? Bienvenue en Mai, sortez vos agendas !
Voici les événements que vous pourrez suivre à la librairie Martelle à Amiens ?
Samedi 11 Mai - Démonstration Jeu Assaut sur l'Empire - 14h
Samedi 11 mai - Ateliers Tableaux Mosaïque Jeunesse - 15h
Samedi 11 Mai - Rencontre avec James Holin - 18h
Jeudi 23 Mai - Rencontre avec Audrey Tordelli & Joseph Agostini - 18h
Samedi 25 Mai - Salon du livre Jeunesse de Guignemicourt - 10h
Du 24 au 29 Mai - Fête du Jeu !
Mardi 28 Mai - Rencontre avec Emilio Sciarrino - 18h
Retrouvez tout l'agenda : https://librairiemartelle.com/4-agenda-de-la-librairie-martelle-a-amiens.html
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La finitude de son existence, si brutalement apprise, est une incitation à renouveler ses efforts pour faire de sa vie un destin.
Derrière chaque porte, une vie, un continent, un simple mur en carton et une distance infinie.
Tout revint : le bruit des voitures, les miasmes qui empestaient les rues, les foules anxieuses et masquées, impatientes de retrouver le boulot, les magasins, les divertissements, impatientes de fuir les êtres chers qu'elles ne supportaient plus après vous avoir été enfermées avec eux, brûlant d'échapper à elles-mêmes, les foules qui tout à coup s’amassaient par grappes, avant de se disperser dans la ville à moitié déserte ; les messages mielleux dans les médias invitant à reprendre la vie normale, travailler, dépenser, consommer.
Elle est dedans. Dans son corps. Elle est dans l’intérieur de l’intérieur. Le dedans du dedans. Plus profond qui tout ce qu’on connaît et pourtant intangible.
La maladie est ici, la préfiguration de l'abandon de tout
Dans le lit, la couette et les oreillers avaient son odeur. Ainsi, entrer dans le lit, c'était presque comme entrer en lui.
La maladie le situe dans le temps, sur un plan que je ne peux pas atteindre. Peut-être que tous mes efforts consistent justement à comprendre son regard, à traverser ses différents états d'esprit. Pour lui, ce qui se passe n'a pas, n'a plus d'importance. Son regard est courbé, concentré à un autre niveau. Cependant, les mots sont devenus mous et imprécis. Leur utilisation mensongère et leur fausse disponibilité me paraissent si graves que je les considère comme des outils très dangereux. La négligence qui les maltraite ou la malveillance qui les instrumentalise obligent à les reprendre en main. (p.78)
À l’heure du dîner, dans le pavillon de Crèvecœur, ses parents regardaient le journal télévisé. Devant la purée au jambon blanc, elle aurait souhaité qu’ils lui posent des questions sur sa scolarité tout en redoutant d’avouer qu’elle n’était pas à la hauteur. Il ne fallait pas déranger son père. Pour dessert, il y a de la crème Mont-Blanc à la vanille, ta préférée, chuchota sa mère ; elle ouvrit la boîte de conserve, versa la crème dans les bols du petit déjeuner. Parfois sa mère était si douce, elle lui semblait si affectueuse avant qu’elle ne sombre dans ses crises de colère : alors, elle cassait la vaisselle, insultait son mari, qui la giflait, et elle se jetait sur son lit en pleurant de rage. Pendant que la cuillère s’enfonçait dans la crème à la douceur écœurante, la télévision débitait des informations, son père grommelait, rien n’allait.
“Je suis né en France, mais j’ai des souvenirs d’ailleurs, d’un endroit vaste, chaud, désolé. D’un silence vibrant qui descendait des étoiles. D’un vent qui portait des messages effacés, des alphabets oubliés, des odeurs d’incendies. Je suis né en France mais j’ai des souvenirs, plein de souvenirs d’ailleurs.”
Suffirait-il d'apprendre par coeur les textes qu'on aime pour les sauver de l'incendie - suffirait-il d'apprendre l'homme qu'on aime pour le sauver ?