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Critiques de Eric Halphen (38)
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Les Divisions

Mehdi Azzam est un joueur de foot talentueux, sélectionné à plusieurs reprises en équipe de France, ce qui lui a valu les feux de la rampe et un transfert dans un prestigieux club anglais. Mais Outre-Manche, il n'est plus qu'un bon joueur parmi d'autres, qui doit faire ses preuves pour mériter sa place sur le terrain. Un échec, et un retour en France, à Reims, où il s'installe avec sa femme Jessica et leurs deux filles.



Alors que Mehdi travaille sans relâche pour se refaire une réputation sportive, c'est son image d'homme qui est sur le point de se fracasser : un journaliste lui apprend que Jessica s'apprête à dénoncer dans la presse les violences conjugales dont elle est victime.



Une fois l'article publié, deux camps vont s'opposer par médias et réseaux sociaux interposés : celui qui prend fait et cause pour Jessica (sans avoir pris la peine de demander à Mehdi sa version des faits), et celui qui pose Mehdi en victime de racisme (sans, non plus, avoir pris la peine d'interroger le principal intéressé).



Pendant que son couple, sa famille, sa carrière, sa vie s'effondrent, Mehdi fait profil bas, se tait dans toutes les langues, n'avoue ni ne dément rien. Quant à Jessica, son caractère lunatique et taiseux et ses déclarations laconiques et peu circonstanciées sèment le doute sur leur authenticité. Les journalistes s'emballent, les avocats se mettent en ordre de bataille, le maire et les dirigeants du club de Reims cherchent à se couvrir, mais la justice n'agit pas, faute d'avoir été saisie par un dépôt de plainte de Jessica.



Comment faire surgir la vérité, dans ce cas ? Bonne question, dont personne ne se préoccupe : « Mais personne n'avait cherché à séparer le vrai du faux, à croire que la vérité (à supposer qu'il y en ait réellement une, la question n'était pas si stupide qu'il y paraissait, parfois il y avait de quoi douter tant cette vérité, quel que soit le nom qu'on lui donne, changeait selon l'angle avec lequel on l'appréhendait) n'intéressait personne. Les policiers, les médias, l'avocate, les féministes, ses quelques amies, et surtout sa propre famille, ah sa famille..., tous les intervenants l'avaient complètement laissée de côté, cette quête de la vérité, ils avaient préféré scruter les personnalités, opposer les uns aux autres, procéder à une utilisation égocentrée de l'affaire, laisser les positions de principe et les idéologies occuper le terrain. Nul ne s'intéressait vraiment au malheur d'autrui, s'il y avait une leçon à tirer, c'était bien celle-là ; personne ne s'était intéressé à elle, à sa souffrance et à son avenir ».



« Les divisions » est un roman choral sur le traitement médiatique (y compris via les réseaux sociaux) des violences conjugales dénoncées sans être prouvées, et dont le potentiel de buzz est d'autant plus élevé que leur auteur présumé est une célébrité, qui plus est avec un nom d'origine étrangère.



Alors qu'aucun des deux camps ne fait dans la nuance, l'auteur s'efforce de créer des personnages principaux complexes et amers, à l'âme insondable (sans doute parce qu'aucun autre protagoniste ne s'y intéresse réellement), pour lesquels il est difficile d'éprouver de la sympathie. Malgré une fin qui tourne un peu court, ce roman vaut pour son observation assez fine d'une société malade, qui accorde plus d'importance au vacarme des opinions à l'emporte-pièce qu'à la vérification des faits. Triste monde.



En partenariat avec les Editions Buchet-Chastel via Netgalley.

#Lesdivisions #NetGalleyFrance
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Le faussaire de la famille

Parmi les amateurs d'art, qui ne s'est pas passionné pour l'affaire Han van Meegeren, où un faussaire hollandais spécialisé dans la copie d’œuvres de Vermeer démontre tout son art devant une cour de justice en 1947 pour éviter la peine de mort suite à des accusations de trahison pour avoir vendu une oeuvre à un proche d'Hitler.



Eric Halphen, président de chambre à la cour d'appel de Paris et aussi passionné d'art nous fait découvrir un autre procès qui s'est déroulé devant les juridictions françaises; celui des faux Millet. On y découvre que la personne à l'origine de la supercherie n'est autre que... Jean-Charles Millet, petit-fils du peintre ! Une histoire passionnante qui nous fera voyager et qui mettra sur la route de nombreuses personnalités devenues célèbres aujourd'hui.



Je tiens à remercier Les Éditions Buchet-Chastel, Netgalley et Eric Halphen car je me suis régalée à la lecture de ce récit. Ayant rédigé mon mémoire de Master 2 sur le thème "le statut des copies d’œuvres d'art", j'ai tout de suite été prise de passion pour cette affaire dont je ne connaissais pas l’existence. Dès les premières lignes de cet essai, Eric Halphen nous entraîne dans un récit passionnant et vivant qu'il est difficile de lâcher et qui est accessible à tous. J'ai trouvé très intéressant le plan choisi en commençant par l'histoire de Jean-François Millet avant d'aborder l'affaire. J'ai également beaucoup apprécié les différentes anecdotes découvertes au fil du récit...



Vous l'aurez compris, j'ai trouvé cet ouvrage passionnant et très complet. C'est pour cela que je m'offrirai la version papier pour la conserver dans ma bibliothèque...
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Maquillages

Rencontré à ImaJn’ère 2014, je me suis pris l’envie d’attaquer l’œuvre d’Eric Halphen alors en dédicace. Et son premier polar chez Rivages/Noir, Maquillages, me tendait les bras.



Nous tombons tout d’abord dans une enquête très classique avec des gens louches et une disparition subite. Pourtant, nourrie des nombreux souvenirs du juge d’instruction que fut Eric Halphen, le fameux « Juge Halphen » connu pour l’affaire dite « des HLM de Paris », cette histoire se focalise vite sur le processus et la mise en route de l’enquête. Eric Halphen s’appuie sur des descriptions très précises de l’appareil policier, judiciaire et répressif. En passant d’un suspect à l’autre, d’un enquêteur au juge, en passant par les petites mains intermédiaires, il développe de manière appuyée les arcanes de la vie judiciaire et policière parisienne.

Tout ceci fait que Maquillages n’est pas du tout un polar classique, froid et angoissant ; plutôt un récit personnel d’un drame touchant et potentiellement proche de nous. Nous y rencontrons une vaste galerie de personnages avec comme point commun une certaine ambivalence entre leur vie professionnelle et leur vie privée. La fin pourra laisser amer les plus adeptes du genre policier, mais elle répond pourtant parfaitement au ton général employé dans le reste du récit. À ce titre, Maquillages aurait tout aussi pu s’appeler Mirages, tant le lecteur comme les personnages naviguent à vue dans cette intrigue.



Maquillages est donc un polar de 500 pages d’une sensibilité non feinte, rempli de propos cohérents et de réflexions concrètes. Que demander de plus ? Un meurtre à résoudre, check aussi !



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Les Divisions

Le footballeur accusé de violences conjugales



Dans son nouveau roman, Éric Halphen analyse l'onde de choc que provoque la séparation d'un footballeur et de son épouse qui l'accuse de violences conjugales. L'occasion pour le magistrat de détailler l'emballement médiatique, de sonder l'engagement des avocats, de creuser au sein des familles. Un roman éclairant.



Mehdi Azzam est footballeur professionnel en fin de parcours. Après une expérience à Tottenham, il a pu rebondir au Stade de Reims. Sa carrière avait débuté à Auxerre puis à Saint-Étienne. C'est à ce moment qu'il avait été appelé en équipe de France, que sa cote avait flambé avant de s'étioler «brusquement dans une Angleterre en phase terminale de confinement.»

Mais si ses performances déclinent sur le plan sportif, le coup le plus dur va venir sur le plan personnel.

Comme va le lui révéler Aurélien Pille, le journaliste qui a créé le site Football Factory et qui a réussi à se créer un bon réseau d'informateurs, sa femme s'apprête à révéler qu'elle est victime de violences conjugales. Une accusation grave qui secoue Mehdi, même s'il essaie de ne pas paraître affecté par la nouvelle.

En rentrant chez lui, il espère avoir une explication avec Jessica. Mais il trouve la maison vide. Son épouse a quitté le domicile conjugal avec leurs deux enfants.

Une période de fortes turbulences débute alors. Il y a d'abord la confession recueillie par Lise Verenski, en charge du site numérique de l'Obs. Son scoop va agiter toute la sphère médiatique, mais aussi juridique. Car la notoriété de l'accusé peut servir la cause des femmes battues, surtout dans une France post-#metoo. Et alors que Jessica, qui a trouvé refuge à Paris après avoir déposé ses filles chez ses parents, passe à la télévision pour appuyer son témoignage, Albertina Coggia, l’agente du joueur, est alors obligée d’intervenir. Après avoir hésité un instant, elle choisit de poursuivre sa collaboration, tout en conseillant au joueur de faire profil bas. Il faut bien préserver la valeur marchande du joueur.

Éric Halphen étudie parfaitement cette onde de choc qui frappe à des degrés divers tout le pays. Ainsi, les instances du club sont aussi prises dans la tourmente. Le président, qui veut s'éviter une mauvaise publicité, l'entraineur – qui accumule les mauvais résultats – qui après avoir tenté de préserver son joueur est contraint de la lâcher à son tour. Car la pression des féministes, munies de banderoles demandant l'exclusion de Mehdi, est trop forte.

De nouveaux éléments apparaissent et la machine judiciaire se met en route. Tandis que les avocats des deux parties fourbissent leurs armes, les familles se mêlent au débat, à commencer par le père de Mehdi qui va s'engager sur une bien mauvaise voie.

En explorant toutes les divisions touchées par une telle affaire, l’auteur sonde aussi les failles d’un système. On y découvre ainsi des avocats venant faire leur marché en fonction de l'écho médiatique, des solidarités très intéressées, des journalistes toujours plus avides de sensationnel, des rêves de gloire qui s'accompagnent de quelques compromissions. Sans oublier l'héritage familial.

Alors que reste-t-il de la présomption d’innocence quand les réseaux sociaux se déchaînent, que d’un côté les racistes s’emparent avec délectation de cette affaire et que de l’autre les féministes s’instaurent en procureur avant même d’avoir examiné les pièces du dossier. Chaque communauté se retranche derrière ses convictions. C’est le règne du repli sur soi, mais aussi de l’insécurité et de l’instabilité.

Un roman riche, fort et éclairant.

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Le faussaire de la famille

L'ex-juge Eric Halphen s'est petit à petit intéressé au monde de l'art et aux ventes qui y sont liées. De là en a découlé une réflexion sur la création de la peinture, le statut des artistes et l'existence continue de faussaires copiant le talent des artistes, les vrais.



L'exemple choisi par Eric Halphen est celui de Jean-Charles Millet, petit fils de Jean-François Millet, ce peintre du dix-neuvième siècle, dont les toiles et dessins de scènes paysannes ont été inspirées par les alentours du bourg de Barbizon. Même s'il y a eu d'autres artistes dans la famille Millet, Jean-Charles n'a clairement pas le talent de son illustre aïeul (qu'il n'a jamais connu, le peintre étant mort avant sa naissance). Tout au plus s'amuse t-il à reprendre au fusain le thème de paysans autour d'une meule. Millet l'ancien n'avait quasiment rien tiré de ses oeuvres, qui, comme bien souvent, se sont arrachées après sa mort. Aussi, quand Jean-Charles a finit de vendre les quelques dessins « JFM » qui lui étaient parvenus, il se dit qu'après tout, jouant de son nom et de la vraisemblance qu'il ait encore en sa possession d'autres Millet, ses maladroites tentatives de copier Jean-François pourraient passer, avec un bon discours et un cachet JMF comme ceux issus du fonds familial. L'argent rentre – et ressort vite avec Jean-Charles. Mais les dessins rapportent peu. Ce qu'il faudrait c'est des peintures, mais pour cela il faut de la technique, et il ne l'a pas. Alors il trouve un bon copieur, talentueux, mais sans imagination : Paul Cazot. Ils s'associent et les ventes suivent, en France et en Angleterre. Puis vient le couac, une vente faite par la femme de Cazot dans leur dos. Une vente maladroite. Et voilà la supercherie découverte. L'arrestation, les jugements, la prison (durant peu de temps). Pour l'anecdote, dans un chapitre final, Halphen revient même sur la mort de Jean-Charles Millet, envoyé en 1944 aux camps de Compiègne puis à Dachau. Mort là bas. Il n'était ni juif, ni résistant.



Le récit de l'auteur souffre d'une construction peut être trop linéaire : il commence son ouvrage par un premier chapitre sur lui s'interrogeant sur l'art (les questionnements des auteurs sont devenus semble t-il courant depuis Laurent Binet et Hhhh), puis enchaîne sur la carrière du grand-père, les ratés du petit-fils, les débuts dans la tromperie, l'association avec Cazot, et le début des ennuis. Du coup, ce qui constitue le sel de l'ouvrage, la production des faux et leur vente, n'est qu'une petite partie du tout. Et par moments Halphen est un peu lourd dans son propos. Jean-François Millet était un homme réservé, renfermé. On le comprend vite. Halphen met des pages à le décrire. Tout cela manque un peu de dynamisme. Finalement, la partie la plus émouvante du récit est ce chapitre final sur les convois de la mort. Quelques pages, sobres, directes… Loin de l'art et de ses copies...
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Le faussaire de la famille

Une fois n'est pas coutume, Éric Halphen ne nous propose pas véritablement une enquête policière, voire judiciaire, mais plutôt un essai sur une arnaque artistique connue.

Il s'agit de l'histoire tragique de Jean-Charles Millet, petit-fils de Jean-François Millet, peintre méconnu. La première moitié de l'ouvrage détaille longuement la vie du peintre, avant de passer à celle de petit-fils faussaire. On y retrouve tout de même de nombreux allusions au métier de juge d'instruction dans la façon d'exposer l'affaire et de tenter d'en remonter les fils un par un. Toutefois, le "sel" de l'intrigue est un peu trop noyé dans la contemplation du génie de tel ou tel artiste, faussaire ou non, dans l'admiration des tableaux qui s'enchaînent à la pelle, alors même que la vie de ces artistes est loin, bien loin, d'être palpitante...
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Le faussaire de la famille



Magistrat anti-corruption puis antiterroriste, de surcroît auteur d'une demi-douzaine de polars, Éric Halphen livre une enquête vertigineuse et déléc table.

Éric Halphen raconte cette histoire vraie totalement méconnue (et qui va très mal finir) avec la précision d’un juge d’instruction reconstituant les faits et l’ironie pince-sans-rire d’un Jean Echenoz s’appropriant les vies de Maurice Ravel, Nikolas Tesla ou Emil Zatopek.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les Divisions

Hors-jeu

Je remercie vivement Netgalley et les éditions Buchet Chastel de leur confiance et de m’avoir permis de découvrir ce roman en avant première puisqu’il ne sortira que le 11 janvier 2024.

Ce roman met en scène un jeune footballeur dont l’épouse dénonce par voie de presse, les violences conjugales qu’elle dit subir.

Le milieu choisi par l’auteur n’est pas anodin. Il est vrai qu’il aurait pu prendre pour décor un artiste, un jeune comédien, ou un chanteur, mais le choix de placer son histoire dans le sport est plutôt intéressant car il permet d’élargir le propos et la palette des personnages qui gravitent autour de Mehdi Azzam. La presse donc, notamment un journaliste tenant un blog sur le football (nommé « football factory » en référence au roman éponyme de John King) qui pense tenir le scoop qui va l’aider à obtenir la crédibilité qui lui manque ; mais aussi l’agent du joueur -en l’occurrence, l’agente- dont le rôle est celui d’une assistante, d’une psychologue et d’une redoutable négociatrice, son avocat qui lui aussi voit en « l’affaire » de Mehdi l’occasion de mettre un pied dans le monde du sport, et plus précisément du football professionnel, qu’il pressent particulièrement juteux… Il y a aussi l’entourage de Mehdi, ses copains (il en a très peu), ses coéquipiers (finalement peu concernés, tous ou presque ont quelque chose à cacher), son club (qui hésite entre soutien et indifférence, le président mesurant notamment la publicité que pourrait rapporter cette affaire à priori embarassante, une publicité pas si négative finalement…), sa famille (sur laquelle je ne dirai rien pour ne pas trop en dévoiler)… Et puis il y a « la partie adverse », Jessica l’épouse qui dit être victime de maltraitances depuis des années… Une jeune femme un peu paumée, pas très sympathique (Mehdi ne l’est pas davantage), et autour d’elle, son avocate et une association féministe qui s’empare avidement des propos de la plaigante…

Vous voyez venir le sujet : Jessica dit-elle la vérité ? Doit-on la croire ? Sa parole est-elle plus digne de confiance que celle de son époux ? Et si Mehdi Azzam s’appelait Nicolas Dupont, les choses seraient-elles différentes ? Le traitement de l’affaire serait-il autre ?

Toutes ces questions de société, brûlantes, sont présentes dans ce roman… mais pas forcément les réponses, car la vérité, quelle qu’elle soit, n'est vraiment pas ce qui importe aujourd’hui.

Eric Halphen, je le « connais » essentiellement dans sa fonction de magistrat, j’ai eu l’occasion de le rencontrer dans ma vie professionnelle et de le croiser un jour sur un salon littéraire, mais je n’avais pas encore lu l’un de ses livres.

J’ai plutôt un avis positif sur ce roman : le milieu du foot m'intéresse, sur le plan sportif mais pas que… Et sur ce volet, j’y ai trouvé mon compte, de ce point de vue, l’histoire est très réaliste et très crédible.

En revanche, je suis plus réservée sur l’évolution de l’intrigue au fil des pages, la dernière partie m’ayant laissée assez perplexe… J’ai eu l’impression que l’auteur s’était un peu perdu dans le message qu’il voulait passer.

Cela reste un bon roman aux thématiques très actuelles, qui se lit aisément… mais il manque un petit quelque chose…

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Les Divisions

En liant sa passion du football avec son analyse de la société contemporaine, Éric Halphen propose Les divisions. Son nouveau roman décortique le retentissement de l’intime défaillant, la violence conjugale, lorsque leur révélation se fait sous un éclairage mondialisé. Bien écrit, le roman dresse une image fine et documentée de notre société.



Quelques brins de l’histoire

Medhi Azzam est un sportif de haut niveau. Ex-footballeur en équipe de France, il doit faire sa place au sein d’un nouveau club, celui de Reims. Marié à Jessica, légèrement neurasthénique en ce moment, il a deux petites filles, des jumelles.



Aurélien Pille, un journaliste, souhaite le rencontrer pour lui parler d’un article à paraître prochainement. Animateur du site Football Factory, calqué sur ses grands frères anglo-saxons, Pille a des antennes un peu partout. Remarqué par quelques médias, il commence à se faire un nom dans son domaine.



Son lien avec Lise Verenski n’était pas qu’amical. Journaliste pour la version numérique de L’Obs, elle recherche sans cesse des scoops qui font vivre son domaine.



Jessica décide de révéler les violences conjugales qu’elle subit et choisit la journaliste, Lise, pour confidente.



Complexité de la réalité sociale

Ainsi débute Les divisions de l’ancien juge anticorruption Éric Halphen qui a défié un ancien Président de la République. Après s’être essayé à la politique, il crée l’association Anticor pour développer l’éthique en politique. Association qu’il a quittée depuis. L’ancien magistrat, devenu président de la chambre d’instruction à la cour d’appel de Paris, se consacre depuis longtemps à l’écriture.



De sa formation de juge d’instruction, l’écrivain Éric Halphen utilise sa capacité d’analyse. En choisissant de raconter le point de vue de Medhi puis celui de Jessica, il montre tous les aspects à l’œuvre dans ce type de situations. Ici, aucun jugement, mais juste, la recherche des responsabilités de chacun, avec une intrigue savamment entretenue.



Éric Halphen s’intéresse à la complexité des rapports sociaux. Toutes les nuances fondent une partie de la vérité. Seulement, vient s’ajouter la médiatisation qui recherche, de façon toujours péremptoire, la simplification des situations à l’excès.



Des grains de sable

Seulement dans la narration, trop de détails tuent le déroulement du récit. Eric Halphen pêche par l’envie d’être exhaustif, c’est dommage, car le talent est tout à fait présent et la connaissance de la nature humaine, très fine.



Selon sa formule qu’un juge est « un grain de sable dans le rouage », Éric Halphen étudie dans son roman Les divisions tous les grains de sable qui perturbent l’accompagnement d’une femme victime de violences conjugales. Lorsque les médias s’en mêlent, les difficultés sont décuplées, chaque protagoniste franchissant des zones qu’il n’avait jamais anticipées. Pourtant, la fin, optimiste, permet à chaque membre, de sortir de cette épreuve, plus mature et apaisé.



Un roman complexe et fouillé, un peu trop au risque de s’y perdre, mais qui témoigne d’une justesse dans l’analyse avec une intrigue bien construite. À découvrir !
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Le faussaire de la famille

A la fois magistrat, homme politique et auteur de polar, Eric Halphen rajoute encore une corde à son talent : celui d’écrire un essai sur l’art du XIXè siècle à partir de l’histoire du petit fils du peintre Jean-François Millet qui se fit faussaire assez talentueux pour vendre beaucoup avant qu’on ne l’arrête.



La façon de se détendre de Eric Halphen était de se perdre sur Ebay enchères à la recherche de dessins. Lorsqu’un jour, il tombe sur un dessin signé jean-Charles Millet, il s’interroge et découvre que ce peintre était de la famille du grand peintre, mais surtout qu’il était devenu son faussaire !



Peintre majeur du XIXè siècle, le talent de Jean-François Millet a impressionné Van Gogh, mais aussi Dali, le photographe Walter Evans et encore Terence Malik dans les Moissons du ciel et même Banksy qui en détourne son fameux tableau Les glaneuses en dessinant une pause cigarette pour l’une d’entre elles ! Très apprécié en Amérique et au Japon, il reste peu connu en France.



Bruno Girveau, directeur du musée des Beaux-Arts de Lille a organisé la première exposition de l’artiste en France en 2018. Il décrit sa particularité ainsi » il (JF M) parle du rapport que l’homme entretient avec la nature et les animaux, de ce respect qu’il a pour elle et ceux qui la travaillent, les paysans, qui en finissent par mourir depuis le temps. »



Dans Le faussaire de la famille, Eric Halphen dresse le portrait de cet homme qu’il décrit comme paradoxal. Surnommé « Homme des bois » et « Ours taciturne », Jean-François apparait comme cachant ses enfants à sa mère et sa grand-mère. Il arrive aussi trop tard pour la mort de son père, ne se déplace pas pour celle de sa grand-mère ni celle de sa mère. Et, ainsi il énonce » peintre paysan mais n’est pas paysan« , « le silencieux éloquent« , « le socialisme individualisé » et ce physique « grand et fort » mais semble « doux ».



J’avoue que je ne connaissais rien de la vie de ce peintre; La proposition de Eric Halphen, même si je ne peux en vérifier la véracité, a le mérite de faire vivre l’homme pour tenter d’expliquer l’œuvre de celui qui fut l’illustre représentant de l’École de Barbizon.



La partie suivante présente le petit fils, Jean-Charles, né en 1924, dessinateur et peintre lui-même, beaucoup moins talentueux, beaucoup moins habité par la fibre artistique. Il n’a pas de message à transmettre, de folie à mettre en couleurs, d’émotions à partager. Il a juste l’envie de profiter de la vie surtout que son ascendant célèbre n’a pas vraiment laissé de quoi faire vivre sa lignée !



Alors, lui vient l’idée d’en profiter quand-même du talent du papy ! Il lui faut trouver le génie : C’est Paul Cazot auquel Jean-Charles transmet les tics de peinture du Maître. Plus tard, il faut aussi un expert. Jean-Charles en trouve un aussi. Et ainsi de suite …



Tout au long de ce récit, la figure de Jean-Charles oscille autour du naïf inconsistant et du tricheur génial. Son principal talent reste l’art du mensonge, de la tromperie avec son charisme inné. Mais Eric Halphen décrit surtout son culot, et même son esbroufe. Et, rien ne semble l’arrêter ! Car, ce n’est pas uniquement auprès de sombres marchands d’art véreux que Jean-Charles et Cazot refourguent leurs faux. Le spécialiste « es Millet » va leur en acheter. Certes, il est vieux et diminué, mais quand-même !



Eric Halphen, en habitué des malfrats, sait donner corps à son escroc. Il devient vite un sympathique opportuniste sachant s’adapter face à la difficulté du monde. Le côté Arsène lupin, en somme !



Seulement, à force de trop en vouloir, ils se font remarquer et l’envie d’en croquer davantage titille leur entourage. A partir des archives de l’arrestation et des minutes des procès. Eric Halphen narre cette période avec toute la compétence que son métier lui apporte.



Le faussaire de la famille est un récit historique savoureux qui décrit une escroquerie improbable d’un petit-fils sur le talent de son grand-père. De cette personnalité peu recommandable, Eric Halphen nous la narre avec sympathie et, même certainement, de l’admiration. Car ce menteur professionnel embobine tout le monde et s’adapte à toutes les situations au fil de ses trahisons.



Eric Halphen a choisi le côté de la justice et décrypte l’enquête et les procès. Néanmoins, notre humanité revient rapidement en apprenant la façon dont Jean-Charles est mort. Pour la connaître et pour le plaisir de découvrir cette histoire hors-norme, cet essai est à découvrir !
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La piste du temps

Dans cet ouvrage on retrouve les deux principaux personnages de"maquillages" : Jonas Barth, juge d'instruction et le commandant Bizek, commissaire de police à la Brigade Criminelle.



En rentrant de leur dîner d'anniversaire un couple de personnes âgées découvre le cadavre d'un homme sur un chantier. L' affaire est confiée au commandant Bizek et son équipe. Premières constatations l'homme a été abattu avec un gros calibre, il n'a plus de montre mais une seule chaussure. Ses papiers d'identité sont retrouvés à proximité. Il s'agit de Marc Chaussoy, ancien espoir de l'athlétisme.



Côté judiciaire le dossier est confié au juge Barth. Il informe le commissaire que Chaussoy était son ami lorsqu'ils étaient adolescents.Ils se sont perdus de vue depuis de nombreuses années.



L' enquête s'avère compliquée : le présent et le passé sont fouillés, les personnes qui l'ont connu sont interrogés ( maîtresse, ex-femme, parents, secrétaire, relations professionnelles..). Il est rapidement question d'argent public, de corruption, d'accidents. Des noms de politiques émergent. L'enquête inquiète à haut niveau. On tente de déstabiliser le juge et le commissaire. Le juge sera dessaisi.



Si les pages concernant l’enquête sont assez captivantes, les plus intéressantes sont celles qui abordent les profils personnels des protagonistes. Bizek , les membres de son équipe, et le juge Barth se découvrent humains, fragiles, avec parfois une actualité ou un passé pesant.





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Les Divisions

Lorsque Jennifer, la femme du célèbre espoir du foot Mehdi Azzam dénonce des faits de violence conjugale, la machine médiatique s'emballe.Avocats, amis, famille, agent, entraîneur, politiques, mouvement féministe, un nouveau match se joue entre ces parties, au détriment peut-être des sentiments des premiers concernés, et surtout, de la vérité...

Leur objectif n'est pas vraiment de découvrir ce qui s'est passé, mais plutôt prétexte à gagner indifféremment de l'argent, du succès, une visibilité ou une crédibilité.

Le milieu du sport donne prétexte à dénoncer et poser des questions sociétales, l'origine de Mehdi réveille les racistes, l'attitude incertaine de Jessica fait douter de son honnêteté, mais est immédiatement cautionnée par les féministes, chaque mouvement essaie de s'approprier les faits pour servir sa cause.



C'est un roman choral, qui fait donc intervenir de nombreux points de vue, l'écriture est fluide, mais finalement assez factuelle, et je n'ai été transportée par aucun des personnages, leurs envies et désirs me sont restés secondaires, le rythme trop lent a émoussé mon intérêt, et la fin même m'a peu convaincue.
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Les Divisions

Un roman déroutant ! 



Il commence avec la description de Mehdi Azzam, ex prodige du football français qui après une expérience avortée en Angleterre végète à Reims où un contrat mirobolant lui  a permis d'acheter une Aston Martin et une maison superbe où il vit avec son épouse Jessica et leurs deux jumelles. 



Sans que rien ne l'ait laissé venir, Jessica se plaint de violences conjugales auprès d'un journaliste d'une feuille de chou spécialisée du net ! 



Violence faite au femme + foot, les médias s'en emparent, la direction du club, les élites de la ville de Reims aussi ... et moyennant l'intervention d'une avocate agressive, d'une bande de femen plus vraie que nature, la cabale médiatique voue rapidement Mehdi aux gémonies ! 



Au hasard des chapitres, on découvre aussi le cursus atypique de l'agente de Mehdi, l'*a tentative de rédemption du journaliste qui a soulevé le lièvre,... 



Les hésitations de Jessica, son malaise face aux policiers et aux avocats, m'ont fait douter de ses allégations ... 



Aux deux tiers du livres, l'auteur nous décrit la vie des parents des deux protagonistes : les rêves d'ado, la vie qui les rattrape les espoirs déçus ... bizarre qui perdure ... pour arriver à une scène des plus improbables ! 



Un roman qui m'a laissé spectatrice des faits exposés, sans que je puisse me sentir proche d'aucun des personnages ni de leurs sorts. 



J'avais gardé un bon souvenir de 'La faiblesse du maillon' ... moins de celui-ci !



Une impression 



Je remercie NetGalley et les Editions Buchet-Chastel qui m'ont offert cet ouvrage suite à ma sollicitation



#Lesdivisions #NetGalleyFrance
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Les Divisions

Les divisions d’Éric Halphen

Aux éditions Buchet Chastel, 2024.

Mon deuxième roman de cet auteur, j’avais lu, publié chez Rivages « La faiblesse du maillon », je suis ravie de retrouver l’écriture d’Éric Halphen.



Premières phrases : » L’argent anesthésie, déplorait Medhi Azzam. On jubile au départ quand on a la chance de faire partie des élus. On est émerveillé, on n’ose dépenser, ou alors au contraire on claque tout comme si la source devait se tarir, comme on abuse d’un plaisir qu’on devine éphémère »



Les mots sont sortis, finalement c’était simple, prendre son souffle, libérer la parole et là, simplement, expliqué, à quoi ressemblait le quotidien au côté de Mehdi.

Le beau et ténébreux Mehdi au début de leur histoire, elle l’avait dans la peau, son sourire, son jeu de jambes et son regard, mais bien vite avec la naissance des jumelles, le doux rêve à fait place à la violence physique et morale.

Mehdi, c’est le type même du bon gendre, calme, raisonné, une carrière de footballeur prometteuse, dans le milieu du foot tout le monde le respecte. Seulement il lève la main facilement sur Jessica, alors quant au milieu d’un match son poing part sur le nez de son adversaire, les déclarations de sa femme prennent davantage d’ampleur.

Pour Jessica, commence les témoignages, les révélations et puis…



Roman choral, où chacun prend la parole et enrichit le fil de l’histoire, pour certain raconter est aisé pour d’autre les mots peinent à franchi les lèvres, mais chacun tout de même, prendra le temps de dire.

Une écriture que je retrouve avec joie, l’auteur a pris soin d’organiser les chapitres en différentes parties rythmant la lecture comme un match de foot.

Éric Halphen délivre les faits simplement, avec précision, il nous ouvre les portes du quotidien familiale de ce couple, mais également les tractations du monde du ballon rond.

Un roman que je recommande !!!



Emma aime :

-Attaquer un livre

-Défendre une nouveauté

-Marquer un but


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Le faussaire de la famille

Encore une surprise que je n'aurais jamais achetée s'il n'y avait eu masse critique pour me la faire découvrir, merci merci !

Alors le livre...

J'ai d'abord été un peu surprise par la forme du bouquin qui tient franchement de l'essai plus que du roman historique, ce à quoi je m'attendais j'ignore pourquoi.



L'histoire est intéressante, avec des réflexions sur le but de l'art et le distinguo vrai/faux tableau. On sent que l'auteur maîtrise parfaitement la langue française même si, selon moi et ma subjectivité pleine et entière, cela en devenait parfois un défaut en devenant "trop" : trop grandiloquent, des phrases trop longues... il m'a perdue plus d'une fois. Par ailleurs, il part régulièrement en digressions qui, à part ajouter des pages, n'apporte absolument rien à l'histoire en tant que telle.



Ceci dit, un livre intéressant et agréable à lire malgré cela.
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Maquillages

Après avoir écouté le juge Eric Halphen parler de son dernier roman policier lors d'une émission de radio, j'ai eu envie de lire certains de ses ouvrages. J'en ai acheté deux : Maquillages et la Piste du Temps (actuellement encore dans ma PAL).



Dans Maquillages l'auteur met en scène principalement deux personnages :

Jonas Barth, juge d'instruction, veuf, et père d'une petite fille de cinq ans, Chloé.

le Commandant Bizeck de la Brigade Criminelle ; homosexuel.



Le cadavre d'une jeune femme, Maria Da Costa Nunez, maquilleuse free lance, est retrouvé dans un bois près de Saint Cloud. Sa disparition avait été déclarée par son père et son frère José. Elle porte des traces de coups; Elle serait décédée des suites d'une asphyxie. L'affaire est confiée à la brigade criminelle.



L'auteur nous décrit le déroulement d'une enquête policière, l’impasse dans laquelle certains éléments recueillis l'ont entraînée, le départ dans une autre direction après de nouvelles découvertes, le travail de fourmi des enquêteurs, le rôle du juge d'instruction auprès d'eux, la pression des hiérarchies.

Il évoque le quotidien de ces professionnels, les différentes taches, les rapports entre collègues.



E. Halphen humanise ses personnages en dévoilant des éléments de leur vie personnelle, les joies et les soucis du quotidien. Il n'oublie pas la famille de la victime dont il nous fait partager la douleur.



Conclusion : un très bon polar
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La faiblesse du maillon

En matière de lutte contre le financement illicite des campagnes électorales et de manipulations politico-policières, Eric Halphen possède une forte expertise. Seuls les lecteurs de ma génération se souviennent sans doute de l'affaire du financement des HLM de Paris et des Hauts de Seine en 1994, quand le juge d'instruction Halphen tentait de démêler une sombre affaire de fausses factures et qu'il avait fait l'objet d'une tentative de déstabilisation mettant en cause son beau-père …



Aujourd'hui âgé de 60 ans, il écrit des histoires policières marquées du sceau de la vérité et particulièrement précises dans le descriptif des procédures.



Nous voici projetés dans le team de campagne du candidat à la présidentielle, un jeune homme charismatique surgi de nulle part, ni de droite ni de gauche, je ne nomme personne, suivez mon regard.



Autour du « Boss » vénéré, une équipe de jeunes loups dont Gustave, le plus proche conseiller du candidat. Mais le personnage principal est plutôt sa compagne, une policière courageuse et perspicace, Olivia, commissaire aux stups … Pendant une interpellation, elle a le malheur de tirer sur un suspect, pensant protéger un de ses collègues et la voilà aux prises avec les boeufs-carottes, et en particulier le vieux commissaire Maximilien Bizek, autre personnage attachant, tout comme le juge d'instruction Barth, un peu le double rêvé de l'auteur, deux protagonistes déjà rencontrés dans les polars précédents d'Eric Halphen.



Voilà une intrigue à double détente, bien écrite quoique fort complexe, dans des ambiances réalistes, une application à pénétrer la réalité psychologique des hommes et des femmes de ce milieu finalement très mal connu : le monde de la police, des arcanes de la justice, ses grandeurs et de ses faiblesses. On termine le livre en se disant que malgré la presse à scandales, on ne nous dit pas tout mais que finalement, force reste à la loi.



Vais-je remonter la liste des épisodes précédents ? Je ne sais pas encore !
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La piste du temps

Un juge, un flic et ses équipiers, un meurtre, une enquête…

Une galerie de personnages incluant aussi toute la meute judiciaire (greffiers, avocats, procureurs, stagiaire de la magistrature…), des journalistes (free-lance, pigiste, rédac. chef, patron de presse…), des politicards (des véreux aux vengeurs) de tout bords politiques et balayant tout le spectre des responsabilités (ministres, responsable de parti…) et enfin quelques témoins (citoyens lambda et beta…)…

Enfin pour pimenter le tout une histoire de montre de luxe (La piste du temps) et un tueur ayant perdu ses gages…



Le rythme de cette histoire policière est celui d’une série TV. A croire qu’Éric Halphen a écrit un synopsis pour un feuilleton télévisé, possédant en germe tous les ingrédients d’une future série. La construction en séquences, plans propose un dévoilement progressif de l’intrigue, tout en exploitant fausses pistes et chausse trappes comme autant d’occasions de découvrir les différents personnages.



Le risque est que l’histoire s’oublie tout aussi facilement qu’un épisode d’une série TV, l’avantage c’est que le divertissement peut-être au rendez-vous, pour qui se satisfait de peu.

L’écriture soignée et précise (notamment sur tout ce qui a trait aux questions judiciaires) est un peu trop conventionnelle : il lui manque une âme ! Le scénario est tout aussi élimé et mince, sans surprises.


Lien : http://legenepietlargousier...
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La piste du temps

http://traindelivres.unblog.fr/2010/06/09/la-piste-du-temps-par-eric-halphen-rivagesthriller-2010-une-piste-trop-attendue-et-pas-suffisamment-hors-du-temps/



Eric Halphen nous amène dans un univers que j’espérais plus surprenant… mais dans un univers qui reste digne d’un bon polar. Les personnages sont là : le Commandant Bizek, bourru à souhaits ; le juge Jonas, consciencieux et policé. Nos deux enquêteurs n’ont rien pour plaire et pourtant, ce statut d’enquêteur précisément nous les rend aimables. D’autant plus qu’ils ont le monde politique, le monde du pouvoir contre eux.



Les deux personnages sont complémentaires tant dans le travail que dans les caractères. Ils ont en outre à se battre contre un ennemi commun si ce ne sont pas d’ailleurs des ennemis communs. Car les mobiles se multiplient et l’on s’interroge : est-ce bien d’un crime politique dont il s’agit ? Qui nous dit en effet que le meurtrier de Marc Chaussoy était au fait des petites magouilles dans lequel celui-ci trempait en compagnie d’une partie de la crème politique, alors que d’autres avaient intérêt à le supprimer. Pour une sombre histoire de montres… Mais, les deux – politique et mesure du temps – sont parfois bien liées…



L’intrigue est bien menée, les points de vue diversifiés et les mobiles différents assez sympathiques. Cependant, selon moi, l’écriture reste trop propre, trop juste parfois. Comme si c’était le juge Jonas qui tenait la plume sans déconcentration.



Et puis, si l’on remonte la piste du temps, au fur et à mesure que celui-ci s’écoule, une piste prend le dessus et nous fait oublier de remonter le temps, le bon. Or, cette piste, celle des mains sales du microcosme politique devient sinon dérisoire parfois caricaturale. Et ce, d’autant plus, que tout lecteur part avec un a priori sur l’auteur, dont on soupçonne le penchant à la dénonciation d’affaires à gros titres. J’ai l’impression que l’ancien juge tombe dans la facilité autobiographique, loin du roman. Le roman est là, certes, mais il est trop manifestement une excuse.



Alors bien sûr le livre se dévore, bien sûr l’histoire est intéressante mais je crois que le juge – le personnage – ressemble trop au juge – l’auteur – puisqu’il se prend au jeu du monde politique et en devient la proie. On aurait pu avoir mieux, moins policé et plus dérangeant, moins dans l’air du temps peut-être.



Claire,



Paris, le 9 juin 2010.


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Les Divisions

Merci aux éditions Buchet_Chastel et Babelio, de m'avoir permis de découvrir ce roman d'Éric Halphen : Les Divisions. Le titre bien choisi est le fil conducteur du récit. Les Divisions sont multiples.

Jessica accuse Mehdi son mari de violences. Ce qui n'aurait été qu'un fait divers, le mari est un footballeur du club de Reims. Les médias s'en emparent, les journalistes essayant d'écrire le meilleur scoop sans aucune vérification de la vérité. Ainsi que le mouvement Me Too monte aussi au créneau très vite, trop vite peut-être ? La personnalité publique du mari sert la cause. Il y a aussi une division entre la communication et le couple, qui ne contrôle rien, est lancé en pâture à la vindicte populaire.

Deux camps (divisions) se font face : les partisans de Mehdi,des collègues, les dirigeants et politiques, entraîneur et de l'équipe de foot de Reims et ceux de Jessica des amies,des féministes, de femmes qui se reconnaissent en elle.

Divisions : les familles même s'en mêlent, se laissant entraîner dans la violence médiatique existante.

C'est toutes ces divisions que l'auteur nous raconte, nous montrant bien l'engrenage qui anime l'opinion sans jamais savoir ce qui c'est réellement passé. Nous avons l'impression que cela n'a aucune importance. il nous faudra attendre les derniers développements pour avoir quelques indices sur ce qui a déclenché une telle violence, et pouvoir ainsi faire notre propre opinion sur l'affaire.

C'est un roman qui se lit facilement. Il est bien structuré,six parties à en-tête ; ainsi qu'une petite phrase du texte à chaque très court chapitre.

Le roman est au cœur de l'actualité en ce moment, avec les différentes affaires concernant des personnalités célèbres et de la montée du mouvement Me Too.

C'est un roman que je recommande. Il est intéressant,se déroulant dans une partie de la société qui m'est étrangère.
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