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Critiques de Fabrice Chillet (31)
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Narcisse était jaloux

Court roman qui, de Paris à Tokyo en passant par la Bretagne, met en scène trois personnages : Julia, l’artiste peintre, Paul, son compagnon, ami d’enfance du narrateur, Léo, mandaté pour écrire un papier sur la jeune femme.



Séduit par la personnalité un peu abrupte de Julia, Léo tisse avec elle une relation particulière et ambiguë, faite d’un curieux sentiment de légitimité , qui exclurait Paul d’une relation amoureuse qu’il ne mérite pas . C’est à travers les œuvres de l’artiste qu’il construit un personnage, digne d’être aimé. Malgré tout, son amie japonaise n’est pas exclue de sa vie, même lorsqu’elle rejoint sa terre natale. Un séjour sur la côte bretonne achève de rapprocher Léo et Julia, jusque’à l’irruption de Paul.



De l’artiste et de son oeuvre, le lecteur n’aura qu’un aperçu suggéré, par l’intermédiaire des émotions ressenties par le narrateur. D’autant que le but ultime de Léo, en Narcisse revendiqué, voudrait obtenir de Julia qu’elle se serve de lui comme modèle pour le premier portrait humain de son oeuvre.





Le roman navigue sur les eaux troubles des amours et amitiés fluctuantes, jamais éternelles, et aisément sacrifiées sur l’autel de sentiments peu honorables.



L’écriture ne manque pas d’intérêt et réussit en peu de pages à dire l’essentiel.


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N'ajouter rien

« Tout le monde était passé à côté de ce livre et moi seul je l’avais découvert. »



Quiconque a fait de la lecture une de ses activités favorites sait que, progressivement, son rapport au subjectif ne fait que croître au fur et à mesure que sa maîtrise littéraire progresse. Le rationnel s’oppose à l’affectif dans un combat sans juge et épuisant.



Le livre L’Été, deux fois, de Christian Costa est assurément un chef d’œuvre. Méconnu du plus grand nombre certes, mais cela n’est pas grave. Car ceux qui savent, savent. Alors lorsque Fabrice Chillet le découvre puis se le fait voler à une table des Initiés - café rouennais bien nommé – la perte est immense et se doit d’être réparée.



C’est de ce postulat que démarre la quête de Fabrice Chillet dans N’ajouter rien, petite fugue littéraire au charme fou qui, mélangeant réalité et fiction, va entraîner l’auteur sur les traces de Costa et de ses exemplaires disparus, pour retrouver le Graal et en démonter la légende.



« Le temps travaille pour la perte, quoi qu’on puisse espérer. Il en va des livres comme des hommes. Si l’on veut entretenir la flamme, il faut forger sans cesse d’autres rebondissements. Construire des catastrophes, des accidents, des troubles. »



Au-delà de cette quête, c’est toute la quatrième dimension de la littérature et de la lecture que Chillet explore ; celle irrationnelle qui voit l’affectif déborder de l’activité intellectuelle et, parfois, entraîner le lecteur dans une forme de démesure que d’aucuns comparent à de l’addiction.



Ode au livre, à sa matière vivante et intemporelle, mais aussi à l’écriture dans toutes ses dimensions jubilatoires comme expiatoires, N’ajouter rien est un délice de lecture dont l’apparente humilité narrative cache un gros talent. Pas étonnant, il est Rouennais ! On peut donc se précipiter.



Et ne pas oublier : « Un livre qu’on aime doit se tenir debout. Droit. » N’ajouter rien…

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Narcisse était jaloux

Léo n'est pas un être de passion : originaire de la région d'Angers, il a suivi son ami Paul à Paris pour étudier… Pourquoi Paris ? Pourquoi pas, vous répondrait-il... Sans ambition ni volonté, il a laissé la vie se dérouler gentiment, a trouvé un emploi d'enseignant dans un institut privé où de riches familles asiatiques inscrivent leurs grands enfants, a rencontré une jeune Japonaise à la peau douce et blanche. Ce n'est pas l'amour fou mais les plaisir charnels l'aident à surmonter le vague ennui de cette relation… Comme vous l'aurez compris, notre narrateur déambule dans la vie comme on se promène le long de la Seine en regardant les péniches passer et l'eau du fleuve s'écouler lentement. Un jour, son ami Paul lui demande de l'aide : il a rencontré une certaine Julia, artiste peintre, dont il est fou amoureux. Il souhaiterait la présenter à Léo afin que ce dernier rédige un petit texte au sujet de la prochaine exposition. Oui, pourquoi pas, mais Léo n'est pas un spécialiste de ce troisième art. Il manque de références et ne voit pas trop comment il va être capable de se lancer dans une quelconque analyse du travail de Julia. Qu'à cela ne tienne, cela aura au moins le mérite de mettre un peu de piment dans sa vie un peu terne… Aussi accepte-t-il 1° de rencontrer Julia, 2° de rédiger un petit quelque chose…

Ce qui fascine dans ce roman, c'est tout d'abord la complexité des personnages : qui sont-ils vraiment ? Que veulent-ils ? J'aime m'interroger sur les motivations de Léo, ses arrière-pensées, ses desseins… Pourquoi tourne-t-il ainsi autour du personnage de Julia : par jalousie (comme le suggère le titre) ? par amour ? par désir ? par volonté de séduire ? de dominer (façon de rassurer son ego) ? par curiosité ? par ennui ? par jeu ? par perversité ? ou bien parce que sa peinture finit par le fasciner réellement ?

En effet, tout se passe comme si les natures mortes de Julia permettaient à Léo d'accéder au monde, de le voir autrement que comme un vase en morceaux. De fait, il semblait avant cette rencontre vivre dans un monde d'illusions où tout n'était que déformation du réel. Léo aime les selfies (lieu même de la falsification des corps), son reflet dans les vitrines ou dans les miroirs des cafés… Il prend plaisir à jouer avec les photos que sa fiancée asiatique au « corps en puzzle » lui envoie  : il les agrandit exagérément, s'amuse des gros plans : « le lobe de son oreille droite, un minuscule grain de beauté, le pli au coin de ses lèvres charnues.  » Voit-il vraiment la jeune femme ? Pas sûr !

Son « découpage » du monde semble révéler son incapacité à en appréhender l'unité : « Avec mon miroir, ma loupe, ma longue vue, je faisais le tri des sujets. Ce qui valait la peine ou pas d'être retenu, d'être sauvé. J'observais, j'évaluais et je statuais. Tout ce qui n'était pas dans le cadre demeurerait invisible à jamais. »

De même qu'il ne voit pas, Léo ne se connaît pas. Son propre moi lui échappe. Il joue un rôle, se met en scène. Paris est pour lui le lieu idéal : « Pour moi, Paris était la ville de tous les décors, de toutes les ambiances pour changer de costumes, de partenaires. »

C'est par l'entremise de la peinture de Julia qu'il parviendra à une réelle connaissance de lui-même, à une construction de son identité, de son intériorité et à une vraie capacité à observer le monde qui l'entoure et peut-être aussi à aimer...

« Narcisse était jaloux » s'apparente en cela à un roman de formation : ce Léo, égocentrique (mais l'est-il plus que n'importe qui, à notre époque ?) et pervers, cet homme seul, mélancolique, désenchanté, va apprendre à contempler le monde. Julia le lui dira : «  vous ne savez pas regarder… Il ne s'agit pas de penser. Regarder d'abord, pour comprendre. » C'est précisément la voie qu'il suivra.

Enfin, disons-le, fluide et élégante, l'écriture de Fabrice Chillet est un délice, on se laisse porter par ses phrases qui coulent agréablement… L'auteur est très doué pour créer une atmosphère particulière et l'évocation des errances parisiennes de notre personnage un brin balzacien dans son désir de ne pas s'enterrer en province est particulièrement bien rendue. Paris va bien à Léo. La ville est à son image, à moins que ce ne soit elle qui ait déteint sur lui... En tout cas, la façon dont il traîne son vague à l'âme dans le VIe arrondissement m'a ravie...

Après Un feu éteint (Finitude, 2018), Fabrice Chillet nous offre encore une fois un roman original et subtil dont l'atmosphère envoûtante et la profondeur psychologique des personnages achèvent de nous ravir : encore une fois, une très belle réussite !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Narcisse était jaloux

Paul est amoureux de Julia, jeune peintre en devenir. Son meilleur ami, qui la rencontre pour écrire un article sur sa peinture, est un peu jaloux de la relation entre son ami et cette jeune femme qui ne lui plait au départ pas du tout. Il s'instaure entre eux un jeu de séduction un peu ambigü et entre les deux amis une lutte d'ego narcissique très bien décrite.

Un livre bien écrit qui se lit d'une traite et qui m'a rappelé L'insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera que j'ai lu il y 30 ans pour les personnages narcissiques et leur amour de l'art. Un très bon moment de lecture.
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N'ajouter rien

Le livre le plus dangereux de la rentrée littéraire. Oui j’ai bien dit dangereux. Car il est capable de vous faire virer à l’obsession. De vous transporter dans le monde des tocs littéraires qui font que Guillaume Dalban passera trente ans à tenter de faire rééditer un livre méconnu des éditions de Minuit. La vie est un livre de Fabrice Chillet. La comédie humaine s’agite devant les palabres de lecteurs aux lubies incessantes. « La réalité dépasse la fiction » n’est pas un mythe.



L’été, deux fois, 1989, Christian Costa. Vous n’avez sûrement pas lu son roman et vous ne connaissez pas cet auteur mais vous risquez d’acheter deux livres à la fin de cette chronique. L’un était épuisé il y a quelques mois et a été réédité tant on a senti qu’un mystère littéraire se cachait derrière lui et que j’attends de recevoir avec impatience. Le second, de Fabrice Chillet est brillant dans sa construction de mise en abîme incessante. Tout débute par un vol du livre de Christian Costa sur une table de café. (N’imaginez pas que cela vous arrive, vous allez passer une mauvaise journée). Une absence légère aux toilettes, le roman disparaît et l’enquête modianesque que vous trouverez au coin de la table ne vous laissera pas indifférent. Entre fiction et réalité, entre faux semblants et évidences, Fabrice Chillet livre l’écrin le plus précieux qui soit. S’y trouve un roman dans le roman, un personnage dans le personnage, une poupée russe de poupée russe. N’ajouter rien fait partie de ces romans où l’amour des mots revêt une importance singulière, celle de faire parler l’auteur sans en avoir l’air. Il s’agit ici de traverser la difficulté d’écrire, de n’être parfois qu’un écrivain fantôme ou de ne pas penser avoir assez de talent pour passer après Stendhal et Perec.



« Un boiteux ne révèle son infirmité que lorsqu’il marche. Sinon, il ressemble à tout le monde. Mais dès lors qu’on sait qu’il est boiteux, on le voit claudiquer quand il est assis ».



La fascination littéraire opère avec le mystérieux Guillaume Daban, dernier propriétaire du seul roman de Christian Costa. Auteur à un seul roman, n’étant pas gage d’absence de qualité, sosie officiel de Gerard Depardieu dans Les Valseuses et Dennis Wilson, le batteur des Beach Boys, sur une planche de surf, Christian Costa est une sorte de chimère insaisissable qui ne demande qu’à rester cachée. Si son éditeur n’avait plus de nouvelles de lui, le mystère continue de s’épaissir pour notre grand bonheur. Pour l’une des rares fois dans ma vie, je ne souhaitais pas savoir. Je ne souhaitais pas réellement connaître tous les détails. Effleurer le mystère suffisait pour ne pas être déçu. En jouant sur les introspections respectives, Fabrice Chillet saisit par la pureté de son style où chaque mot s’imbrique comme une résolution d’énigme d’un roman de P.G Wodehouse. En trompant son monde avec différents artifices subtils, le narrateur et/ou l’auteur prennent le parti des losers magnifiques, de ceux qui par leur pugnacité arriveront peut-être à se libérer de leurs chimères.



« Je crois qu'il faut du temps pour comprendre l'espèce humaine. Davantage encore pour s'y accoutumer et s'immuniser contre les virus qu'elle est capable de générer.

Il en faut beaucoup moins pour s'en éloigner. »



En neuf chapitres, « N’ajouter rien » incarne toute la beauté romanesque que tout lecteur aime découvrir. Vous serez d’autant plus séduits par la qualité de l’ouvrage, du livre objet toujours aussi soigné du côté des artisans Bouclard. Des rabats aux couleurs du roman de Costa, mettent en valeur celui de Fabrice Chillet. Vous détenez à présent un petit trésor littéraire, qui, s’il vient à être épuisé dans 30 ans, sera tout aussi savoureux (mais je vous le vendrai bien trop cher). Parce que l’auteur maîtrise la formule de style avec parcimonie en touchant sa cible à chaque saillie. Ce roman est élégant, délicat, au style inimitable, ne se vole pas, se savoure, s’offre, se donne et se partage.

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Narcisse était jaloux

Un court roman d'atmosphère, très bien écrit ! Un vrai régal de lecture, addictif… C'est la magnifique couverture, des éditions Finitude, qui a attiré toute mon attention… Et donc pas de déception entre l'enveloppe et le contenu… Tout y est !



Deux amis provinciaux partent à l'assaut de Paris pour vivre leur vie. Paul a une belle évolution professionnelle, après avoir fait son droit. Il a des projets et rêve de stabilité en s'installant en couple, dans un petit nid douillet parisien avec Julia, son amoureuse, artiste peintre en devenir. Pour Léo, c'est plus compliqué… déjà, dans sa famille, il est le petit dernier… rêveur, littéraire et incompris, alors que ses frères ingénieurs, pères de famille, font la fierté et le bonheur de son père… Peu ambitieux, il est professeur de français, dans une institution privée, qui accueille des riches jeunes adultes asiatiques. Sa vie, sans ambition, c'est flâner, charmer les jeunes filles, franchir quelques interdits avec ses élèves, et admirer sa silhouette dans les vitrines. Un jour, son ami Paul lui demande un service : il doit rencontrer Julia, qu'il ne lui a jamais présenter jusqu'alors (on le comprend finalement, il doit bien connaître son ami), pour écrire un petit texte pour valoriser son travail d'artiste, en vue d'une prochaine exposition. Il va la rencontrer, se prendre au jeu, alors qu'il n'est pas légitime en ce domaine, et, en infatigable séducteur, il va réussir à instaurer un jeu ambigu entre elle et lui… Jeu dangereux évidemment… entre bons copains !



Léo a vraiment un petit quelque chose de Georges Duroy, le Bel Ami de Maupassant… : séducteur sans scrupule, sa personnalité inquiétante est passionnante ! Et oui, les garçons qui font pleurer les filles ont souvent le beau rôle !



Un récit contemporain très plaisant, tout en subtilité !

A lire absolument… (je vais de suite m'intéresser de plus prêt au précédent titre de Fabrice Chillet).

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Un feu éteint

C'est une petite musique qui nous happe, nous retient, comme une voix familière et intime. Un « je » que l'on suit sans trop savoir où l'on va. Les phrases nous rappellent peut-être, de loin, celles de Modiano et ses errances dans un passé perdu, un secret enfoui et des gens disparus.

Philippe Sebel avance sur les pavés de Rouen. Il a quitté Paris le matin, mis son métier de journaliste sur pause et pris un studio pour une semaine dans la ville où il a fait ses études, autrefois.

Tout lui revient en mémoire, il n'a rien oublié : ni le nom des rues, ni la couleur des murs et des portes cochères, ni l'adresse de ses amis de faculté. Philippe aurait aimé retrouver Louis sur le pas de sa porte, un Louis qui l'aurait attendu toutes ces années. Ils auraient repris leur conversation passée, parlé des livres lus et des textes qu'ils écrivaient.

Maintenant, Philippe est décidé à « forcer les retrouvailles ».

Mais à quoi bon ? Que sont devenus ceux qu'il aimait, ceux avec qui il avait rêvé un bel avenir… d'écrivain peut-être ? Qu'attend-il de Louis, marié maintenant et professeur d'université ou de Clément qui exerce un travail sans intérêt pour s'adonner librement à sa passion, la musique ?

Pourquoi Philippe s'autorise-t-il cette parenthèse de sept jours dans sa vie, ce retour dans le passé, vers des fantômes et des douleurs qui ne demandent qu'à refaire surface ? Que cherche-t-il qu'il semble avoir perdu et qui l'empêche soudain d'avancer ? Quels rêves évaporés et disparus tente-t-il désespérément de retrouver ?

Marchant dans cette ville labyrinthique dont il connaît toutes les impasses et les passages secrets, Philippe semble à la recherche d'une part de lui-même évanouie, de ce qu'il a été à une époque où tout était encore possible. Parce que la vie, parfois, vous fait dériver, vous égare, vous désoriente, vous mène sur des chemins qui ne sont pas les vôtres et sur lesquels, au lieu d'avancer, vous vous perdez.

Alors, dans un dernier soubresaut, Philippe comprend que la seule façon de se retrouver, c'est de reprendre son élan, de tenter un nouvel envol. Recommencer, placer ses pieds dans les empreintes d'autrefois. Revenir au point de départ. Ce n'est pas sans douleur, le passé est un monde peu fréquentable. C'est toujours un peu risqué de remettre le nez dedans. Risqué mais nécessaire parfois.

Philippe s'accordera sept jours, une semaine de déambulations en lui-même et dans les ruelles de ce Rouen devenu lieu de mémoire, une semaine de détours au risque de se perdre, seule façon de mieux se retrouver pour tenter de rallumer ce que la vie a doucement éteint et presque fait mourir.

Un très beau texte, teinté de mélancolie, sur ces années où, étudiant, on a la naïveté de croire que tout est possible, que les choses les plus belles nous attendent et qu'il n'y a qu'à se lancer dans la vie pour les atteindre.

Entre désillusion et espoir, regret et promesse de renouveau, le livre de Fabrice Chillet, plein de sensibilité et d'émotion contenue, nous conduit sur les chemins du passé à la recherche de ce qu'on y a laissé d'espoir et d'ambition. Un roman sur l'amitié, sur les rêves déçus et le temps qui passe…

Une nouvelle voix de la scène littéraire que j'ai hâte de retrouver…

Une belle réussite !
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N'ajouter rien

A peine ouvert, j’ai été totalement happée par ce livre. Tout commence par le vol d’un livre dans un bistrot. Pas n’importe quel livre. Il s’agit d’un roman épuisé. Le narrateur est désespéré et ce roman devient une obsession. Il faut à tout prix qu’il retrouve un exemplaire de « L’été, deux fois » de Christian Costa, paru aux éditions de Minuit en 1989.

Guillaume Daban est le seul et unique propriétaire des derniers exemplaires de ce livre. Il peut accéder à la demande, au désir du narrateur. Les deux hommes se rencontrent et se revoient régulièrement par la suite pour parler de leur passion commune pour cet écrivain.

La narrateur soupçonne Guillaume Daban d’être l’auteur du roman. Daban voulait être écrivain mais lorsqu’il a découvert le livre de Christian Costa, il a réalisé que le roman qu’il voulait écrire existait déjà. Alors il a consacré 30 ans de sa vie à organiser des expositions et à promouvoir cette œuvre.

Un mystère plane tout au long de la lecture. Le lecteur envisage divers scénario. C’est un livre original. En fait, l’histoire part de faits réels. « L’été, deux fois » existe réellement et a été épuisé jusqu’à cet été où les éditions de Minuit l’ont fait rééditer. Fabrice Chillet a rencontré Guillaume Daban plusieurs fois, comme le narrateur. Certaines scènes ont existé. Il s’agit d’une histoire totalement romanesque qui paraît dans la bien nommée collection « Tout est vrai ou presque » chez Bouclard.

Un roman qui parle de littérature, du lien entre fiction et réalité, je ne peux que l’aimer. En plus d’être brillant, il est très bien écrit. Je vous recommande le replay de la rencontre VLEEL, quand il sera disponible. Vous découvrirez un auteur très intéressant avec un discours qui m’a beaucoup plu.

Vous vous en doutez, après avoir lu « N’ajouter rien », j’ai très envie de lire « L’été, deux fois » !
Lien : https://joellebooks.fr/2023/..
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N'ajouter rien

Brillant!

Un réel plaisir de lecture, pour ce court roman.

Le narrateur se fait voler, alors qu'il était aux toilettes d'un bar, un livre "L'été, deux fois" de Christian Costa paru aux éditions de Minuit, qu'il venait de récupérer dans une boîte à livres. Qu'importe, il pourra bien en racheter un exemplaire ailleurs, sauf que...le livre est introuvable! Epuisé en librairie, et à consulter sur place en bibliothèque...S'ensuite une (en)quête autour de ce livre, de son auteur mystérieux...

L'auteur joue avec beaucoup de finesse sur la frontière entre fiction et réalité, et entreprend finalement une réflexion plaisante et profonde sur le métier d'écrivain, sur la littérature, mais aussi sur la vie et notre rapport aux autres.

Le récit est un brin loufoque, mais conserve un certain sérieux, qui confère à l'oeuvre une forte originalité.

L'écriture est fine, et la construction sacrément intelligente.

Très prenant, et très agréable à lire.

Une seule envie maintenant, lire "L'été, deux fois"!

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Pyrate

Alors Pyrate c'est quoi ? Ce troisième livre de Fabrice Chillet est sous-titré Mémoires d'un oiseau carré à queue de requin.



Pyrate raconte l'histoire d'un marin du même nom, un mythe vivant. Véritable héritier d'Ulysse et des autres marins qui traversent la littérature, connus ou inconnus, héros ou hommes d'équipage.

L'auteur nous envoie des paquets de mer en pleine face, nous rudoie et nous envoie combattre un cyclone au large de Madagascar ou vivre sur des barges pétrolières. Ce qui file sous nos yeux de lecteur se confond tantôt avec la peur éprouvée à la lecture des contes de Jean Ray, tantôt avec le sourire rencontré dans les voyages plus ou moins fictifs d'un autre Jean, Rolin celui-ci.

Pyrate, le personnage, est un prétexte pour Fabrice Chillet pour nous parler de son amour de l'eau salée, des bateaux et des gens de mer. À aucun moment il ne tombe dans le piège du cliché, l'écriture est sobre alors qu'elle ne décrit que de l'extraordinaire. Il n'a pas besoin d'artifice de bas étages pour nous balancer dans les vagues. Même si parfois je dois bien avouer ne pas avoir tout compris, je me suis contenté de la beauté des mots ; car lire Pyrate c'est se confronter au vocabulaire de la mer, c'est s'enrichir.



Pyrate est fait d'un matériau brut, dense, de celui qu'on sculpte et sur qui le temps n'a pas de prise. Que Pyrate existe ou pas, on s'en fiche un peu finalement, car c'est un sacré bonhomme qui aurait pu naître de la plume de Cendrars, cet autre embrouilleur de fictions et de réalités, ou sur les planches de Hugo Pratt. D'ailleurs, qu'on ne s'y trompe pas, le livre est élégamment édité par les éditions Bouclard dans une collection dont le nom est déjà un programme : Tout est vrai ou presque.



Si la littérature est parfois une expérience, ce livre en est la preuve. Ouvrir Pyrate c'est parcourir le globe en cent cinquante pages, de Bénarès à la rade de Brest, de Mamoudzou au golfe de Guinée.

Vous ne connaissez rien à la mer ni aux navires ce n'est pas grave, lisez ce livre, vous n'en connaîtrez peut-être pas beaucoup plus une fois refermé, mais vous aurez la sensation fiévreuse d'avoir vécu.
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Narcisse était jaloux

Casser les codes du roman d’amour, pourquoi pas ? J’ai récemment embarqué dans Narcisse était jaloux, le dernier roman du journaliste Fabrice Chillet. Une intrigue qui ne manque pas de rappeler parfois un certain Bel-Ami.



Léo est un jeune trentenaire discret, quelques fois torturé, et bien souvent orgueilleux. Un jour, son meilleur ami Paul lui présente sa nouvelle petite amie et artiste incomprise, Julia. Lorsqu’il a le dos tourné, Léo et Julia se voient, il est le seul à comprendre sa peinture. Dans l’intimité de son atelier, Léo espère secrètement qu’elle tombera amoureuse de lui pour devenir sa muse masculine, le modèle de son premier portrait.



Ce court roman casse les codes des histoires d’amour contemporaines où le désir profond et sincère est omniprésent dans la psychologie de l’un des personnages principaux. Ici, nous n’assistons pas à un plaidoyer ou une ode à l’amour véritable. Nous sommes à la fois dans la séduction et l’égocentrisme à l’état pur au point d’en faire ici un pilier des relations entre les personnages. Comme nous sommes régulièrement amenés à travers le cinéma et la littérature à voir de belles histoires légères, tragiques et intenses se créer, ce roman peut surprendre.



Tout au long, nous souhaitons secrètement voir naître une idylle sincère entre les deux personnages principaux, une consommation des sentiments qui pourrait nous ravir et nous satisfaire. Cependant, les personnages de Julia, Paul et Léo sont si différents, dans un monde bien à eux jonché d’individualisme, de solitude et d’égocentrisme que rien n’inspire à nous mettre sur la bonne voie. On ne fait que douter de l’issue, et j’avoue y avoir trouvé un certain plaisir.



Cependant, j’ai ressenti très peu d’affection pour les personnages bien que l’intrigue soit prenante. L’émotion n’était pas au rendez-vous, et si la psychologie des personnages est très bien travaillée, elle manque cruellement de naturel et démoralise plus qu’elle ne fait réfléchir.
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Un feu éteint

Philippe, Louis, David et Clément se sont connus sur les bancs de la fac de lettres de Rouen, ils sont vite devenus d'inséparables cancres brillants, prêts à dévorer le monde dès qu'ils auraient fini leurs études.



Vingt ans plus tard, Philippe, le narrateur, s'estime être devenu un journaliste raté et vit un présent bien éloigné de ses ambitions passées. Il retourne à Rouen en se donnant sept jours pour retrouver ses amis, voir ce qu'ils sont devenus, voir s'ils ont comme lui renoncé à leurs rêves et pour comprendre pourquoi leur amitié s'est délitée. Il est décidé à "forcer leurs retrouvailles".



La thématique du retour vers le passé à la recherche d'amis chers et surtout à la recherche de soi-même et de ses illusions perdues est intéressante. Cependant j'ai lu ce premier roman sans ennui mais sans y trouver beaucoup d'intérêt. L'histoire m'est apparue assez banale et les personnages trop peu fouillés. Bref, je suis restée en dehors de ce roman mélancolique sur les rêves déçus.
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N'ajouter rien

Fabrice Chillet est un écrivain spécialiste des pas de côté (littéraires)... qui se dit in-capable d'inventer toute une histoire, mais tout à fait capable de mentir ! Et justement Bouclard a une collection à la mesure de son travail d'auteur : "Tout est vrai ou presque".

À la page de l'achevé d'imprimer il est indiqué : Cette quête a été publiée... pas "ce roman", "cette quête" !



Quand on lit N'ajouter rien on est chahuté d'un bout à l'autre entre vérité et fiction ; le mieux est de se laisser faire, de ne résister pas.

À la fin vous pourrez vouloir recoller les morceaux, ou pas. Moi, j'étais plutôt pour.



Le narrateur habite Rouen, oui et alors ? Il est plume au cabinet du maire, oui et alors ? Il a rêvé d'être écrivain et croule aujourd'hui sous les corvées administratives, oui et....

L'écrivain Chillet se nourrit de son vécu : ce n'est pas très original, mais jusqu'où, c'est ça la question ?



Mais laissons ça et revenons à l'histoire de ce lecteur rouennais qui lui ressemble et qui vient de trouver un roman dans une boîte à livres.

Au café où il s'installe pour commencer à le lire, il se le fait voler... (presque) sous son nez.

Il est furieux mais accrocheur : il se met à courir librairies, médiathèques et bouquinistes.

Peine perdue, il doit se rendre à l'évidence, "son" livre est épuisé, introuvable. Il enrage et a bientôt pour unique obsession de retrouver un exemplaire de L'Été, deux fois de Christian Costa publié en 1989, jamais réédité.

À force de s'agiter en tous sens, il tombe enfin sur une piste. Le journaliste Alexandre Fillon lui ouvre une porte :

Guillaume Daban est son homme !



Mais la quête ne s'arrête pas là, même une fois le narrateur en possession du livre.

Il passera encore par les affres de la paranoia, se croira poursuivi, calomnié, moqué.

Il entrevoit toutefois la solution pour ne plus être un rédacteur-fantôme englué dans une routine administrative paralysante et retrouver le plaisir de l'écriture.

Arrivera-t-il à réaliser son rêve secret ? Trouvera-t-il autre chose ou quelqu'un d'autre, au bout de sa quête ?



Fabrice Chillet, lui, a atteint son but. Il nous a amusés, instruits, intrigués, ravis.

Dur de s'empêcher d'aller vérifier les infos qu'il nous a données sur Guillaume Daban et Christian Costa, voire d'en trouver de nouvelles !

Difficile de résister à la lecture de L'Été, deux fois (réédité aux Éditions de Minuit, septembre 2023)...



** mention spéciale beau bouquin aux éditions Bouclard pour qui la beauté et la qualité du livre comme objet ne sont pas de vains mots. Au toucher comme à l’œil.

La couverture à rabats de N'ajouter rien est exceptionnelle, avec des fac-simile qui illustrent le contenu du livre de façon originale.






Lien : https://tillybayardrichard.t..
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N'ajouter rien

Fabrice Chillet flirte volontiers avec la fiction et la non-fiction, trompant ainsi le lecteur par sa démarche. Qu'est-ce qui est vrai et qu'est-ce qui est faux ? Trouver un livre (réel) dans une boîte à livres, commencer à le lire dans un café : jusque là on s'identifie. le tournant arrive au moment où, s'absentant quelques minutes, le narrateur se rend compte que son livre lui a été volé. Commence alors une quête littéraire afin de se procurer un autre exemplaire, tenter de retrouver celui dérobé et, peut-être, se venger ! Si le livre-objet est au coeur de l'intrigue, ce sont pourtant les rencontres humaines autour de cet objet - précieux - qui mènent la danse. Un triangle littéraire se forme entre l'auteur, le narrateur et le passionné fétichiste d'un unique livre. le propos semble étrange (et l'est forcément un peu) mais l'absurdité ne prend jamais le dessus et le récit demeure cohérent. On déroule l'histoire avec envie et plaisir.



PS : La mise en abyme génère la curisoité de lire le roman de Christian Costa, "L'été deux fois".
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Pyrate

Voilà un bout de temps que je n'ai pas couché sur le papier mes impressions de lecture.  En m'y remettant avec cet ouvrage, je n'ai pas choisi la facilité car cette lecture est un peu particulière. Je connais, mais pas intimement, l'homme dont il est question dans ce livre. Je savais, avant de commencer l'ouvrage, qu'il avait eu une vie mouvementée et que c'était un homme peu conventionnel.  C'est avec une certaine curiosité (dans le bon sens du terme) que je me suis plongée dans ce récit mais aussi avec une certaine appréhension. Serait-il bien écrit ? Je ne connaissais ni l'auteur ni la maison d'édition, assez confidentielle.  Nous verrons que je n'ai pas été déçue, bien au contraire.



L'histoire de ce livre commence par une rencontre entre un journaliste, Fabrice Chillet et  "Pyrate", dont je respecte l'anonymat.  Le journaliste est immédiatement fasciné par la personnalité de l'homme, tout autant que par son histoire. Tous deux partagent la passion de la mer et du voyage. Pyrate est breton. Il a passé son enfance dans la rade de Brest, côtoyant dès son plus jeune âge ceux qui vivent de la mer. Il n'est pas étonnant qu'il ait suivi leur trace, exerçant successivement plusieurs métiers en lien avec la grande bleue. Il a "fait la pêche" comme on dit par chez nous. Il a également construit des bateaux, convoyé des voiliers, travaillé sur un pétrolier... La liste est longue et ne vous dirai pas tout pour garder une part de mystère. Sachez toutefois que le titre n'a pas été choisi par hasard.



Le récit n'est pas chronologique, il est question de Pyrate mais aussi du regard de l'auteur sur son personnage, qu'il replace dans son contexte, nous faisant revivre une époque et des évènements qui ont marqué les finistériens. Je pense notamment au naufrage de l'Amoco Cadix. Dès son plus jeune âge, Pyrate se révolte contre l'injustice, défend les faibles contre les forts. Il est courageux, déterminé et attaché plus que tout à sa liberté. Il n'hésite pas, comme beaucoup de marins bretons, à quitter sa terre natale pour aller loin, très loin. Il prend des risques et s'en sort miraculeusement grâce à une force de caractère hors du commun et sans doute de la chance. Et puis un jour, il quitte sa vie aventureuse et pose ses valises dans un petit village breton. Aujourd'hui, ce n'est plus la mer qui le fait vivre mais Il est resté fidèle à ses valeurs.



Vous l'avez compris, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage. Parcourir les mers sans quitter mon canapé me convient bien, surtout quand le voyage est tumultueux. L'auteur nous offre de nombreuses références littéraires et nous régale avec une plume poétique. Il retranscrit textuellement, dans de nombreux passages, l'expression personnelle de son héros, ce qui nous permet d'entendre sa voix. J'ajouterai pour finir que l'ouvrage est un bel objet (typographie soignée, papier de qualité...)



A découvrir, surtout si vous aimez la mer et la Bretagne !
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Un feu éteint

Après les succès, entre autres, des romans d’Olivier Bourdeaut (l’immense En attendant Bojangles et Pactum salis) et de celui de Victor Pouchet (Pourquoi les oiseaux meurent), les Editions Finitude reviennent pour cette rentrée littéraire de septembre 2018 avec Un feu éteint, premier roman de Fabrice Chillet. L’histoire d’une jeunesse définitivement enterrée, d’une amitié qui s’évapore et ne laisse derrière elle qu’une buée d’espoir.



# La bande-annonce



Philippe, Louis, David et Clément étaient inséparables, prêts à dévorer le monde dès qu’ils auraient quitté les bancs de la fac de lettres de Rouen.

Vingt ans plus tard, Philippe est journaliste à Paris, mais sa petite notoriété ne pèse pas bien lourd au regard de ses ambitions passées. Et les autres, ont-ils fait mieux ? Pour le découvrir, Philippe retourne à Rouen, là où tout a commencé. Il se donne sept jours pour comprendre pourquoi leur amitié s’est délitée. Peut-être même a-t-il le secret espoir que les renoncements de ses anciens camarades lui permettront de mieux accepter les siens.

Un nouveau départ à quarante ans est-il vraiment possible, ou n’est-ce qu’un mythe véhiculé par les magazines ?



# L’avis de Lettres it be



Né en 1969, grand amoureux de voile et de navigation, journaliste sur son temps de travail, auteur sur son temps libre. Voilà le CV de Fabrice Chillet, primo-auteur qui débarque dans le catalogue des Editions Finitude, la maison girondine qui monte rentrée après rentrée avec des romans surprenants, divers et variés mais toujours dans le bon ton d’une fraîcheur attendue et souhaitée sur les étalages de nos librairies hexagonales.



Quatre amis, que la vie sépare. Quatre frères, armés de leurs rêves disparus. L’un d’entre eux, Philippe journaliste en désuétude, fait le vœu de remonter le fil de leur histoire en retournant là où tout a commencé. Rouen, le quai d’une gare. Et tout commence comme cela. Un feu éteint est ce roman qui évoque autant ces histoires d’amitié façon Les petits mouchoirs que certains romans du genre peut-être plus graves encore. Comment en sommes-nous arrivés là ? C’est cette question qui habitera ce roman de la première à la dernière page. Un certain goût de déjà-vu, certes. Cependant, Fabrice Chillet propose une lecture somme toute agréable, dans la plus pure tradition du roman français très contemporain : jamais vraiment pure fiction, jamais vraiment confession autobiographique, jamais vraiment complainte moderne. Un certain manque de nouveauté sous une plume qui, de toute évidence, peut promettre de belles choses.



C’est le roman du souvenir intime, le roman de l’amitié passée et dépassée. Pour son premier livre publié, Fabrice Chillet navigue en bon passionné de voile sur des thématiques qui ont le vent en poupe actuellement, entre amitié enfouie et quarantaine mal vécue, jusqu’à rajouter en toile de fond de son roman toute la difficulté d’assumer au grand jour une homosexualité latente. Même s’il mériterait d’être peut-être plus étoffé (comptez seulement une centaine de pages, dommage), ce roman tient ses engagements initiaux et la déception ne pointe jamais. Une histoire de vies, ni plus ni moins.



Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be


Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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N'ajouter rien

Quand le livre devient objet de désir et de convoitise.



Tout débute lorsque le narrateur se fait voler son livre dans un café.

Un livre somme toute banal d’un auteur inconnu trouvé dans une boîte à livres.



Mais tout se complique quand le narrateur veut acheter le livre pour le finir, car le roman n’est plus édité et un seul lecteur passionné détient tous les ouvrages…



La quête du Graal peut commencer.



Un roman étonnant, très bien écrit, qui joue avec nos nerfs. L’auteur réussit avec brio à nous embarquer dans cette enquête entre fiction et réalité.

Et l’on ressort de cette lecture avec l’envie irrépressible de lire ce fameux livre introuvable, L’été, deux fois, de Christian Costa.



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N'ajouter rien

Rarement lu un roman-enquête qui m’ait autant captivé depuis… allez : "L’inconnue de la Seine", de Didier Blonde. Ou peut-être "La Maison aux livres" d’Enis Batur. Ou "Ferdière, psychiatre d'Antonin Artaud" tiens, d'Emmanuel Venet. Mais trêve de blabla. Certes, l’histoire du mystérieux roman "L’été, deux fois", de Christian Costa, ne m’était pas inconnue, car découverte dans un numéro de la revue Décapage il y a bien six ou sept ans me semble-t-il, mais pour accentuer le mythe (un homme s’éprend du roman, rachète le stock entier aux éditions de Minuit, l’expose dans une galerie, tente de le mettre sous un éclairage plus favorable) il fallait faire de cette anecdote de fou de littérature un véritable roman – chose faite avec ce brillant "N’ajouter rien". Les journalistes aiment parfois demander aux écrivains et aux autres quel est le roman qui a changé leur vie, les réponses, le plus souvent, sont calculées : on cite un classique comme on porte un vêtement de marque. Mais qu’en est-il lorsque vous vous entichez d’un inconnu ? Cet amour pour un livre, un personnage, une histoire, cache-t-elle une envie d' écriture ? Tentative de réponses élégante, avec fantaisie et style, pour un livre qui devrait, les jours, les mois et mêmes les années prochaines, faire de nombreux émules. Bijou.
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N'ajouter rien

N'ajouter rien de Fabrice Chillet éditions Bouclard

Le narrateur s'est fait voler son livre dans un café. Très vite il se rend compte qu'il est introuvable en librairie. Cela devient une obsession. Et pas question de l'emprunter en bibliothèque. Il veut le posséder.  S'ensuivra une quête qui le conduira à différentes rencontres.

Ce livre qui se lit facilement est cependant très pointu intellectuellement, notamment en matière de références littéraires et cinématographiques. 

De plus le narrateur se procure rapidement (trop) le livre en question et la suite est une quête sur son sens caché, sur la raison de cette rupture de stock étrange. On y parle aussi de création, de message passé par un auteur, et de l'obsession des bibliophiles pour un livre et leur façon de l'honorer.

Ce livre n'est pas inintéressant mais le public sera confidentiel car très érudits. Le livre existe vraiment et on peut se le procurer car pas si introuvable que ça !

&&&

Littérature- livre disparu - obsession 

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mon esprit imaginatif est resté cette fois-ci sur le premier degré de ce livre et ne m'a rien fait ressentir. Cela était peut-être le but...

Je n'ai pas réussi à comprendre cet engouement pour un livre "volé" alors que Fabrice CHILLET n'en a lu qu'une vingtaine de pages, autant de démarche pour le retrouver et en faire une véritable obsession.

Les échanges avec sa connaissance passionnée également de l'oeuvre m'ont encore plus perdue dans ce méandres d'extrapolations.

N'ajouter rien....
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