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Citations de Feurat Alani (108)


On peut être cruel quand on est adolescent. On croit savoir, on ne veut pas écouter, on ne veut pas comprendre, on juge sur pièces et on condamne sans preuves.
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L’enfermement ne m’évoquait pas grand-chose. Je ne l’avais pas connu. Mais si je fouille ma mémoire, je crois avoir éprouvé durant quelques heures un peu de ce que mon père a vécu pendant trois mois – sans commune mesure bien sûr avec les tortures subies. Le seul souvenir qui me revient de cette époque est cette idée idiote qui m’a involontairement rapproché de mon père.
De l’eau avait coulé sous les ponts. Notre dispute s’était dissoute dans la vie. A l’adolescence, en perdant de vue mon pays d’origine, le monde me semblait trop noir, trop injuste, trop froid. Mon père et moi évitions donc de parler de l’Irak ou d’avoir une quelconque conversation sujette à tension. Nous cohabitions sans réellement échanger. Lui s’enfonçait dans son asile apolitique, et moi dans mon quartier ostracisé.
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Pour Rami, la révolution avait été un coup d’État masqué. Et un coup d’État appellerait forcément un autre coup d’État. Suivi de bien d’autres.
(page 268)
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Pour les Américains, la vraie guerre avait commencé à Falloujah, où ils devaient affronter un ennemi embusqué, invisible. Et elle se prolongeait à Bagdad, ainsi que dans le reste du pays.
(page 252)
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Enfant, je voulais masquer l'accent de mes parents.
Ils parlaient un français particulier, .....
Mon père en revanche parlait un meilleur français, parfois même un peu soutenu. Le presque consistait en des inversions de mots qui le trahissaient, révélaient une origine lointaine.....
Il disait entre autres "ça veut dire pas" et avait la fâcheuse habitude de féminiser certains mots masculins. Mes parents se débrouillaient très bien mais ils étaient prisonniers d'une langue à l'accent stigmatisant, alors craignant de déranger, ils s'en excusaient presque.
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735 Cette semaine-là, je garde les enfants de Taghreed. Un garçon, 5 ans et une fille, 8 ans. L’école est fermée, visée par des roquettes.
736 Je passe du temps avec eux. On regarde la télévision. On se chamaille. Un matin, une explosion a retenti près de la maison comme souvent ici.
737 Réflexe, les deux gamins ont sauté au pied du canapé. Ils m’expliquent qu’ils ont appris ça à l’école : éviter les fenêtres au plus vite.
738 Comment étudier dans ces conditions ? Quel avenir pour les enfants irakiens ? Mes petits-cousins ont grandi avec le bruit de la guerre.
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On n'est pas censé prendre en photos les évènements malheureux d'une vie, m'avait-il dit un jour. Voilà pourquoi tout le monde sourit sur les photos.
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Désolé, c'est le bazar partout... [dans Falloujah].
On n'a pas eu le temps de ranger le pays depuis la guerre!
p 53
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Nous nous sommes menti mutuellement, peut-être pour mieux nous dire la vérité, celle que la pudeur nous avait empêchés d’exprimer. Oui, papa, tu m’as transmis ton silence. Et le silence n’est ni une vérité ni un mensonge.
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Lui qui voulait l'asile, vivre loin de son pays, fuir ces fous qui gouvernaient l'Irak, était devenu un réfugié politique sans statut, un exilé sans carte, un immigré sans avenir.
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L'identité, mon fils, est un long périple. A toi de le rendre le plus léger et le plus droit possible. Sache qu'on n'est pas. On devient.
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- Mon fils, toi et moi, nous sommes des voyageurs. L'identité est un long voyage solitaire. Chaque voyageur porte une valise. C'est une valise que tu ne vois pas.
......
Il faudra faire le tri car, face au poids des mots, des rencontres, de l'adversité, de l'amour et de la haine, des victoires et des défaites, les épaules du voyageur se voûtent.
L'identité, mon fils, est un long périple. À toi de le rendre le plus léger et plus droit possible.
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On peut être cruel quand on est adolescent. On croit savoir, on ne veut pas écouter, on ne veut pas comprendre, on juge sur pièces et oondamne sans preuve.
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L'Irak, ma fils ce n’est pas seulement un pays. L'Irak, c'est la société du murmure. C'est un pays où on ne peut pas survivre sans mentir.
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L'histoire d'un homme. L'espoir d'un fils, La transmission. La mémoire.
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La mémoire est un art choisi, un canevas blanc sur lequel on fait courir des pinceaux de couleur, pour un résultat bien loin de la représentation exacte de la réalité, mais proche d'une vérité subjective, celle qui nous habite à l'instant où nous la vivons. La mémoire n'est pas une reproduction fidèle de ce qui s'est réellement passé. Elle retient aussi bien ce qu'elle désire que ce qu'elle abhorre.
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Ne soit pas comme les autres. Ne te contente pas de ce qu'on te dit d'être. Essaie de faire ce que tu ne sais pas faire. Essaie d'aller là où on ne t'attend pas. Etre normal, ce n'est pas vouloir être comme les autres. C'est seulement faire ce que tu sais faire. C'est ne pas prendre de risques. Ce qui compte, c'est d'être toi.
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1989 fut une année de paix. Falloujah était devenue ma Normandie, Bagdad, mon Ardèche. Je revins en France avec ce bout de pays. Je retrouvai mon père, mes amis, la rue des peupliers dansants, la gare, les trains de marchandises, mon lit secoué, les ombres au plafond. Je n’avais qu’une hâte : faire ma rentrée scolaire pour, enfin, raconter des histoires de grandes vacances à mes amis. A Kader en particulier.
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Mon père avait un rêve silencieux. Réussir sa vie loin de l’Irak. Ce rêve s’est brisé dans les années 1970 à la sous-préfecture de Paris.
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Aujourd’hui, je le sais. La mémoire est un art choisi, un canevas blanc sur lequel on fait courir des pinceaux de couleurs, pour un résultat bien loin de la représentation exacte de la réalité, mais proche d’une vérité subjective, celle qui nous habite à l’instant où nous vivons. La mémoire n’est pas forcément une reproduction fidèle de ce qui s’est réellement passé. Elle retient aussi bien ce qu’elle désire que ce qu’elle abhorre
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