AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Eduardo Mendoza (345)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Sans nouvelles de Gurb

Petit livre (125 pages) écrit en 1990 par un auteur espagnol et publié pour la première fois en France en 1994.

En voilà une entrée originale pour un livre de science-fiction, nous plus habitués à la littérature anglo-saxonne et accessoirement française dans ce domaine.



Un extra-terrestre, totalement étranger à nos us et coutumes, notre civilisation voire notre existence physique et notre fonctionnement biologique, part à la recherche de son acolyte, porté disparu. De cette base simple, E. Mendoza fait un petit roman totalement hilarant d'un extra-terrestre perdu dans Barcelone.



Le quatrième de couv parle d'une satire de notre monde moderne, mouaif... Gentillette alors. J'en ai fait une lecture plus primaire, avec des situations, des descriptions ou des bons mots, parfois désopilants, parfois simplement drôle.

Le format utilisé par l'auteur, de courts paragraphes (quelque fois une seule phrase) horodatés se prête particulièrement bien à cette mitraille continue de burlesque. La longueur du texte est également idéale car plus et cela aurait été l'overdose.



Les familiers de la culture espagnole et de la ville de Barcelone trouveront sûrement d'autres motifs de se réjouir de ce petit texte.



Bref, un court, mais intense moment de drôlerie science-fictionesque (c'est un néologisme, je sais...), un ovni dans la production actuelle. Un bon moment.
Commenter  J’apprécie          925
La vérite sur l'affaire Savolta

La Vérité sur l’affaire Savolta est un roman à la construction originale et déroutante sous forme de fragments. Sa lecture, il y a de cela quelques années, m’avait donné l’impression d’une sorte de puzzle mystérieux à résoudre qui demande un effort de concentration intellectuelle pour rassembler et remettre dans l’ordre tous les éléments de l’intrigue.



Ce premier roman d’Eduardo Mendoza a été publié en 1975. Il m’a fait découvrir une période historique que je ne connaissais pas : celle des années 1917 à 1919 à Barcelone, une dizaine d’années avant l’arrivée de Franco au pouvoir.



Un journaliste écrit un article qui dénonce l’attitude de l’entreprise Savolta vis-à-vis de ses ouvriers. Nous sommes en 1917. L’article est le premier fragment de ce roman-puzzle. Vient ensuite l’interrogatoire de Javier Miranda devant le Tribunal en 1927, à propos de l’affaire Savolta.



Javier Miranda est le narrateur et on découvre le travail qu’il effectuait à l’époque pour l’avocat Cortabanyes et le Français Lepprince au service de l’entreprise Savolta. Ils étaient chargés de recruter des hommes pour mettre hors d’état de nuire les ouvriers qui organisaient des grèves. Ce sont ces faits que le journaliste Pajarito de Soto dénonce dans son article.



Au fil des fragments, la vie dans la maison des Savolta est évoquée. L’affaire Savolta n’est autre que le meurtre de cet homme qui semble diriger d’une main de fer l’entreprise.



Mais est-il l’unique responsable de ces méfaits ? Qu’en est-il des énigmatiques Lepprince et Cortabanyes ? Le journaliste est, lui aussi, assassiné.



L’inspecteur Vasquez, qui avait enquêté à l’époque, avait eu bien du mal à rassembler des preuves. Dans ce contexte révolutionnaire, les anarchistes font figure de coupables idéaux. Mais quelle est la vérité qui se cache au-delà des apparences ?



Il émane de ce roman policier à la construction originale une impression permanente de mystère, comme si l’énigme n’était jamais entièrement résolue, même lorsque tout semble fini.



Ce roman est un bon souvenir de lecture. Si vous aimez les puzzles et vous poser des questions, tenter de démêler le vrai du faux, il a des chances de vous capter. Il n’est pas qu’un roman policier, sa construction en témoigne. Les lacunes dans la résolution de l’intrigue sont, je pense, une volonté de l’auteur de nous faire réfléchir et relire le texte. La même question voulue s’impose à nouveau : tous les coupables ont-ils bien été punis, ceux qui tirent vraiment les ficelles n’ont-ils pas réussi à échapper à la justice, pour continuer leurs actions en toute impunité ? Les pseudo-coupables n’étaient-ils pas que des pions entre leurs mains ? Qui tire vraiment les ficelles ?



Grandes questions sans réponses qui se posent à la lecture de ce roman qui fut, il y a une quinzaine d’années au programme de l’agrégation d’espagnol. Derrière cet apparent roman policier, il y a en effet de quoi se triturer les méninges !



Commenter  J’apprécie          7610
La ville des prodiges

Barcelone ! Ville de tous les prodiges, de tous les émerveillements, mais de toutes les déchéances, de tous les avilissements.





Barcelone ! Ville racontée par Eduardo Mendoza, à travers l’histoire d’Onofre Bouvila, obscur petit adolescent né d’un aventurier malchanceux et d’une pauvre femme.

A 13 ans, il fuit la maison paternelle pour arriver dans une ville fiévreuse à cause de la préparation de l’Exposition Universelle, la 1ère, celle de 1888. Parti de rien, il connaitra la montée graduelle vers la richesse et le pouvoir. Pas le pouvoir politique, non, mais le pouvoir dû au cynisme et à un sens aigu de l’observation. De petit voyou à riche potentat, sa destinée sera exceptionnelle.

Des basses classes aux plus hautes sphères, Onofre Bouvila laissera partout des traces, et quelles traces ! Je cite, sans exhaustivité, les balbutiements du cinéma, le trafic d’armes pendant la Première Guerre Mondiale, l’aventure aéronautique...





Mendoza mêle la vie de cet homme à la vie multiple de Barcelone. Les petits et les grands, les anciens et les plus jeunes sont exposés à la lumière de notre monde contemporain.

Le narrateur fait des anticipations, des retours en arrière, se permet de donner son avis sur ce qu’il conte et adopte en toute logique un point de vue omniscient.

A travers un flot de paroles qui passent très souvent du coq à l’âne, mais toujours compréhensibles, dans une trame dense, quasi sans dialogues et aux paragraphes rares, je me suis sentie couler à certains moments, et je me disais : « Mais quand vais-je pouvoir sortir de cette ville ? »





Une ville époustouflante, un roman foisonnant...Barcelone est bien « La ville des prodiges ».

J’avais entamé ce roman à l’occasion d’un city-trip de 3 jours, je viens seulement de le terminer, alors que je suis rentrée depuis une semaine.

Impatiente de me libérer de ses rets tentaculaires, j’ai apprécié malgré tout y retrouver le parc de la Citadelle, la colline de Montjuich, le port, et même Gaudi dans sa Sagrada Familia.

Et puis, comme je comprends Mendoza ! On n’arrive pas à arrêter de parler de Barcelone...Moi-même, je ne parviens pas à mettre un terme à la préparation de mon album-photo, n’en finissant pas de choisir telle et telle témoignant de l’extraordinaire diversité de cette ville !





Barcelone, ville des prodiges ? Sans nul doute !

Commenter  J’apprécie          618
Le roi reçoit

Le Roi reçoit est un Mendoza surprenant dans lequel il nous offre une radioscopie de l’Espagne sur une décennie et des poussières à travers l’existence de son personnage principal Rufo Batalla, journaliste par accident. Après avoir couvert les épousailles d'un aristocrate exilé parce que personne dans son journal n’était disponible, il devient chroniqueur de sa vie princière , puis quitte l’Espagne pour les Etats-Unis à la fin des années 60.

Le Persan ibère découvre la mégapole, les yeux rivés à la fois sur la société américaine et l’Espagne à laquelle il est toujours lié car il en est fonctionnaire. Il louche donc, me direz-vous, tout au moins il voit double. Ce qui ne l’empêche pas d’observer des changements sociaux majeurs, qui marquent ces années soixante finissantes: les moeurs l’homosexualité, le droit des femmes et des minorités , le Watergate, le déclin du franquisme. Tout cela s’achève avec l’attentat contre Carrero Blanco, « le premier astronaute espagnol ». C’était en 1973, mais si vous vous risquez à une plaisanterie sur le sujet, cela vous vaut encore les tribunaux.



Rufo Batalla (quel patronyme) est-il l’alter ego de Mendoza, qui passa quelques années à New-York pendant les années 70? Premier roman d’une trilogie qui se terminera dans les années 2000, Le Roi reçoit n’est par marqué par cet humour qu’on aime tant dans les autres romans de Mendoza. Mais il n’a (comme d’habitude) pas perdu son art de croquer une quantité de personnages savoureux, de leur insuffler vie et épaisseur, ne serait-ce qu’en quelques lignes. Quant au narrateur, doté d’une chance insolente, c’est un homme complexe, aux actes souvent contradictoires doté d’une sens certain de l’observation. Les épigraphes nombreuses forment une sorte de collage, très imaginatif…

La seconde partie des aventures de Rufo Batalla a déjà paru. EL NEGOCIADO DEL YIN Y EL YANG narre ses pérégrinations au Japon, avec le prince déchu que l’on rencontrait au début du roman. A suivre donc.

Commenter  J’apprécie          565
Bataille de chats : Madrid, 1936



Avertissement aux fanas de félins, ce livre traite du combat d’une autre espèce de chats que nos amis domestiques : les habitants de Madrid, surnommés "los gatos" ou chats par les autres Espagnols.



Et c’est dans un Madrid où, ce 4 mars 1936, pendant que socialistes, communistes, anarchistes et phalangistes se battent entre eux, que débarque d’Angleterre, Anthony Whitelands, 34 ans et éminent spécialiste de la peinture espagnole du Siècle d’Or et en particulier de l’œuvre de Diego Vélasquez (1599-1660).



Notre expert a été invité par Álvaro de Valle y Salamero, duc de la Igualada, pour estimer la valeur de certains tableaux appartenant à cette famille noble. Vu la confusion politique qui s’empire à vue d'œil, le duc tient à vendre des tableaux à l’étranger en cas de fuite forcée d’Espagne.



Lors d’une visite chez le duc et une première estimation, Anthony fait la connaissance de la superbe fille du duc, Paquita, et du marquis de Estella, sans se rendre compte que ce jeune homme s’appelle, en fait, José Antonio Primo de Rivera, fils de l’ancien dictateur Miguel Primo de Rivera (de 1923 à 1930), fondateur de la Phalange espagnole en octobre 1933 et qui sera fusillé 3 ans plus tard, le 20 novembre 1936, à l’âge de 33 ans.



Très vite la confusion politique en l’Espagne pré-franquiste dégénère en un chaos sanglant, suivi de très près par la Direction Générale de la Sécurité d’Espagne, l’Intelligence Service britannique et l’inévitable KGB russe, dans la personne de l’agent secret Kolia.



Dans une cave du palais du duc, Anthony Whitelands découvre à sa grande surprise un tableau inconnu de Vélasquez, une variante de son chef-d'oeuvre "Vénus à son miroir" ("La Venus del espejo") qui se trouve à la "National Gallery" de Londres.



Seulement, la possible vente de ce tableau pour une somme fabuleuse à l’étranger, éventuellement convertie en armes et matériel militaire, risque de rompre l’équilibre précaire du gouvernement de Manuel Azaña et de mettre le feu aux poudres avant de se pervertir finalement en guerre civile.



J’admire comment Eduardo Mendoza a réussi à écrire un thriller captivant à partir d’intrigues historiques authentiques, qui ont mené à la dictature du général Francisco Franco de 1936 à 1977, en y ajoutant quelques éléments de son imagination, tel l’expert anglais en art espagnol, Anthony Whitelands.



Un pauvre expert qui devient victime du jeu perfide d’intrigants, aventuriers et espions britanniques, soviétiques et espagnols, tout en étant l’objet d’idylles amoureuses fort compliquées avec les sœurs Paquita et Lili de Valle.

Commenter  J’apprécie          512
Sans nouvelles de Gurb

Extraordinaire!!! Super!!! Je me suis éclatée à lire ce petit livre de 170 pages. Un humour qui m'a fait rire deux fois par pages et une vision de notre planète très juste.

Un extraterrestre qui arrive sur notre terre et qui dès le tout début perd sont compagnon Gurb disparu dans Barcelone, dissimulé sous les trais de Madonna. Il va aller à sa recherche pendant tout le livre. Il va aussi découvrir qu'il faut manger, avoir de l'argent, un logement et plein d'autres choses comme entre autre : les restaurants... mais surtout il va découvrir les beignets, il va adoré les beignets!!!



Je ne connaissais pas du tout cet auteur, j'ai acheté ce livre parce que la couverture m'a interpellé comme je l'expliquais dans mon post de lundi (aussi résumé du livre). Je ne regrette absolument pas de m'être laissée tentée par ce titre et cette couverture, bien au contraire, si seulement je pouvais découvrir de si belles choses souvent.

Amateur(trice) de délires et de rires, à lire absolument!!!
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
Commenter  J’apprécie          510
Sans nouvelles de Gurb

Je suis déçue ! Je m'attendais, avec cette arrivée d'extra-terrestres sur la Terre, à Barcelone, à un "point de vue de l'étranger" hilarant...Eh bien, à part quelques passages, il est vrai, complètement drôles, le reste n'est qu'incohérences : comment cela se fait-il que les humains ne réagissent pas aux nombreuses transformations du héros? Le matin, ils le voient sous l'aspect d'une certaine personne, le soir, il a changé d'apparence.

Et puis l'énumération de ses actions saugrenues n'est même pas drôle. On s'y habitue, à la longue, et je m'ennuie...

Moi qui m'attendais à un genre de "Lettres persanes", où les extra-terrestres décrivent les habitudes des humains de façon naïve, j'en ai été pour mes frais. Oui, il en a été question quelquefois, mais le reste est loufoque.

Sans nouvelles de Gurb? Et bien tant mieux ! Au revoir !
Commenter  J’apprécie          5010
Sans nouvelles de Gurb

Pré-publié en 1990 dans le journal El País, Gurb est un O.V.N.I catalan à picorer avec un cure-dents. C'est un conglomérat de particules burlesques souvent périmées provenant de diverses origines non contrôlées. Une analyse sommaire permet cependant de reconnaître sous la croute extra-terrestre quelques bonnes brèves de comptoir à la sauce barcelonaise, de l'absurde cocasse, Madonna, d'hilarantes trouvailles isolées au milieu de la farce graisseuse et bourrative. Si ces amuse-gueule s'enfuient en courant le long du comptoir, n'en faites pas un fromage. Pour faciliter la digestion, je suggère Alfred Jarry. Absinthe. Course de côte. Pyjama. Au lit.
Commenter  J’apprécie          4413
La ville des prodiges

La ville des prodiges : joli titre que celui choisi par Eduardo Mendoza pour ce roman dont l'un des personnages principaux est Barcelone, sa ville natale. C'est d'ailleurs ce qui a motivé mon choix de lecture. J'aime cette ville cosmopolite, colorée et joyeuse... Mais je m'attendais à autre chose qu'à ce que j'ai lu...

Suis-je complètement passée à côté de mon pacte de lecture ? Pas tout à fait...

Barcelone est bien là et je dois rendre hommage à l'auteur pour la précision et la richesse des détails qui jalonnent le roman et évoque l'histoire de la ville depuis la 1ère Exposition universelle, inaugurée en grandes pompes le 8 avril 1888 après moult péripéties auxquelles l'auteur nous fait activement participer car le récit et les descriptions qu'il nous livre regorgent de détails pittoresques. J'ai également découvert les liens très forts qui liait Barcelone et le courant anarchiste et par contre-coup j'ai mieux compris la lutte farouche et désespérée que va livrer la ville contre l'armée franquiste en 1939. De même, j'ai compris l'origine de l'opposition architecturale très marquée qui existe entre la vieille ville prisonnière de ses murailles et l'Ensanche, la ville nouvelle qui va devenir le quartier élu par la bourgeoisie et faire l'objet d'une spéculation immobilière éhontée à la fin du XIX ème siècle.

Mais un roman n'est ni un essai ni un livre documentaire et là où le bât blesse, c'est que l'histoire qui est contée fort longuement (500 pages) dans ce roman m'a vite lassée... Son héros principal Onofre Bouvila avait pourtant tout pour me séduire. Un destin hors du commun : celui d'un petit paysan venu des terres arides de Catalogne et qui va se hisser à force d'intelligence, de manipulation et de coups tordus pouvant aller jusqu'au crime, au rang des grandes fortunes d'Espagne ! Ce personnage aurait donc pu être une sorte d'anti-Donquichotte qui m'entraîne dans des aventures rocambolesques et épiques. Mais il n'en a rien été... La raison ? Ce personnage a manqué pour moi de crédibilité, de puissance et de charge émotionnelle. Ses revirements, ses contradictions, ses états d'âme ne sont pas préparés, ni évoqués avec beaucoup de doigté. Faut-il mettre en cause uniquement le style de l'auteur ? Difficile de juger avec clairvoyance dans un livre traduit. En tout cas, ce qui est sûr c'est que je ne suis pas sentie emportée par la plume de l'auteur ni par la trajectoire de vie d'Onofre

Si l'on ajoute à cela de multiples digressions sans véritable accroche avec le récit, on comprendra que j'ai vu arriver avec soulagement la fin des aventures d'Onofre Bouvila...
Commenter  J’apprécie          434
La ville des prodiges

Onofre Bouvila très tôt quitte sa campagne et ses brebis pour le rêve de la grande ville, synonyme de grande vie. Barcelone, le rêve d’un gamin de 13 ans venu chercher gloire et fortune, à défaut de faire du fromage de brebis et de patauger en culotte courte dans la boue. Et en cette année 1888, c’est l’effervescence en Catalogne avec la première exposition universelle, l’occasion pour Barcelone de devenir grande, populaire, magique et de montrer à ses chiens qui gouvernent à Madrid que même sans le fric proposé, Barcelone sera naître – quitte à s’endetter pendant des décennies.



Le roman s’achève 900 pages après (pour mon édition mini-format, 500 pour les autres) avec une nouvelle effervescence en Catalogne pour sa seconde exposition universelle de 1929. Entre ses deux évènements majeurs qui transformèrent Barcelone, je suis le parcours d’Onofre, du gamin paysan au riche mafieux qu’il est devenu. Mais ce héros qui n’en est pas vraiment un, tant il parait avoir des mœurs douteux, un caractère arriviste et n’hésitant pas à tuer, sans scrupule ni remord, qui se mettra en travers de son chemin est si exécrable qu’en fait la véritable héroïne de ce roman foisonnant de richesses et de découvertes historiques est Barcelone.



Alors, oui, il y a beaucoup de digressions historiques dans l’histoire de ce livre. Elles cassent peut-être le rythme mais elles n’ennuient jamais, tant la plume d’Eduardo Mendoza glisse le long du temps et des grands moments de l’Histoire. Ces apartés foisonnent de détails sur ces deux expositions universelles, mais aussi sur le début du cinéma, de l’électricité, des hélicoptères, bref tout ce qui fait de notre vie celle qu’elle est actuellement. Le progrès ne s’arrête pas et ce n’est pas Onofre Bouvila qui ira à son encontre. Bien au contraire, il le porte à bout de bras et de pesetas, toujours prêt à magouiller pour le faire avancer, pour peu qu’il y sente son intérêt et perçois quelques revenus supplémentaires, même mafieux.



En fait, je destine ce livre à toutes celles et ceux qui veulent découvrir la capitale catalane, qui naquit réellement de ses fondements à cette première exposition universelle. Toute son architecture, tout son caractère, toute sa vie, découlent de ces deux événements majeurs et « la ville des prodiges » est ainsi un vibrant hommage à Barcelone, le thème principal essentiel et incontournable de ce roman. Tu verras ainsi l’ébauche de son architecture actuelle, tu visiteras aussi bien les bas-fonds, que les quartiers haut-bourgeois, tu comprendras son caractère et quand tu boiras quelques cervezas à la terrasse des cafés barcelonais cette été, tu imagineras le Bison assis à la table d’à côté, une bière fraîche, les jambes croisées et le regard matant les épices catalanes virevoltant de leurs jupes d’été sur le chemin de la plage… D’ailleurs, est-il Real de Madrid ou FC Barcelone, je crois qu’il se pose toujours la question, et que tant que la réponse ne lui viendra pas à l’esprit, il continuera de mater les catalanes en buvant des bières à l’ombre des terrasses de cafés.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          420
Sans nouvelles de Gurb

Mmmouais.

Heureusement que ça se lit vite, parce que ce n'est pas franchement fou fou.



J'ai ri deux fois, j'ai bien aimé deux ou trois des courts chapitres. Surtout les boléros avec le restaurateur chinois.



Bref ça m'a rappelé Pomponius Flatus : une excellente idée de départ, quelques moment sympas, mais ça ne tient pas la (pourtant courte) distance.



Pour Mendoza : plutôt lire et relire Le mystère de la crypte ensorcelée. Voire ses suites.
Commenter  J’apprécie          419
L'Artiste des dames

L'artiste des Dames est un somptueux salon de coiffure où j'irai volontiers faire un petit tour mais certainement pas pour me faire coiffer. le propriétaire est le frère du narrateur et peu présent dans cette histoire. Celui qui tient la vedette, c'est le narrateur. Un magnifique spécimen, comme on en rencontre peu. Fin psychologue après avoir passé de nombreuses années -en tant que patient- dans un asile psychiatrique, une fois revenu à la vie civile il cherche à retrouver sa soeur. Celle-ci est justement mariée au propriétaire du salon, d'où la proposition d'embauche qui arrange bien les petits papiers du beauf, qui a d'autres occupations, bien loin des cheveux. Après avoir remis un peu d'ordre dans ce somptueux salon crasseux, poussiéreux et minuscule où peu de clients viennent (c'est-à-dire aucun), il se retrouve embrigadé dans une sombre affaire et va devoir commettre un vol (bien contre sa volonté mais il lui est toujours difficile de refuser ses services, clientèle oblige -surtout quand elle est bien roulée et maîtrise le chantage, juste un peu). A partir de là Eduardo Mendoza va embarquer le lecteur dans une histoire loufoque, caustique et complètement déjantée avec une belle satire de la haute magistrature de Barcelone. Ce roman a l'aspect du polar avec le burlesque en prime et j'avoue avoir passé un très bon moment de lecture (toutefois, moins drôle que Sans nouvelles de Gurb).
Commenter  J’apprécie          400
Sans nouvelles de Gurb

Deux gentils extra-terrestres sont missionnés pour étudier la Terre et ses étranges occupants. Gurb part en éclaireur en prenant l'apparence de Madonna, histoire de passer inaperçu et de se fondre dans cette masse humaine et inconnue.

Mais très rapidement, Gurb ne répond plus. Like a virgin effarouchée un soir de noces, il a disparu sans laisser de trace. D'où le titre. Bien vu Eduardo, même si tu t'es pas super foulé quand même sur ce coup. 



Reprenons: Jacques Pradel n'étant pas dispo, notre deuxième larron prend les choses en main et se lance à la recherche de Gurb. Pero Gurb qué pasa amigo?

Il va alors livrer ses impressions dans un journal, portant un regard curieux et naïf sur la vie terrienne et ses moeurs. Il n'a de cesse de tenter d'assimiler tant bien que mal tous les codes sociaux nécessaires pour s'adapter à ce nouveau milieu, bien compliqué et bien primitif à son goût. On prend cher les gens je vous le dis.



Car l'occasion est belle pour Eduardo Mendoza de faire une gentillounette critique de cette société au travers des tribulations, non pas d'un chinois en Chine, mais d'un extraterrestre à Barcelone.

Récit burlesque aux situations souvent décalées voire totalement absurdes, le style se veut simpliste et le tout se lit donc sans grande difficulté.

Sans se rouler par terre ni glousser comme des baleines, et une baleine qui glousse ça vaut pourtant le détour, quelques passages arrachent des sourires et pointent avec justesse les travers de l'humanité et de notre civilisation dite moderne.



Roman quelque peu déséquilibré en qualité d'écriture à mon goût, voilà tout de même de quoi passer un petit moment de lecture divertissant. Un soir d'hiver après une journée de stress et/ou de déprime, why not pour se détendre et se changer les idées.



Commenter  J’apprécie          403
Bataille de chats : Madrid, 1936

Waouh quel aventure ! C'est le premier mot qui me vient a l'esprit en refermant ce livre qui m'a captivé. Ce n'est pas un livre facile a lire, surtout lorsque l'on ne connaît pas forcément le contexte historique et politique de l'époque. Mais pas de panique l'auteur, nous donne des éléments pour nous aider a resituer tout ça.



Tout commence avec Anthony Whitelands, un anglais, qui part en mission en Espagne. Le but est d'estimer la collection de tableaux d'un duc espagnol. Et la tout s'enchaîne, il découvre un tableau qui croit être une œuvre de Velasquez. Seulement Anthony a l'habitude de se fourrer dans des situations impossibles, d'être la ou il ne faut pas. C'est ça qui donne un coté comique au roman.



L'écriture d'Eduardo Mendoza est très agréable et m'a donné envie de découvrir ces autres romans. Il a suit me faire voyager a Madrid, me faire visiter la ville, de raconter son histoire et bien sur m'a donner envie d'en apprendre plus sur Velasquez. C'est un roman très documenté qui m'a conquise.


Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          390
Bataille de chats : Madrid, 1936

Un héros anglais attachant et en complet décalage avec l’Espagne où se déroule le récit.

Une excellente écriture et une traduction remarquable de François Maspero.

Quelques passages ennuyants mais au final un roman assez divertissant.

A noter également pour les férus d’art quelques passages extrêmement bien documentés sur la peinture espagnole et Velasquez en particulier.
Commenter  J’apprécie          382
Le Mystère de la crypte ensorcelée

J'avais lu Sans nouvelle de Gurb précédemment, je me doutais donc qu'en attaquant Le mystère de la crypte ensorcelée, je plongeais dans un univers bizarre.



Le narrateur est interné dans un hôpital psychiatrique suite à ses problèmes avec la justice. Un policier pas très clean et une nonne allumée viennent l'en tirer pour enquêter sur la disparition de deux donzelles pensionnaires d'un établissement religieux.

Rien moins qu'enquêteur, notre bonhomme est largué dans Barcelone pour retrouver les collégiennes et trouver le fin mot de l'histoire. Est-il utile de préciser que ce n'est pas gagner d'avance?



Eduardo Mendoza multiplie les péripéties étranges et/ou grotesques sur la route de son (anti)héros. C'est l'occasion de dézinguer à tout va le vernis de la société espagnole. Sous ses airs foutraques le récit se révèle plutôt noir et caustique. Mieux vaut attacher sa ceinture en commençant le roman.



Je ne lirais pas plusieurs ouvrages d'affilée de ce genre mais la découverte est plaisante. L'auteur crée son propre univers tordu pour réveiller les consciences et faire rire aussi. Le mystère de la crypte ensorcelée est le premier tome d'une trilogie avec le narrateur non nommé. A suivre donc.
Commenter  J’apprécie          382
L'année du déluge

Je ne connaissais pas cet auteur espagnol et c'est par cette histoire d'amour que je découvre son univers littéraire. Serait-ce le Marc Levy ibérique ? Des babelionautes pourraient-ils me recommander d'autres titres ? En tout cas, cela se lit d'une traite ou d'un voyage en train. L'intrigue est bien menée et le style fluide bien qu'il s'agisse d'une traduction. Et comme le chantait les Rita Mitsouko : "les histoires d'amour finissent mal, en général..."
Commenter  J’apprécie          381
Bataille de chats : Madrid, 1936

Une intrique historique sur fond de grandes rivalités : guerre civile et batailles d’experts en peinture.



Comme l’indique une note dans le livre, ce titre est un jeu de mots puisque « gatos », les chats, sont les Madrilènes eux-mêmes. Le contexte historique est donc celui de la Guerre d’Espagne qui se prépare et une grande famille fait alors appel à un Britannique naïf, expert en peinture espagnole, pour authentifier un tableau et possiblement mettre l’œuvre en lieu sûr à l’étranger.



Si toutes les guerres sont des tragédies de la folie humaine, les guerres civiles le sont encore davantage, car elles n’opposent pas une société à une menace étrangère, elles divisent les familles, les amis et les voisins. La tension qui s’installe dans le pays est palpable, avec les magouilles et détournements qui vont avec.



Le monde de la peinture est aussi un lieu d’avidité et de mesquinerie, car si l’expert a une passion pour la beauté, pour le talent de Vélasquez, il souffre aussi de l’aveuglement de la guerre entre les experts. Pour lui, la découverte d’un tableau ignoré représenterait l’apothéose d’une carrière, que ne serait-il pas prêt à sacrifier pour vivre un tel moment?



Sous le pinceau habile de Mendoza : jeux de pouvoir et de coulisses, un trait d’humour, un clair-obscur sociopolitique et artistique, une palette colorée, une oeuvre digne d’Intérêt.

Commenter  J’apprécie          380
La ville des prodiges

Onofre Bouvila a décidé de dévorer Barcelone et peut-être le monde s'il en a l'occasion. Ce jeune paysan de 13 ans quittant sa campagne sans regrets pour devenir « un autre », n'a déjà aucun doute et peu d'état d'âme. Sa pauvreté, il la crache dans le ruisseau de cette ruelle qui le conduit à son destin. Onofre Bouvila connaît son intelligence, il n'attend que le bon moment pour lui faire déployer ses ailes.

Barcelone s'achemine vers le vingtième siècle, Edouardo Mendoza nous la peint en pleine mutation, à la fois remplie de pourriture et de joyaux. Ce qui entoure Onofre Bouvila à son arrivée ressemble à une ville moyenâgeuse, rongée par la misère, la récession ; le couvercle d'une marmite qui va déborder. A la recherche d'un travail Onofre va atterrir dans une pension de famille misérable, peuplées de personnages fantasques, grotesques et eux aussi misérables. Une patronne obèse qui ne parle jamais, un patron qui – Onofre le découvrira plus tard - se travestit la nuit pour aller faire la fille de joie dans les quartiers malfamés de Barcelone, leur fille, Delfina, une sorte de vierge anarchiste qui est la seule à tenir l'établissement. Un curé qui n'inspire pas la sainteté, une cartomancienne obsessionnelle, un commerçant filou et d'autres sont les clients de cet endroit qui ressemble à un bouge, où la saleté et la malhonnête font loi. Onofre Bouvila s'en fiche, il sait qu'il ne restera pas là ; Mais il doit commencer à travailler. Par l'intermédiaire de Delfina, il se retrouve à distribuer des tracts anarchistes ; Ce travail l'entraîne sur les chantiers de l'Exposition universelle de 1888. L'ère industrielle en plein essor, les conditions de travail d'un prolétariat ouvrier et paysan réveille les consciences politiques de certains. Onofre Bouvila qui se révèle avoir une prodigieuse mémoire, a bien appris sa leçon : son « mentor » et accessoirement son fournisseur de tracts l'a formé, lui a appris l'essence de la cause anarchiste ; Onofre n'y est pas insensible à cette mouvance qui s'agite. D'ailleurs, une fois fortune faite, il aura des velléités de renverser la table, soutenir financièrement les révolutionnaires du monde entier, fomenter un soulèvement international des « masses populaires ».

Onofre Bouvila encore jeune adolescent sur les chantiers de l'Exposition universelle « commet » sa première arnaque auprès de ces travailleurs qu'il harangue à se révolter. le dragon qui est en lui a déployé ses ailes. Il laisse s'épanouir son intelligence vivace, son goût de la manipulation, un sens des affaires inné et une confiance en soi inébranlable. Il s'adjoint les services d'un jeune homme qui sera « peut-être » son seul ami tout au long de sa vie. J'écris peut-être, car Onofre Bouvila peut-il avoir des amis ? En veut-il seulement ?

Onofre Bouvila se retrouve à la tête d'une bande de jeunes voleurs qui pillent allégrement les pavillons de l'Exposition universelle encore à l'état de chantier. Il sait au fond de lui que la fange dans laquelle il met le pied est un tremplin, un onguent de réussite. Il veut devenir le plus riche, le plus grand, il veut être reçu à la table des rois.

Edouardo Mendoza nous présente une Barcelone effervescente, peuplée d'êtres parfois proches de la cour des miracles. C'est un brassage de vies, un embrasement des idées, des sens ; Tout se respire : la crasse, la pluie, l'odeur de la mer, la richesse des palais, la pauvreté des faubourgs, le goût de l'acier, la poussière des murs, la violence du sang. Tout se délite et se ramifie comme un tentacule que l'on coupe et qui repousse sans cesse. Les hommes et le progrès industriel se heurtent, se confondent, s'enlacent ; Toutes les mutations semblent possibles.

L'écriture de Mendoza est brillante, généreuse, drôle, ironique, absurde, fantasque, tragique, poétique. Edouardo Mendoza me fait penser à Mikhaël Boulgakov. Ce n'est pas du tout le même style mais cet humour parfois un peu désespéré qui brise le pathétique de certaines scènes ; Cette ironie grinçante et la peinture un peu burlesque de certaines situations ne peut que me les faire rapprocher.

La construction de l'Exposition universelle ressemble à un grand chantier de legos on s'agite des enfants turbulents essayant de construire des bâtiments. Corruption à tous les étages ! Les hommes de pouvoirs de Barcelone que ce soit le maire, les conseillers, les notables, l'armée, la noblesse, etc. sont au choix : idiots, corrompus, affairistes, assassins, alcooliques, sordides, ou tout cela à la fois. Onofre Bouvila devient l'homme le plus riche de Barcelone, de l'Espagne et pourquoi pas de l‘Europe. Il est devenu un industriel innovant, après avoir été bonimenteur, homme de main, chef de gang. Il s'est éloigné des brigands, des maquereaux, des quartiers malfamés de Barcelone pour devenir respectable ; Mais il n'est toujours pas l'égal de cette aristocratie confite, complotiste, peureuse qui freine des deux pieds devant l'émergence de tout un monde nouveau. Ils craignent tous Onofre Bouvila. Ils savent qu'il est sans pitié. Il a l'habitude de faire table de rase de ses ennemis, de ses concurrents. Ils ont tous besoin de son argent mais aimeraient bien le voir disparaître… Est-ce qu'une petite dictature pourrait faire l'affaire ?

Edouardo Mendoza nous parle d'histoire, de politique, de sociologie, de sciences à travers le destin d'un homme - personnage peu aimable, avec sa part de noirceur – incroyablement obstiné et résistant. Son aventure individuelle est traversée par l'humanité de toute une ville effervescente. le livre se referme sur l'Exposition universelle de 1929. Une apothéose barcelonaise vertigineuse faite d'amour, de lucidité et de poésie.



Commenter  J’apprécie          376
Sans nouvelles de Gurb

Gurb est chargé d'une mission sur Terre. Je le précise, car Gurb est un extraterrestre.

Il disparaît dans la nature et son coéquipier part à sa recherche en tenant un journal de bord.

C'est là que l'aventure devient jubilatoire : beaucoup de rires et de sourires à cette lecture.

Ce livre se lit vite : un après-midi ( 171 pages en version poche )

Si vous souffrez de spleen, je vous le recommande.

Commenter  J’apprécie          330




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Eduardo Mendoza Voir plus

Quiz Voir plus

Découvrez Eduardo Mendoza en vous amusant

Je commençais à m'inquiéter, j'étais sans nouvelles de ...?... depuis maintenant plusieurs jours. Pas de lettres, pas de SMS, pas d'appels. Rien, Nada !

Blurb
Gurb
Glub
Glurb

10 questions
19 lecteurs ont répondu
Thème : Eduardo MendozaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}