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Citations de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (209)


(...), mais il est bien vrai qu'un bon vers peut être parfois aussi utile à un roman médiocre qu'un bout de lard bien gras à une saucisse trop maigre. C'est en ma qualité de chat expérimenté et cultivé en matière esthétique que je puis l'affirmer.

Quatrième partie. Conséquences salutaires d'une haute culture. Récit de Murr
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Ô vie si fraîche et si rose, il faut te quitter ! ô mort terrible ! - Couic !
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" J'ai mis spécialement le Casse-Noisette sous la protection de Marie, et comme je vois qu'elle lui devient nécessaire, je lui donne plein pouvoir sur lui, sans que personne puisse y trouver à redire. Au reste, je m'étonne de voir Fritz exiger de quelqu'un blessé dans un service la continuation de ce service. Il devrait savoir, en militaire, que l'on ne remet plis les blessés dans les rangs de bataille."
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Alors Érasme, dans le délire de son désespoir d'amour, s'écria : "Faut-il donc que je te quitte ? S'il faut que je parte, que mon reflet reste en ta possession à jamais et pour l'éternité !" À peine eut-il prononcé cette imprécation que Giulietta couvrit ses lèvres de baisers brûlants ; puis elle se retourna et tendit avec ivresse les bras vers le miroir... Érasme vit son image avancer, indépendant des mouvements de son corps, il la vit glisser entre les bras de Giulietta, et disparaître avec elle...
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Quand il descendit dans le puits, tout lui apparut sous un aspect différent. Les veines les plus riches étaient visibles à ses yeux ; il redoubla de zèle dans son travail. Il oublia tellement tout le reste, que, revenu sur la surface de la terre, il était forcé de rappeler à sa mémoire Ulla et Pehrson Dahlsjœ. Il se sentait comme divisé en deux grandes parties ; il lui semblait que son meilleur, son véritable moi reposait au centre du globe terrestre, dans les bras de la reine, pendant qu’il regagnait sa couche sombre à Falun. Ulla lui parlait-elle de son amour et de l’espoir qu’elle concevait d’être heureuse avec lui, il commençait à décrire la magnificence des profondeurs de la terre, des richesses immenses qui y étaient cachées, et perdait souvent le fil de ses discours incompréhensibles et bizarres. La pauvre fille fut saisie d’alarmes et de tristesse en voyant Elis changé dans tout son être et si subitement. Elis, au contraire, rempli de joie, annonçait sans cesse au maître mineur et à Pehrson lui-même les usines les plus riches, les trapps les plus magnifiques, et quand on ne trouvait rien qu’une gangue stérile, il riait d’un air moqueur, disant que lui seul savait déchiffrer les signes mystérieux, l’écriture significative que la reine elle-même gravait sur les pierres, et qu’il suffisait de comprendre ces signes sans faire paraître au grand jour ce qu’ils annonçaient.

Le vieux maître mineur regardait avec une profonde et douloureuse compassion le jeune homme qui parlait, les yeux étincelants, du paradis brillant caché dans les entrailles de la terre.

(Extrait des Mines de Falun)
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Va, cours toujours, engeance infernale ! Dans la prison de cristal, bientôt ta chute fatale !
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C'est avec une tranquille assurance, apanage du génie véritable, que je livre au monde ma biographie, afin qu’il apprenne comment on s’élève au rang de grand chat ; afin qu’il embrasse toute l’étendue de ma perfection, qu’il m’aime, m’apprécie, m’honore, m’admire et m’adule un peu.
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LE CHEVALIER GLUCK

La fin de l’été a souvent de beaux jours à Berlin. Le soleil perce joyeusement les nuages, et l’air humide, qui se balance sur les rues de la cité, s’évapore légèrement à ses rayons. On voit alors de longues files de promeneurs, un mélange chamarré d’élégants, de bons bourgeois avec leurs femmes et leurs enfants en habits de fête, d’ecclésiastiques, de juifs, de filles de joie, de professeurs, d’officiers et de danseurs, passer sous les allées de tilleuls, et se diriger vers le jardin botanique. Bientôt toutes les tables sont assiégées chez Klaus et chez Weber ; le café de chicorée fume en pyramides tournoyantes, les jeunes gens allument leurs cigares, on parle, on dispute sur la guerre ou la paix, sur la chaussure de madame Bethmann, sur le dernier traité de commerce et la dépréciation des monnaies, jusqu’à ce que toutes les discussions se perdent dans les premiers accords d’une ariette de Fanchon, avec laquelle une harpe discorde, deux violons fêlés et une clarinette asthmatique viennent tourmenter leurs auditeurs et se tourmenter eux-mêmes. Tout proche de la balustrade, qui sépare de la rue la rotonde de Weber, sont plusieurs petites tables environnées de chaises de jardin ; là, on respire un air pur, on observe les allants et les venants, et on est éloigné du bourdonnement cacophonique de ce maudit orchestre : c’est là que je viens m’asseoir, m’abandonnant aux légers écarts de mon imagination, qui m’amène sans cesse des figures amies avec lesquelles je cause à l’aventure, des arts, des sciences, et de tout ce qui fait la joie de l’homme. La masse des promeneurs passe devant moi, toujours plus épaisse, toujours plus mêlée, mais rien ne me trouble, rien ne m’enlève à mes amis fantastiques. Une aigre valse échappée des maudits instruments me rappelle quelquefois du pays des ombres ; je n’entends que la voix criarde des violons et de la clarinette qui brait ; elle monte et elle descend tour à tour le long d’éternelles octaves qui me déchirent l’oreille, et alors la douleur aiguë que je ressens m’arrache une exclamation involontaire.
— Oh ! les infernales octaves ! m’écriai-je un jour.

J’entendis murmurer auprès de moi : Fâcheux destin ! encore un chasseur d’octaves !
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« Désormais je ne te quitte plus, ton amour est la divine étincelle qui embrasse mon coeur et illumine pour moi la haute sphère de l’art et de la poésie ! Sans toi, sans ton amour, tout est mort et glacé… Mais je t’ai retrouvé : n’est-ce pas pour que tu m’appartiennes à jamais ? »

Conte : La Nuit de la Saint-Sylvestre
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Elle s’était présentée à lui, le visage dévoré d’un chagrin torturant, et lui avait reproché de sacrifier son profond amour à des visions fantastiques, nées de son propre déséquilibre, et finalement de courir à sa perte.


Conte : Le Vase d’Or
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D’un point de vue plus général, la véritable mémoire n’est autre chose, à mon sens, qu’une imagination très vive, très active, capable de faire surgir comme par enchantement, dès qu’on la sollicite, toutes les images du passé, douant chacune d’elles de la couleur et du caractère qui lui sont propres.

Conte : Le chien Berganza
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– Ah ! soupira l’étudiant, ils n’ont jamais vu la belle Serpentine, ils ne savent pas que la vie et la liberté sont dans la foi et l’amour, et c’est pour cela qu’ils ne sentent pas le poids de la prison où les enferma le salamandre pour leurs folies et leur bassesse de sentiments ; mais moi, malheureux, je mourrai de honte et de douleur, si elle ne me sauve pas, elle que j’aime tant !
Alors la voix de Serpentine murmura comme un souffle à travers la chambre :
– Anselme, crois, aime, espère !
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Mais tu attends vainement ceux que la roue éternellement rapide du temps a entraînés. Tu ne peux que t’abandonner aux doux rêves que font naître en toi les vieux maîtres dont les monuments te parlent avec tant de verve et de vigueur, que tu te sens pénétré de leurs pensées jusqu’à la moelle de tes os. Alors seulement tu comprends l’intention profonde de leurs œuvres, car tu lis dans leurs temps, et tu sens ce qu’ils éprouvaient. Mais hélas ! n’arrive-t-il pas bientôt que ces riantes images, chassées par les bruits actifs du jour, fuient timidement sur les nuages diaphanes de l’aurore, au moment où tu t’apprêtais à les saisir ; tandis que toi, l’œil obscurci par des larmes brillantes, tu suis de tes regards ces ombres délicieuses qui s’effacent en pâlissant. – Alors tu t’éveilles brusquement, heurté avec rudesse par la vie réelle qui te cerne de toutes parts, et il ne te reste rien de ton beau rêve, qu’une ardeur profonde qui fait tressaillir ton sein de légers frémissements.
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Renfermé dans ce labyrinthe d’atrocités, déchiré d’amour et d’horreur, de bonheur et d’effroi, j’étais semblable au damné qu’un ange appelle par un doux sourire, tandis que Satan le retient dans ses griffes brûlantes, et pour qui ce sourire céleste, où se réfléchissent toutes les joies des cieux, est le plus affreux de ses tourments.
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L’histoire de l’automate avait jeté de profondes racines dans leur âme, et il se glissa en eux une affreuse méfiance envers les figures humaines. Beaucoup d’amants, afin d’être bien convaincus qu’ils n’étaient pas épris d’une automate, exigèrent que leurs maîtresses dansassent hors de mesure, et chantassent un peu faux ; ils voulurent qu’elles se missent à tricoter lorsqu’ils leur faisaient la lecture, et avant toutes choses, ils exigèrent d’elles qu’elles parlassent quelquefois réellement, c’est-à-dire, que leurs paroles exprimassent quelquefois des sentiments et des pensées, ce qui fit rompre la plupart des liaisons amoureuses.
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Partout l’image d’Olympia flottait devant lui dans les airs ; elle s’élevait au-dessus de chaque touffe d’arbre, de chaque buisson, et elle le regardait avec des yeux étincelants, du fond des ondes claires de chaque ruisseau. Celle de Clara était entièrement effacée de son âme ; il ne songeait à rien qu’à Olympia, et il s’écriait en gémissant :
– Astre brillant de mon amour, ne t’es-tu donc levé que pour disparaître aussitôt, et me laisser dans une nuit profonde !
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S’il est en effet une puissance occulte qui plonge ainsi traîtreusement en notre sein ses griffes ennemies, pour nous saisir et nous entraîner dans une route dangereuse que nous n’eussions pas suivie, s’il est une telle puissance, il faut qu’elle se plie à nos goûts et à nos convenances, car ce n’est qu’ainsi qu’elle obtiendra de nous quelque créance, et qu’elle gagnera dans notre cœur la place dont elle a besoin pour accomplir son ouvrage. Que nous ayons assez de fermeté, assez de courage pour reconnaître la route où doivent nous conduire notre vocation et nos penchants, pour la suivre d’un pas tranquille, notre ennemi intérieur périra dans les vains efforts qu’il fera pour nous faire illusion.
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Ouvre-toi, royaume éloigné et inconnu, patrie des âmes ! paradis plein de charmes, où une douleur céleste et indicible remplit mieux qu’une joie infinie toutes les espérances semées sur la terre ! laisse-moi pénétrer dans le cercle de tes ravissantes apparitions ; puissent les rêves qui tantôt m’inspirent l’effroi, et tantôt se changent en messagers de bonheur, tandis que le sommeil retient mon corps sous des liens de plomb, délivrer mon esprit et le conduire aux plaines éthérées !
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Mais c’est une suite effroyable de notre origine que l’ennemi de notre race ait conservé la puissance de consumer l’homme par l’homme lui-même, en lui donnant le désir de l’infini, la soif de ce qu’il ne peut atteindre. Ce conflit du Dieu et du démon, c’est la lutte de la vie morale et de la vie matérielle. – Les désirs qu’enfantait la puissante organisation de don Juan l’enivrèrent, et une ardeur incessamment entretenue fit bouillonner son sang, et le porta sans cesse vers les plaisirs sensuels, avec l’espoir d’y trouver une satisfaction qu’il chercha en vain. Il n’est rien sur la terre qui élève plus l’homme dans sa plus intime pensée que l’amour ; c’est l’amour dont l’influence immense et mystérieuse éclaire notre cœur et y porte à la fois le bonheur et la confusion. Peut-on s’étonner que don Juan ait espéré d’apaiser par l’amour les désirs qui déchirent son sein, et que là le démon ait tendu son piège ? C’est lui qui inspira à don Juan la pensée que par l’amour, par la jouissance des femmes, on peut déjà accomplir sur la terre les promesses célestes que nous portons écrites au fond de notre âme, désir infini qui nous apparente, dès notre premier jour, avec le ciel.
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alors il s’éleva de tous côtés un bruit de fous rires et de sifflements, et l’on entendit bientôt trotter et courir derrière les murailles comme des milliers de petits pieds, et mille petites lumières brillèrent à travers les fentes du parquet. Mais ce n’étaient pas des lumières : c’étaient de petits yeux flamboyants, et Marie remarqua que des souris paraissaient de tous côtés. Bientôt tout autour de la chambre on courait au trot, au trot, au galop, au galop !
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