Emilie Plateau

L’histoire trop souvent effacée de Claudette Colvin qui, plusieurs années avant Rosa Parks, avait déjà refusé de céder sa place à un blanc dans un bus bondé. D’abord encouragée à faire appel et à combattre cette décision, elle a ensuite été écartée par le mouvement anti-ségrégationniste car elle ne correspondait pas à leur représentante idéale; enceinte à 16 ans, qu’allaient-dire les gens ? Une manière simple et épurée de raconter l’histoire profonde de cette adolescente aux valeurs fortes et au courage remarquable.

L'auteur rend hommage à Claudette Colvin qui fut la première Noire à refuser de céder sa place à un Blanc en mars 1955 à Montgomery dans le sud ségrégationniste. L'histoire l'a oubliée, elle avait 15 ans, est tombée enceinte (hors mariage) peu après, sa famille n'était pas suffisamment traditionnelle. Rien à voir avec Rosa Parks qui avec la même action en décembre 1955 a initié la lutte contre la ségrégation et pour les droits civiques. Les leaders noirs attendaient un geste d'une femme plus "respectable" (selon les critères de l'époque). Rosa Parks, 40 ans, mariée, vie rangée, physique et apparence classiques correspondait à ce qu'ils cherchaient. Elle devint un symbole de la cause des Noirs, son passé militant fut gommé, Claudette et une autre militante (divorcée, mauvaise image en 1955) furent oubliées, effacées. Cela n'enlève en rien le courage de Rosa Parks, ne diminue pas la portée de son geste fort mais elle fut préférée à d'autres pour des raisons de communication.

L'auteur évoque aussi la réalité et l'absurdité des lois ségrégationnistes dans le sud des USA dans les années 1950 (lois Jim Crow), des lois humiliantes pour les Noirs, incroyables dans un pays démocratique.

Vous connaissez Rosa Parks ? Et bien, Claudette Colvin aurait pu avoir sa notoriété si les choses s’était passées autrement. Contemporaines, elles ont livré le même combat, vécu les mêmes humiliations liées aux lois Jim Crow (lois ségrégationnistes dans les états du Sud aux USA).

 

Nous voilà plongé dans l’Amérique suprémaciste des années 50, à la rencontre d’une sacrée femme dont l’histoire n’a pas retenu le nom.

Une bande dessinée qui interroge sur la place de la femme dans l’Histoire.

Le graphisme fera dans le minimalisme et l'épuration. Les cases sont totalement absentes. Il y a une réelle efficacité du propos narratif pour nous démontrer la situation injuste de la population noire-américaine dans les années 50. Cela se lit plutôt rapidement.



J'ai bien aimé l’introduction qui nous permet de nous identifier plus facilement avec la condition de ces personnes victimes de la ségrégation raciale.



Il est en effet question de l'inique loi Jim Crow qui impose une ségrégation. Il faut dire que les juridictions n'aimaient pas s’entendre dire qu'il y avait une injustice dans la mesure où l'on pouvait assurer aux noirs des prestations égales aux blancs.C'est le principe de l'égalité séparée. Pour autant, dans les faits, il fallait que le noir se lève lorsqu'il n'y avait plus assez de place disponible pour le blanc.



La première a refusé de se lever fut Claudette Colvin du haut de ses quinze ans mais son nom sera totalement effacée au profit de Rosa Parks dont se servira d'ailleurs le pasteur Martin Luther King dans sa lutte pour les droits civiques. En effet, Rosa Parks va l'imiter 9 mois plus tard alors que Claudette fut véritablement la première à braver l'autorité des blancs en refusant de se lever et céder sa place à un blanc.



Visiblement, cette BD va au-delà de l'aspect inégalitaire pour indiquer que quelque chose de fondamentale dans la lutte des droits civiques a été enlevée à cette jeune personne courageuse. L’auteure Emilie Plateau tenait à rendre hommage à cette adolescente dont le nom fut oublié quand on relate ces événements.



Du coup, j'ai ressenti un malaise par le fait que Martin Luther King a tenté de récupérer l'affaire de manière sournoise. Ce n'est pas vraiment ce que l'on a appris en histoire et ce que l'on voit dans les films tant son image semble être associé à un saint homme. Je m'interroge un peu sur ce dénigrement qui ne sert pas la cause de l'injustice sociale. Mais bon, c'est la vie méconnue de Claudette Colvin et l'option choisie par l'auteure qu'il nous faut respecter. Pour une adhésion, je ne suis pas preneur.

C'est grâce à la babeliote" IdeesLIvres "

que j'ai lu "Noire".

Le machisme est universel et indécrottable!

Les historiens, et plus inquiétant

les révolutionnaires, en usent aussi,

quand bon leur semble...



Claudette Colvin vit en Alabama.

Nous sommes en 1955, elle a 15 ans.

Elle refuse un jour de céder sa place dans le car

à une femme blanche qui la revendique.

Il y a bien sûr d'autres sièges libres

mais c'est celui où est assise cette gamine noire

que Madame veut absolument.

Le bus s'arrête,le chauffeur prévient la police

qui sort manu militari Claudette de là,

avec force injures comme il se doit.



L'histoire fait scandale dans la communauté noire.

Des manifestations sont organisées.

Claudette est convaincue de plaider non coupable .

C'est une jeune fille brillante, déterminée et courageuse.



Le procès est l'écho de la plus belle

mauvaise foi des témoins à charge.

Elle, qui voulait être avocate se retrouve

avec une inscription sur son casier juridique.



Je vous laisse découvrir la suite

qui m'a laissée sans voix.



Le 20 décembre 56,

jour de l'abolition de la loi segrégationniste

Martin Luther King tire la couverture à lui.

Il pose avec des leaders noirs montant dans un bus,

laissant dans l'ombre, les femmes

qui ont fait bouger l'histoire

grâce à leur courage.



Cette bd est un document argumenté historiquement .

Son dessin est tout en naïveté.

Ce témoignage mérite une large diffusion.

Un roman graphique intéressant sur des détails méconnus de l'histoire. Claudette Colvin avait refusé de céder sa place à un blanc dans un bus avant Rosa Parks, mais son nom est inconnu car les hommes, dont Martin Luther King, ont récupéré le boycott des bus par les femmes noires et ont évincé Claudette Colvin car elle était une jeune mère célibataire. Un récit qui nous invite à ne pas mettre sous un piédestal des célébrités ayant une apparence parfaite. A lire!

On connait presque tous l'histoire de Rosa Parks, mais la même histoire est arrivée, avant elle, à Claudette Colvin, qui a consacré sa vie à se battre contre la discrimination et est restée dans l'oubli. On croise Rosa Parks aussi, et Martin Luther King, qui n'a pas le rôle qu'on lui connait habituellement. Les dessins sont beaux et les couleurs aussi, l'histoire est trop triste alors qu'on aurait envie de les afficher chez soi.

’Épopée infernale rend un hommage bienvenu à ces histoires à choix multiples dont l’émergence a été une petite révolution dans les années 80. Mais malgré un beau travail sur l’édition du livre à l’ironique dorure, la patte humoristique du dessin minimaliste d’Émilie Plateau peine un peu à se développer au milieu du texte, trop présent.
Lien : http://www.bodoi.info/lepope..

Quelle belle découverte ! J’adore les livres dont vous êtes l’héroïne ! Cela faisait longtemps et quelle plaisir ! Il y a quelques années j’étais aussi grande fan de bande dessinée, blog bd, le festival d’Angoulême, les rencontres avec les auteurs et autrices ;) c’était donc un plaisir de plonger dans cet univers ! Cette épopée est vraiment pleine d’humour et de cynisme ! Je suis arrivée plusieurs fois au bout de l’aventure en quelques pages seulement et quand j’ai accepté d’aller dans une soirée ça a commencé à décoller pour moi 😅 le marque page est parfait pour revenir facilement à un autre choix possible :D je vais prendre plaisir à ouvrir à nouveau ce livre pour tenter d’autres choix encore car je suis certaine de ne pas avoir lu toutes les pages !

« Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin » est un roman graphique d’une bonne tenue. Je ne suis pas une habituée de ce genre de medium littéraire. Il s’agit d’un ouvrage historique faisant la lumière sur les évènements liés à la ségrégation des noirs dans les Etats du Sud des Etats-Unis.

La ligne épurée des dessins alliée à une composition narrative expurgée nous plonge dans l’Etat de l’Alabama dans les années 50. Les couleurs sépia confèrent une patine élégante et nous immerge dans les conditions de vie indignes des afro-américains.

Ce roman graphique permet de prendre la mesure de l’engagement des femmes dans la lutte contre les lois Jim Crow. Le lecteur entend une voix précieuse et hélas toujours actuelle.

Quelle merveille ce livre !!!



Sur la forme : j'ai aimé le dessin et le choix des couleurs. Le parti pris de deux couleurs qui peuvent se côtoyer mais pas vraiment se mélanger, permet une compréhension rapide de la situation à chaque page. La ségrégation est là, elle est partout dans ces états américains des années 50.



Quoi de plus difficile alors que d'être noir dans un état ségrégationniste, ah oui peut-être d'être une femme noire. On cumule alors les barrières et les "handicaps" en étant un être deux fois inférieur de part sa couleur et son sexe... et souvent il faut y ajouter sa classe sociale.



Cet ouvrage n'est pas une simple biographie graphique de Claudette Colvin, jeune femme courageuse et engagée mais trop vite oubliée. C'est un panorama de la vie de la communauté noire de l'époque et de la place des femmes dans cette communauté. On y voit comment les noirs sont traités et souvent maltraités par les blancs et les autorités en toute impunité. Comment il semble normal que les deux groupes ne puissent jamais se côtoyer et interagir.



Mais on y voit aussi comment des hommes noirs, sous couvert de "protéger" ces femmes vont les reléguer progressivement au second plan puis troisième, quatrième et finalement dans leur logis ces femmes engagées, victimes, à l'origine des mouvements. Elles ne seront ressorties et mises en avant que lorsqu'elles peuvent servir la cause. Et encore faut-il qu'elles soient jugées assez respectables et bonnes chrétiennes par les hommes du mouvement.



C'est une histoire complexe et révoltante. Heureusement petit à petit grâce à ce type d'ouvrage, ces femmes et ces vies sont progressivement sorties de l'oubli collectif et permettent, je l'espère, de faire évoluer les mentalités et d'avancer.



On ne peut être que révolté à la lecture de ce livre, mais sa lecture est salutaire et je recommande fortement cet ouvrage emprunté à la médiathèque Françoise Sagan de Paris.

En reprenant la mécanique d'un livre dont vous êtes le héros, ou plutôt l'héroïne, Émilie Plateau dynamite à la fois l'autofiction et le récit féministe. Drôle à pleurer. […] Une mécanique qui permet de lire et relire cette bande dessinée pas comme les autres un nombre incalculable de fois.
Lien : https://focus.levif.be/cult..

Beaucoup de rigolade dans cette épopée infernale, mais surtout hilarante. On comprend mieux la situation des auteurs et autrices, et on peut passer des heures à refaire le circuit qui nous mènera (peut-être) à obtenir un Grand Prix au festival d'Angoulême. On rit souvent jaune, face à tant d'adversité, mais c'est un récit à choix multiples très bien mené, truffé de détails tordants ! À lire au plus vite !

Je ne sais plus comment j'en suis arrivée à lire cette BD, je crois que c'est suite à ma lecture de Blanc autour qu'on me l'a conseillée, ou peut-être même qu'elle était dans la bibliographie... Quoiqu'il en soit, cette semaine, j'ai découvert une nouvelle héroïne oubliée de la lutte contre la ségrégation et j'ai été marquée de me rendre compte comment l'Histoire peut, finalement, assez facilement choisir ses héros et en oublier d'autres.



Qui est le premier noir à refuser de laisser sa place à un blanc dans un bus ? Rosa Parks, c'est ce que l'on pense tous, ce que l'on apprend. Et bien non, quelques mois avant elle, en 1955, une jeune fille de 15 ans est restée assise, s'est vue mettre dehors du bus par le conducteur, emprisonnée et jugée. Il s'agit de Claudette Colvin, toujours en vie actuellement, oubliée de l'Histoire. Pourquoi ? Parce qu'elle tombe enceinte peu de temps après et que la communauté noire masculine pense qu'elle ne montre pas une bonne image alors que Rosa Parks, une citoyenne exemplaire, présente mieux.



Ce sont des hommes qui ont détourné l'événement afin qu'il marque le plus possible les esprits, après l'organisation du boycott des bus par des femmes :

"J'ai convaincu le jeune pasteur Martin Luther King d'être à la tête de notre mouvement. Je vous rappelle que, pendant que nous tergiversons entre hommes, les femmes agissent dans la rue. Renversons l'histoire ensemble et cessons de nous cacher derrière celles qui font tout le travail ! Nous allons réimprimer le tract rédigé par Madame Robinson."



La bande dessinée est assez minimaliste. Des dessins tout petits sur de grandes pages blanches, peu de texte, peu de couleurs, mais le message passe et c'est le plus important !

Entrez donc dans cette BD et participez ainsi à la réhabilitation de Claudette Colvin, jeune fille tellement courageuse et humble.

Sujet passablement rebattu, ce blues du créateur version jeu-de-rôle permet de mieux comprendre l’industrie du Neuvième Art et, surtout, de lever le voile sur les sacrifices nécessaires pour entretenir la flamme de sa passion.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..

Dans cet ouvrage, nous sommes Claudette Colvin, nous vivons sa vie. Le texte est fort et poignant. Les écrits sont hors case, le découpage est aéré, les décors simples, les couleurs entre le noir, le blanc et le marron. Cette adaptation du roman de Tania de Montaigne (que je n'ai pas lu) nous fait découvrir la vie de celle qui a dit non avant même Rosa Parks. Cela permet de redonner de la place à cette femme, et à toutes celles qui se sont battues pour le droit des noirs aux Etats-Unis.
Lien : http://capocapesdoc.over-blo..

Dans cette BD, nous découvrons l'histoire de Claudette Colvin, adolescente noire d'Alabama dans les années 1950. Cette femme, oubliée par l'histoire, a été Rosa Parks avant Rosa Parks : elle a refusé de laisser sa place dans le bus à une personne blanche.

L'auteur réhabilite cette femme dans cette BD. J'ai été en colère face à la façon dont elle est traitée, que ce soit par les blancs ou par les membres des associations qui luttent contre la ségrégation. Mais quand je vois qu'elle a accepté de témoigner une nouvelle fois, je ne peux que l'admirer. Une nouvelle facette de la lutte de Martin Luther King est dépeinte, et cette nuance me plaît beaucoup.

De plus, cette histoire est portée par un dessin et une palette de couleur très chouettes ! Ce sont les blancs qui sont tous pâlots à côté de ces personnes qui luttent pour leurs droits.

Cette bande dessinée illustre magnifiquement la biographie de Claudette COLVIN, jeune adolescente noire, qui a refusé de céder sa place dans le bus à une femme blanche, le 2 mars 1955...

L'auteur rend une identité à cette jeune fille, oubliée de la grande Histoire et aujourd'hui âgée de 81 ans...

La mise en scène de l'histoire, le graphisme, le parti pris de l'auteur de ne pas faire de distinction pour la couleur de peau des personnages m'ont beaucoup plu.

J'ai apprécié la façon dont les contextes historique, socio-économique et culturel étaient brossés, avant d'entrer vraiment dans le récit.

Une lecture très agréable...et indispensable !

Une partie de l histoire américaine et d affranchissement de la population noire que je ne connaissais absolument pas. Et j'ai été très contente de découvrir tout ce pan de l'histoire que j'ignorais.



Très intéressant, très bien présenté ,très respectueux des héros présentés. Belle place pour cette héroïne complètement oubliée. Le monde n a retenu que la partie de l histoire qui lui semblait présentable et la plus exploitable.

A lire.

Nous connaissons toutes et tous les noms de Rosa Parks et de Martin Luther King. Quels furent leurs combats. Les risques qu'ils prirent. Mais qui parmi nous a déjà entendu parler de Claudette Colvin?...



Claudette Colvin est une jeune fille de 15 ans dans les années 50. Elle est noire et vit en Alabama où la ségrégation est de rigueur. Claudette Covin subit sans se rebeller. Et puis un jour, bien avant Rosa Parks, elle refuse de se lever dans le bus pour laisser sa place à un blanc. Cela aura évidemment des conséquences.



Claudette Colvin fait partie de ces gens, de ces anonymes, qui par leur action pacifiste mais engagée ont contribué à changer le monde. Cette bd rend hommage à Claudette, à sa famille, à son humilité. Elle réintroduit son nom dans la grande histoire.



Alors lisez Noire. Pour que l'on n'oublie pas Claudette. Et parce que le combat n'est malheureusement pas terminé!