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Critiques de Fernando Aramburu (121)
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Années lentes

Je prolonge mon séjour en Espagne, de quelques pages supplémentaires. Je quitte Madrid pour rejoindre Saint Sébastien (ville du Nord de l'Espagne, capitale de la province du Guipuscoa, dans la Communauté autonome basque. Elle est siège du diocèse de Saint-Sébastien et de la province maritime de Saint-Sébastien). J’effectue ce voyage grâce au roman de Fernando Aramburu « Années lentes ». Je découvre le Saint Sébastien des années 60, dans une ambiance intimiste.

Le narrateur raconte ses souvenirs à l’auteur qui nous les retranscrits. Notre héros est un garçonnet de huit ans ; séparé de ses frères, parti vivre à Saint Sébastien chez son oncle et sa tante et leurs deux enfants, pendant neuf ans. Sa mère étant incapable de l’élever, désemparée par ce mauvais homme que fut son époux……

Le lecteur fait la connaissance d’une famille un peu particulière mais plaisante. Il y découvre une tante autoritaire. Un oncle, nonchalant, qui manque de caractère. Une fille assez chaude de la fesse et à la cuisse légère. Et pour finir un fils, endoctriné par le curé de la paroisse et enrôlé dans l’ETA qui vient de faire son apparition. Cette lecture est un véritable régal. On suit avec plaisir les aventures de tous les membres de cette famille.


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Années lentes

Une enfance dans la torpeur des années 60, par Fernando Aramburu.
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Années lentes

Le narrateur s’entretient avec l’écrivain chargé d’écrire un roman court sur une période de sa vie lorsqu’enfant, il quitte son village de Navarre pour s’installer chez sa tante à Saint-Sébastien au pays basque. Une famille mi basque mi navarraise, une tante autoritaire qui n’a pas sa langue dans la poche, un oncle effacé, une cousine qui a le feu aux fesses, un curé qui milite clandestinement pour une patrie basque libérée et enrôle ses jeunes oies, leur inculquant, la ferveur pour la langue et les us et coutumes basques, Julen le cousin germain mouillé jusqu’au cou dans l’action politique clandestine, (peut être un petit clin d’oeil à Julen Kerman Madariaga AgirreIl a été dirigeant d’Euskadi ta Askatasuna et membre éminent de Herri Batasuna), des situations nombreuses qui prêtent à rire, d’autres plus graves, et un petit garçon, le neveu de la famille qui, témoin de se qui se trame et se vit, se souvient et raconte.



Des petites scènes suivies de notes, voilà qui rend la construction de ce roman atypique. Beaucoup d’humour, dans ce roman qui évoque la fin des années 60 en Guipuzcoa où l’état urgence est déclarée comme dans l’Espagne entière d’ailleurs. Euskadi ta Askatasuna (ETA) est en action, Franco est âgé mais veille au grain et les Espagnols vivent sous la dictature. 1970, n’est pas loin et le procès de Burgos va avoir lieu, seize membres de l’ETAT sont accusés des assassinats de trois personnes au cours de la dictature franquiste.



Un court roman excellent qui résume bien l’ambiance qui régnait en Espagne à l’époque et l’impact de l’ETA sur la population basque… Aujourd’hui l’organisation a rendu les armes après plus de 50 ans de violence. Mais le rêve basque lui est-il toujours d’actualité ? Oui, je pense…




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El artista y su cadáver

Dans cet essai, El artista y su cadáver; Fernando Aramburu élabore une réflexion souvent ironique sur ses expériences poétiques et sur les processus qui l'ont mené au roman.

Formation, transformation, évolution : l'auteur analyse comment il passe d'une écriture poétique introspective, très autocentrée, parfois même nombriliste, d'orientation principalement néosurréaliste, vers une écriture fictionnelle qui superpose imaginaire et réalité.

Essai d'apprentissage puis de consolidation de son esthétique littéraire, l'auteur analyse son travail d'écriture, toujours très minutieuse, parfois à la limite du schématisme, puisant dans le picaresque autant que dans l'art romanesque de Pio Baroja, basque comme lui.

Enfin, il y a une qualité majeure que je reconnais volontiers à Fernando Aramburu, celle de ne pas céder aux modes littéraires postmodernes et même de ne pas hésiter à s'en détourner.
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Le Grand Tour

Vous vous sentez européen(ne), vous ? Moi, si on me pose la question, je réponds « oui ». Sans hésiter. Mais sur quoi ce sentiment se fonde-t-il ? Ma langue, mes habitudes, ma culture, me définissent avant tout comme française. Cette identité-là s’incarne quotidiennement dans mes paroles et dans mes gestes. Alors, être européen, qu’est-ce que c’est ?



L’Europe, ce sont des contours géographiques, une monnaie commune, un marché économique, des institutions. Certes. Mais comment cet ensemble peut-il réellement fonctionner s’il ne s’appuie pas sur de solides fondations ? C’est-à-dire sur un socle culturel partagé, sur une dimension sensible et affective, en somme, plutôt que sur des organes exclusivement administratifs ?



A l’occasion de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, Olivier Guez a demandé à 27 écrivains - un par Etat membre - d’écrire un texte dont la seule consigne était « de relater un lieu qui évoquerait un lien de leur pays avec la culture et l’histoire européennes ». Il en résulte un recueil tout à fait passionnant qui permet d’entrevoir ce que, du point le plus septentrional de la Finlande à un village de Malte et de l’extrême est de la Lettonie à ce cap portugais où finit la terre, nous pourrions avoir en partage.



Ce qui est frappant, à la lecture de cet ouvrage, c’est de constater combien l’histoire de ce continent s’est écrite sur des drames. Les souffrances dues aux deux grandes guerres et à la Shoah sont encore très vivaces dans les esprits, et les lieux qui en recueillent la mémoire, omniprésents. Sans oublier l’esclavage, ainsi que le rappelle la Portugaise Lidia Jorge, et le commerce triangulaire grâce auquel certains pays purent autrefois prospérer. Nombre d’auteurs s’en font l’écho.



D’autres évoquent un patrimoine commun, qu’il s’agisse du pain dont la narratrice de la nouvelle signée par l’Espagnol Fernando Aramburu se rappelle avec émotion avoir goûté toutes les variétés à l’occasion de ses voyages, ou des mouvements artistiques qui se sont mutuellement inspirés, à l’instar des peintres danois croqués par Jens Christian Grøndahl qui, à la fin du XIXe siècle, vinrent découvrir à Paris une autre manière de travailler la couleur.



Evidemment, le point de vue varie selon que l’on a affaire à un auteur solidement ancré dans son pays d’origine ou à un autre ayant sillonné le continent, vivant tantôt ici, tantôt là. Le Suédois Björn Larsson est de ceux-là, qui voit davantage de points communs entre deux pêcheurs officiant l’un au Guilvinec et le second dans un petit port danois qu’entre un citadin de Paris et un autre de Copenhague : leur métier et leurs expériences les rapprochent.



Dans un recueil de nouvelles, et plus encore lorsque celles-ci sont l’œuvre de différents auteurs, les textes peuvent paraître inégaux. Aussi chaque lecteur sera-t-il plus réceptif à l’un ou à l’autre. Olivier Guez a néanmoins su dégager quelques lignes de force permettant de donner de la cohérence à cet ensemble.



En ce qui me concerne, je dirais que les textes qui m’ont paru les plus intéressants sont les plus personnels, ceux qui relèvent d’une expérience ou d'une perception intime de l’espace qu’il s’agissait de circonscrire. Je regrette que certains auteurs aient opté pour un ton plus distancié, tenant davantage de la notice historique que du récit original et singulier. Mais heureusement, ceux-ci sont minoritaires.



En revanche, j’ai fait quelques belles découvertes, en premier lieu Larsson – qui, je l’ai appris en me baladant sur le Net, a traduit Vallès ! – dont j’ai fort apprécié la qualité d’analyse et la finesse du propos. Ces lectures m’ont donné une furieuse envie de faire plus ample connaissance avec des auteurs dont je n’avais même jamais entendu parler ! Là n’est pas la moindre des qualités de ce livre excellemment préfacé par Olivier Guez, qui présente un large panorama d’une littérature européenne. Un formidable point de départ pour voir enfin palpiter le cœur de notre Europe !




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Le Grand Tour

Grasset nous a gratifiés, avec bonheur, de cet ouvrage collectif : la présidence française à la tête de l’Union européenne n’ayant pas commencé sous les meilleurs hospices, cet ouvrage tient à nous rappeler les racines de cette union. Politique, économique, avant tout, mais aussi culturelle : et dans la mesure où elle est à l’origine de conséquentes subventions à destination du domaine de l’édition, spécialement des moyennes et petites structures, il est toujours bon de s’en rappeler.



Fort des vingt-sept pays de l’Union Européenne, le maître d’oeuvre de cet ouvrage, l’auteur Olivier Guez ouvre, avec sa préface, la voie aux vingt-sept auteurs respectifs, certains que j’ai pu lire dans le passé. C’est cette diversité de nationalités, dont certaines encore peu représentées dans l’édition française, et spécialement celles est-européennes, qui m’ont donné envie de m’atteler à ce Grand Tour littéraire par la lecture de l’Union Européenne. Pour commencer, il y a Olivier Guez, l’auteur de l’inoubliable et passionnant La Disparition de Josef Mengele. Le fait que son roman m’ait laissé une impression très favorable a sans doute favorisé ma décision. Que je ne regrette pas. J’ai beaucoup aimé l’idée de réunir en un ouvrage autant de perceptions différentes de l’Union Européenne qu’elle compte de pays, vingt-sept déclinaisons d’une union basée avant tout sur une union économique, de ce qu’elle provoque dans ces vingt-sept esprits différents, vingt-sept symboles différents. Si le domaine financier est d’abord l’enjeu premier de cette union, on peut considérer ce recueil comme une prolongation de cette union puisqu’il la concrétise sous le point de vue littéraire. J’attendais certaines avec plus d’impatiences que d’autres, les nouvelles baltes, des pays issus de l’ex-Yougoslavie, des Balkans. Mais il y a eu d’agréables surprises, pas forcément celles que j’attendais.



Le recueil est divisé en cinq parties selon la direction qu’a choisi de prendre l’auteur : la première partie Cicatrices se concentre sur le passé des nations. Si on retrouve l’Allemagne en tout premier lieu, on ne s’étonnera pas que Daniel Kehlmann ait choisi un symbole fort du pays divisé, la prison de Hohenschönhaus, qui servit à la Stasi à enfermer ni vu ni connu les prisonniers politiques. On retrouve le même parti pris pour la Finlande et Sofi Oksanen qui a choisi le navire M/S Georg, qui servait à rejoindre la Finlande et l’Estonie. Chypre et la Lituanie. On retrouve un deuxième chapitre, Errance, la France, représentée fièrement par Maylis de Kerangal, la Suède, la Slovénie et la Lettonie. Le troisième chapitre, Fantôme, inclut la Pologne, l’Irlande, la Roumanie et la Slovaquie. Le quatrième chapitre, Chair, ouvre la voie à l’Espagne, Malte et la Bulgarie. Le cinquième chapitre, Villégiatures, présente le Danemark, l’Autriche, la Grèce et les Pays-Bas. Le sixième chapitre, Blessures, annonce le Luxembourg, l’Italie, le Portugal et la Croatie. Le septième et dernier chapitre, Nostalgie, présente la Hongrie, la Belgique, l’Estonie et la République Tchèque. Chacun des récits de ce recueil mêle la culture et le passé d’un pan du pays avec un présent marqué, entre autres chose, par la présence du Covid, ce qui constitue que l’on veuille ou non un point commun entre les pays. En lisant ce récit, on se rappelle que l’Union européenne, c’est aussi Chypre, Malte, la République d’Irlande, les pays Baltes ainsi que la Bulgarie. Et c’est l’occasion de découvrir des auteurs. Il se trouve que j’en avais déjà lu certains : Sofi Oksanen et Le parc à chiens, Kapka Kassabova et Lisière, Rosella Posterino et La goûteuse d’Hitler.



Il y aurait beaucoup à dire sur ces différents chapitres au travers desquels les auteurs recréent chacun à leur façon le lien qui unit leur pays à l’union européenne : si Rosa Postellino a choisi l’angle politique qui fait de son pays une plaque tournante des réfugiés, Maylis de Kerangal a choisi de traiter une page historique à travers les plages normandes du débarquement. D’autres comme l’irlandais Colm Toibin a choisi la figure de proue littéraire irlandaise, James Joyce, et avec succès, ce fut l’un des textes que j’ai préférés. J’ai aimé lire Tomas Venclova expliquer l’identité de la Lituanie d’après ses trois villes principales, Vilnius, Kaunas et Klaipéda, l’auteur grec Ersi Sotiropoulos évoquer le temple de Bassae. Nous avons vingt-sept points de vue uniques et précieux sur le rapport de leur pays à l’Europe, Tomas Venclova présente le sien comme une sorte d’Europe en miniature. Björn Larsson, porte-parole de la Suède, démontre de la position extra de son pays, pour qui l’Europe représente le sud, dont le Danemark est le point de départ. Il y démontre la variabilité du concept même Europe/Union Européenne, où les uns sont à l’euro et pas les autres. Le texte de Norman Manea, qui représente la Roumanie, cerne parfaitement bien cet espace géographique, par le biais d’une des région la Bucovine, et ses mouvements migratoires. Vingt-sept perspectives différentes qui forment un kaléidoscope, bien sûr incomplet et partial, de ce territoire dont les racines slaves, scandinaves, latines, germaniques lui donnent sa richesse aussi bien que sa complexité et son ambivalence. À l’image de ce temple grec de Bassae, unique en son genre par cet alliage de « caractéristiques archaïques » aux « tendances novatrices », issu du récit relatif, que l’auteur pose en symbole de l’Européanisme, démocratie, citoyen contre barbares, et qu’il qualifie de « mariage unique d’éléments disparates » : on ne saurait trouver meilleure définition. Cette Union Européenne, quoique morcelée, est finalement unifiée par ses mers, ses fleuves, ses frontières qu’elle est détentrice au fond d’une histoire commune, avant comme aujourd’hui : des frontières au sud et à l’est, qui nous concerne tous.





Je conseille vivement la lecture de cet ouvrage collectif, les textes se lisent rapidement et étant donné la variété des pays et des thématiques, on ne se lasse jamais. On redécouvre certains pays, on en découvre d’autres, la lecture de ce recueil est une expérience culturelle inégalable. J’ai également très apprécié de découvrir ces auteurs que je n’ai pas encore lus – Le recueil est en plus doté d’une partie biographique en fin d’ouvrage – et que j’aimerais appréhender plus amplement ultérieurement. Peut-être que je prendrai le temps de consacrer un post pour chacun de ces textes, la richesse de chacun des textes s’y prête totalement.




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Le Grand Tour

27 écrivains, un par État membre de l'UE, donnent leur vision littéraire de la culture européenne. Une invitation à réfléchir au prix des libertés.




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Le Grand Tour

À l’approche des résultats du premier tour de la présidentielle, où l’Europe pourrait vivre ses dernières heures, en pleine guerre sur le front de l’est, Le Grand Tour ouvrait certaines portes. Olivier Guez a ainsi réuni vingt-sept écrivains représentant chaque État membre pour tenter une certaine Union européenne et culturelle. Cette chronique demeure difficile tant les mots d’Olivier Guez sont d’une lucidité et d’une justesse déconcertante. Je n’aurais pas touché une seule virgule de sa vision d’une Europe qui n’a pas su saisir l’opportunité, à la sortie de la seconde guerre mondiale, d’un nouvel élan. De cette peur de notre identité européenne, d’affirmer haut et fort que nous faisons partie d’un collectif. Alors oui, l’Europe n’a pas été exemplaire à bien des égards, oui chaque État a accepté de réduire sa souveraineté et de se soumettre aux juridictions européennes. Mais l’Europe pourrait s’attaquer au problème culturel dès le plus jeune âge pour créer des aspérités nouvelles.



La France qui préside depuis quelques mois l’Union Européenne devra à travers son nouveau ou actuel visage, renforcer ses liens avec les États membres et faire bloc. Elle qui pensait qu’une guerre sur son propre sol ne pourrait plus qu’être une utopie… le danger sommeille pourtant à tout instant. À travers les figures tutélaires que sont Imre Kertesz et Milan Kundera, cet ouvrage apolitique éblouit par sa richesse tant littéraire qu’intellectuelle. Ce dernier prônait alors un « maximum de diversité dans un minimum d’espace ». J’ai parfois levé les yeux pour m’en imprégner, j’ai relu de nombreux textes à travers j’ai pu passer à coté parfois, et puis dans son ensemble tout s’est éclairé. Au XVIII ème siècle, existait déjà un grand tour, avec certains aristocrates qui traversaient l’Europe pour s’enrichir personnellement.



27 autrices et auteurs aux langues, aux histoires, aux passés différents, pour se concentrer sur un lieu, une époque qui fait Europe. Des errances, des villégiatures aux fantômes, de la chair aux blessures, des cicatrices à la nostalgie, sept chapitres composent cette Europe qui fait foi littéraire en opposition à cette Europe parfois trop technocratique qui n’a plus d’âme. Cet ouvrage réaffirme la mémoire collective de totalitarismes, de dictatures incessantes et d’un communisme pesant.



Sur 27 textes, certains ont été de véritables claques. Tomas Venclova pour la Lituanie qui affirme « Les pays de l’Europe ne sont jamais à l’unisson, mais dans l’ensemble ils sont en harmonie les uns avec les autres ». Trois capitales, trois mini pays qui déjà sont si différents ne peuvent être qu’une difficulté supplémentaires à l’échelle européenne. Chaque barrière physique ou morale éloigne pas à pas les peuples les uns des autres. Et pourtant Olivier Guez a réussi à diriger un ouvrage qui petit à petit rassembles les voix littéraires à l’autre bout d’une Europe de plus en plus morcelée par les guerres.



Puis il y a le brillant Björn Larsson qui débute son texte par cette particularité qu’en Europe 47 zones où se heurtent trois nations pour le plaisir de visiter « trois pays en trois minutes ». Avec sa patte suédoise, il distingue bien la notion européenne de tous ses avatars sémantiques, il exerce avec sagesse, le droit d’interroger les trois pays scandinaves. L’identité européenne n’est pas encore au firmament de l’unanimité où les trois peuples se renvoient la balle d’une appartenance quelconque. « L’identité est une mosaïque qui se forge à travers une vie ».



Enfin il y a Agata Tucszynska qui nous raconte le ghetto de Varsovie, les réfugiés, la famine, l’enfermement. À chaque texte, je me suis interrogé sur l’inquiétante modernité de tous ces destins. Je n’en ai extrait que trois sur vingt sept et pourtant bien plus sont capitaux pour comprendre ceux qui nous entourent. Ces européens parfois un peu forcés, que nous ne regardons que d’un lointain coin d’œil, qui sont pour certains une menace, pour d’autres des voisins à qui on irait bien demander du sel.



Avec chacune de ces voix, j’ai croisé beaucoup de langues grâce aux traducteurs que l’on doit chaque jour remercier. J’ai vu grâce à ces 27 plumes, tous ces êtres humains qui sont totalement différents de ce que je suis. J’y ai vu beaucoup de langues, de coutumes, de destins croisés, de ressemblances, en somme : du commun.
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Le Grand Tour

L'idée est extrêmement bonne.

Regrouper un texte sur l'Europe par un écrivain majeur de chaque pays de l'union, ne pouvait que me plaire.

C'est l'occasion de s'ouvrir à cette littérature européenne, peu connue, au final.

Les textes couvrent différents thèmes, bien souvent la souffrance vécue par la bêtise humaine !

Malheureusement peu de textes m'ont fait vibrer et donner l'envie d'approfondir l'oeuvre de ces auteurs.

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Le Grand Tour

Pour moi ces photographies représentent davantage que des souvenirs de famille. Elle me rappellent que le papier finit toujours par vaincre la dictature, et qu'il est un pilier essentiel de la démocratie : aucun système totalitaire ne peut façonner le passé à sa guise dès lors que des contemporains ont enregistré les évènements tels qu'ils se sont déroulés. Les papiers et les photos dissimulés dans nos familles ont mieux résisté à l'épreuve du temps que le "tout-puissant" empire soviétique
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Le Grand Tour

Quelle bonne idée : un récit, un souvenir, une tranche d'histoire, une anecdote ou une réflexion par un(e) écrivain(e) de l'Union Européenne ! Vingt-sept auteur(e)s ; toute la diversité de l'Europe ou presque.

Je n'ai pas trouvé tous les textes à mon goût, forcément, mais je ne regrette pas ce voyage à travers le temps et l'espace de mon continent. J'ai aimé longer les remparts de Tallin, découvrir la Bucovine, parcourir le siècle dernier le long des côtes croates, connaître les hauts et les bas de l'industrie textile de Brno, regarder l'immensité de l'océan comme Henri le Navigateur. J'ai ressenti de la colère en lisant les atrocités subies par les juifs de Varsovie et de la tendresse pour la mélancolie de tel ou telle autre héros de ces courtes productions. Un beau tour d'Europe.
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Le Grand Tour

Une idée extrêmement intéressante.

Alors que je ne suis pas un fan des nouvelles et que ces courts textes s'y apparentent, je n'ai nullement ressenti ceux-ci comme des nouvelles mais plutôt comme un moment que chaque auteur me consacrait.

Le choix de regrouper ces écrits par thème m'a beaucoup séduit, l'ensemble des textes rassemblés dans un chapitre donnait une atmosphère commune qui a probablement participé que je n'ai pas ressenti ces lectures comme des nouvelles, l'ambiance se poursuivant d'un texte à l'autre.



J'ai trouvé l'ensemble très inégal mais je pense que cela est dû à ma sensibilité qui m'a fait trouver ennuyeux "Errances" que j'ai trouvé trop onirique alors qu'à l'opposé j'ai beaucoup apprécie "cicatrices" nettement plus en relation avec la réalité des choses.



C'est un ouvrage intéressant qui n'apporte rien sur l'histoire de l'Europe ou alors sur quelques très petits points. Il s'agit bien d'une compilation de regards sur l'Europe en offrant un éventail d'auteurs étrangers composant l'Europe.



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Le Grand Tour

L’écrivain publie un ouvrage collectif, forme d’autoportrait de l’Europe par vingt-sept écrivains européens. Une ode à la culture du Vieux Continent injustement délaissée à ses yeux au profit d’un projet technocratique.
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Le salon des incurables

Fernando Aramburu est un magicien des mots, un jongleur des émotions, un conteur des petits et grands travers de l'humanité.

Avec ces douze nouvelles, il nous fait faire un tour de manège vertigineux sur le carrousel des peurs, des émotions, des bassesses que personne ne s'avoue jamais mais que tout le monde reconnait chez les autres.

La peur de vivre sa vie, la peur de mourir, la peur des autres et de ce que l'on ne connait pas, tel est le fil rouge de ce recueil.

J'ai une préférence marquée pour "chemin de croix".

Avec un brio certain, Aramburu se met dans la peau d'un vieillard sénile et impotent,puis dans celle de son aide médicale, jeune et pleine de bons sentiments. On suit, d'une phrase à l'autre, la progression longue et pénible d'une descente dans un escalier des deux personnages accrochés l'un à l'autre. Le talent de l'auteur donne toute sa mesure dans ce qui nous semble une scène d'une banalité affligeante et qui se révèle à chaque marche d'un symbolisme incroyable.

On ne voit plus les choses de la même façon, une fois ce livre refermé et digéré, le monde est autre, des significations cachées nous apparaissent, un sentiment de mieux comprendre autrui nous vient, l'introspection nous semble nécessaire.

"Le salon des incurables" est incontournable.



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Los Vencejos

Un homme, la cinquantaine, lassé par sa vie, décide d'en finir et programme son suicide dans 365 jours, le temps de mettre ses affaires á jour et de tenir un journal á rebours de ces 365 jours.

Certains jours il décrit son quotidien, sa promenade avec son chien, sa bière journalière avec son seul ami, d'autres jours il introspecte, se souvient, se demande pourquoi.

Le personnage est antipathique, plein de défauts et pourtant on s'y attache parce que sa vie, ses hauts et ses bas, c'est un peu la nôtre...
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Los Vencejos

Cinq ans après Patria, Aramburu nous régale avec ce roman d’un style totalement différent et qui pourrait décontenancer quelques lecteurs : un pavé de 704 pages, un fond d’un pessimisme viscéral, des personnages anti-héros n’inspirant aucune sympathie. Cet aspect négatif est contre balancé par un humour féroce.

Pour moi, c’est un des meilleurs livres lus en espagnol récemment : l’écriture est de très bonne qualité, le regard est acéré et au scalpel pour nous décrire le quotidien/contemporain avec plein de situations; il est quasi impossible de ne pas se reconnaitre ou de revivre certaines situations.

Puis, Fernando Aramburu balance des réflexions pertinentes sur tellement de sujets : la philosophie, la famille, le mariage, les descendants, l’amitié, les violences, les temps actuels en pleine mutation, la maladie, les mensonges dans les vérités et les vérités dans certains mensonges.

Le seul reproche que je ferai au livre ce sont les sauts temporels dans le récit qui me faisaient perdre la concentration. Je pense que c’est un livre à lire à petite vitesse sous peine d’indigestion.



Le roman est écrit comme un journal par un candidat au suicide, Toni, qui a fixé une date précise 12 mois plus tard. Il va écrire un chapitre/mois et son journal comportera 365 sous chapitres où il va noter son quotidien et va dérouler l’histoire de sa vie (il a 54 ans).

Il veut se suicider en même temps que son meilleur (et seul) ami, Patachula. Ce nom de Patachula a une bonne résonance en espagnol car Toni le surnomme ainsi depuis que le pauvre Patachula a perdu un pied dans l’attentat terroriste de Madrid. En français on pourrait dire Patefolle, ce qui est tout de même un peu vachard.

Toni n’écrit que pour lui, ce qui fait que la teneur du discours est assez crue, cruelle, méchante. C’est un personnage profondément écoeuré de la vie, un nihiliste, un anti-héros.

Il voudrait voler comme les martinets (Los vencejos, du titre en espagnol) mais sans se mêler avec ses semblables. Il est malheureux, misogyne, sarcastique. Il ne croit que dans Patachula, les martinets (une véritable obsession), sa chienne Pepa et sa poupée sexuelleTina.

Patachula est un autre personnage très loufoque, grande gueule, opinant sur tout, avec l’humour fluctuant. Mais il est vital por Toni.

Autre personnage très bien travaillé est Águeda, autrefois la petite amie de courte durée de Toni qu’il a délaissé pour Amalia qui devint sa femme. J’ai rarement croisé un personnage aussi résilient dans un livre.



Aramburu aborde beaucoup de sujets dans son roman : l’attentat de Madrid, le monde de l’enseignement (Toni enseigne la Philosophie en classe de Terminale), le harcèlement de son fils à l’école, la Politique désastreuse, la Philosophie, le monde under ground des okupas (squatters), l’amour et le désamour, les mauvais mariages, le conflit catalan, l’homophobie, la religion, les extremismes, la critique sociale et économique…

Pendant les 12 mois de l’écriture du journal, Toni va recevoir quelques 27 messages anonymes dans sa boîte aux lettres. Ce sont de courts messages sur papier d’une méchanceté, d’une perspicacité, d’une impudence et d’une audace incroyables. Curieusement à la fin du roman, ce point n’est pas éclairci : des gens seront soupçonnés, mais personne est accusé. Je me suis posée la question : et si c’était Toni lui même qui se les auto-envoyait? Il faudrait ajouter à tous les épithètes négatifs, celui de masochiste.

Dans une interview récente F. Aramburu disait qu’il avait deux soucis pour écrire ce livre : appréhender le cas d’un homme adulte dans ces temps mouvementés et ce qui pouvait donner chez une personne, la connaissance exacte de la date de sa mort.
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Oiseaux de passage

Six ans après le succès de Patria, l’écrivain basque Fernando Aramburu signe un roman-fleuve sur le désenchantement au monde d’un antihéros.
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Oiseaux de passage

Je viens de passer une semaine auprès de Nino, Pattarsouille, Agueda ou encore la chienne Pepa pour mon plus grand plaisir !

Ce roman est une belle réussite, dense et assez long certes, mais toujours prenant et très intelligent.



Nino, le personnage principal, est un homme d'une cinquantaine d'années qui prévoit et programme sa fin. Il ne souhaite pas s'attarder sur terre plus que nécessaire et préfère partir dignement, tant qu'il en est encore temps.

Pas très drôle me direz vous, et pourtant le roman est foisonnant et jamais ennuyeux.



Le roman est découpé en 12 parties représentant chacune un mois d'une année (on commence en aout pour finir en juillet), ces 12 parties sont elles-mêmes composées de plusieurs sous chapitres numérotés.

Le contenu de ces sous chapitres numérotés, ce sont des tranches de vie de notre héro (ou plutôt anti-héro) qui vont de son enfance à l'heure actuelle, et qui ne suivent absolument pas l'ordre chronologique.



Cela peut sembler risqué, on pourrait se perdre mais pas du tout. Toutes ces scènes, ces épisodes distincts finissent pas former un tout cohérent, une vue d'ensemble de la vie de Nino parfaitement claire.



L'écriture est impeccable, les remarques sur la vie incisives et si j'avais voulu publier toutes les citations qui m'ont interpellée, j'aurais passé mon temps à recopier une partie du livre.



Un sujet à priori pas facile mais traité avec beaucoup de délicatesse et d'humour. Un livre plein de tendresse dont j'ai particulièrement apprécié la fin.



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Oiseaux de passage

Un quinquagénaire qui a programmé sa mort se confie. Acide et cocasse.
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Oiseaux de passage

Oiseaux de passage est un roman cru et dur, publié 5 ans après l’énorme succès de Patria.



C’est un roman ancré dans un pessimisme existentiel viscéral, les personnages sont des anti héros, ils sont antipathiques. Le roman déborde d’humour très noir.



J’ai bien aimé cette lecture avec l’écriture si limpide d’Aramburu, sans aucun pédantisme et avec un regard au scalpel envers le quotidien et le contemporain. Il y a foule de situations décrites avec un tel réalisme, qu’il est impossible de ne pas s’associer à quelques unes. Aussi, il y a des réflexions sur des sujets divers comme la philosophie, la famille, le mariage, les enfants, l’éducation, l’amitié, la violence, les temps durs, la maladie, etc.



Un sacré bouquin avec un seul détail qui m’a gêné : les sauts temporels permanents qui font perdre la concentration. J’ai trouvé que c’est un ouvrage à lire avec parcimonie.



Le livre a le format d’un journal avec 12 chapitres et 365 sous chapitres qui correspondent à 1 an de la vie de Toni, le protagoniste de 54 ans, entre août 2018 et le 31 juillet 2019. Toni écrit ce journal pour lui même.

Car Toni, comme les oiseaux de passage du titre, voudrait tellement pouvoir voler afin de ne pas se mélanger à ses contemporains. C’est un être complètement négatif, misogyne, solitaire, malheureux; ses pensées sont un désenchantement permanent fait de mesquinerie, de haine, de sarcasme et de cruauté.

Il a un seul ami, c’est Patachula, lequel a perdu un pied lors de l’attentat de Madrid.

Toni croit uniquement en Patachula, dans les oiseaux de passage, dans sa chienne Pepa et dans sa poupée sexuelle Tina.

Patachula est un personnage omniprésent : grande gueule ayant un avis sur tout, avec des hauts et des bas dans sa vie difficile, mais c’est quelqu’un de vital dans la vie de Toni.



L’histoire est racontée à la première personne et se passe à Madrid. C’est le journal de bord pendant un an d’un candidat au suicide. Dans le journal il étale ses souvenirs et le détail de sa vie quotidienne. Mais sur le fond, le roman est très riche en thèmes (cf plus haut).
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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