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Citations de Emma Becker (222)


Maintenant le reste du monde, pour les filles, c'est un abattoir.
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Et, pour un certain temps, c'est nous qui décidons de ressentir ou non quelque chose de plus qu'une friction. Mais, ça ne vient pas du cerveau ; ça vient d'une partie de nous qui se fatigue, a la longue, d'ouvrir et de fermer ces vannes d'une heure à l'autre.
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Lorsque d’autres yeux que les miens se poseront sur ces lignes, un morceau conséquent de Berlin aura disparu dans une indifférence quasi générale. Ce genre de chose arrive tous les jours, tous les Berlinois font ainsi le deuil d’un ou plusieurs endroits qu’ils pensaient éternels et qui un beau jour s’évaporent. Et la petite rue découverte au hasard d’une balade sans but, parce qu’on cherchait autre chose qu’on a jamais trouvé, aura à jamais cet air de fulgurance qui ne frappe personne d’autre que soi.
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Si je ne les ai, eux, méprisés ou haïs que rarement - en fin de service, ou quand j'étais de mauvaise humeur, en pleine période de règles ou juste à fleur de peau - c'est parce que cette obsession masculine pour le corps des femmes, pour le désir - même feint - des femmes, je la ressens aussi. Cette course sans fin après leur queue est exactement celle que j'ai menée toute ma vie après ma chatte, dans l'espoir de comprendre. Ces mecs ne sont pas plus pathétiques que moi. C'est moi que je cherchais dans leurs yeux, alors qu'eux ne faisaient que satisfaire une démangeaison physique.
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Je parle d'un monde où les putes pouvaient choisir d'être des princesses, des elfes, des fées, des sirènes, des petites filles, des femmes fatales. Je parle d'une maison qui prenait les dimensions d'un palais, les douceurs d'un havre. Maintenant le reste du monde, pour les filles, c'est un abattoir.
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Cette fente, cette cicatrice effilée qui ne s'écarte jamais que sur un monstrueux sourire sans fin. Noir. Béant. Un sourire édenté. Étrangement lascif. Peut-être n'y a-t-il rien d'autre au bout de notre inquiétude, et pour toute réponse, que l'incoercible hilarité muette de cet orifice gluant.
Louis Calaferte, Septentrion
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Il n’y avait que cet endroit qu’on pouvait appeler maison, même close – parce qu’elle ne l’était jamais.
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Je pense qu'elles ont toutes- que nous avons toutes une place en nous pour les filles et les clients; mais ce n'est pas le regret qui rempllit cet endroit profondément enfoui. Il serait déplacé de regretter que l'une de nous ait changé de vie, soit passée de l'autre coté du miroir. On sait toutes pourquoi on arrête.
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Quant à toi, outre l'évidence que nous n'avions rien en commun, je ne t'intéressais pas parce que j'étais une pute. Il ne te venait à l'esprit que j'étais quelqu'un avec des trucs bêtes à dire comme tout le monde- voire plus que n'importe qui. J'ai retiré furtivement ma culotte.
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Devant les hommes qui me plaisent, je voudrais n'être qu'une impératrice.
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C'est sûr qu'il est plus facile de faire des putes des machines de sexe dépourvues du moindre affect, [...] Ce serait trop complexe de rendre la parole aux putes et de les voir telles qu'elles sont réellement, pas différentes des autres femmes. Il n'est pas besoin, pour se prostituer, d'être acculée par la misère ou complètement cinglée, ou sexuellement hystérique ou affectivement démunie. Il suffit simplement d'en avoir assez de trimer pour n'acheter que le strict nécessaire.
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"Même dans les moments de plénitude, le bonheur est toujours teinté de la certitude qu'il aura une fin. Prochaine ou pas, en tout cas inéluctable."
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Et moi, tu crois que j'aime être ça ? Être une huître quand tu n'es pas là, constamment ouverte à attendre tes messages et tes appels, à les attraper au vol ? Être une chatte en chaleur qui se tortille croupe en l'air sur le mur en bas de chez toi, miaulant à s'en fendre l'âme avec sa petite fente trempée, attirant sans le vouloir tous les mâles à la ronde - et qu'est-ce que je peux bien faire, dans mon obsession morbide de toi ? Je veux dire, à part les laisser me prendre pour passer le temps en mourant d'envie de leur marbrer la gueule à grands coups de griffes ? Tu crois que ça me plaît, me forcer à ne pas penser à toi des journées entières, avec l'espoir dérisoire que mon silence tuera le tien ? ça ne marche jamais tous ces efforts. C'est comme ça, je me suis noyée dans ton ombre [...] Dernièrement, à part manger ou dormir; je ne fais rien dont je ne puisse être fière, rien qui ne me rattache pas à toi [...] J'ai vingt ans et je pourrais bouffer le monde, mais je ne peux pas parce que c'est toi qui me bouffes. Qui n'a pas une vie très facile en ce moment, à ton avis ? Qui en crève le plus ?
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Le concept de parfum est si traître : des milliers d'inconnus partagent avec des êtres aimés une odeur que vous croyez singulière. Sans le savoir, ils marchent non loin de vous, vous frôlent et s'en excusent, et vous restez là, exsangue. Vide à en pleurer, envahie par des hordes de souvenirs, ce que ce parfum signifiait, ce qu'il suggérait de battements de cœur et de peau si familière. Voilà qu'à présent c'est tout un monde olfactif qui s'égare dans des cheveux et derrière des oreilles anonymes.
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" La vie que mènent les amants dans la littérature lui paraît trop belle, trop excitante pour rentrer dans le moule du quotidien. Mais ce qui semble héroïque ou romanesque dans un bouquin de Stendhal n'est qu'une longue souffrance pour les gens comme moi, qui ne font jamais que vivre."
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Comment lire dans ces conditions ? Je me sens comme Superman en civil, venant à peine de sauver le monde dans une indifférence unanime- et je me demande si les hommes le sentent.
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Il me semble évident que nos chances de baiser se comptent sur les doigts d'une moufle.
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Je ne comprends pas que le souvenir du plaisir puisse n’être que ça, qu’un souvenir, qu’on puisse être assez raisonnable, assez adulte, pour renoncer à la possibilité, même dérisoire, que la même recette et les mêmes ingrédients puissent donner toujours le même résultat.
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A l'écrire maintenant, je me rends compte que ce ne sont pas les tromperies, le manque d'attention, les maladresses qui sont sacrilèges, mais bien le bonheur simple qui est impossible à concevoir clairement dans le souvenir, impossible à reproduire peut-être, alors que les rancoeurs sont comme des personnages en chair et en os.
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Peu importe le thème, tant qu’il se sentait pa r capillarité ourlé de mon aura sulfureuse. J’étais sa créature crachotant des morceaux de Bataille, disant tout haut ce que lui n’avait jamais osé murmurer. Cecil aurait adoré écrire, mais il était devenu médecin. Il ne se fatiguait pas pour qu’on croie à une seconde vocation éclose et qui l’aurait détourné de l’écriture, non, c’était clairement pour le fric. Avec le temps j’ai appris à lire entre les lignes. C’était beau sur moi , la vocation. C’était beau, c’était admirable sur les autres, l’astreinte qui ne payait pas les factures, le statut social qui, sans le statut financier allant avec, n’était au fond qu’un fardeau, la solitude, les humeurs sombres, l’espérance de vie moindre, il faut bien le dire, par rapport à celle d’un chirurgien esthétique résidant rue de Passy. Ça vous faisait une maîtresse intéressante. Pas le genre qu’on présentait à ses amis. Pas le genre qu’on consolait d’un rendez-vous manqué avec un bijou, ou qu’on avait au moins la décence d’écouter quand elle parlait, mais pour un petit coup pas compliqué dans la voiture de fonction, ça marchait très bien. Et puis il n’était pas très à l’aise avec le bordel.
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