Citations de Fiodor Dostoïevski (3171)
L’âme humaine est opprimée de vivre parmi tant d’énigmes indéchiffrables.
Cela me servira de leçon : ne jamais juger les gens lorsqu'on n'en a pas l'expérience. A présent, je vois que non seulement on ne peut vous considérer comme un scélérat, mais même pas comme un homme vraiment perverti. A mon sens, vous êtes l'homme le plus ordinaire qui soit, peut-être un peu trop faible de caractère et sans la moindre originalité.
Je me demande comment j'ai pu vous prendre pour un idiot ! Vous qui voyez ce que d'autres sont incapables de jamais remarquer. Il serait bon de parler avec vous... quoique... au fond, mieux vaut ne pas parler.
Avec l'argent que j'avais de mon premier gain, cela faisait mille sept cents florins en moins de cinq minutes! En vérité, à de pareils moments, on oublie tous les échecs antérieurs.
En vérité, c'est vraiment quelque chose d'unique que de se sentir seul, à l'étranger, loin de sa patrie, de ses amis, de ne pas savoir si l'on va manger aujourd'hui et de miser son dernier, son tout dernier florin!
"Mon crime ? Quel crime ? fit-il dans un subit accès de colère. Celui d'avoir tué une vermine sale et malfaisante, une vieille usurière nuisible, qui suçait la sang des pauvres gens ? Un crime, ce meurtre qui devrait me valoir l'indulgence pour tous mes péchés ? Je ne le peux pas et ne songe nullement à l'effacer. Et qu'ont-ils tous à me crier de tous côtés : "C'est un crime, un crime !"
Ils ont pleuré un peu mais ils ont fini par s'y habituer. L'homme s'habitue à tout, le lâche.
L'erreur est le seul privilège de l'homme sur tous les organismes. En se trompant on arrive à la vérité.
Il appartenait à cette légion inombrable et multiforme d'individus triviaux, de ratés sans énergie et de personnages entêtés et de sots dont la demi-instruction mal digérée les pousse à s'accrocher instantanément à la dernière idée à la mode pour la ravaler aussitôt, tourner en un clin d'oeil en caricature tout ce qu'ils servent parfois même le plus sincèrement du monde.
Est ce qu'on peut raisonner comme elle si on est sain d'esprit? Est ce qu'on peut rester au bord de sa perte, juste au dessus de la fosse puante qui vous aspire déjà, et fermer les yeux et se boucher les oreilles quand on vous parle du danger? Ne serait ce pas un miracle qu'elle attend? [...] Est ce que ce ne sont pas des symptômes de folie?
Les petites choses ont leur importance ; c'est toujours par elles qu'on se perd.
Le criminel, au moment où il accomplit son crime est toujours un malade.
Enfin elle parvint à lire et à comprendre ce qu'elle lisait (...)mais la lecture, c'est-à-dire le fait de s'interesser à la vie d'autrui, lui devenait intolérable, elle avait trop besoin de vivre par elle-même.
Mes pères, je me demande : Qu'est ce que l'enfer ?. Je le définis ainsi :"La souffrance de ne plus pouvoir aimer".
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Je suis content que mon jeune homme ne se soit pas montré judicieux en un pareil moment car le jugement vient toujours en son temps quand on est pas sot.
Le roman a besoin d'un anti-héros et là, exprès, sont réunies toutes les caractéristiques d'un anti-héros et puis, surtout, cela fera une impression des plus désagréables,parce que nous avons tous perdu l'habitude de la vie, nous sommes tous plus ou moins boiteux.
Laissez-nous seuls, sans les livres, et nous serons perdus, abandonnés, nous ne saurons pas à quoi nous accrocher, à quoi nous retenir; quoi aimer, quoi haïr, quoi respecter, quoi mépriser?
La beauté est une énigme.
Dans ces instants rapides comme l’éclair, le sentiment de la vie et la conscience se décuplaient pour ainsi dire en lui. Son esprit et son cœur s’illuminaient d’une clarté intense ; toutes ses émotions, tous ses doutes, toutes ses inquiétudes se calmaient à la fois pour se convertir en une souveraine sérénité, faite de joie lumineuse, d’harmonie et d’espérance, à la faveur de laquelle sa raison se haussait jusqu’à la compréhension des causes finales...
Ces instants, pour les définir d’un mot, se caractérisaient par une fulguration de la conscience, et par une suprême exaltation de l’émotion subjective.
À cette seconde – avait-il déclaré un jour à Rogojine quand ils se voyaient à Moscou – j’ai entrevu le sens de cette singulière expression : il n’y aura plus de temps.
Par une matinée de fin novembre, vers neuf heures, en plein dégel, le train de Varsovie approchait à toute vapeur de Pétersbourg. L'humidité et le brouillard étaient tels que le soleil avait peine à percer à dix pas, à droite et à gauche de la voie, il était difficile de discerner quoi que ce fût par les fenêtres du wagon. Parmi les voyageurs, certains revenaient de l'étranger ; mais les compartiments de troisième, les plus pleins, étaient remplis de gens de condition modeste se déplaçant pour affaires et ne venant pas de loin. Naturellement, tous étaient fatigués, transis, les yeux alourdis par l'insomnie, les visages blêmes, d'un jaune de brouillard. Dans un compartiment de troisième, deux voyageurs s'étaient trouvés face à face, depuis l'aube, près de la fenêtre. Jeunes tous les deux, au visage assez marquant, ils n'avaient presque pas de bagages et étaient vêtus sans grande recherche.
Ce qu'il y a de plus odieux dans l'argent, c'est qu'il confère même des talents.