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Citations de Feurat Alani (108)


Les gouttes qui ruisselaient sur mon front se mêlaient à mes larmes, le cercueil de mon père ballottait entre le Tigre et l'Euphrate qui s'épousaient pour former le Shatt Al Arab avant de se jeter dans une mer de tristesse. Un déluge pour les yeux des hommes, pour les yeux de ceux qui ne pleuraient plus, pour les yeux des absents, un hommage du ciel rythmé par les cliquetis secs des pelles, aussi constants et réguliers qu'une horloge. L'horloge implacable de la vie.
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Surtout pas, mon fils, surtout pas. Ne sois pas comme les autres. Ne te contente pas de ce qu'on te dit d'être. Essaie de faire ce que tu ne sais pas faire. Essaie d'aller là où on ne t'attend pas. Être normal, ce n'est pas vouloir être comme les autres. C'est seulement faire ce que tu sais faire. C'est ne pas prendre de risque. Ce qui compte, c'est d'être toi. Je travaille dur pour que tu sois toi. Un jour, tu comprendras.
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La ville (Bagdad) mêlait exotisme et familiarité, modernisme et tradition. Si le Tigre qui serpentait dans la capitale était aussi large et majestueux que l’Euphrate, il roulait plus lentement ses eaux noires et silencieuses entre les jardins d’un luxe à faire pâlir les anges. En suivant le fleuve, les deux amis découvrirent un foisonnement opaque et massif d’eucalyptus, d’orangers et de dattiers dont les cimes élégantes ondulaient gracieusement au gré du vent.
(page 148)
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Falloujah était une ville de l’entre-deux, une jolie petite bourgade pleine de contradictions et de paradoxes. Située dans une vallée fertile, bordée par l’Euphrate, elle était aussi entourée de sable pourpre, l’été. Une cité tantôt paisible, tantôt bruyante, ni trop près ni trop loin des trépidations de Bagdad, où flottait un parfum floral qui laissait souvent place aux effluves de crottin de mulet au détour d’une rue.
(page 59)
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Aujourd’hui, je le sais. La mémoire est un art choisi, un canevas blanc sur lequel on fait courir des pinceaux de couleurs, pour un résultat bien loin de la représentation exacte de la réalité, mais proche d’une vérité subjective, celle qui nous habite à l’instant où nous la vivons. La mémoire n’est pas forcément une reproduction fidèle de ce qui s’est réellement passé. Elle retient aussi bien ce qu’elle désire que ce qu’elle abhorre.
(page 282)
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Alors, pour moi, si tu décides d’arrêter tes conneries, c’est que tu es devenu un homme. La connerie est contagieuse, mais ce n’est pas un virus, il n’y a pas de vaccin.
(page 215)
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1989 fut une année de paix. Falloujah était devenue ma Normandie. Bagdad mon Ardèche. Je revins en France avec ce bout de pays. Je retrouvai mon père, mes amis, la rue des peupliers dansants, la gare, les trains de marchandises, mon lit secoué, les ombres au plafond. Je n’avais qu’une hâte : faire ma rentrée scolaire, pour, enfin, raconter des histoires de grandes vacances à mes amis. À Kader en particulier.
(page 128)
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Sous l’influence de Saddam Hussein, l’Irak se muait peu à peu en une société autoritaire. Les gens étaient devenus paranoïaques. Tout le monde espionnait tout le monde. Les policiers étaient surveillés, les agents du renseignement l’étaient également par le contre-espionnage. La sécurité de régime virait à l’obsession.
(page 199)
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Et s’il lui fallait mourir pour des idées, alors, forcément, cette mort serait belle, aussi belle que ces mots qui avaient illuminé sa sombre vie – Thawra, Houria, Ishtirakiya ; Révolution, Liberté, Socialisme. Aussi belle que ce nouveau verbe apparu dans le langage commun : Militer.
(page 183)
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- Je dois murmurer. L’Irak, "ma" fils, c’est pas seulement un pays. L’Irak, c’est la société du murmure. C’est un pays où on ne peut survivre sans mentir. Et je n’ai jamais aimé mentir.
(page 85)
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- Pour avancer, le voyageur doit alléger sa valise des mauvais souvenirs et des mauvaises expériences afin qu’il puisse la porter.
(page 41)
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Bagdad était une ville moderne. À Falloujah, j’avais l’impression d’être à la campagne, une belle campagne. Était-ce mon Ardèche rêvée ? Mon week-end en Normandie ? Nous étions loin de la France mais je compris enfin ce que signifiait « rendre visite à la famille ».
(page 109)
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L’identité, mon fils, est un long périple. À toi de le rendre le plus léger et le plus droit possible. Sache qu’on n’est pas. On devient.
(page 19)
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La mémoire n'est pas forcément une reproduction fidèle de ce qui s'est réellement passé. Elle retient aussi bien ce qu'elle désire que c'est ce qu'elle abhorre.
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J’ai compris que, plutôt que de laisser le temps filer vers le néant, il faut le retenir, l’inscrire dans la mémoire, l’écrire et le parler, en faire peut-être ce qu’il y a de plus beau dans cette existence. Vivre éternellement à travers celui qui se souvient.
(page 283)
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Mon fils, toi et moi, nous sommes des voyageurs. L'identité est un long voyage solitaire. Chaque voyageur porte une valise. C'est une valise que tu ne vois pas. Elle est invisible, mais elle est là. Au cours de ton existence, cette valise va se remplir de rencontres, d'objets, de souvenirs, d'expériences, bonnes et mauvaises. Pour qu'elle ne soit pas trop lourde et pour que tu puisses avancer, tu devras enlever certaines choses inutiles et garder les plus importantes. Il faudra faire le tri car, face au poids des mots, des rencontres, de l'adversité, de l'amour et de la haine, des victoires et des défaites, les épaules du voyageur se voûtent. L'identité, mon fils, est un long périple. À toi de le rendre le plus léger et le plus droit possible. Sache qu'on n'est pas. On devient.
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On m’avait prévenu. Dans cet Irak libéré, il ne fallait jamais rester plus de quinze minutes au même endroit. On enlevait des gens pour cinq cents dollars. On tuait aussi facilement qu’on buvait une tasse de thé.
(page 247)
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Mon père cherchait une terre d’accueil sans prison pour les idéalistes. Il s’était retrouvé en France, prisonnier d’un principe auquel il ne dérogerait jamais. Ne pas se trahir. Lui qui voulait l’asile, vivre loin de son pays, fuir ces fous qui gouvernaient l’Irak, était devenu un réfugié politique sans statut, un exilé sans carte, un immigré sans avenir.
(page 12)
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L'Irak, mon fils, c'est pas seulement un pays. L'Irak, c'est la société du murmure. C'est un pays où on ne peut pas survivre sans mentir. Et je n'ai jamais aimé mentir.
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À Bagdad comme à Falloujah, on n’était jamais seul. Il y avait toujours de gens pour vous observer dans la rue, dans les cafés, dans les marchés, et il était difficile d’évaluer la bienveillance de ces regards.
(page 111)
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