Le hasard n'existe pas, ce mot vague est juste une façon de renvoyer ses interrogations dans l'indéterminé. Croyez-moi ! (p. 144)
Il faut avoir vécu pour se rendre compte que la vie et son éphémère beauté ne sont que ce qu’elles représentent dans l’immédiateté de notre conscience.
En revanche, je crois en notre dualité. Nous sommes incontestablement identiques sur ce point : dotés de deux composantes diamétralement opposées et pourtant complémentaires que l’on nomme le bien et le mal. A nous de faire avec. Le libre-arbitre, c’est de savoir qui tu nourris ; le loup ou l’agneau…
« -Évidemment, Jack vient avec nous! Écoutez, je ne vous demande pas de réfléchir à un quelconque plan. Vous, les écrivains, quand vous avez une idée, il vous faut en général des jours pour le coucher sur papier. »
Je laisse partir en poussière la splendeur de ce que nous fûmes. J’invite la lumière à embraser l’obscurité de ton absence. Je laisse aux rivières le droit d’emporter ton odeur, la délicatesse de tes sourires, la brûlure de ta bouche. J’envoie aux étoiles nos jouissantes éclatantes., le tempo de nos cœurs à l’unisson. Je cache sous la terre nos serments souillés, nos détresses vénéneuses, nos trahisons et nos offenses. Profond. Profond, dans la terre.
Aux ombres qui dansent dans les eaux troubles, je lègue nos éclats de rire, nos voix mêlées, entrelacées sous des rengaines anciennes. Que ce soit vrai ou faux, qu’importe! Qu’importe ce qui a été ou pas. Puisque tout s’efface.
Le dernier coquelicot, c’est décidé, je le laisse aux vent. Qu’il l’emporte loin, très loin…
Je vous préviens, chez moi, la musique, c’est compulsif.Je peux écouter le même morceau en boucle durant des heures. La, il s’agit de la version instrumentale de « Sommes-nous ». C’est très beau, écoutez…
De sa musique sourdaient des fragments de nos vies passées. Is éclaboussaient ma mémoire dans un ordre aléatoire.
Une sensation nouvelle résonnait en moi. J’ai veillé à ce que rien ne vienne l’interrompre. Je sais combien il est doux de se laisser hypnotiser par la clarté extérieure, parce qu’à peine se retourne-t-on vers son interieur, qu’il faut déjà sombre. Tu me disais souvent que c’est de nos parts les plus obscures que surgit la lumière.
Toi aussi, Marianne, tu produisais cette même magie avec ta voix ou en laissant courir tes mains sur le clavier du grand piano noir. Les coups de marteau sur les cordes faisaient jaillir du néant des ponts qui reliaient nos âmes.[..]
Tout s’immobilisait, même le temps dans son immuable course.
L’autre jour, elle a sorti son harmonica de sa poche. Elle a soufflé dedans et autour, tout s’est tu. Elle a mis de la couleur au monde juste en soufflant dans son petit instrument.
Parfois, je perçois le jour quand il se lève. C’est toujours le même, je crois.
J’aimais tellement contempler le monde à travers toi.
Il devait lui dire ces choses, tu sais, celles que l’on a pas eu le courage de dire quand l’autre était encore là.
L'errance a quelque chose d'exaltant. Elle permet entre autres d'échapper à toutes ces futilités et tracasseries qui polluent notre quotidien.
(P. 155)
La culpabilité est liée à l’impuissance de remédier.
(Page 117)
J’envie l’extravagance dont elle [Françoise Sagan] ponctuait sa vie. C’est peut-être ça, exister.
(Page 121).