consommer son mariage avec Edith, mais n'y parvient pas, et John est aux prises avec sa passion pour Frank, un jeune homme rencontré à Hyde Park, ce qui met en péril son mariage. Puis le procès scandaleux d'Oscar Wilde fait la une de tous les journaux du Royaume-Uni et change la donne
Deux mariages, deux affaires : un premier roman époustouflant sur le conflit entre l'ordre moral et notre besoin de liberté entre E.M. Forster et Alan Hollinghurst d'une étonnante actualité.
https://bourgoisediteur.fr/catalogue/la-vie-nouvelle/
Le 24 août en librairie
Suivez toute l'actualité de Christian Bourgois éditeur sur les réseaux sociaux
https://www.facebook.com/EditionsChristianBourgois/
https://www.instagram.com/editions_bourgois/
https://twitter.com/BourgoisEditeur
+ Lire la suite
Bonheur : s'éveiller à Florence [...]. Plus grand bonheur encore : ouvrir longuement ses fenêtres, [...] s'accouder enfin au soleil, face à la beauté des collines, des jardins, des églises de marbre, avec, juste en-dessous, l'Arno [...].
Elle avait reçu de lui l’impression de quelque réconciliation divine, le sentiment qu’en gagnant l’homme qu’elle aimait elle gagnerait quelque chose pour l’univers. […] Lavant le corps de ses souillures, ôtant leurs aiguillons aux outrages du monde, il lui avait découvert la sainteté d’un désir direct. Elle ne sut jamais – avoua-t-elle des années plus tard – comment il avait pu lui infuser cette force. Elle avait eu l’impression de tout embrasser d’un regard.
-Croyez-en un vieillard. Il n’y a rien de pire au monde que de ne pas savoir où l’on est. Il est facile d’affronter la Mort, le Destin et autres choses qui paraissent terribles. Je ne regarde avec horreur dans ma vie passée que mes propres confusions – surtout ce que j’aurais pu éviter. Nous ne pouvons que très peu les uns pour les autres. Je me croyais autrefois capable d’enseigner aux jeunes toute la vie, mais j’en ai rabattu maintenant et tout l’enseignement que je donne à George se ramène à ceci : « Sache où tu en es. » […] Faites-moi confiance, Miss Honeychurch. Si magnifique que soit la vie, elle est difficile. (Elle se taisait toujours.) « La vie, a écrit un de mes amis, c’est jouer du violon en public et apprendre à en jouer en même temps. » Je crois qu’il pose bien le problème. L’homme doit découvrir chemin faisant le bon usage de ses fonctions – et particulièrement de l’Amour.
L’amour éprouvé et rendu, l’amour que nos corps exigent, que nos cœurs ont transfiguré, l’amour – la plus réelle de nos réalités – venait donc de réapparaître, ennemi du monde, et Lucy devait l’étouffer.
Voilà bien les hommes : toujours croire qu’une femme pense à l’un d’eux !
Le désavantage du secret, c'est qu'il détruit en nous le sens des proportions puisque nous ne pouvons exprimer son degré d'importance.
- [...] Vous pouvez transformer l'amour, l'ignorer, le brouiller, vous ne pouvez pas l'arracher de vous. Je sais par expérience que les poètes ont raison : l'amour est éternel.
Le conflit opposait non point l’amour et le devoir – on peut douter que pareil conflit existe - mais la réalité et l’illusion voulue.
-Tout n'est que nuit maintenant. Maintenant, Beauté et Passion semblent n'avoir jamais existé. Je le sais. Mais souvenez-vous des collines dominant Florence et de la vue. Ah ! mon enfant, si j'étais George un baiser vous donnerait du courage. Il vous faut, toute froide, engager un combat qui demanderait de la chaleur; il vous faut affronter cette confusion que vous avez créée vous-même; et votre mère et tous vos amis, ma tendre enfant, vont vous mépriser et vous mépriser justement, s'il y a jamais de justice à mépriser. George est encore dans l'ombre: vous devez batailler et souffrir sans un mot de lui. Ai-je raison ? (Des larmes montèrent aussi à ses yeux.) Oui, car nous luttons pour bien que plus que l'Amour ou le Plaisir: il y a la Vérité. La Vérité compte, la Vérité compte vraiment.
[...] Une femme tire puissance et charme de son mystère plus que de l'exhibition.