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Citations de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (214)


(...) une fatalité mystérieuse a réellement étendu sur ma vie un voile de nuages sombres, auquel peut-être il ne me sera permis de me soustraire qu’en mourant !
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(...) , je voyais un méchant esprit de ténèbres qui, partout où il parait, apporte le malheur, la ruine et le désespoir dans cette vie et pour l’éternité !
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» J’étais déjà devenu assez grand pour concevoir que le conte de la vieille bonne sur l’homme au sable et son nid d’enfants dans la lune pouvait bien n’être pas tout à fait fondé ; et cependant l’homme au sable resta pour moi un terrible fantôme, (...). L’homme au sable m’avait entraîné dans la sphère du merveilleux, du fantastique, dont l’idée germe si facilement dans le cerveau des enfants.
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» Plein de curiosité d’apprendre quelque chose de plus précis sur cet homme au sable et sur ses rapports avec nous autres enfants, je demandai enfin à la vieille femme qui avait soin de ma petite sœur : « Quel homme c’était que l’homme au sable ? — Ah, Thanel, répondit celle-ci, tu ne le sais pas encore ? C’est un méchant homme qui vient trouver les enfants quand ils refusent d’aller au lit ; alors il jette de grosses poignées de sable dans leurs yeux, qui sortent tout sanglants de la tête ; puis il les enferme dans un sac, et les emporte dans la lune pour servir de pâture à ses petits, qui sont dans leur nid. Ceux-ci ont, comme les hiboux, des becs crochus avec lesquels ils mangent les yeux aux petits enfants qui ne sont pas sages. » — Dès ce moment, l’image du cruel homme au sable se peignit en moi sous un aspect horrible. Quand j’entendais le soir le bruit qu’il faisait en montant, je frissonnais de peur et d’angoisse. Ma mère ne pouvait tirer de moi que ce cri balbutié entre mes sanglots : « L’homme au sable ! l’homme au sable !… » Là dessus, je courais me réfugier dans la chambre à coucher, et durant toute la nuit, j’étais tourmenté par la terrible apparition de l’homme au sable.
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— Quelque chose de terrible est venu corrompre ma vie ! — Les pressentiments confus d’une destinée affreuse me menacent et m’enveloppent comme de sombres nuages impénétrables à tout rayon lumineux.
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(...), mais il est bien vrai qu'un bon vers peut être parfois aussi utile à un roman médiocre qu'un bout de lard bien gras à une saucisse trop maigre. C'est en ma qualité de chat expérimenté et cultivé en matière esthétique que je puis l'affirmer.

Quatrième partie. Conséquences salutaires d'une haute culture. Récit de Murr
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Ô vie si fraîche et si rose, il faut te quitter ! ô mort terrible ! - Couic !
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" J'ai mis spécialement le Casse-Noisette sous la protection de Marie, et comme je vois qu'elle lui devient nécessaire, je lui donne plein pouvoir sur lui, sans que personne puisse y trouver à redire. Au reste, je m'étonne de voir Fritz exiger de quelqu'un blessé dans un service la continuation de ce service. Il devrait savoir, en militaire, que l'on ne remet plis les blessés dans les rangs de bataille."
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Alors Érasme, dans le délire de son désespoir d'amour, s'écria : "Faut-il donc que je te quitte ? S'il faut que je parte, que mon reflet reste en ta possession à jamais et pour l'éternité !" À peine eut-il prononcé cette imprécation que Giulietta couvrit ses lèvres de baisers brûlants ; puis elle se retourna et tendit avec ivresse les bras vers le miroir... Érasme vit son image avancer, indépendant des mouvements de son corps, il la vit glisser entre les bras de Giulietta, et disparaître avec elle...
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Quand il descendit dans le puits, tout lui apparut sous un aspect différent. Les veines les plus riches étaient visibles à ses yeux ; il redoubla de zèle dans son travail. Il oublia tellement tout le reste, que, revenu sur la surface de la terre, il était forcé de rappeler à sa mémoire Ulla et Pehrson Dahlsjœ. Il se sentait comme divisé en deux grandes parties ; il lui semblait que son meilleur, son véritable moi reposait au centre du globe terrestre, dans les bras de la reine, pendant qu’il regagnait sa couche sombre à Falun. Ulla lui parlait-elle de son amour et de l’espoir qu’elle concevait d’être heureuse avec lui, il commençait à décrire la magnificence des profondeurs de la terre, des richesses immenses qui y étaient cachées, et perdait souvent le fil de ses discours incompréhensibles et bizarres. La pauvre fille fut saisie d’alarmes et de tristesse en voyant Elis changé dans tout son être et si subitement. Elis, au contraire, rempli de joie, annonçait sans cesse au maître mineur et à Pehrson lui-même les usines les plus riches, les trapps les plus magnifiques, et quand on ne trouvait rien qu’une gangue stérile, il riait d’un air moqueur, disant que lui seul savait déchiffrer les signes mystérieux, l’écriture significative que la reine elle-même gravait sur les pierres, et qu’il suffisait de comprendre ces signes sans faire paraître au grand jour ce qu’ils annonçaient.

Le vieux maître mineur regardait avec une profonde et douloureuse compassion le jeune homme qui parlait, les yeux étincelants, du paradis brillant caché dans les entrailles de la terre.

(Extrait des Mines de Falun)
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Va, cours toujours, engeance infernale ! Dans la prison de cristal, bientôt ta chute fatale !
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C'est avec une tranquille assurance, apanage du génie véritable, que je livre au monde ma biographie, afin qu’il apprenne comment on s’élève au rang de grand chat ; afin qu’il embrasse toute l’étendue de ma perfection, qu’il m’aime, m’apprécie, m’honore, m’admire et m’adule un peu.
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LE CHEVALIER GLUCK

La fin de l’été a souvent de beaux jours à Berlin. Le soleil perce joyeusement les nuages, et l’air humide, qui se balance sur les rues de la cité, s’évapore légèrement à ses rayons. On voit alors de longues files de promeneurs, un mélange chamarré d’élégants, de bons bourgeois avec leurs femmes et leurs enfants en habits de fête, d’ecclésiastiques, de juifs, de filles de joie, de professeurs, d’officiers et de danseurs, passer sous les allées de tilleuls, et se diriger vers le jardin botanique. Bientôt toutes les tables sont assiégées chez Klaus et chez Weber ; le café de chicorée fume en pyramides tournoyantes, les jeunes gens allument leurs cigares, on parle, on dispute sur la guerre ou la paix, sur la chaussure de madame Bethmann, sur le dernier traité de commerce et la dépréciation des monnaies, jusqu’à ce que toutes les discussions se perdent dans les premiers accords d’une ariette de Fanchon, avec laquelle une harpe discorde, deux violons fêlés et une clarinette asthmatique viennent tourmenter leurs auditeurs et se tourmenter eux-mêmes. Tout proche de la balustrade, qui sépare de la rue la rotonde de Weber, sont plusieurs petites tables environnées de chaises de jardin ; là, on respire un air pur, on observe les allants et les venants, et on est éloigné du bourdonnement cacophonique de ce maudit orchestre : c’est là que je viens m’asseoir, m’abandonnant aux légers écarts de mon imagination, qui m’amène sans cesse des figures amies avec lesquelles je cause à l’aventure, des arts, des sciences, et de tout ce qui fait la joie de l’homme. La masse des promeneurs passe devant moi, toujours plus épaisse, toujours plus mêlée, mais rien ne me trouble, rien ne m’enlève à mes amis fantastiques. Une aigre valse échappée des maudits instruments me rappelle quelquefois du pays des ombres ; je n’entends que la voix criarde des violons et de la clarinette qui brait ; elle monte et elle descend tour à tour le long d’éternelles octaves qui me déchirent l’oreille, et alors la douleur aiguë que je ressens m’arrache une exclamation involontaire.
— Oh ! les infernales octaves ! m’écriai-je un jour.

J’entendis murmurer auprès de moi : Fâcheux destin ! encore un chasseur d’octaves !
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« Désormais je ne te quitte plus, ton amour est la divine étincelle qui embrasse mon coeur et illumine pour moi la haute sphère de l’art et de la poésie ! Sans toi, sans ton amour, tout est mort et glacé… Mais je t’ai retrouvé : n’est-ce pas pour que tu m’appartiennes à jamais ? »

Conte : La Nuit de la Saint-Sylvestre
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Elle s’était présentée à lui, le visage dévoré d’un chagrin torturant, et lui avait reproché de sacrifier son profond amour à des visions fantastiques, nées de son propre déséquilibre, et finalement de courir à sa perte.


Conte : Le Vase d’Or
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D’un point de vue plus général, la véritable mémoire n’est autre chose, à mon sens, qu’une imagination très vive, très active, capable de faire surgir comme par enchantement, dès qu’on la sollicite, toutes les images du passé, douant chacune d’elles de la couleur et du caractère qui lui sont propres.

Conte : Le chien Berganza
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– Ah ! soupira l’étudiant, ils n’ont jamais vu la belle Serpentine, ils ne savent pas que la vie et la liberté sont dans la foi et l’amour, et c’est pour cela qu’ils ne sentent pas le poids de la prison où les enferma le salamandre pour leurs folies et leur bassesse de sentiments ; mais moi, malheureux, je mourrai de honte et de douleur, si elle ne me sauve pas, elle que j’aime tant !
Alors la voix de Serpentine murmura comme un souffle à travers la chambre :
– Anselme, crois, aime, espère !
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Mais tu attends vainement ceux que la roue éternellement rapide du temps a entraînés. Tu ne peux que t’abandonner aux doux rêves que font naître en toi les vieux maîtres dont les monuments te parlent avec tant de verve et de vigueur, que tu te sens pénétré de leurs pensées jusqu’à la moelle de tes os. Alors seulement tu comprends l’intention profonde de leurs œuvres, car tu lis dans leurs temps, et tu sens ce qu’ils éprouvaient. Mais hélas ! n’arrive-t-il pas bientôt que ces riantes images, chassées par les bruits actifs du jour, fuient timidement sur les nuages diaphanes de l’aurore, au moment où tu t’apprêtais à les saisir ; tandis que toi, l’œil obscurci par des larmes brillantes, tu suis de tes regards ces ombres délicieuses qui s’effacent en pâlissant. – Alors tu t’éveilles brusquement, heurté avec rudesse par la vie réelle qui te cerne de toutes parts, et il ne te reste rien de ton beau rêve, qu’une ardeur profonde qui fait tressaillir ton sein de légers frémissements.
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Renfermé dans ce labyrinthe d’atrocités, déchiré d’amour et d’horreur, de bonheur et d’effroi, j’étais semblable au damné qu’un ange appelle par un doux sourire, tandis que Satan le retient dans ses griffes brûlantes, et pour qui ce sourire céleste, où se réfléchissent toutes les joies des cieux, est le plus affreux de ses tourments.
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L’histoire de l’automate avait jeté de profondes racines dans leur âme, et il se glissa en eux une affreuse méfiance envers les figures humaines. Beaucoup d’amants, afin d’être bien convaincus qu’ils n’étaient pas épris d’une automate, exigèrent que leurs maîtresses dansassent hors de mesure, et chantassent un peu faux ; ils voulurent qu’elles se missent à tricoter lorsqu’ils leur faisaient la lecture, et avant toutes choses, ils exigèrent d’elles qu’elles parlassent quelquefois réellement, c’est-à-dire, que leurs paroles exprimassent quelquefois des sentiments et des pensées, ce qui fit rompre la plupart des liaisons amoureuses.
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