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Citations de Eugène Delacroix (421)


Eugène Delacroix
“L'homme recommence toujours tout, même dans sa propre vie. ”
(Journal)
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Je n’ai nulle sympathie pour le temps présent; les idées qui passionnent mes contemporains me laissent absolument froid ; mes souvenirs et toutes mes prédilections sont pour le passé, et toutes mes études se tournent vers les chefs-d’œuvre des siècles écoulés.
Il est heureux, au moins, qu’avec ces dispositions, je n’aie jamais songé au mariage : j’aurais certainement paru à une femme jeune et aimable infiniment plus ours et plus misanthrope que je ne le parais à ceux qui ne me voient qu’en passant.
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Jeudi 8. — Atcassar-El-Kebir.

Pluie en partant. Monté une colline et entré dans un joli bois de chênes verts ; entré dans la plaine où l’armée de D. Sébastien a été défaite[1].

Traversé la rivière ; déjeuné. Jeu de poudre dans la plaine. — Montagne dans la demi-teinte.

Avant d’arriver à Alcassar, population, musique, jeux de poudre sans fin. Le frère du pacha donnant des coups de bâton et de sabre. Un homme perce la foule des soldats et vient tirer à notre nez. Il est saisi par Abou par le turban défait. Sa fureur. On l’entraîne, on le couche plus loin. Mon effroi. Nous courons ; le sabre était déjà tiré…

Sur le haut de la colline à gauche, étendards variés ; dessins sur des fonds variés, rouge, bleu, vert, jaune, blanc ; autres avec les fantassins bariolés.

— Les grandes trompettes à notre entrée à Alcassar.

L’armée portugaise, qui, en 1758, venait à la conquête du Maroc sous les ordres de son roi, le chevaleresque Sébastien, livra en effet bataille à Abd-el-Melek dans cette plaine connue sous le nom d’Alcaçarquivir. Sébastien y perdit la bataille et la vie.
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Mardi 15 juin. — Travaillé à la vieille femme, à ses brodequins. — Prévost l’après-midi. — Le soir, Leblond. — Thil venu le matin. Il préfère ma peinture à celle de Géricault : je les aime beaucoup toutes deux.

À Prévost (modèle)
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Jeudi 6 mai. — D’assez bonne heure à l’atelier ; travaillé avec ardeur à la femme du coin, et en général à tout le coin du cheval.

Dufresne vers deux heures, jusqu’à trois heures et demie : il paraît content. J’ai repris après son départ, jusqu’à sept heures et demie.

— Aujourd’hui, le Barbier de Séville à l’Odéon.

Hier mercredi 5 mai. — Travaillé au cheval, depuis neuf heures environ, jusqu’à deux heures. — Chez Champmartin. — Monté sur le cheval de Marochetti. Sauté de l’autre côté : je ne m’en croyais pas capable ; j’ai failli être écrasé par le cheval, parce que je n’ai pas su prendre mon aplomb en retombant. — Retourné par le Luxembourg… Vif sentiment de bien-être et de liberté ![1] Penser toujours que la nature humaine trouve dans toutes les situations de quoi les supporter ou en tirer avantage…, le plus souvent, du moins.

— Dîné à quatre heures et demie. Trouvé Fedel et Comairas à la porte de mon atelier. Achevé la soirée avec eux.

— J’ai vu chez Comairas des Pinelli[2] superbes… Quel effet me feront donc les originaux ? Le Combattimento est fameux.

C’est là, sous les ombrages de ce jardin du Luxembourg où, en 1824, Delacroix éprouvait ces sentiments de bien-être et de liberté, que se dresse aujourd’hui le monument élevé à la mémoire et à la gloire du maître par ses fidèles admirateurs.
Pinelli, célèbre peintre et graveur italien, né à Rome en 1781, mort en 1835. Il gravait surtout à merveille à l’eau-forte, et on a de lui, en ce genre, des œuvres d’une touche pleine de vivacité, de force et d’éclat.
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Mardi 4 mai. — Voici le quatrième mois depuis le commencement de l’année. Ai-je rêvé pendant ce temps ? Quel éclair ! Je ne finis point mon tableau. Je suis accroché à chaque pas… J’ai remué le fond aujourd’hui. — Félix est venu à l’atelier.

— J’ai vu Thil le matin chez lui : il m’a prêté une petite Bible qui est une mine féconde de motifs. — Je suis passé un instant chez Édouard. — Dîné avec Fielding et Soulier chez R…, puis chez Leblond.

— Dufresne est bien amusant et bon garçon. — Magnétisme. — Son tour à un médecin qui endormit une femme ; son ami souffle à la femme des choses qu’elle a la bonhomie de redire ; lui-même feint de s’endormir et répond à ravir aux questions du docteur enchanté, puisqu’il le cite dans son ouvrage. — Foi qu’il faut ajouter à ces rêveries.

— En retournant, songé avec Soulier à faire de l’aquatinte d’après mes dessins : je retoucherai à la pointe.

— Dimier, excellent homme : il a eu deux mois et demi de leçons.

— Ouvrages sur l’Orient :

Anastase, ou les mémoires d’un Grec, traduit de l’anglais.

Lettres sur la Grèce et l’Égypte, par Savary[1].
Histoire de l’Égypte, sous Méhémet-Ali, par Maugin.

Traduction en vers de l’Enfer du Dante, par M. Brait Delamathe[2].

Histoire de la vie et des ouvrages de Raphaël, avec un joli portrait, gravé par Cousin, par, je crois, M. Quatremère de Quincy[3].

Claude-Étienne Savary, voyageur et orientaliste, né en 1750, mort en 1788. On a de lui Lettres sur L’Égypte (1784-1789, 3 vol. in-8°), livre aux descriptions pittoresques, au style brillant, qui eut un très vif succès ; Lettres sur la Grèce (1788, in-8°), livre intéressant, mais resté inachevé, etc., etc.
Cette traduction est en vers avec le texte en regard et un discours sur Dante, etc. (1 vol. in-8°.)
Quatremère de Quincy, archéologue, né en 1755, mort en 1849. On le destinait au barreau, mais il se sentait poussé par une irrésistible vocation vers l’étude de l’architecture, de la sculpture et surtout de l’art antique. Il abandonna le droit et voyagea en Italie. La Révolution interrompit ses études ; il fut député à l’Assemblée législative, puis fit partie du conseil des Cinq-Cents. Il laissa de nombreux ouvrages d’esthétique, notamment cette Histoire de la vie et des ouvrages de Raphaël, dont parle Delacroix.
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14 avril. — Ce matin au Velasquez. Recommencé la tête, qui était trop forte pour le corps. Interrompu pour aller déjeuner ; j’ai bien fait. J’ai travaillé ensuite jusqu’à quatre heures et demie. Leblond y est venu.
Dîné Rouget. — Retourné chez moi m’habiller pour aller à l’Opéra. — Passé chez Pierret, qui me fait dîner demain. — Trop de foule à ce concert et passé la soirée chez Mme Lelièvre. Tours de cartes, etc.

Déjeuné 13 sous.
Hier dîné 1 fr.
Papier 6 sols.
Pour ceci 1 fr. 19 sols.
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Paris, 22 mars 1850

Ce prétendu progrès moderne dans l’ordre politique n’est donc qu’une évolution, un accident de ce moment précis. Nous pouvons demain embrasser le despotisme avec la fureur que nous avons mise à nous rendre indépendants de tout frein.

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Champrosay, 1er mai 1850

Qu’importent à la marche des saisons, au cours des astres, des fleuves et des vents, le Parthénon, Saint-Pierre de Rome, et tant de miracles de l’art ? Un tremblement de terre, la lave d’un volcan vont en faire justice… Les oiseaux nicheront dans ces ruines ; les bêtes sauvages iront tirer les os des fondateurs de leurs tombeaux entrouverts.
Mais l’homme lui-même, quand il s’abandonne à l’instinct sauvage qui est le fond même de sa nature, ne conspire-t-il pas avec les éléments pour détruire les beaux ouvrages ?
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Eugène Delacroix
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Journal - Paris, 9 juin 1847

Chez la plupart des hommes, l’intelligence est un terrain qui demeure en friche presque toute la vie. On a droit de s’étonner en voyant une foule de gens stupides ou au moins médiocres, qui ne semblent vivre que pour végéter, que Dieu ait donné à ses créatures la raison, la faculté d’imaginer, de comparer, de combiner, etc., pour produire si peu de fruits.
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Eugène Delacroix
C'est l'instable qui est le fixe. C'est sur l'incertain qu'il faut baser.
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Eugène Delacroix
Louroux – Journal, le mardi 3 septembre 1822

Sa gorge aussi se soulevait sous le mouchoir. Je crois que c’est ce soir-là que je l’ai embrassée dans le couloir noir de la maison, en rentrant par le bourg dans le jardin ; les autres étaient passés devant, j’étais resté derrière avec elle. Elle me dit toujours de finir, et cela tout bas et doucement ; mais tout cela est peu de chose. Qu’importe ? Son souvenir, qui ne me poursuivra point comme une passion, sera une fleur agréable sur ma route et dans ma mémoire.
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Eugène Delacroix
Louroux – Journal, le mardi 3 septembre 1822

La lune, s’étant levée toute grande et rousse dans un ciel pur, s’éleva peu à peu entre les arbres. Au milieu de ma rêverie et pendant que mon frère me parlait d’amour, j’entendis de loin la voix de Lisette. Elle a un son qui fait palpiter mon cœur ; sa voix est plus puissante que tous autres charmes de sa personne, car elle n’est point véritablement jolie ; mais elle a un grain de ce que Raphaël sentait si bien ; ses bras purs comme du bronze et d’une forme en même temps délicate et robuste. Cette figure, qui n’est véritablement pas jolie, prend pourtant une finesse, mélange enchanteur de volupté et d’honnêteté… de fille…, comme il y a deux ou trois jours, quand elle vint, que nous étions à table au dessert : c’était dimanche.
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Eugène Delacroix
Lettre à son ami Achille Piron, le 20 août 1815

Dans le premier instant mon cœur battit d’une force… Ma tête se bouleversa tellement que je craignis de faire une sottise : je ne faisais pas un pas sans songer que j’étais près d’elle, que nos yeux contemplaient les mêmes objets et que nous respirions le même air : lorsque je lui eus parlé et que tu m’entraînas dans l’autre salle… je t’aurais, je crois, battu et néanmoins je n’étais pas fâché d’un autre côté de m’éloigner d’elle, mais je crois que l’enfer et les démons ne seraient par parvenus à me faire quitter cette maison bienheureuse tant que j’y aurais su ma Julie. Et puis ces habits noirs, cette tête pâle et défaillante, ces tombeaux, ce froid vague qui me saisissait, cette mort que je voyais partout, ces charmes pleins de jeunesse et rayonnants de beauté, ce pied vif et léger qui foulait les froides reliques de mille générations et la poussière de quelques tyrans… que de sensations, que de choses… Une tête plus forte que la mienne n’y eût pas résisté, et ma foi, à quoi bon s’arracher de l’âme un sentiment qui la remplit si bien, qui cadre si bien avec mes idées.
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Eugène Delacroix
Je plains les gens qui travaillent tranquillement et froidement. Il faut être hors de soi pour être tout ce qu’on peut être.
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Les sots sont bien plus facilement entraînés que les autres à ce vain plaisir de s’écouter eux-mêmes en parlant aux autres.Ils pensent bien moins à instruire leur interlocuteur qu’a l’éblouir
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Eugène Delacroix
« Tel livre où on n’avait rien trouvé d’utile, lu avec les yeux d’une expérience plus avancée, portera leçon. »
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Dimanche 4 janvier. – Malheureux ! que peut-on faire de grand au milieu de ces accointances éternelles avec tout ce qui est vulgaire ? Penser au grand Michel-Ange. Nourris-toi des grandes et sévères beautés qui nourrissent l’âme. Je suis toujours détourné de leur étude par les folles distractions. Cherche la solitude. Si ta vie est réglée, ta santé ne souffrira point de ta retraite2. Voici ce que le grand Michel-Ange écrivait au bord du tombeau : « Porté sur une barque fragile au milieu d’une mer orageuse, je termine le cours de ma vie ; je touche au port commun où chacun vient rendre compte du bien et du mal qu’il a fait. Ah ! je reconnais bien que cet art, qui était l’idole, le tyran de mon imagination, lac plongeait dans l’erreur. Tout est erreur ici-bas. Pensers amoureux, imaginations vaines et douces, que deviendrez-vous maintenant que je m’approche de deux morts : l’une qui est certaine, l’autre qui me menace ?Non : la sculpture, la peinture ne peuvent suffire pour tranquilliser une âme qui s’est tournée vers l’amour divin et que le feu sacré embrase. » (Vers qui ferment le recueil de ses poésies.)
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Un de ses biographes s'est demandé avec candeur pourquoi Delacroix se fit peintre, et après avoir examiné successivement les différentes carrières qu'il aurait pu choisir, les emplois publics, l'industrie, le commerce, pour lesquels il lui semblait évidemment mal préparé, en vient à cette conclusion " qu'il ne lui restait plus qu'à s'abandonner à ses instincts d'indépendance ".
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Je me souviens que quand j'étais enfant, j'étais un monstre. La connaissance du devoir ne s'acquiert que très lentement, et ce n'est que par la douleur, le châtiment, et par l'exercice progressif de la raison, que l'homme diminue peu à peu sa méchanceté naturelle.
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