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Critiques de Eiríkur Örn Norddahl (72)
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Troll

Troll ou l'art de l'ambiguïté au bazooka.



Hans Blær, né hermaphrodite sous le prénom féminin d'Illmur, est une personnalité hautement et politiquement incorrecte. Son identité fluctuante, après une adolescence agitée, se trouve soudain en adéquation avec un nouveau pronom "iel" et un univers qui dénonce/défonce la bien-pensance: le net et les réseaux sociaux. Voilà qu'iel est devenu un troll, ou plutôt LE troll, le plus connu, adulé, conspué d'Islande. Jusqu'au retour de bâton, lorsque Hans se voit traqué.e comme la bête de Frankenstein, suite à une accusation d'agression sexuelle.



L'auteur dresse un portrait de l'époque et de la plaie (au sens biblique) contemporaine des réseaux tels l'eX oiseau bleu et consorts. Ces réseaux soi-disant sociaux vus comme une cour des miracles où ceux qui se sentent laissés sur le bas-côté de la société, lésés, trahis, peuvent déverser leur ressentiment.



Entre Chuck Palahniuk pour le réalisme tendance pessimiste, le talent exempt de délicatesse, et un petit livre nauséabond (Maniac, souvenir de lecture cuisant et sinistre) pour le côté anti-héros nihiliste qui se veut révélateur de nos contradictions actuelles, avec, comme je le disais, du talent cette fois.



Le mal-être privé de Hans Blær trouve un exutoire dans son déchaînement en public et lui apporte gloire et haine. Sans limite, Hans use de tous les médias, internet, radio, mais aussi télévision ou iel présente une émission controversée ( qui n est pas sans rappeler dans ses excès un certain Hanouna chez nous), entre discours en roue libre, humiliations et balles perdues.



Certes, un léger malaise pointe dans l'impossibilité de savoir d'où l'auteur nous parle, quelle est sa position, sa vision du monde contemporain. Mais c'est justement ce flottement, cette ambiguïté qui nous questionne sur nos propres paradoxes. Le talent de Norddahl réside dans ses phrases écrites à la sulfateuse, qualité qui déchire la peau de l'hypocrisie pour laisser transparaître en dessous une vérité crue parfois inconfortable. Au lecteur ensuite de gérer comme il l'entend ce miroir qui lui est tendu.



Hans Blær est un symptôme de l'époque mais aussi un révélateur plus qu'un bourreau, même si son chemin virtuel est pavé d'innombrables victimes collatérales. Car ça flingue à peu près à tous les étages et aucune catégorie sociale, aucune niche, n'est épargnée.
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Troll

Le héros, hermaphrodite, se considère à la fois homme et femme.



Ce personnage hors norme, ce troll, à la sexualité débridée, permet à Eirikur Orn Norddahl de surfer sur la vague dite de la modernité.



Pour cela il nous inflige une écriture asexuée avec des iel à foison et des kyrielles de participes passés masculin-tiret-féminin.



Sexe, drogue, viol, dépression...La totale.



C'est affligeant.



Tout ça, pour ça !
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Illska

Illska est un roman étrange. Un roman qu'on n'abandonne pas même si on s'égare parfois dans cette fiction à la narration dense, ses récits qui se superposent mais qui le plus souvent s'entrechoquent, son présent englué dans les pesanteurs du passé... très vite se pose la question de savoir où Eiríkur Örn Norddahl nous emmène avec cette histoire ayant pour centre de gravité une histoire d'amour contemporaine ravagée par les flammes de l'Holocauste.

Puis la perplexité s'évanouit au fur et à mesure que la lecture progresse, si l'auteur défie les lois de la narration c'est pour mieux diffuser dans les soubassements du texte l'idée que nous avons une conception naphtalinée de l'Histoire et une vision trop dogmatique du mal (sens du mot Illska) et du fascisme. Celui-ci a su muer, s'adapter, prendre des formes pour s'immiscer dans la vie intime, investir un pays comme l'Islande préservé des horreurs et de cette mémoire européenne saturée d'images funestes. L'auteur n'hésite pas à interpeller le lecteur mais l'essentiel de sa démonstration passe par un triangle amoureux entremêlé aux réminiscences du passé, montrant une génération désorientée pour laquelle la guerre et la Shoah sont devenues une matière abstraite, un discours politique susceptible d'être piégé par des représentations idéologiques. le livre parle finalement du chaos contemporain, de ce réel qui nous échappe, de l'héritage de l'Histoire...



La forme enchevêtrée et les ruptures de ton pourraient lasser mais Eiríkur Örn Norddahl combine habilement la vie des personnages et le va-et-vient entre les époques. Il a su construire des ponts pour mêler l'Islande à l'histoire européenne, et le style énergique, les sarcasmes tout comme les réflexions politiques pertinentes parviennent à céder la place à une plume plus douce lorsque la dimension romanesque l'exige.

Seulement je dois dire qu'un certain flottement persiste : les ressorts psychologiques des personnages me sont parfois apparus obscurs, l'auteur islandais n'établit pas de correspondance entre les comportements et leur cause. La plume demeure à l'écart de ce qui est enfoui, de ce qui est muet si bien que les liens obsessionnels annoncés sont peu visibles...au lecteur d'établir les connecteurs logiques, de fournir un effort pour comprendre ces personnages un peu égarés sur le chemin des émotions. Surprenant pour un livre qui s'inscrit dans la sphère intime pour égratigner les déviances politiques.

Il reste que ce livre plein de paradoxes se lit pour le plaisir procuré par la liberté de ton pour un sujet un peu usé en littérature. L'auteur parvient à lui donner une perspective originale.

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Troll

Aujourd’hui, petit retour de ce périple en terre islandaise. L’Islande est un pays que j’aimerais vraiment pouvoir visiter un jour, et ce livre, d’un auteur qui en est originaire, m’a été offert par la benjamine de mes sœurs, qui souhaiterait également découvrir ses contrées.



Et à propos de découverte… j’ai fait la rencontre de Hans qui, lorsque l’histoire débute, affole la toile et les médias. Iel est hermaphrodite, a grandi en tant qu’Ilmur avant de choisir de s’appeler plutôt Hans. Tout au long du roman, dans des chapitres qui alternent sa narration, ses publications et la narration qu’iel fait de sa mère, nous apprenons qui iel est et comment iel en est arrivé aux événements présents, que je ne révélerai pas plus.



Quand j’étais petite, j’aimais énormément écouter la chanson « Titi », des Enfants Terribles, une chanson complètement dissonante, qui me rebutait et me fascinait à la fois. Ce ressenti, je l’ai retrouvé durant ma lecture, envers Hans/Ilmur. Iel m’a été antipathique, parce qu’iel pousse tout raisonnement à l’extrême, choisit systématiquement la voie de la provocation. Et à la fois, iel m’a fasciné.e, par son intelligence, et par cette façon qu’iel a d’aller pousser là où cela fait mal. Et au total… quel livre ! J’ai été bousculée, écœurée, j’ai éprouvé de la compassion, j’ai souri, j’ai réfléchi, et j’ai finalement adoré.



En sa version originale, le titre du roman n’est pas Troll, mais Hans Blær… et je dois dire que je trouve que c’est un titre qui correspond mieux à ce que j’ai lu. Selon le Robert, en-dehors d’être un lutin des légendes scandinaves, un troll est en effet une « Personne qui cherche à créer la polémique sur un forum de discussion ou sur les réseaux sociaux. » C’est, de toute évidence, ce que Hans fait, mais iel est loin de ne faire que cela et je trouve le terme réducteur par rapport à la complexité de ce qu’iel est, et de ce qui est développé dans le roman. Sur la forme, également, j’ai trouvé que l’utilisation du non binaire dans la narration nous ramène à la fois à ce personnage qui a choisi de fluctuer de genre au gré de ses envies et des périodes de sa vie, et à ce qu’iel pense plutôt qu’à ce qu’iel est, ou n’est pas au moment où iel parle. Il m’a fallu un peu prendre l’habitude (cela n’a pas dû être évident pour le traducteur, j’imagine !) de cette approche qui rend la lecture un peu moins fluide, mais après quelques chapitres, cela devient naturel et en adéquation avec le personnage.



Ma seule déception, ou mon seul manque, en tout cas… Hans/Ilmur est un.e grand.e consommateur.ice de cocaïne, et j’imagine que cela a une influence sur sa manière d’être et agir. J’aurais souhaité pouvoir faire sa connaissance sans cette substance qui devait influencer ses actes… Et en même temps, aurait-iel fait alors l’objet d’un tel roman ? En résumé, une lecture marquante, dont je me souviendrai longtemps !


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Troll

Ce roman atypique est une lecture coup de poing. D'abord sur la forme, puisque l'auteur fait emploi, à chaque fois qu'il est question du personnage principal, des pronoms "iel" (sujet) et "ellui" (objet). Un peu déroutant de prime abord, mais on s'y habitue vite, et cela ne pose plus de difficultés après quelques pages (petite pensée pour le traducteur qui s'est certainement fait quelques nœuds au cerveau). On découvre alors le parcours d'une personne dont le sexe ou le genre ne sont pas des données pertinentes, au sens où ce n'est pas ça qui explique sa psychologie. Mais le choc vient surtout du fond. Ce n'est pas le sujet principal en tant que tel - l'intersexualité- qui crée le malaise, mais bien le personnage de Hans Blær, dont le sexe biologique n'est pas clairement déterminé, et qui oscille constamment entre les deux genres, s'octroyant la liberté, justement, de ne pas choisir. Et cette liberté, iel veut qu'elle soit absolue, quoi qu'il en coûte, et qu'elles que soient les répercussions. Alors on hésite, parfois on a envie de détester Hans Blær, et parfois on se prend à lea comprendre, voire à s'identifier à ellui. Il y a certes, à mon goût, quelques longueurs, mais ce roman est un vrai bijou littéraire qui ne réduit pas le roman à la narration d'une histoire, mais qui parvient à ébranler le lecteur ou la lectrice.
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Troll

Mon Dieu que ce fût laborieux.

Un livre qui se veut moderne de par son style narratif et son écriture... un roman écrit de manière inclusive, c'est beaucoup trop indigeste !

Le personnage de Hans, qui selon les situations "devient " homme ou femme.

Très vite, j'ai saturé des scènes de sexe qui banalise beaucoup trop la violence.

Le petit point positif, l'originalité d'avoir créé un personnage hermaphrodite.
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Troll

Rarement lecture ne me fut plus ardue que celle-ci ! Roman que je me suis forcée à lire jusqu’au bout pour cause d’un choix commun de mon club lecture. Battu mon record : 9 jours pour lire à peine 400 pages !

Un bébé naît hermaphrodite. Elle commence sa vie comme fillette, puis va alterner selon ses envies sexuelles. Il va devenir provocateur sur les réseaux sociaux et à la radio et ouvrir un centre d’accueil pour personnes victimes de violences sexuelles pour que lui-même et ses collègues puissent les violer eux-aussi en les droguant. On suit aussi le cheminement de sa mère et ses réactions quand elle apprend aux informations que son fils est recherché pour multiples viols. Une liberté d’écriture parfois amusante chez cet auteur islandais comme, je cite : « iel rentra chez ellui. » Confirmation de ce que peut engendrer internet : haine, insultes et pires. J’ai vite été à saturation des scènes de sexe qui banalisent la violence, du langage grossier et du mot « viol » écrit un nombre incalculable de fois. Et la tendresse ? Bordel !
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Troll

Depuis Illska, son premier roman où il épinglait le fascisme, Eiríkur Örn Norddahl continue à s’attaquer sans concession aux dérives de nos sociétés modernes. Avec l’émergence des réseaux sociaux, notre époque regorge de trolls prêts à balancer des insanités pour scandaliser, se faire une notoriété. Croyant ainsi améliorer notre société, la plupart ne font que la pourrir.



« Un vrai troll- un troll avec de l’ambition, le seul qui mérite ce qualificatif – était une performance visant à révéler les contradictions d’une époque, l’hypocrisie et la bienveillance teintée d’arrogance, tout en divertissant les masses. »

L’auteur est plutôt ce type de troll, observateur et audacieux. Mais qu’en est-il du personnage dans son nouveau roman?

Hans Blaer est né hermaphrodite. Sa mère, désemparée, a refusé de couper « ce petit sphinx » que la petite fille, baptisée Ilmur, avait entre les jambes. Jusqu’à quinze ans, Ilmur le vivra très bien. Puis, une mauvaise expérience sexuelle dans un camp de vacances la traumatise jusqu’à scarifier son corps.



A vingt-cinq ans, Ilmur se lance sur Internet et travaille pour une émission de radio. Iel refuse la notion de genre. Mais, même après son opération en Thaïlande, iel ne se définit pas comme trans. Iel, jonglant avec testostérone ou œstrogènes, défend sa liberté d’être plutôt femme un jour puis homme le lendemain.

Ses prestations sont subversives, choquantes er ses publications lancent de fausses rumeurs. Puis très vite, le scandale l’ennuie. Iel décide d’ouvrir le Refuge, un centre d’accueil pour femmes violées.



Quand nous découvrons Hans, iel est recherché(e) par la police à la suite d’un scandale au Refuge. D’une part, Hans, en fuite, écrit et raconte son histoire. D’autre part, Lotta, la mère de Hans exprime son point de vue depuis la naissance de sa fille jusqu’à ce jour où le scandale éclate. Le passé s’immisce ainsi dans l’actualité pour éclairer le parcours de Hans Baer. Si l’auteur laisse entrevoir les fêlures du personnage, ses discours subversifs et comportements odieux restent en mémoire.



Le style de l’auteur est lui aussi assez perturbant. Hans écrit son histoire en utilisant les pronoms non binaires ( iel, lea, ellui…). Les paragraphes concernant Lotta sont écrits au passé simple, une utilisation peu courante et déroutante.

L’impuissance qu’Ilmur ressentait en privé se transforme en pouvoir absolu dès lors qu’elle devient célèbre. Sur les réseaux sociaux, iel peut cracher sa fureur, son irrespect. Rien ne l’arrête.



« Elle voulait que son identité de genre bouscule les étroits d’esprit. »

En plus d’un sujet poignant, l’auteur montre le côté malsain de la communication sur les réseaux sociaux. Le Net est une fosse à serpents où il est facile pour ceux qui se sentent trahis par la société de vider son amertume. L’auteur nous en montre ici une facette réaliste mais particulièrement nocive.



Plus concret que les deux derniers romans ( Heimska et Gaeska) de la trilogie précédente, Troll reste un roman qui dérange mais c’est ce que l’on aime chez cet auteur.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Troll

Hans Blaer est né.e Ilmur Thöll : une fille avec un "sphinx", autrement dit une personne intersexe. Elevé comme une fille, iel a vite réalisé sa différence, et a décidé de ne pas choisir, se genrant tantôt homme et tantôt femme, pour finalement rester fidèle à sa nature de personne intersexe. Et pourtant, ce cheminement n'a pas été de tout repos, et s'est fait souvent dans la provocation, pour moins se laisser atteindre, peut-on imaginer. Cela donne, à l'âge adulte, un être semblant dénué de tout sens moral, et qui en joue, avec perfidie. Un véritable anti-héros.



Le troll, c'est selon, soit une créature de la mythologie nordique, soit une personne qui joue les provocateurs sur les réseaux sociaux, et s'amuse des polémiques ainsi déclenchées. A en voir le contenu de ses posts Facebook, retranscrits dans le roman avec leurs statistiques, Hans Blaer s'en délecte volontiers. Iel réalise plusieurs coups d'éclat, remontés jusqu'à la scène publique, et finit par franchir la ligne de trop, provoquant bien plus que des réactions outrées : des blessures profondes chez d'autres personnes.



Difficile de savoir quoi penser de ce roman atypique. Si on a tendance à condamner Hans Blaer pour ses actions devenues depuis longtemps répréhensibles, on ne peut s'empêcher de sourire, de partir dans un long rire caustique devant sa narration et son interprétation des événements. C'est en effet un troll d'une grande qualité, et quand on sait reconnaître un troll, on s'amuse finalement des réactions de ceux tombés dans le panneau du premier degré. On reste ici dans cette ambivalence, entre le rire, et la vision de tout ce qui peut ici choquer.



Difficile en fait de savoir à quel endroit du spectre de cette ambivalence se positionne l'auteur. J'ai vu certains lecteurs juger ce roman transphobe (on justifie des atrocités commises par le fait que s'assumer transsexuel est forcément signe de déviance). Mais en réalité, n'est-ce pas là un énième troll de l'auteur lui-même ? Je reste néanmoins dubitative, malgré les sourires que ce roman m'a tirés.
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Troll

Illska, Heimska, Gaeska... et donc maintenant Troll. Fidèle à l'auteur, je ne pouvais passer à côté. La chance a voulu que je le gagne lors de la dernière masse critique.

Je remercie Babelio ainsi que les éditions Métailié pour leur confiance.



Et avant tout avis, je félicite Jean-Christophe Salaün, le traducteur de cet ouvrage pour son exceptionnel travail à nouveau.



Une nouvelle fois, Eirikur Orn Norddahl ne laissera pas indifférent. Comme d'habitude, le lire se mérite et est extrêmement exigeant, dérangeant et perturbant.



Troll ne déroge pas à la règle.

D'abord le sujet : Hans Baer, une personne née hermaphrodite, transgenre, ultraprovocateur. Impossible de rester indifférent. J'avoue il m'a souvent fait monter dans les tours. Je ne dirais pas que je l'ai par moment détesté mais je reconnais que si je l'avais eu en face, la tension aurait été extrême. Et en même temps, on l'apprécie, on le comprend.



Ensuite l'écriture : inclusive ! J'exècre ! Et pourtant j'ai lu... Je ne me suis pas forcé, mais j'ai fait un effort j'avoue. de plus, l'auteur ne se prive de rien: propos orduriers alternant avec un langage "haut de gamme", propos très durs qui vont trop loin et dégoutent, une grammaire provocante.

Et pour autant, tout est cohérent, tout sert l'intrigue, tout est "conforme" à ce Hans Baer si particulier.



Enfin le roman en lui même : son sujet atypique, son originalité et la façon dont le traite l'auteur ne peut que nous interpeller.



Au final, à qui est ce la faute ? A Hans ? A notre société ? A tous ?



Un roman dur, un roman qui se mérite, un roman qui tombera des mains de beaucoup.

Un roman éprouvant que j'ai mis longtemps à traverser.



Un roman que je ne regrette pas d'avoir terminé et que je défendrai.

Norddahl signe un excellent Troll.













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Troll

Avec Troll, l’Islandais Eiríkur Örn Norđdahl a créé un roman audacieux mettant en scène un antihéros hors du commun. Un individu provocateur qui possède sa propre identité de genre et dont l’existence est conditionnée par le nombre de réactions qu’il suscite sur les réseaux sociaux.
Lien : https://www.lapresse.ca/arts..
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Troll

Bien que l'écriture soit intéressante, l'auteur se donnant une grande liberté : temps grammaticaux, pronoms ouverts//inclusifs pour parler du personnage principale, vocabulaires à la fois populaire et savants... Ce livre est perturbant pour plusieurs raisons évidentes.

Le livre m'a parfois intéressé et parfois dégouté.

En cause, le personnage principale Hans Blear, un anti héros n'ayant aucune empathie. Iel est tragiquement égocentrique et perturbateur (un Troll).



D'après moi le problème de ce roman se situe du coté de l'écrivain. Dépeindre une personne trans et intersexe à notre époque relève d'une question sociétal très importante car jusqu'ici ces personnes ne sont pas reconnu et souvent quand elle le sont il s'agit de les ridiculiser en place publique et ou montrer toute l'horreur de leur identités. Ce que fait très Eirikur Orn Nordddahl en rapprochant et superposant les images : du Troll (bête fantastique de conte, assez hideuse et informe), du Troll ( personne qui se joue des autres grâce a l'anonymat des identités internet, ouvertement vicieux et hébété) et du Trans//Intersexe (qui dans son histoire est relié aux bêtes de foire et à la monstruosité).



L'écrivain Eirikur Orn Nordddahl est un homme blanc cis hétéro. Il n'a donc aucune expérience de cette identité (un grand pan de la littérature est dédié a des personnes ( pour la plus part de hommes) qui se mettent à vivre ou à regarder au travers d'autres identités comme si eux même était neutre. Mais en 2022 je pense que cette manière de faire devrait être remise en question.)



Le personnage principale est une personne non binaire vacillant entre les genres (homme et femme), étant né intersexe, iel se défini comme trans qu'après cette fait opéré (pour avoir de plus gros seins). Sa non-binarité fait écho dans le livre a sa volonté d'être libre (ce qui me semble totalement compréhensible d'un point de vue logique). Cependant sa liberté personnelle de faire ce qu'il veut de ellui même empiète sur sa relation aux autres. Ielles se sent libre de faire ce qu'il veut sur l'autre, violence morale comme physique, oscillant entre le fait d'être le persécuteur et quand il est accusé, devenir une victime.



Au travers de ce livre, l'écrivain est lui même un Troll.

Il utilise le personnage de Hans Blear comme d'une identité qui prend le dessus sur la sienne pour avoir des propos transphobe, misogyne.. sans que cela ne pose problème car ces propos semble sortir d'une personne trans mais au contraire ils sortent ou sont écrit par un homme blanc cis hétéro.



Comme tout le monde le sait, une personne noir aux états unis qui dis négro n'est pas un problème, mais quand une personne blanc le fait ça en devient un. Du même coup en utilisant hans blear, Eirikur Orn Nordddahl peut être transpose sans que l'on ne le juge. rapprochant Hans blear de la droite extrémistes, d'hommes en manques de violences car il semble que le viol n'est aucune importance pour eux...



Mais la question est de savoir si le viol n'a aucune importance pour Hans Blear ou Eirikur Orn Nordddahl ?

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Troll

Ilmur Thöll est né(e) hermaphrodite (pour simplifier…) ce qui , au départ vous place dans une case assez minoritaire mais c’est encore trop pour il/elle car des cases il/elle n’en veut pas ! Son credo , son mantra , son antienne c’est la liberté : celle de choisir son nom , d’en changer , d’être fille d’être garçon ou l’une des 43 046 721 variantes de sexe ! Et surtout la liberté dans ses actes , et ses paroles qui vont faire d’il/elle le troll ultime sur Internet . Mais la liberté a un prix…. Je savais que l’Islande cachait des volcans sous sa glace mais plus volcanique que ce livre , tu meurs ! Tu le lis , tu sautes dans un lac glaciaire , bonjour le choc ! Une fois passés le problème des noms propres , la jonglerie des pronoms , les méandres de la chronologie , quel plaisir de voir fustiger avec un humour corrosif les néo-puritains de notre siècle , les confis en bonne conscience de droite et de gauche , les aboyeurs masqués des rézosocios , les jacasseurs professionnels des radios et des télévisions ! Si vous n’avez pas froid aux yeux (ni ailleurs) allez donc vous confronter aux questionnements de ce sphinx dérangeant (vous comprendrez mieux en lisant ).
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Troll

Illmur/Hans Blaer est né.e une des rare personne intersexe de son époque à ne pas avoir subi à la naissance de chirurgie pour avoir un « sexe normal ». Sa mère a voulu laisser son corps tel quel et iel a été assigné fille. En grandissant, Illmur va toujours plus loin et devient une personnalité des médias et des réseaux sociaux. Ces billets et son comportement toujours plus extrêmes et irrévérencieux sont tolérés jusqu’à la frasque de trop. Je pensais me plonger dans une chasse à l’humain et ce n’est clairement pas ce que l’on a. Le scandale de trop est l’excuse pour revenir sur l’ensemble de la vie d’Illmur/Hans que ce soit de son point de vue ou de celui de sa mère. Rien ne nous est épargné, c’est très trash, cruel et corrosif. Tout ce qui est abordé l’est dans l’excès que ce soit pour les messages sur les réseaux ou la vraie vie. Tout le monde, toutes les minorités s’en prennent plein la tête même celles auxquelles appartient notre énergumène. C’était trop irrévérencieux pour moi mais ce qui m’a le plus désappointé c’est la structure du texte ou plutôt l’impression d’absence de structure. On navigue dans le temps de la naissance à maintenant sans ordre apparent, sans logique apparente non plus. Certaines scènes réapparaissent même de manière aléatoire pour donner un autre point de vue au même élément. Ce roman a du potentiel si on passe au dessus du désordre apparent. J’ai beaucoup aimé la place de l’écriture inclusive qui a un rôle primordial et est bien mise en avant avec les iel, lea et ellui justifiés. Illmur/Hans est une personne cultivée et qui en joue pour faire passer ses frasques. Il y a beaucoup de références dans ce texte qui touche des domaines variés et crée un contraste intéressant entre son comportement et son érudition. Certains passages font presque penser à un essai. Tout est extrême dans ce texte, ce qui en fait une lecture à laquelle on adhère ou non. C’était trop pour moi d’autant qu’il n’y a qu’un pas pour que le lecteur tire la conclusion qu’il faut opérer les bébés intersexes pour éviter les traumatismes qui en ferait des Illmur/Hans en puissance et ça c’est pas un message à faire perdurer. Je suis contente d’avoir tenter ce texte malgré les aspects qui étaient trop pour moi. C’est un texte qui sera surement trop dur pour beaucoup mais qui vaut la peine d’être tenté pour les contrastes intéressants qui sont développés.
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Troll

Ce que j’ai ressenti:



« Selon le folklore, les trolls sont des créatures géantes qui vivent dans des grottes perchées dans les montagnes. »



C’est donc la fin de l’été. Et ça ne promet rien de mieux, sauf cette sortie littéraire qui devrait bousculer les intimes. Alors, je prends la plume pour ne pas laisser aux oubliettes, cet impossible qui décide d’exister. Parce que iel est peut-être déjà mort.e, mais peut-être pas, il semblerait que ce personnage a les attributs adéquats, pour hanter et déstabiliser, durablement. Parce qu’iel vit sur le spectre, libre, ni homme ni femme, partout et nulle part, créature insoumise, un Troll charismatique…De toute évidence, le monde a du mal à accepter une telle anomalie, parce que le monde aime les cases, les genres bien définis. Alors ce Troll, va être obligé de tirer des coups de pieds dans le monde, pour qu’enfin la différence soit reconnue et surtout, admise en ce bas-monde…Il faut une dose considérable de tolérance et d’ouverture d’esprit pour aimer ce Troll, pétri de contradictions, de revendications, d’énergies indociles. Il faut aussi avoir l’intelligence bienveillante de s’y confronter, tout comme l’envie de déconstruire les idées préconçues et les clichés discriminants. Rien d’insurmontable, à priori, à moins que…



« On les considère comme inhumaines, mais elles sont à l’image de l’Homme. »



Ce livre, c’est une vibration. Magnitude maximale. C’est l’idée d’une liberté poussée jusqu’à son extrême et, au-delà…Elle balaie tout, puisque on ne lui a pas laissé de place, quitte à faire des dégâts incommensurables… Et puisque la foule est hostile, le Troll prend son rôle avec une ferveur foudroyante, et qu’importe les conséquences, il fera bouger les lignes…Vous vous doutez bien, que c’est exactement le genre de livre qui exalte ma passion de lectrice, parce que c’est penser, re-penser le monde, les codes, les déterminants, les sujets, les légendes, les états, l’écriture, les modes de vies et les manières d’être, que je vous conseille vivement cette lecture!



« Elles vivent dans la pénombre, car la lumière du jour les change en pierre. La tradition veut qu’on les accuse de tous les maux de la terre. »



C’est la fin de l’été. Il ne reste peut-être rien à dire, quand on a lu autant de souffrances criées, de douleurs tues, et tant de tempêtes à contre-courants… Peut-être qu’il ne me reste plus qu’à mettre des mots simples sur cette impression de lecture: c’est une avant-garde littéraire. Et ce n’est pas seulement un coup de cœur, mais plus probablement un tremblement de cœur, un séisme que je ne suis pas prête d’oublier…C’est la fin de l’été, l’automne s’emmène, on dirait que le spectre de Troll se révèle sur la mer…



« Pour les réveiller il fallait étendre le champ de sa conscience, mobiliser le pouvoir occulte de l’âme et l’unir aux puissances de l’autre monde. »
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Troll

Je découvre cet auteur islandais avec ce roman « Troll » que je n’aurais jamais lu s’il ne m’avait été envoyé, dans le cadre d'un jury, sans que je l’aie choisi.

« Troll » a un double sens : c’est un être de la mythologie nordique, incarnant les forces naturelles, caractérisé principalement par son opposition aux hommes et aux dieux mais c’est aussi, dans la sphère Internet, un internaute qui poste des messages volontairement offensants afin de déclencher des polémiques. Le titre résume bien le personnage central du roman, Illmur Thöll/Hans Blaer qui rejette toute autorité qui restreindrait sa liberté et se délecte des polémiques qu’il suscite sur les réseaux sociaux.

En effet, Illmur/Hans Blaer est né(e) hermaphrodite ; sa mère l’a identifiée comme fille, Illmur, statut qu’elle a accepté jusqu’à l’adolescence puis a rejeté, en choisissant d’être un homme (Hans Blaer) ; mais iel (pronom non genré islandais) fluctue douloureusement entre ses deux identités. Pour se sentir exister, iel, 33 ans, joue la provocation à outrance dans un talk-show radiophonique, à la télévision, sur les réseaux sociaux et devient une célébrité. Iel se moque totalement des règles et des convenances afin de, croit-il, jouir d’une liberté totale. Mais la société ne peut le laisser impunément créer le chaos et iel sera rattrapé(e) par l’action de trop.

Ce roman est intéressant par la nature du personnage principal, hermaphrodite, qui nous fait réfléchir à ce qu’est le genre, le sexe auquel on s’identifie qui n’est pas forcément celui que la nature a attribué ; il aborde également des thèmes sociétaux actuels comme le politiquement correct qui marginalise ceux qui pensent autrement, la puissance destructrice des réseaux sociaux où haine, insultes, menaces se déversent sans filtre et pratiquement sans contrôle, le féminisme et ses excès. Il pose la question essentielle : que veut dire être libre, jusqu’où peut-on aller pour cela, quelles limites peut-on transgresser? Afin de rendre les messages percutants, le style est volontairement agressif, ordurier comme ce que l’on peut trouver sur les réseaux sociaux mais j’ai trouvé ce procédé lassant lorsqu’il s’étale sur un roman complet.

Ce roman est l’exemple poussé à l’extrême de l’écriture inclusive qui colle parfaitement au personnage à genre double qu’est Illmur/Hans avec l’utilisation du pronom non genré « iel », des pronoms « ellui, lea » et des accords mixtes comme « armé.e ». L’auteur semble aimer jouer, non seulement avec l’écriture inclusive, mais avec les mots en général et les niveaux de langage : il aime les allitérations, l’utilisation de la deuxième personne du prétérit qui donne une impression désuète à la langue lorsqu’il parle de sa mère de 60 ans tout en émaillant le texte de quelques « merde, putain ». Je salue ici le remarquable travail du traducteur pour transcrire tous ces jeux linguistiques et faire preuve d’une inventivité sans frein pour traduire les insultes, les grossièretés et le langage plus que fleuri concernant le sexe.

Malgré l’originalité du propos et son traitement sans concession qui ne peut que déclencher la réflexion, je n’ai pas été emballée par ce roman peut-être à cause de l’omniprésence des réseaux sociaux, de la provocation systématique et du vocabulaire ordurier.

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Gaeska

Souvenir confus de Illska, (le mal)...

La quatrième de couverture nous rappelle la parution de Heimska (la stupidité) alors que je m'apprête à découvrir Gaeska (la bonté)....

Je croyais être passée à côté de la chronologie avec un livre manquant ...

Finalement Gaeska est le premier roman paru de l'auteur en 2009, Illska n'est paru qu'en 2012 et Heimska en 2015...

Il est toujours difficile de comprendre la politique éditorial !



L'écriture du livre se déroule entre 2007 et 2009.

Une énorme crise financière a affecté le système économique et bancaire en octobre 2008, dans le contexte de la crise économique mondiale de 2007-2009 provoqué par la crise des subprimes. Elle a débouché sur ce qui a été appelé la révolution islandaise.

Un drôle de livre qui nous retrace ces événements au travers d'une caricature d'un système politique libéral aux mains de la finance et de la folie de politicards décrits comme des objets de foire ou de cirque.

La société islandaise est décrite sous les deux angles, le paternalisme dans la première partie, puis dans la seconde, les femmes ont conquis le pouvoir.

Histoire surprenante où l'on croise un directeur du FMI présenté comme un prédateur sexuel quelques années avant que le scandale soit dévoilé.

Une lecture déroutante ...

Où la bonté semble être la seule solution pour sortir du marasme ambiant ...

Où l'on découvre le jour où l'Islande est devenu le pays le plus peuplé d'Europe de l'Ouest !
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Illska

Histoire édifiante d’un trio amoureux sur fonds d’histoire universelle, celle de l’immigration, du racisme et du nazisme, des populismes de tous poils, des exactions et de la barbarie, de la colonisation, des trahisons, du consumérisme….

Eirikur Örn Norddahl brasse large dans un roman à deux voix qui, constamment, se superposent, s’interpellent et s’interrogent, mêlant passé et présent comme si le Mal intemporel et omniprésent dont souffrent nos sociétés depuis la nuit des temps exerçait toujours la même fascination, quels que soient les noms qu’on lui donne.

Agnès, jeune universitaire islandaise d’origine lituanienne, élabore une thèse sur l’Holocauste, dont sa famille a été victime. Amoureuse d’Omar, incarnation du bon gars prêt à tout pour être simplement aimé pour qui il est, elle est également attirée par Arnor, intellectuel neonazi dont tout l’art consiste à légitimer ses théories, Agnès se perd entre ces deux relations amoureuses aux antipodes l’une de l’autre, dont l’enfant devient l’incarnation d’un choix qu’elle est incapable de faire. Le hasard (et la raison) décidera pour elle.

A travers un discours polymorphe, sans concessions, transparaît l’image écornée de nos sociétés dites civilisées, minées de l ‘intérieur par leurs contradictions, l’avidité, le repli sur soi, l’individualisme exacerbé et le pouvoir de l’argent.

Usant avec brio d’un style sarcastique et goguenard, interpellant le lecteur à l’occasion, Eirikur Örn Norddahl nous livre en sus une image de son pays bien différente de celle véhiculée par les dépliants touristiques, signe que le Mal dont nous souffrons n'épargne et ne s'épargne aucune latitude.

Ce n est pas un livre « facile » qui tient quelquefois plus de l’analyse historique et de la thèse que du roman. Le style haché et un tantinet décousu, comme si l’auteur écrivait au fil de ses pensées, peut rebuter. Mais aussi dérangeant, ardu et quelquefois irritant soit-il, il nous confronte à une réalité politique pouvant conduire à des choix dont les conséquences sont plus que jamais déterminantes pour l’avenir.

Il s’agit d’être vigilant car le Mal, quelle que soit son expression, n ‘a pas dit son dernier mot.

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Gaeska

Illisible ! On se demande comment certain on la chance d'être édité ??
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Gaeska

Le récit débute, jour 1, par l’évocation du projet de suicide d’une femme pour qui la vie : « Je ne sais pas. J’aimerais bien prolonger cette phrase et l’étirer à l’infini, mais je ne la mènerai pas plus loin que ça. (...) J’ai l’impression de perdre la tête, si tant est que je ne l’ai pas perdue depuis longtemps. » (14)



Cette œuvre poétique a les empreintes d’un pamphlet portant sur la société, les inégalités sociales, la répartition des richesses, la quête du pouvoir et l’hégémonie des races et des cultures. Avec humour, sarcasmes et cynisme, Eirikur O.Norddhal entraîne les lecteurs dans un labyrinthe où l’imaginaire fantastique côtoie le réel presque irréel. Truffé de plusieurs procédés littéraires, le texte séduit, envoûte : métaphores, énumérations, redondances, pléonasmes, etc. « Des lycéens militant contre l’intolérance et la violence voisinaient avec des libéraux opposés aux travailleurs étrangers. » (34) Le recours aux métaphores et aux analogies amplifient le propos : « Suffocant de découragement... » (34); « S’escrimaient à défendre... » (34).



« L’amour arrive sans prévenir. (...) Vous faites l’amour et vous baisez. Vous vous embrassez, vous vous embrasez. » (39) La force du texte repose sur l’originalité des expressions et l’usage d’images saisissantes. J’ai « grandement » apprécié ce texte rythmé par la lenteur de l’enchaînement des intrigues et des interactions. En lisant, j’avais parfois l’impression de retrouver, ou d’entendre, des extraits de chansons de Léo Ferré.



Le texte est farci de repères culturels, sociaux et religieux : Somode et Gomorrhe, Tour de Babel, Apocalypse; Islam; immigration de réfugiés; pouvoir et démocratie; élection des femmes au pouvoir; FMI; filmographie; organisation sociale et immigration; etc. Ces référents favorisent l’interprétation du propos au-delà de la graphie des mots.



Enfin, l’usage du double narrateur, un narrateur présent, député et époux de la PM d’Islance, et un narrateur absent, observateur. L’alternance des deux narrateurs offrent un regard autre sur les événements rapportés, les interactions, etc. C’est une oeuvre littéraire exceptionnelle, dont les pan pamphlétaires jettent un regard cynique sur la société contemporaine, occidentale. Magnifique!
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