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Critiques de Flore Vasseur (72)
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En bande organisée

En bande organisée



A la sortie du livre, la question du « qui gouverne ? » du politique ou de l’économique a traversé les pages des critiques littéraires. Une fois le livre refermé, on ressent une colère face à une politique devenue la marionnette consentante de la finance, un peuple gavé de jeux télévisés et calmé par une presse consensuelle.



Cela débute par une galerie de portraits. Des quadragénaires tous issus des Hautes Etudes Commerciales. Banquier, journaliste, spécialiste de la communication, financier de haut vol ils ont fait leurs études ensemble et sont liés par le pacte de ceux qui veulent le pouvoir et l’argent et qui finissent par tremper des affaires politico-financières dont le seul but final est de s’en mettre plein les poches en gardant le pouvoir.

Entre roman et documentaire, Flore Vasseur qui sait de quoi elle parle dévoile les mensonges d’état, la construction d’une Europe basée sur le traficotage des comptes de la Grèce. L’arrogance du monde économique, la soumission des politiques, les petits arrangements entre amis et la mort de ceux qui dérangent un ordre qu’une oligarchie entend bien perpétuer. A juste titre, Vasseur parle de « la paralysie consternante des foule » qui malgré les informations des lanceurs d’alerte restent indifférentes, préoccupées par un quotidien accaparant et des loisirs abêtissants.



Nos compères ont fait carrière, tous bien placés, ils se rencontrent encore de temps en temps. Quand l’un deux, Sébastien responsable de la communication à Foldman Patch commence à s’inquiéter de la tournure que prennent les choses, la situation va déraper et les histoires individuelles avec. Un ancien fort en thème Antoine va ressurgir réveillant les fantômes d’un passé où ils rêvaient d’un monde meilleur avant de devenir des êtres sans scrupules.



Originalité du livre, les flashs code en marge du roman pour donner de profondeur de lecture. C’est très efficace et nécessaire car le maquillage des comptes au plus haut niveau par des mathématiciens chevronnés, les stratégies d’effacement des comptes ne sont pas toujours facile à suivre et à comprendre. En revanche, la manipulation de l’information, le peu d’intérêt que le pouvoir porte au le peuple, l’intérêt individuel avant le collectif et l’effondrement d’une civilisation basée sur la soumission aux marchés cela reste captivant.

Si les personnages sont fictifs tout le reste, l’Europe, les banques, les relations de pouvoir, les « négociations » ... est vrai et c’est effrayant et déprimant.
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Comment j'ai liquidé le siècle

Pierre, fils d’une famille ordinaire de Clermont Ferrand, est devenu polytechnicien, trader, au Crédit Général. Pierre est convoqué par l’influente Madame Krudson à New York, elle le charge d’une mission importante, elle lui remet une simple clé USB aux couleurs du chat Hello Kitty.

Cette clé USB va-t-elle menacer le système capitaliste ?

Je ne vous dirai rien de plus, l’auteur nous emporte dans une intrigue aux lois de la finance, une autopsie de celle-ci, fantastique, un portrait cinglant, très actuel.

Au final, un bon roman, on ne s'ennuie pas, cette histoire est pleinement ancrée dans notre actualité.

Livre lu en 2010 dont je viens de retrouver la critique
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Comment j'ai liquidé le siècle

Vite lu : vite oublié.

Mon esprit a vagabondé pendant toute ma lecture, preuve que je n'ai pas accroché plus que cela.

Dommage, le sujet est passionnant.
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Les inspirants

Voici que je lis des voix qui parlent, des hommes, des femmes qui par leur engagement professionnel permettent à ce qui semble immobile de bouger, d'avancer.

Les échanges réunis dans cet ouvrage m'ont fait réfléchir à mes propres engagements, choix ou combats.

Puis-je moi aussi à mon échelle faire avancer ce qui semble ancrer profondément ?

L'énergie insufflée par ces pages mepousse à croire que l'être humain est capavle du meilleur.




Lien : https://www.instagram.com/le..
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Comment j'ai liquidé le siècle

Pierre est un trader qui conçoit des programmes de calcul systèmique qui placent automatiquement les fonds et génèrent des milliards. Surdoué des mathématiques, il est un des meilleurs dans son domaine. Il est contacté par la mystérieuse Mme Krudson, celle même qui a mis en place et protège le système. Elle lui propose de faire sauter le système. Osera-t-il ? Croira-t-il à cette proposition ? Réfléchira-t-il à sa condition ?



J’ai aimé cette immersion dans le milieu financier français et mondial, un bon complément de lecture à Lake Success de Gary Shteyngart, qui est sur le même thème.

Le personnage de Pierre, grâce à la rencontre avec Mme Krudson, n’est plus dupe du système auquel il participe et nous le décrit objectivement. On navigue à travers des délires et des excès auxquels nous, simples travailleurs, ne sommes pas conviés et dont nous sommes les victimes. Arrive ensuite le thème du travailleur forcené qui se rend compte qu’il a une fille et qu’il ressent de l’amour, thème très classique et qui finalement entraîne le livre vers une fin qui aurait pu être juste une fin de première partie, j’avais envie de connaître la suite...
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Ce qu'il reste de nos rêves

Je ne sais plus à quelle occasion, dans quelle émission de radio ou de télévision j’ai entendu parler de Flore Vasseur et de son livre Ce qu’il reste de nos rêves, paru au début de l’année 2019. Je ne sais même plus si j’avais entendu ou vu l’autrice elle-même parler de son livre ou s’il avait été uniquement présenté par un chroniqueur. Je me souviens par contre que cela m’avait tout de suite donné envie de le lire.



Pourtant, si le nom d’Aaron Swartz me disait vaguement quelque chose, j’ignorais quasiment tout de son parcours, qui est l’objet de ce livre :



" Ce qu’il reste de nos rêves est un voyage sur les traces d’Aaron Swartz, cette figure quasi-christique qui a voulu changer la démocratie, et en creux le portrait d’une femme qui réfléchit depuis son premier roman sur la question du pouvoir, de l’engagement, de la résistance, dans un monde qui se prétend libre.



Brillant programmeur à la vision politique acérée, pour les pionniers du web, Aaron Swartz est un génie, pour les progressistes un sauveur, pour les autorités américaines, l’homme à broyer. Internet, miroir aux alouettes dans lequel l’humanité se noiera, doit rester un outil de contrôle des populations. Il faut arrêter Aaron.



Pris en tenaille sur Lee Street, il tombe de vélo, se retrouve couché sur le capot, mains dans le dos, ferré comme un criminel. Le gouvernement dégaine l’arme nucléaire : trente-cinq ans de prison, un million d’amende, l’interdiction de toucher à un ordinateur à vie. Aaron refuse toute négociation, veut un procès, laver son honneur et exposer l’injustice. Il est retrouvé pendu dans sa chambre à Brooklyn, à quelques semaines de l’ouverture de son procès, le 11 janvier 2013. "



Je le disais : je ne connaissais pas grand chose de la vie d’Aaron Swartz mais il m’a suffi de me renseigner brièvement pour me rendre compte que c’est une personnalité qui avait tout pour me plaire : génie précoce de l’informatique et militant pour la liberté et le partage du savoir, cela faisait déjà deux qualités idéales pour moi. Son destin, bien sûr, a été tragique : traité comme un criminel par le gouvernement américain après un piratage du MIT, il s’est suicidé quatre mois avant son procès, où il risquait 35 ans de prison, dans un contexte américain de lutte acharnée contre le terrorisme.



Dans son livre, Flore Vasseur nous livre deux récits : celui de la vie, trop courte, d’Aaron Swartz ; et celui de sa propre enquête sur les pas d’Aaron, une personnalité qui la fascine et la touche profondément. L’autrice est allée à la rencontre de la famille et des amis dAaron, et ce voyage ne l’a pas laissée indifférente.



La partie biographique sur Aaron Swartz m’a passionné : son parcours est à la fois fulgurant et tragique. Je me retrouve parfaitement dans les combats qui ont été les siens, que ce soit pour le partage du savoir et des connaissances ou la lutte des citoyens pour leurs libertés face aux états et multinationales unies par l’argent. Après coup, je comprends que le décès d’Aaron Swartz ait touché autant de monde et qu’il soit resté depuis une source d’inspiration pour beaucoup.



L’autre aspect du livre, sur l’enquête de Flore Vasseur, m’a peut-être moins séduit, même si cela ne m’a pas empêché d’apprécier ma lecture. Je lui reconnais tout de même une sincérité dans son intérêt pour Aaron Swartz, loin du livre opportuniste comme il y a dû y en avoir plusieurs après la mort d’Aaron.



Pour finir, je dois dire que je n’ai pas vu passer les 352 pages de ce livre, dévoré en trois jours, et qui m’a de surcroit donné envie de lire les textes d’Aaron Swartz, compilé dans un livre intitulé The Boy Who Could Change The World, qui sera ma prochaine lecture et dont je vous parlerai sans doute ici.
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Une fille dans la ville

De 1999 à 2005, une chronique des premières années du vingt-et-unième siècle, vues par une jeune femme "bien de son temps". Engluée dans le désir de réussir à tout prix tant sa vie professionnelle que sa vie privée, le credo des trente "désastreuses" (80 à...), l'héroïne va se heurter aux innombrables difficultés de la vie "post-moderne" : pétards mouillés des "start-up", aventures amoureuses déjà finies avant d'avoir commencé, envies jamais assouvies, tout y passe, mais la vie est là malgré tout, et vaut bien le déplacement. Question déplacement, on est servi, tout est dit dans le titre. Un premier roman bien plaisant, écrit dans un style "djeunn" bourré de notations, sigles et acronymes déjà illisibles six ans après. Le plus intéressant est le regard porté par l'auteure sur ces années qui sont celles de sa propre jeunesse : derrière l'humour, féroce, un regard amer, désenchanté, sur un aujourd'hui qui est déjà hier...
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Comment j'ai liquidé le siècle

Ainsi HK 2010 a cette fois frappé un ultime grand coup.. La grande prêtresse du capitalisme financier à New York a donné l'ordre à un jeune loup hyperdoué en mathématiques, donc soigneusement sélectionné, d'infiltrer grâce à une clé USB nommée HK 2010, les circuits informatiques de toutes les banques de l'Univers, déjà bourrées d'actifs toxiques, mais qui donc cherchent donc une occasion de se refaire..

Il est vrai que cette maîtresse femme n' plus rien à perdre, car elle est au crépuscule de sa vie et qu' au sein du capitalisme mondial , il règne en outre une atmosphère de fin de règne. Ce système ne fait plus que des allers-retours d'une "crise" à l'autre, crise qui donne en réalité l'occasion , en jouant sur la peur, de précariser et de licencier la main d'oeuvre, si l'entreprise ne crache pas les 15 % de rentabilité exigés par les fonds de pension, ceux qui nourrissent le monstre, en lui apportant l'épargne retraite par capitalisation des actifs. Le système de retraite par redistribution entre les générations a en effet été volontairement sabordé.

Or, dans le même temps, -alors que le rouleau compresseur du chômage fait donc ses basses oeuvres -, ces fonds très puissants, disposant donc d'énormes masses de capitaux, spéculent sur le cours des monnaies, des actions et obligations, engrangeant de gigantesques profits, et ce sans rien produire, sauf un simple clic de souris, au gré des ordres d'achat et de ventes réalisés en une nanoseconde, par des calculs optimaux de rentabilité faits par ordinateurs interposés. Ces fonds provisionnent aussi des millions de dollars de bonus pour leurs meilleurs traders et les magnats de l'industrie qui suivent à la lettre les consignes de "restructuration", en "désossant" les plus faibles à leurs yeux. Ils sont ainsi récompensées par ce joli matelas de millions de dollars.

Problème: le système est cette fois, à bout de souffle.. La croissance est nulle, car la consommation est en net recul, et l'esprit de rébellion couve sous des formes plus ou moins larvées, un peu partout dans le monde occidental. Donc quitte à mourir, autant s'offrir un dernier grand feu d'artifice et torpiller le système, mais cette fois en accéléré..

Et c'est là, tout le génie de l'auteur de ce livre : HK2010 est présenté comme un logiciel qui va permettre de passer des ordres d'achats et de ventes optimaux à une vitesse grand V, avec par conséquent à la clé des marges extraordinaires.

Mais en réalité, il contient aussi un programme contenant d'abord dans un premier temps des ordres d'achats massifs, que naturellement chacune des salles de marché, convaincues qu'elles détiennent le "deal" du siècle, suit alors comme des "moutons de Panurge".

Mais 9 mois plus tard, ce programme accouche tout aussi brutalement d'une avalanche d'ordres de vente, c'est la dégringolade finale, qui met à mort tout de système aux pieds d'argile.

J'ai adoré la finesse avec laquelle l'auteur du livre dissèque les ressorts de "manipulation cachée " des foules et ceux de "la domination des esprits"
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Comment j'ai liquidé le siècle

Jubilatoire ! Flore Vasseur a décidé de s'attaquer à la finance qui dirige le monde et tricote un roman qui fait froid dans le dos en nous mettant face à une réalité potentiellement probable. Il y a du "Ravage" de Barjavel dans "Comment j'ai liquidé le siècle", toutes proportions gardées... Chez Flore Vasseur, la fin du monde viendra probablement des traders ou plus justement de ceux qui les contrôlent. Un petit coup de théorie du complot, quelques traders sans scrupules, des dirigeants de pays totalement dépassés, impuissants et manipulés. On mélange tout ça et on obtient un cocktail détonant qui mérite le détour.
Lien : http://motspourmots.over-blo..
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Une fille dans la ville

J'ai du mal à me décider pour une critique de ce livre. Un peu comme cette auteure, qui on peut le penser puisque son livre est écrit à la première personne, n'arrive pas à se fixer quelque part et à construire sa vie de façon positive. En effet, sortant de H.E.C. après une expérience dans une boîte du CAC 40, où elle dit étouffer, elle se retrouve sans plan de carrière, à faire comme les papillons, à butiner les pays, les hommes, les boulots, au gré des rencontres, et du "carnet d'adresse" payé très chèr avec le droit de passage à HEC !

Il est vrai que la vie d'Expat, c'est une expérience, qui peut être racontée, mais il faudrait approfondir un peu plus. Ces gens semblent si superficiels dans le récit de Flore Vasseur !

Finalement je dirais que je ne me battrais pas pour garder absolument ce livre dans ma bibliothèque.
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Une fille dans la ville

Flore Vasseur nous raconte ici son parcours professionnel, sa vie privée, les personnes qu'elles rencontrent, ses choix et son observation du monde extérieur. Elle voyage beaucoup, le lecteur part avec elle à New York, Paris, Moscou, Séoul, Mexico et Kaboul... Il y a de quoi rêver... et bien pas forcément ! Ce n'est pas un livre drôle, mais le sens critique et le ton blasé de l'auteur y est !

L'objet Livre nous fait penser à un journal intime et à un carnet de voyage, notamment avec l'existence d'un lexique dans la marge. Lexique qui ne sert pas de définition stricte que l'on retrouve dans n'importe quel dictionnaire, mais au contraire avec une pointe d'humour et du style de l'auteure !

Les chapitres sont courts, tout comme le livre (192 pages) et suit la chronologie de la vie de l'auteur !



Flore Vasseur a eu le prix Amila Meckert, prix remis au Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale 2011 à Arras. Salon que je suis depuis 5 ans déjà (3 ans en tant que simple visiteuse, 2 ans en tant que professionnelle du livre et détentrice d'un stand !). L'année dernière c'était Florence Aubenas avec "Le quai de Ouistreham" qui avait gagné et j'avais beaucoup aimé ! Cette fois ci, j'ai encore fait confiance au choix du jury et je ne le regrette pas ! De plus, j'aime beaucoup les livres sur le monde du travail donc il s'agit pour moi d'une agréable lecture !



Et puis en plus, il existe au format poche donc pourquoi ne pas en profiter ? ;)


Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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Les inspirants

La couverture n'est pas très inspirante, mais elle contient des informations intéressantes. On retrouve 11 témoignages de personnes mettant leur métier au cœur de l'engagement. Du fondateur de " C’est qui le patron", à la fondatrice de "la maison des femmes". Tant de parcours différents mais très inspirants. On peut tous faire quelque chose à notre échelle, comme le bénévolat, des dons, discuter, tout simplement. Certains témoignages m'ont plus touché que d'autres, mais cela est tout à fait normal ! Chacun a sa propre sensibilité.
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Le monde en 2030 vu par la CIA

J'ai trouvé "Le Monde en 2030 vu par la CIA" particulièrement instructif et éclairant. Ce livre offre un aperçu fascinant des tendances géopolitiques, économiques et technologiques qui pourraient façonner notre avenir proche. Les analyses de la CIA sont basées sur des informations solides et une compréhension approfondie des enjeux mondiaux, ce qui en fait une ressource précieuse pour ceux qui s'intéressent à la politique internationale. La clarté de l'écriture et la manière dont les sujets complexes sont expliqués rendent ce livre accessible à un large public, ce qui en fait une lecture incontournable pour quiconque souhaite comprendre les défis et les opportunités qui nous attendent dans les années à venir.
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En bande organisée

Comme le livre (publié en 2013) raconte l'histoire d'une collusion entre les mondes de la politique et de la finance pour truquer les comptes publics des pays européens afin de leur permettre d'entrer dans la monnaie unique, entre autres, les paragraphes sont bordés de flash-codes par lesquels l'auteure nous invite à une "lecture augmentée", entendez par là une lecture où l'on peut aller consulter ses sources en ligne (ou écouter les morceaux de musique qu'elle mentionne). Moyennant quoi, la seule chose que je suis allé vérifier en ligne, c'est qui elle était elle. Donc voilà : diplômée de HEC, ex-cadre du marketing-com-bullshit à New-York, recyclée depuis en pourfendeuse appointée du système, chroniqueuse à France Culture, Libération, La Croix et autres, blogueuse, réalisatrice, wannabe-activiste. Elle est en fait le caractère (au sens de La Bruyère) qui manque dans sa petite descente en flammes de la cliques de hauts fonctionnaires - traders - communicants qui mènent le monde : elle est le poil à gratter de pacotille, la meneuse de combats gagnés d'avance et qui ne changent rien à l'ordre établi mais tout pour sa petite entreprise d'elle-même. Bref, HEC un jour, HEC toujours. Encore une fois, au passage, il est toujours piquant de lire un livre comme ça en parallèle avec "La société du spectacle" et saisissant de voir comme Guy Debord avait démonté la mécanique d'ensemble dans lequel il s'inscrit, et avec tant de lustres d'avance... Ajoutez à ça que le texte est lardé de placement de produit mais aussi de noms balourdement déformés (Folman Pachs pour la grande et méchante banque d'affaire tentaculaire, Laure Fazalle pour une certaine journaliste télé, ...) mais aussi de coquilles, fautes, syntaxes approximatives comme ces phrases oscillant entre singulier et pluriel à force d'enfiler les lieux communs en roue libre... et qu'il fut quand même, nous apprend Wikipédia, dans la sélection des Prix Interalliés et de Flore... et venons-en enfin au cœur du problème, qui est que malgré tout j'ai dévoré ces trois cent cinquante pages en trois jours. Donc soyons honnête : il a bien fallu que ça me plaise, d'un plaisir pas vraiment coupable (notion que j'ai toujours trouvée stupide d'ailleurs), mais plutôt malsain : ce que j'ai aimé dans ce livre c'est l'espèce de longue partie d'exposition, qui en occupe en réalité les trois-quarts, où toute une galerie de riches et puissants (PDG, golden boys et mères au foyer associé, rois et reines de la com, clones cravatés de cabinets ministériels, etc.) sont dénigrés, vilipendés, ridiculisés, honnis. On aime les détester et les mépriser, se dire qu'ils ne sont que des médiocres et des incapables. Le livre fonctionne comme ça sur notre côté sombre, nos aigreurs, nos colères, et ce n'est pas ragoûtant, même si c'est on comprend bien que l'aigreur, la colère et la rancune sont avant tout celles de l'auteure envers ce milieu dont elle a fait partie avant d'en être séparée, de gré ou de force, on ne sait pas vraiment en fait. C'est d'ailleurs portée par ce ressentiment qu'elle produit tout de même quelques pages puissantes et justes.

"... leurs patrons vivent dans un gouffre de solitude. Tout en haut, l'air est rare, les types secs, la pensée impossible. Croisant à Mach 3, ils ne s'appartiennent plus vraiment. Leur fonction pilonne leur cerveau." : un diagnostic juste, qui rejoint, toutes proportions gardées, quelques-uns de mes souvenirs de chefaillons d'industrie farouchement hostiles par principe à tout ce qui peut s'apparenter à du recul, de la réflexion, de la pondération. Au fil des pages, il est en tout cas saisissant de constater à quel point Flore Vasseur hait ses anciens coreligionnaires. Son livre (et, j'ai l'impression, toute son œuvre) ne carbure qu'à ça et y puise donc l'énergie nécessaire à entraîner le lecteur, c'est un peu effrayant, et il y a ce moment où son inconscient déborde un brin : "A force de les détester, Bertrand est devenu le meilleur d'entre eux."

L'histoire enfin, et surtout le plan du livre, sont aussi une chose curieuse. Flore Vasseur, je l'ai dit, consacre les trois premiers quarts au dézingage du cocktail d'incompétence, de cruauté et de vacuité qu'elle croit voir chez ses anciens copains. Là-dessus, il y en a quand même un qui a vent d'un gros scandale.



Il meurt dans des circonstances troubles non sans avoir pu transmettre ses informations sensibles. Il reste alors deux chapitres :

- un qui s'apparente à de l'espionnage de seconde zone, avec des gentils détenteurs d'informations explosives persécutés par on ne sait pas trop qui (les assassins de leur copain par exemple). A la fin les gentils semblent réussir à disparaître en faisant exploser le scandale, on attend la suite, mais pas du tout.

- dans le dernier chapitre le scandale fait pschitt grâce à d'habiles communicants, bien aidés par l'opinion publique qui n'en a en fait rien à foutre de tout ça. Les personnages sont toujours à peu près dans le décor. Pas tous. La lanceuse d'alerte principale, notamment, après s'être dissoute dans la clandestinité quelques pages auparavant, reste finalement en poste, ce qui est le meilleur moyen de la neutraliser.

A la fin on ne comprend pas bien ce qui s'est passé. Rideau.
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Ce qu'il reste de nos rêves

Journaliste, Flore Vasseur nous raconte la belle et triste histoire d'un enfant surdoué idéaliste. Elle est visiblement touchée par ce phénomène par trop humain au bout de la longue route d'une famille juive balte immigrée

En avance pour son âge et pour son temps, il avance sans précaution et se brule les ailes en confrontant ses rêves aux réalités du monde, des entrepreneurs, des gens de pouvoir et des financiers.

Ouvrage plus journaliste que roman.
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Une fille dans la ville

J’ai chouette ce livre sans connaître quoique ce soit de cet écrivain juste en lisant la quatrième de couverture. J’ai pris vaguement connaissance des différentes critiques publiées dur ce site et ai failli ne pas commencer finalement. Et puis , je me suis lancée et quelle decouverte! J’ai été totalement emportée par l’écriture, l’histoire, le rythme, l’impression d’être dans un bolide et de prendre des virages à 100 à l’heure, tout ça pour aller vers quoi? Nulle part. C’est une rencontre d’une écriture et d’un univers. J’ai été totalement bluffée
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Ce qu'il reste de nos rêves

La vie de Aaron Swartz, génie de l’informatique qui s’est battu pour un internet libre, racontée par Flore Vasseur partie en road trip pour retracer les grandes étapes de la vie de ce visionnaire qui s’est brûlé les ailes.

Un livre très personnel de Flore Vasseur sur un sujet qui peut dépasser la compréhension des non initiés au monde de l’internet, au monde de la finance, aux luttes d’influences en haut lieu et à la justice américaine.

L’histoire d’un homme qui s’est battu pour un idéal (un internet libre de droits) et des valeurs (le partage de la connaissance, la pensée libre, l’interêt général) gravés dans son âme grâce à son histoire familiale. Il s’est fait engloutir par la marche financière et juridique mondiale où l’interêt de chacun ne prévaut sûrement pas face au besoin de pouvoir et à la cupidité de certains hauts placés.

Je me suis accrochée pour suivre parfois car je ne baigne pas au quotidien dans ces enjeux mondiaux mais le bilan fait froid dans le dos, la finance et la rentabilité régissent notre monde, et ceux qui se mettent en travers de la route sont vite balayés.

Le style de Flore Vasseur est brut, vivant, proche d’un journal de bord dans certains chapitres. J’avais l’impression parfois de suivre un documentaire trépidant ou un biopic, je trouve que le récit se prêterait bien à une adaptation visuelle, avec images d’archives illustrant le propos.

Si vous avez envie d’en savoir plus sur la face cachée de l’internet, aux États Unis et dans le monde, si vous avez envie de connaître la vie d’un informaticien engagé, jetez vous sur le livre de Flore Vasseur ! Vous ne pourrez pas en ressortir indifférent !
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Ce qu'il reste de nos rêves

Autodidacte, génie du code et de l’informatique, Aaron Swart frappe également les esprits et son entourage par ses difficultés à communiquer et à être dans le monde.

Sa mort, le 11 janvier 2013, provoque une onde de choc dans la communauté de l’internet libre dont il est l’une des figures de proue, face aux mastodontes des Gafa.

En pleine affaire Snowden et autres Wikileaks, Flore Vasseur s’embarque pour les Etats-Unis sur les traces de son héros. Elle y rencontre ses proches, se rend dans ses différents appartements, suit ses errements géographiques et mentaux pour tenter de comprendre comment un tel génie a pu se perdre.

De cette passionnante biographie partiale et partielle, je retiens d’abord la protohistoire de l’internet et les débats fondamentaux sur sa neutralité, et ose-t-on le dire son indépendance, puis une espérance propre à l’adolescence, période à laquelle s’ouvrent tous les champs des possibles. Parti d’une admiration absolue pour un jeune homme hyper doué, « ce qu’il reste de nos rêves » devient alors le récit d’une désillusion, la fin d’une innocence fracassée sur le mur cynique du pouvoir et de l’argent. A la fois triste et beau, comme bien des batailles perdues d’avance.

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En bande organisée

Antoine, Bertrand, Clara, Jérémie, Sébastien, Vanessa ont fréquenté la même grande école leur ouvrant les portes de carrières toutes tracées dans la banque, les cabinets ministériels, les médias ou la communication, domaines perméables et plus ou moins publics qui leur permettent de ne pas se perdre de vue. L'un d'entre eux, néanmoins, Antoine, n'a pas suivi la voie normale, un accident ayant brutalement interrompu à la fois ses études et sa liaison avec Clara, qui a épousé un autre membre de la bande.

En fait, la "bande" dont il est question dans le titre n'est pas celle-là mais celle constituée par les financiers des grandes banques d'affaires (l'auteur a changé les noms mais les allusions sont limpides) qui gouvernent le monde autant que les politiques ou les multinationales. Ce sont eux qui ont suggéré aux "dirigeants" européens la création de la zone euro, et l'extension de celle-ci à des pays peu solvables comme la Grèce les a rendus indispensables, disposant du savoir-faire approprié pour monter des opérations complexes (mais lucratives) censées résoudre les problèmes financiers posés par ces pays.

Antoine, qui a mis à profit ses mois de rééducation pour se transformer en hacker gris, découvre ainsi que plusieurs de ses anciens camarades sont impliqués, à des titres divers, dans une vaste arnaque où, contrairement à ce qu'ils imaginaient, ce ne sont pas eux qui tirent les ficelles. Il va tenter de leur ouvrir les yeux, ce qui ne sera pas sans conséquences.

La morale de l'histoire est mitigée : collectivement, l'homme court à sa perte ; individuellement, il y a de multiples façons de ne pas ajouter sa propre énergie au mouvement général qui nous emporte inexorablement vers le précipice.
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Comment j'ai liquidé le siècle

C'est le deuxième livre de Flore Vasseur, ce livre parle avec connaissance (=diplômée IEP-Grenoble et HEC-Paris...) de la finance au niveau planétaire et cela vous fait dresser les cheveux sur la tête parce que malgré l'horreur absolue, c'est hyperréaliste.

C'est un thriller où le protagoniste est Pierre, un gars natif de Clermont Ferrand, d'origine plutôt modeste, mais qui est un crack en maths puis en informatique. Il intègre Polytechnique et devient un trader de renommée internationale que les holdings s'arrachent, car le gars ne s'embarrasse d'aucune morale. Quelque part il y a justice (divine?) et le golden boy a une vie privée de merde ( qui disait que l'argent ne fait pas le bonheur, hein?).

Il n'y a pas de style littéraire, mais une avalanche de clichés et des phrases assassines qui vont droit au but.

Ce livre se lit bien mais il vous glace d'effroi, il vaut largement un polar, mais en prime, nous apprenons pas mal de choses sur les peu vertueux milieux financiers.
Lien : http://pasiondelalectura.wor..
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