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EAN : 9782757828151
404 pages
Points (01/03/2012)
3.79/5   59 notes
Résumé :
Utilisant tous les ingrédients propres aux machinations policières de Hitchcock ou aux intrigues musclées sur fond de misère et de corruption signées Chandler, La Vérité sur l'affaire Savolta recrée l'agitation révolution
naire de la Barcelone des années 1917-1919.
Dans la capitale catalane livrée aux grèves ouvrières, aux attentats anarchistes, à la répression policière et aux politiciens véreux, les trois survivants d'une série de meurtres en cascad... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La Vérité sur l'affaire Savolta est un roman à la construction originale et déroutante sous forme de fragments. Sa lecture, il y a de cela quelques années, m'avait donné l'impression d'une sorte de puzzle mystérieux à résoudre qui demande un effort de concentration intellectuelle pour rassembler et remettre dans l'ordre tous les éléments de l'intrigue.

Ce premier roman d'Eduardo Mendoza a été publié en 1975. Il m'a fait découvrir une période historique que je ne connaissais pas : celle des années 1917 à 1919 à Barcelone, une dizaine d'années avant l'arrivée de Franco au pouvoir.

Un journaliste écrit un article qui dénonce l'attitude de l'entreprise Savolta vis-à-vis de ses ouvriers. Nous sommes en 1917. L'article est le premier fragment de ce roman-puzzle. Vient ensuite l'interrogatoire de Javier Miranda devant le Tribunal en 1927, à propos de l'affaire Savolta.

Javier Miranda est le narrateur et on découvre le travail qu'il effectuait à l'époque pour l'avocat Cortabanyes et le Français Lepprince au service de l'entreprise Savolta. Ils étaient chargés de recruter des hommes pour mettre hors d'état de nuire les ouvriers qui organisaient des grèves. Ce sont ces faits que le journaliste Pajarito de Soto dénonce dans son article.

Au fil des fragments, la vie dans la maison des Savolta est évoquée. L'affaire Savolta n'est autre que le meurtre de cet homme qui semble diriger d'une main de fer l'entreprise.

Mais est-il l'unique responsable de ces méfaits ? Qu'en est-il des énigmatiques Lepprince et Cortabanyes ? le journaliste est, lui aussi, assassiné.

L'inspecteur Vasquez, qui avait enquêté à l'époque, avait eu bien du mal à rassembler des preuves. Dans ce contexte révolutionnaire, les anarchistes font figure de coupables idéaux. Mais quelle est la vérité qui se cache au-delà des apparences ?

Il émane de ce roman policier à la construction originale une impression permanente de mystère, comme si l'énigme n'était jamais entièrement résolue, même lorsque tout semble fini.

Ce roman est un bon souvenir de lecture. Si vous aimez les puzzles et vous poser des questions, tenter de démêler le vrai du faux, il a des chances de vous capter. Il n'est pas qu'un roman policier, sa construction en témoigne. Les lacunes dans la résolution de l'intrigue sont, je pense, une volonté de l'auteur de nous faire réfléchir et relire le texte. La même question voulue s'impose à nouveau : tous les coupables ont-ils bien été punis, ceux qui tirent vraiment les ficelles n'ont-ils pas réussi à échapper à la justice, pour continuer leurs actions en toute impunité ? Les pseudo-coupables n'étaient-ils pas que des pions entre leurs mains ? Qui tire vraiment les ficelles ?

Grandes questions sans réponses qui se posent à la lecture de ce roman qui fut, il y a une quinzaine d'années au programme de l'agrégation d'espagnol. Derrière cet apparent roman policier, il y a en effet de quoi se triturer les méninges !

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Quelle déception ! Moi qui aime tellement Mendoza.

L'histoire est confuse et convenue, sans fantaisie, avec des allers-et-retours qui n'apportent rien. le héros est falot et il est difficile de s'y raccrocher. Pas d'envolée littéraire. On est loin, dans la même veine, de Tabucchi et de son Damasceno Monteiro.

Dommage!
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Ce roman, publié en 1975, est le premier roman de cet auteur barcelonais quelque peu décrié parce qu'il écrit directement en castillan et non en catalan. Et c'est tant mieux pour le castillan parce que Mendoza écrit bien.
De plus dans ce roman emblématique du post franquisme, il va introduire plusieurs techniques narratives, tout au moins dans la première partie. Ceci était pour l'époque franchement novateur.
La deuxième partie est plus linéaire et l'on peut suivre l'histoire aisément.
La période du roman est le début du XXè à Barcelone avec son essor industriel. L'envers du décor est que cette industrialisation à tout va avec des profits immenses et des fortunes colossales amassées en quelques années, ont appauvri une classe ouvrière déjà exsangue et les révoltes ouvrières avec ses anarchistes ont fait des morts par centaines. Il existait ce qu'on appelle "le pistolerisme" avec les patrons qui payaient des sbires pour assassiner les prolétaires les plus remuants; et les prolétaires payaient aussi des sbires pour tirer contre les sbires des patrons (parce que sur les patrons, on ne tirait pas, noblesse oblige).
Tout ceci est très bien narré dans ce roman social-réaliste. de plus nous assistons à l'ascension d'un vrai aigrefin franchouillard qui va rouler tout le monde, mais fin morale de l'histoire, il va mal finir. C'est un personnage apparenté à Machiavel, amoral, calculateur froid...
Autant je me suis ennuyée dans la première partie, trop primesautière avec les personnages, autant la deuxième partie m'a intéressée.
Les personnages sociaux sont richement décrits et la période historique bien documentée.
Il existe un film, tourné en 1980 par Antonio Drove, éponyme du livre, mais très orienté politique et élogieux envers la classe ouvrière.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Dans la Barcelone révolutionnaire des années 1917 - 1919, où grèves et répression policière se succèdent, la tension est à son paroxysme. Après l'assassinat de l'industriel Savolta, les morts s'accumulent autour de son entreprise.
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Arrivistes, anarchistes et profiteurs dans la poudrière barcelonaise de 1919-1920.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/08/16/note-de-lecture-la-verite-sur-laffaire-savolta-eduardo-mendoza/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Nous déjeunions et dinions ensemble par pur respect des convenances, et parce que Maria Coral trouvait commode que je choisisse le menu : la carte, avec tous ses noms en français, la déconcertait.
-- Je me demande si tu as mangé autre chose jusqu'ici que des sandwiches au chorizo, lui dis-je un jour.
-- Peut-être bien, mais au moins je ne fais pas semblant de n'avoir rien mangé d'autre que du caviar et de la langouste, m'attirai-je pour réponse.
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(...) j'admets aussi bien la morale traditionnelle que les idées nouvelles et révolutionnaires qui semblent aujourd'hui jaillir de toute cervelle qui pense un peu. A bien y regarder, elles tendent toutes à la même chose : à canaliser, à donner un sens au comportement de l'homme dans la société ; et elles ont entre elles un point commun, remarque bien : leur vocation d'unanimité. La nouvelle morale se substitue à l'ancienne, mais ni l'une ni l'autre n'envisage de coexistence possible, et toutes deux refusent à l'individu la faculté de choisir.
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Cela n’intéressait pas le commissaire de savoir qui avait tué Pajarito de Soto. L’attentat mortel perpétré contre Savolta accaparait toute son attention et presque toute son énergie. Ce n’était pas d’un simple assassinat qu’il avait à s’occuper, mais de l’ordre social, de la sécurité du pays. Vázquez était un policier méthodique, tenace et peu enclin aux examens fantaisistes. Si quelqu’un avait classé l’affaire Pajarito de Soto, c’était qu’elle devait être classée. Pour le moment, ses préoccupations étaient tout autres. D’autre part, Nemesio Cabra Gómez n’avait pas l’air d’un individu digne de confiance. Il se contenta de lui accorder une certaine considération et de faire la sourde oreille à toutes les sottises que voulut proférer l’importun.
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J.D. – Avez-vous facilement localisé Pajarito de Soto ?
M. – Je le localisai, mais ce ne fut pas facile.
J.D. – Racontez-moi comment vous avez fait.

À quoi bon ? Ce furent de longues journées de marche fatigante, de conversations réticentes, de pots-de-vin infructueux, de planques épuisantes, de filatures sans but et stériles, jusqu’au moment où je trouvai enfin la bonne piste. Je voulais réussir à tout prix, non pas tant pour me faire bien voir de Cortabanyes que pour satisfaire Lepprince, dont l’intérêt pour moi m’ouvrait les portes sur des expectatives imprévues, sur des espérances insensées. Je voyais en lui une possible issue au marasme qu’était le cabinet de Cortabanyes, à ces longs après-midi monotones et improductifs et à cet avenir médiocre et incertain. Serramadriles était ma conscience, mon signal d’alarme lorsque mon courage tombait ou que je me laissais dominer par l’aboulie ou l’abattement. Il disait que Lepprince était « notre loterie », le client qu’il fallait choyer et satisfaire, avec lequel il fallait être empressé et utile jusqu’à l’obséquiosité, efficace en apparence et loyal par intérêt, quoi qu’il en coûtât. Il me brossait un avenir sordide et haïssable aux ordres d’un Cortabanyes de plus en plus vieux, de plus en plus irritable et de plus en plus abandonné par la fortune. Il me peignait au contraire un splendide panorama du côté de Lepprince, dans les hautes sphères de la finance et du commerce barcelonais, dans le grand monde, avec ses automobiles, ses fêtes, ses voyages, son vestiaire et ses femmes, de vraies fées, et un trésor en bon argent brillant, sonnant, de cet argent qui sortait des pores de cette bête rampante qu’était l’oligarchie catalane.
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Y aura-t-il quelqu’un pour ‘écouter avec des oreilles qui ne soient pas celles de la froide raison ? Je sais, je sais. Par dignité, j’aurais dû mépriser les flatteries de ceux qui avaient provoqué, directement ou indirectement, la mort de Pajarito de Soto. Mais je ne pouvais pas payer le prix de la dignité. Quand on vit dans une ville démesurée et hostile ; quand on n’a pas d’amis, ni les moyens de s’en faire ; quand est pauvre et qu’on vit dans la crainte et l’insécurité, qu’on est fatigué de parler avec son ombre ; quand on déjeune et dîne en cinq minutes et en silence, en faisant des boulettes avec la mie de pain, et qu’on quitte le restaurant la dernière bouchée à peine avalée ; quand on souhaite que le dimanche s’achève une bonne fois pour que reviennent les jours de travail et les têtes connues ; quand on sourit aux receveurs en les entretenant durant quelques secondes d’un commentaire improvisé, plat et futile, alors on se vend pour un plat de lentilles accommodé d’une demi-heure de conversation. Les Catalans ont l’esprit de clan, Barcelone est une communauté fermée, Lepprince et moi étions des étrangers, à un degré plus ou moins grand, et nous étions tous les deux jeunes.
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Vidéo de Eduardo Mendoza
Rencontre avec Eduardo Mendoza en partenariat avec l'Institut Cervantès de Bordeaux. Entretien avec Yves Harté.
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