Citations de Elie Wiesel (319)
Je sais que toute quête implique l'autre,de même que toute parole peut devenir prière.
Voilà:je crois en l'homme malgré les hommes.
Je sais-je parle d'expérience-que même dans les ténèbres,il est possible de créer la lumière et de nourrir des rêves de compassion.Que l'on peut penser libre et libérateur à l'intérieur des prisons.Que,même en exil,l'amitié existe et peut devenir ancre.Qu'un instant avant de mourir, l'homme est encore immortel.
Puisque Dieu est,Il se trouve dans les questions comme dans les réponses.
En vérité,pour le Juif que je suis,Auschwitz représente une tragédie humaine,mais aussi-et surtout- un scandale théologique.
Peut-on mourir plus d'une fois? On le pouvait là-bas.
Le Midrash affirme qu'au ciel, il existe une Académie.Où Dieu Lui-même étudie avec nos maîtres.
J'ai beaucoup écrit,et pourtant, oui, pourtant,à ce moment de mon existence,au seuil même du grand portail,j'ai l'impression de ne même pas avoir commencé. Trop tard?
"Ubakharta bakhaïm" dit l'Ecriture:"Tu choisiras la vie". Et les vivants.Avec la promesse de vivre mieux, plus moralement,plus humainement.
J'ai beaucoup appris sur moi même et mon environnement.Notamment, quelorsque le corps devient prisonnier de sa douleur,une petite pillule ou une injection est plus efficace que la pensée philosophique la plus brillante.
Avec les années et les convulsions de l'Histoire, le mot - comme le dictionnaire, lui-même réducteur - connut des métamorphoses aberrantes. Dans certaines contrées on lui préfère "déstabilisation". Il n'existe plus de pays pauvres mais "défavorisés" ou "sous-développés". On dit "intoxication" plutôt que "propagande"". De nos jours, on mentionne la révolution dans la mode, la musique et l'électronique. Beaucoup d'encre, pas de sang. Affaire de profit, non de vérité.
"Alors, comme le voyageur, qui, arrivé au sommet de la montagne, entrevoit le gouffre à travers les nuages est saisi d'un éblouissement angoissant, le vieil homme en moi fut pris d'un désir fou de danser."
"Pour moi, il était le commencement comme il était la fin. Mon rêve inavoué ? Redevenir enfant pour ne pas souffrir de la honte des adultes."
"Si l'on m'avait demandé ce que je ferais le jour de la libération, j'aurais répondu : crier, crier de toutes mes forces, dire au monde que moi, je suis moi, et que si lui est sourd, moi, je ne suis pas muet."
« En quelques secondes nous avions cessé d’être des hommes »
L'homme hait son ennemi, parce qu'il hait sa propre haine. Il se dit : c'est lui, l'ennemi, qui fait de moi un être capable de haine ; je le hais, non parce qu'il est mon ennemi, non parce qu'il me hait, mais parce qu'il engendre ma haine.
La haine - comme la guerre et l'amour et la foi - justifie tout, explique tout.
Mais, c'est simple : je le haïssais. Un point, c'est tout. La haine, relevant de l'absolu, clarifie tout acte humain, même lorsqu'elle l'entoure d'inhumain.