Citations de Emily Blaine (754)
De retour dans la cuisine, elle me tournait le dos, mais, même quand je ne voyais pas son visage, je savais quand elle souriait. Et c'était le cas. J'étais fier d'être l'homme qui faisait sourire cette femme.
Je souris à l'idée de me sentir importante aux yeux de quelqu'un. Exactement ce que je voulais : être convoitée et aimée sans craindre de me perdre dans un océan de mensonges et de secrets. Comme si le destin mettait enfin quelqu'un sur ma route, comme si la part de rêve que je cherchais en vain se révélait enfin à moi.
Lynne menait sa vie amoureuse de la même façon que sa vie professionnelle. Tout devait être carré, organisé, millimétré. Il n'y avait pas de place pour la fantaisie, la chance ou le destin.
Il me draguait. Soit.
Il m'agaçait. Bon.
Et maintenant, il voulait m'embrasser. Merde.
-Vous êtes intenable et imprévisible.
-Il parait que ça fait partie de mon charme, plaisanta-il.
-Entre autres, oui, répondis-je sans prendre le temps de réfléchir.
-Entre autres ?
-Là n’est pas le sujet, repris-je, précipitamment.
-Oh que si. Ça m’intéresse grandement. Donc qu’est-ce qui fait mon charme, d’après vous ?
-Vous essayez de changer de sujet ! contrai-je en retrouvant un intérêt à mon assiette.
-Et vous rougissez comme une gamine de quinze ans ! Allons, Abby, nous sommes entre adultes ! Dites-moi tout, avouez vos fantasmes les plus secrets !
Il ponctua sa phrase d’un léger coup de coude dans mes côtes, me tirant un nouveau rire.
-Uniquement si vous acceptez l’interview.
-Du chantage ? s’étonna-t-il.
-Un compromis, corrigeai-je.
-Et vous me demandez de vous faire confiance ? Je ne fais pas dans le compromis, mademoiselle Harper. La preuve, c’est que je peux vous avouez sans aucune raison particulière que j’aime beaucoup cette petite marque dans votre cou.
Du bout de son doigt, il caressa la marque encore bien présente que le frottement de sa barbe contre ma peau fine avait provoquée. Je me statufiai dans l’instant, stupéfiée par son aplomb. Mon corps se réchauffa doucement, perturbé par l’intensité de mon échange avec Garrett. Cet homme allait m’achever.
-C’est de votre faute, expliquai-je. Au supermarché, ce matin.
-Je sais. C’est pour ça que je l’aime particulièrement, sourit-il.
-Ce n’est pas vraiment du même ordre que de me demander d’avouer mes fantasmes secrets, répliquai-je.
-Ça, vous n’en savez rien, murmura-t-il.
— Et vous, quoi de neuf ? éluda magistralement Yann.
« Quoi de neuf ? » Bon sang, mais pourquoi n’avais-je pas songé à ça pour dévier la conversation ? C’est simple, facile. Détourner l’intérêt des gens… Sûrement un truc d’avocat.
Jamais, il ne ferait les choses comme tout le monde…
Mon exception.
« Quand quelque chose est juste, on n’a pas de doutes. »
Il ne s’agit pas de moi, Kyle. Il s’agit de ce que nous sommes en train de devenir. Je t’aime, mais je n’aime pas ce que nous devenons. Je n’aime pas l’idée d’être la seule à douter de nous. Tu ne peux pas absorber éternellement mes doutes.
Non seulement je n'avais pas réussi à faire tomber le masque, mais j'avais la sensation qu'il s'en était construit un autre, plus robuste et infaillible.
– Il me ment depuis deux ans, Maddie.
– Tu lui mens aussi. Tu lui mens toujours d'ailleurs.
– Alors c'est ça ? Tu m'en veux parce que je ne lui ai rien dit sur nous.
– Je vais demander à Sophia de m'épouser.
Au milieu de la vague de stupéfaction qui me submergeait, je notai, avec une ironie étrange, qu'Austin
et Connor était aussi cinglés l'un que l'autre. Qu'avaient-ils donc avec le mariage ?
–Maddie, J'ai fait cette promesse à Austin il y a plus de dix ans ! C'était une promesse en l'air à l'époque.
Il s'agissait de Sophia et de lui, je ne voulais pas qu'il touche à ma sœur.
– Alors vous… Vous avez fait…
– un pacte.
Nous collectionnions les conquêtes, étions parfois des goujats – souvent de sales types –, mais nous avions
une inversion manifeste pour le faux et le refait.
Elle remplit à nouveau nos verres, me tendit le mien et le fit tinter contre le sien. Nous bûmes d'un trait. L'alcool, qui avait déjà commencé à dissoudre une partie de ma capacité de réflexion, me retirait maintenant toute retenue. Je n'allais pas survivre à cette nuit.
- I got you babe ? proposai-je.
Elle hocha la tête et, l'instant suivant, nous hurlâmes à l'unisson dans notre micro improvisé - la bouteille de tequila - pendant que le répondeur enregistrait notre performance improbable. Tout en chantant, Ashley contourna le bar et colla son post-it sur le réfrigérateur.
- Très bien, on va le faire ton règlement. Fais-moi rêver, Harris !
- Il me semble que la première règle est évidente, dis-je, d'une voix assurée.
- Il me semble qu'elle est totalement orientée. Cette règle ne me sert à rien.
- Elle sert à me garder de bonne humeur et à préserver ma jauge de tolérance vis-à-vis de ta passion douteuse pour le chant.
- J'aime le chant, râla-t-elle en me donnant un coup de coude.
- Je sais. C'est le chant qui ne t'aime pas. Donc, règle adoptée ?
La relation entre Julie et sa sœur s'apparentait à la relation que j'avais à la gym : douloureuse et sans espoir.
Je me sentis rougir jusqu'à la racine des cheveux. C'était étrange. Avec Yann, je marchais désormais sur un fil risquant de me précipiter dans le vide au moindre faux pas. Je m'écartai légèrement de lui plaçant une sorte de no man's land de sécurité entre nous deux.
-cette boule à neige me fait penser à toi. A toi et à cette journée mémorable et cela suffit à me rendre le sourire. La plupart du temps, tu suffis à me rendre le sourire.
Sauf si Nathan se décide, compléta-t-il en souriant.
– Se décide ? Tu es au courant de quelque chose ?
– Nathan est un impulsif qui réfléchit.
– Ce n’est pas un peu… contradictoire ? souris-je.
– Si ! C’est pour ça que je l’ai embauché.