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Critiques de Florence Herrlemann (183)
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L'Appartement du dessous

Alerte au coup de cœur pour ce très joli roman au ton parfois dramatique mais souvent très tendre et surtout très humain. J’aurai pu lire d’une traite ce roman tant j’étais captivée autant par l’histoire que par la plume.



L’essence même de ce roman se tient dans la paume d’une femme centenaire, Hectorine. Cent trois ans la dame. Et autant de rides que d’idées, de voyages, d’expériences, de vies et de conseils sages. Affublée dans son appartement parisien, elle entreprend d’écrire des lettres à sa nouvelle voisine, Sarah de l’appartement du dessous. Sous forme d’échanges épistolaires qui font revivre avec ravissement la plume d’un pierrot inspiré au clair de la lune. Quel plaisir de retrouver ce mode de communication désuet de nos jours. Des mots sur une feuille blanche, une plume, de l’encre, je vois Baudelaire, Verlaine, Hugo sourire d’enchantement.



Les écrits de cette dame âgée sont assez surprenants. Elle se délecte d’écrire à sa jeune voisine de longues lettres où elle se penche au départ sur les détails insignifiants du quotidien. Mais bon dieu que cette aïeule écrit bien ! Par contre, Sarah, jeune infographiste moderne n’est pas adepte de ce mode de communication. Les lettres d’Hectorine restent au départ sans réponse. Ensuite, Sarah lui répond qu’elle ne comprend pas pourquoi sa voisine lui écrit, qu’elle n’a ni le temps ni l’envie de tisser un lien avec sa voisine de cette façon. Ce décalage désarçonne mais on est sous le charme de cette aïeule têtue et si sensible. On sent combien l’écriture lui ait nécessaire, le plaisir qu’elle retient de ces confidences couchées sur papier. Tardivement, Hectorine va commencer à ouvrir le chapitre de cette correspondance, déliant à Sarah son passé durant la guerre. Sarah semble hermétique au départ jusqu’à ce que l’émotion la réveille à cette étrange amitié qu’elle commence enfin à nourrir pour sa voisine. Sarah au départ réservée et distante va progressivement mûrir à travers l’écriture. Cette évolution de la plume de Sarah devient un régal.



Ce roman d’une plume magnifique est un hymne à la vie, au destin, aux rencontres bénites, à l’amitié aussi puis se dégage de ce roman une juste et très belle gentillesse. Hectorine adore écrire, s’occuper de sa chatte Suzanne mais ce qu’elle aime par dessus tout, c’est concocter des madeleines qu’elle trempe dans du thé ou qu’elle offre à ses voisins. L’appartement du dessous est l’appartement que tout le monde rêverait d’habiter. Dans cet immeuble, l’humanité est belle à se damner.

Beaucoup de tendresse, d’émotions avec un soupçon de suspens, de secrets, le tout parsemé d’une lumière douce, ce roman fait un bien fou. La plume de Florence Herrlemann est juste, essentielle, belle et toujours sensible sans jamais sombrer dans la guimauve. Un livre succulent où l’émotion est partout. « Un nuage passe devant la lune et lui dessine un sourire. ». C’est tout à fait cela.

Bravo Florence !



En lice pour #le prix horizon de Marche en Famenne (Belgique) présidé par Armel Job.
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L'Appartement du dessous

Le roman commence par une lettre écrite depuis Paris datée du 17 avril et signée Hectorine. Cette lettre est adressée à la jeune voisine qu'Hectorine, centenaire, a vu emménager la veille dans l'appartement juste au-dessus du sien, dans un petit immeuble du Marais. Elle pense que celle-ci aime lire au vu des nombreux petits cartons, lui apprend que tous les voisins ont un chat, le sien s'appelant Suzanne et en profite en fin de courrier pour débiner la propriétaire précédente qui vient de mourir : "Vieille, sale, avare, seule et méchante". Elle conclut en lui souhaitant la bienvenue, en attendant de la lire. Trois autres lettres d'Hectorine, doyenne de l'immeuble occupée par des vieux, selon ses termes, vont suivre avant d'avoir une réponse datée du 8 mai signée Sarah qui l'informe que la vieille qui était là avant elle était son arrière- grand-mère maternelle.

Hectorine va poursuivre la correspondance en insérant maintenant dans chacune de ses missives des bribes de l'histoire de sa vie. Si Sarah n'adhère pas tout de suite à cet échange épistolaire, se sentant presque harcelée, elle va finalement, un peu par politesse et poussée par la curiosité, se prendre au jeu, intriguée par cette voisine invisible.

C'est ainsi qu'un échange épistolaire régulier se met en place, les missives étant déposées sur les pas de portes.

Florence Herrlemann, grâce à ce roman nous fait découvrir le vécu de cette femme née le 1er décembre 1913 à Berlin, dont le père était français et la mère allemande et par ce biais, c'est tout le XXe siècle qui défile sous nos yeux avec notamment l'Allemagne nazie et les camps de concentration, puis le Paris d'après-guerre.

Si, comme Sarah, j'ai trouvé cette voisine Hectorine un peu trop invasive, je me suis, comme elle, vite attachée à elle, comme à Sarah elle-même. J'ai beaucoup apprécié ce roman épistolaire, même si parfois, j'aurais aimé plus de détails et de profondeur et que le format lettre justement ne peut être trop long. Il est intéressant de noter combien l'écrivaine a bien rendu par leur écrit, les âges respectifs des deux correspondantes.

J'ai été sensible également à l'évolution de Sarah qui, réfractaire au début à cette intrusion dans sa vie, va proposer assez rapidement à sa vénérable voisine son aide pour les achats, lui proposant également sa salle de bains pour se relaxer : un exemple de solidarité. De belles leçons de vie sont aussi données par Hectorine.

Beaucoup de tendresse, d'amitié dans ce roman, du suspense aussi et si l'on s'aperçoit assez vite où l'auteure veut en venir, j'ai tout de même été scotchée par l'intensité du dénouement. Une belle découverte.
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Le festin du lézard

Et bien et bien, pour un premier roman je suis scotchée, abasourdie, moite, pantelante, un pantin désarticulé, c’est l’effet du festin du lézard. Quel roman !

J’ai froid, j’ai peur, je tremble, les larmes montent, la nuit n’en finit pas.

Il y a dans ce roman, pour ceux qui connaissent, des remous de « Je voudrais que la nuit me prenne » d’Isabelle Desesquelles. Il y a aussi des vagues qui reviennent de l’enfer de Dante. Un roman dantesque, hugolien, d’une puissance littéraire rarement égalée de nos jours.



On tourne les pages avec prudence comme si on marchait sur des braises. Ça fait mal. Ça brûle.



Isabelle a vingt-six ans, prisonnière dans une maison aux fenêtres barricadées, emprise aux mains d’une mère qu’elle voudrait voir morte, cette Mère, cet animal au sang froid comme un lézard.

C’est noir terriblement noir, on le touche des doigts ce noir, miettes de la peur, de la souffrance, du désespoir, de la souffrance.

Jusqu’à demain. Où le jour éclabousse la laideur de l’ombre sournoise. La lumière éclate comme une bulle de savon. La lumière écrase, entortille, embrase. Les saisons se mélangent. Isabelle se confie à Léo. Puis il y a son Cèdre, l’ami. Autant d’anges pour une jeune fille en proie à l’insoutenable.



La plume de Florence est celle que j’ai tant aimé dans l’appartement du dessous. Vive, animée, habitée, ensorcelée.

C’est un roman hypnotique, enivrant, dérangeant avec la folie en toile de fond, une guerre entre la nuit et le jour, entre l’amour et la haine.

Cette fin que dire, si ce n’est que Hitchcock est parmi nous, ses oiseaux parlent pour lui.



Ayant eu le cadeau incroyable de discuter avec l’auteure, je peux vous dire que ce roman a dépassé ma compréhension de piètre lectrice. L’auteure est une femme humaine, réceptive à ses lecteurs et qui m’a comblée de joie en discutant avec moi de son roman qui m’a bouleversée. Il ne me reste plus qu’à le relire maintenant. Même si cette histoire va me hanter un moment.



Florence, ton roman est un joyau brut, une étoile dans le noir, un flash dans la nuit.

Mes mots me manquent, je suis émue. Merci Florence. C’est pour de tels livres que je sais pourquoi je lis, pourquoi j’en ai tant besoin.
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L'Appartement du dessous

Roman épistolaire d’une tendresse infinie ! Florence Herrlemann réinvente la correspondance avec talent, charmant son lecteur en alternant douceur et humanisme. Un roman qui réconcilie les générations, les voisins, et déleste du poids de la culpabilité. » L’appartement du dessous « est publié en cette rentrée littéraire 2019 aux éditions Albin Michel.

Au cœur du quartier du Marais à Paris, Hectorine est la doyenne de son immeuble. À l’âge de cent trois ans elle est une figure incontestable de ce lieu où se côtoient de discrets mais néanmoins truculents résidents.

p. 62 : » Décidément cet immeuble est le terreau de singulières péripéties et de cocasseries en tout genre. «

Depuis près d’un demi-siècle qu’elle occupe son appartement, il faut dire qu’elle en a vu passer ! Mais elle conserve cette même ferveur à offrir l’accueil le plus chaleureux possible à ses nouveaux arrivants.

C’est ainsi qu’en découvrant l’emménagement de cette jeune femme dans l’appartement du dessus, Hectorine décide de lui écrire quelques mots de bienvenue, en ce dimanche ensoleillé du 17 avril.

En effet, Sarah vient d’hériter de cet appartement de son arrière-grand-mère Lene. Malheureusement la missive de la vieille femme reste sans réponse. Un brin contrariée par cette déconvenue et par une nuit écourtée par la pendaison de crémaillère de sa nouvelle voisine, Hectorine se lâche dans une nouvelle lettre, dans un monologue décapant !

p. 19 : » Il faut voir comme on nous parle, et encore, si tant est qu’on veuille bien s’adresser à nous. Comme on nous traite ! De quelle manière on nous considère ! Plus exactement, comment on nous dénigre ! Nous les vieux, les inutiles, les ruines, les vains, les finis, les usés, les démodés, les poussiéreux, les oisifs et pleure-misère. Nous, pleure-misère ? Pour la majorité d’entre nous, nous avons tout juste de quoi subsister en attendant notre fin prochaine. Nous les périmés, nous agrippant pitoyables que nous sommes, à nos idées réactionnaires. Nous les vioques, les croulants décrépits, les fossiles délabrés, les usagés obsolètes. À vos yeux nous sommes pénibles et encombrants, râleurs, radoteurs, menteurs, orgueilleux, hâbleurs, nous octroyant des médailles, pleurnicheurs inconsolables, plaintifs, suintants et dégoulinants , semeurs sans complexe de puanteurs nauséabondes annonciatrices de mort imminente. Car, comble de tout, nous avons l’outrecuidance de vous jeter en pleine figure et de vous rabâcher, en espérant bien vous le mettre dans la tête, qu’un jour, vous aussi les jeunes, vous aussi vous serez vieux, ridés, malades, accablés, seuls, abandonnés et malheureux. Que vous aussi, vous y passerez ! «

Cette fois, la réponse tombe. Sèche et distante, Sarah expédie de manière définitive, l’espère-t-elle en tout cas, cette vieille femme envahissante, dont la correspondance semble être son unique occupation journalière !

p. 31 : » Je voulais aussi vous dire que je travaille beaucoup et n’ai vraiment pas de temps à consacrer à l’écriture. De plus, je ne suis pas très à l’aise avec ce mode de communication. «

Hectorine ne se laisse pas démonter pour si peu. Attentionnée, elle joint même à ses courriers de petites mais sincères marques d’affection. Mais Sarah n’en semble pas touchée pour autant, et feint l’indifférence. Tenace, Hectorine se laisse aller à la confidence. D’origine berlinoise, elle relate des bribes de son enfance, au rythme de ce que son âge lui permet d’écrire.

p. 36 : » C’est à onze ans que j’ai été frappée de plein fouet par l’aride réalité de notre monde, de ce que les hommes en font. C’est à onze ans que la joie de vivre m’a quittée. «

Ainsi, une correspondance régulière se met en place, au gré des confidences. Mais Sarah reste perplexe sur les raisons de ces échanges…

p. 67 : » Vous avez sûrement vécu des choses incroyables et je comprends votre besoin de les raconter. Mais le mieux, je pense, serait que vous écriviez vos mémoires. «

Dorénavant bienveillante plus qu’agacée, Sarah s’attache à Hectorine et à son histoire, et n’hésite pas à lui proposer quelques services. Seulement la vieille dame semble vouloir conserver un certain mystère, notamment sur le fait qu’elle évite soigneusement toute rencontre.

p. 114 : » Laissez-moi le temps, j’ai besoin de ce temps. Vous saurez. Je vous en fais la promesse. Pourquoi insistez-vous pour que nous nous rencontrions ? «

Les confidences se font plus intimes. La complicité naissante n’en devient que plus touchante. Après tout, n’y a-t-il pas une part de lâcheté, ou du moins de facilité, à se confier à l’anonymat d’une interlocutrice ?

Quoiqu’il en soit, ces deux femmes que l’âge éloigne semblent cependant se découvrir des passions communes, malgré des chemins de vie bien différents…

p. 55 : » La littérature a toujours fait partie de ma vie. Elle m’a permis de croire encore en l’humanité, lorsque ce mot n’était devenu pour moi qu’une idée dénuée de sens, une coque vide. Elle m’a indiquée le chemin, m’a aidée à distinguer ce qui a du prix de ce qui n’en a pas. Elle m’a donné la force de continuer à garder la tête haute, à sourire, à ressentir, à rêver. Elle m’a appris à supporter la douleur, le froid, à contenir ma colère, à adoucir mes peines, à grandir, à aimer et aimer encore. Elle m’a sauvé la vie. «

Sarah, quant à elle, travaille pour une petite maison d’édition, en qualité de graphiste et illustratrice.

C’est dans une innommable confession et une délicate pudeur qu’Hectorine retrace sa jeunesse, entre le Cabour de La Recherche, le Berlin du IIIè Reich et le Paris d’après-guerre, faite de brefs instants de bonheur absolu, dans une tragique période de l’Histoire.

p. 107 : » Nous avions franchi une autre dimension. L’humain s’avérait parfaitement inhumain, nous étions réduites à l’état de bêtes par des hommes et des femmes rendus totalement insensibles à nos souffrances : le mal devenait banal, comme l’explique très bien Hannah Arendt. Nous allions vivre un cauchemar sans issue, chaque jour recommencé. C’est à cette époque que je sus ce qu’était véritablement la peur. «

Sarah prend soudain conscience de son attachement à cette femme. Les « Ma chère Hectorine » ont succédé aux « Bonjour Madame » des premières lettres.

p. 139 : » Il y a vous, vous et vos lettres. Elles me dévastent. Comment vais-je pouvoir vous raconter que je vis comme un séisme, à vous, vous qui avez subi des choses tellement… tellement, que les mots manquent aux émotions qu’elles suscitent ? «

Un lien invisible unit ses deux femmes. Une fois la confiance acquise, Hectorine va révéler son terrible secret. Une promesse qu’elle se doit d’honorer pour soulager sa conscience, au risque de perdre cette amitié récente mais scellée par cette correspondance.

p. 230 : » Je vous l’ai promise, je tiens toujours mes promesses. Je sais combien l’ignorance des choses peut être bien plus douce que la vérité. D’avance pardon pour les émois que ces confessions vous causeront. Pardon pour la peine, la déception, mais aussi pour tous les mensonges du début. Il fallait que je m’assure que vous étiez bien l’arrière-petite-fille de Lene. «

Comment susciter l’intérêt du lecteur de la génération de l’immédiateté et des interfaces numériques à ce roman insolite, exclusivement constitué de correspondances ? C’est là que réside toute la virtuosité de Florence Herrlemann.

Le concept, la construction narrative, le développement de l’intrigue… et l’écriture, tout est réuni pour happer le lecteur dans cette histoire ! Mais la réussite incontestable se joue à travers ses deux personnages féminins, incroyablement attachants. Je me suis délectée de chaque page, de chaque lettre, redoutant cette révélation qui me fera clore ce livre et quitter ces deux personnages, avec un réel déchirement.
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L'Appartement du dessous

Une jeune femme, Sarah, vient à peine d’emménager dans son nouvel appartement parisien que commence à lui parvenir un flux de lettres, signées de sa voisine du dessous, une vieille dame centenaire qu’elle n’a même jamais aperçue et qui refusera tout autre contact qu’épistolaire. D’abord sur la réserve, Sarah finit par se laisser prendre au jeu et, bientôt, s’établit entre les deux femmes un échange affectueux, où l’aînée raconte peu à peu tout un pan de sa vie, dévoilant un secret qui la ronge et dont les racines remontent à la seconde guerre mondiale.





L’idée et l’intention sont originales, et l’auteur réussit à piquer la curiosité du lecteur jusqu’au bout de ce roman agréable et facile à lire, qui suscite tendresse et affection pour ses personnages. Dommage que l’ensemble manque malgré tout de crédibilité et se devine même par moments, ce qui empêche le lecteur de se laisser totalement emporter et l’émotion de prendre complètement corps. L’écriture, certes fluide, manque également d’un petit plus en termes de style, tandis que les personnages auraient mérité davantage d’épaisseur : que de docilité et de manque de curiosité chez Sarah qu’on ne connaîtra qu’à peine au final, alors que le récit d’Hectorine ne dévoile réellement pas grand-chose de la personnalité profonde de la vieille dame.





Ce court et agréable roman qui se croque en une soirée, offre donc un sympathique moment de tendresse et de curiosité, malgré tout trop léger pour demeurer mémorable.


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L'Appartement du dessous

En ouvrant ce petit livre , je voulais changer de thème , cesser de parler de changement climatique , j'espérais même trouver un peu plus de légèreté aprés des lectures plutôt anxiogènes . Aprés tout , pourquoi ne pas envisager la chose en compagnie de ces deux personnes , Hectorine , 103

ans et la jeune Sarah qui emménage dans l'appartement du dessus , libéré quelques temps auparavant par son occupante décédée . Je n'allais peut être pas trouver des tonnes de légèreté mais la " confrontation " inter-générationnelle allait s'avérer des plus intéressante .

Comment une jeune , trés jeune femme allait -elle résister au " harcèlement "incessant d'une Hectorine aussi têtue que charmante ? Point d'épée pour ce duel mais des lettres posées sur le paillasson par l'une , puis l'autre , puis l'une , puis l'autre jusqu'à ce que s'établisse un lien de plus en plus fort entre les deux protagonistes . Formidable lien puis complicités marqués par des lettres de plus en plus longues , au ton de plus en plus doux si l'on veut bien prendre en compte les en-têtes et formules des missives ....et le contenu .

Incontestablement , Hectorine a des choses à dire et c'est donc à la place de Sarah qu'il faudra nous mettre , tout aussi ignorants que peut l'être la jeune femme .

Si vous aimez les émotions , lancez -vous , " un jour , vous saurez ", vous saurez enfin ce qui peut bien lier ces deux personnages attachants au point qu'en tournant la dernière page , on se sent " tout chose ", tout perdu , tout ému .

Un roman qui mérite le détour , vraiment , alerte , trés touchant et qui devrait vraiment plaire à tous et toutes les lecteurs et lectrices sensibles .

N'ayez pas peur de ce genre épistolaire parfois déroutant mais tout à fait adapté à une situation originale , de bien belles lettres .

Allez , à bientôt chers amis et amies , il parait que le soleil revient , tant mieux .Cette belle histoire est un premier acompte .Si , si , prenez le comme tel et dès demain ...
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L'Appartement du dessous

Ce roman épistolaire m'a conquise. C'est en passant devant une librairie parisienne que je l'ai acheté. Je l'avais mis, auparavant, dans mon "Pense-bête" et il est venu tout seul entre mes mains...enfin presque.

J'ai beaucoup aimé ce roman doux et dur à la fois, en le lisant vous comprendrez pourquoi...

Dans un petit immeuble à Paris dans le quartier du Marais, Hectorine, 103 ans, voit un jour que l'appartement du dessus est de nouveau habité par une jeune locataire. Comme d'habitude, pour souhaiter la bienvenue à un nouvel habitant, elle dépose une missive et un paquet de madeleines. Petit péché mignon de la vieille dame.

Sarah est surprise par la lettre qui a été déposé au pas de sa porte, la lit mais ne réponds pas. Quand aux madeleines, elle pense que c'est une erreur et le met près des boîtes aux lettres. Mais Hectorine, ne se décourage pas, et lui écrit deux autres lettres avant d'avoir une réponse de Sarah. Cette dernière lui signifie que ce n'est pas son mode de communication et l'invite ce dimanche à son appartement mais Hectorine refuse.

C'est en parcourant ce joli roman que les deux femmes vont apprendre à se connaître. Et Hectorine à des secrets à transmettre à Sarah mais il faudra du temps pour les découvrir.

Un beau récit d'amitié entre générations.

Un joli moment de lecture.
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L'Appartement du dessous

A l'instar des petites madeleines délicieuses évoquées dans ce livre, je n'ai fait qu'une bouchée croustillante de l'appartement du dessous.

Des histoires comme on les aime, sous une forme un peu surannée , l'échange épistolaire.

Deux femmes en présence, Hectorine, une très vieille femme centenaire et une jeune trentenaire : Sarah.

Hectorine se met à écrire à Sarah en dissimulant ces lettres sous le paillasson de Sarah.

Une étrange mise en scène pour permettre à Hectorine de révéler à Sarah un secret.

Pour cela, il lui faut du temps à notre Hectorine, d'abord il lui faut apprivoiser Sarah qui ne comprend pas et refuse cette correspondance appelée magnifiquement : Répondance.

Puis, Sarah finit par se prendre au jeu et même à attendre fébrilement chaque nouvelle missive de sa voisine du dessous.

Florence Herrlemann est une très bonne conteuse et on est aussi avide que Sarah de connaître la vie tragique d'Hectorine.

Seule la fin est un peu triste puisque quand Sarah finit par être conquise par Hectorine, celle-ci meurt mais elle lui laisse un très bel héritage : une leçon de vie forte et intense.



J'ai vraiment adoré ce petit roman !
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Ou le dernier coquelicot

Ce roman se construit comme une image pixelisée qui peu à peu gagne en définition, avec l’affinement de ses points constitutifs. De mystérieux et flous, les personnages apparaissent doucement et se distinguent pour prendre leur place dans cette intrigue, qui jusqu’à la fin réserve des surprises. Je n’en dirai pas plus, sinon qu’il est question d’une maison de province qui abrite des secrets, d’un agent immobilier amoureux et d’une parisienne un peu folle mais bien sympathique…



C’est distrayant, une fois estompé le flou des premiers chapitres. Les questions sont multiples et finissent par trouver une réponse. La plume est facétieuse, bien décidée à perdre le lecteur dans un labyrinthe de mystères.



222 pages M+éditions 28 septembre 2023
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L'Appartement du dessous

Rares sont les romans contemporains dont la trame est constituée de lettres.

Rares sont les auteurs contemporains qui centrent leur roman sur une vraie correspondance entre les protagonistes et non pas sur un échange de mails.

On pourrait citer :

Claire Fourier dans Il n'est feu que de grand bois, ce sont des lettres enflammées entre un homme et une femme amoureuse.

Dans Ressentiments distingués de Christophe Carlier, les missives anonymes, empoisonnées, causent beaucoup de désordre et la psychose.

Et maintenant au tour de Florence Herrlemann de nous offrir un roman épistolaire. L'originalité tient à ce que le courrier s'échange directement entre deux voisines d'un même immeuble du Marais construit depuis des décennies ( donc au confort spartiate, sans salle de bains). Pas besoin de facteur !

Une lettre n'est-elle pas une âme ? Selon Balzac, «Elle est un si fidèle écho de la voix qui parle que les esprits délicats la comptent parmi les plus riches trésors de l'amour ». Florence Herrlemann remet ainsi au goût du jour la correspondance.



Imaginez-vous en train d'emménager dans un nouvel appartement. Comment prenez-vous contact avec vos voisins ? Ou comment vous accueillent-ils ?

Règlement à respecter, ménage de son palier à effectuer.

La nouvelle résidente, Sarah, sera vite mise au parfum, mais par lettres ! On imagine son étonnement, puis son agacement. Pas moins de quatre reçues de sa voisine du dessous, Hectorine, avant qu'elle se décide à réagir. Sarah ne peut qu'être mal à l'aise de se sentir ainsi épiée, harcelée, envahie par une avalanche de lettres. Elle se dit « perdue », dans la plus totale incompréhension, face à cette insistance de lui « imposer » des lettres. Et le lecteur de partager toutes ses interrogations. Quelle est la finalité de cet échange ( qui va durer des mois) ? Pourquoi Hectorine refuse-t-elle les invitations de Sarah ? Suspense garanti.



Mais qui sont ces deux héroïnes ? On note une fracture générationnelle.

L'une tape ses lettres sur un ordinateur, l'autre sur sa « brave Bar-Let ».

Sarah, graphiste, illustratrice dynamique et créative, la trentaine, « une bien jolie fille », à qui la vieille dame de 103 ans bientôt 104, dépeint le naufrage de l'âge, avec lucidité mais non sans humour et autodérision : « Nous les périmés ».



Au fil des lettres, Hectorine décline sa vision philosophique, pétrie de sagesse, de la vie ( « un instant jubilatoire et fragile ») et de l'amour et offre à Sarah « une oreille » en cas de « besoin de réconfort, de conseils littéraires et musicaux ». Elle clame l'apologie de la littérature , à la vertu salvatrice, qui lui a « appris à supporter la douleur, le froid, à contenir sa colère, à adoucir ses peines, à grandir, à aimer. », et, quelque peu intrusive, cherche à savoir ce que lit Sarah. Sarah, une fois apprivoisée, trouve attachante « son Hectorine » et s'épanche aussi sur ses amours et sa famille.





Florence Herrlemann a l'art de piquer la curiosité du lecteur par cette phrase d'accroche sur le bandeau : « Un jour vous saurez, je vous le promets.. ».

Quelle énigme et quel secret détient celle qui fait cette promesse ?



Hectorine déroule des tranches de vie, de sa « survie », comme un feuilleton.Parfois l'émotion est si intense qu'elle préfère clore sa lettre, mais le lecteur ressent au plus près la persistance du traumatisme qu'elle a subi. La force de ce livre est de ne lever le voile sur le secret lié à l'Histoire qu'à la fin.Nous aussi lecteurs, nous saurons et alors quelle découverte, quelle émotion !



Avec Hectorine, vous allez voyager dans le passé ( aux heures sombres du nazisme), de Berlin à Paris via Cabourg, recueillir ses confidences sur son enfance, ses amours contrariés ( homosexualité condamnée), et sur sa relation avec l'arrière -grand-mère de Sarah. de quoi être tenus en haleine, secoués par toutes ses révélations, sidérés une fois le mystère connu, tout comme Sarah!



Certaines scènes, campant les personnages secondaires, paraissent sorties d'un dessin de Sempé, comme la réunion festive chez les Viaux !

Ou encore cette vision d'Hectorine perdue dans la foule d'une gare où elle fait l'amer constat de l'indifférence : « Personne ne s'intéresse à personne ».



L'alternance des lettres aux longueurs inégales impulse une cadence au lecteur.Une mention météorologique est parfois indiquée. La proximité des deux protagonistes transpire dans l'entête des lettres, de plus en plus affectueuse. Leur lien s'est resserré. Elles ont comme signé un pacte de « confiance et respect mutuel », d'entraide. La bienveillance est leur dénominateur commun. Comme Serge Joncour le fait remarquer dans un de ses romans (1) : « Ils sont rares ceux qui donnent vraiment, ceux qui écoutent vraiment ». Hectorine aime offrir ses délicieuses madeleines !

Par cette correspondance publiée, Sarah offre à son amie du dessous un tombeau de papier, témoin de leur lien indéfectible et atypique.



Florence Herrlemann nous immisce dans la vie d'un immeuble, et explore le lien très singulier, intergénérationnel, qui s'est instauré par lettres entre deux résidentes. Elle ressuscite Proust, nous plonge dans la tragique période des camps. L'auteure dresse, avec beaucoup de sensibilité, le portrait d'une héroïne dont la résistance rappelle le combat de Marceline Loridan-Ivens. Elle brosse également une galerie de tableaux savoureux des voisins. Elle a l'art de nous rendre addictifs aux missives échangées, guettant celle qui va tout éclairer des mystères entretenus, des non-dits. L'ultime lettre d'Hectorine où toute la vérité éclate est si poignante que le lecteur, au bord des larmes, a la gorge nouée.



L'écrivaine signe un roman épistolaire dense, testamentaire, bouleversant jusqu'au dénouement, couvrant deux époques, empreint d'empathie, émaillé de poésie, traversé par les odeurs de madeleines, sur des airs de Chopin. Elle y déploie, avec brio, une ode à « un triptyque essentiel au bon entretien de nos neurones » , composé de littérature, de musique, et de la compagnie d'un chat ! Vient s'ajouter un hymne à l'Amour et à l'Amitié avec une touche de sensualité, de douceur et de tendresse. Gardons à l'esprit le conseil d'Hectorine :« Soyez doux avec vous », « Vivez pleinement ».

Un récit addictif, touchant, débordant d'humanité.



Un livre que « le bouche- à- oreille » a d'ores et déjà propulsé sur le devant de la scène littéraire !!!



(1) : Extrait de REPOSE-TOI SUR MOI de SERGE JONCOUR,

éditions Flammarion.

























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L'Appartement du dessous

Je suis rentrée dans notre librairie préférée avec ma fille pour lui chercher son livre d'éco. Je me suis promis de ne rien acheter d'autre. Sauf que j'avais mis ce livre dans ma PAL depuis longtemps. Sauf que le challenge multidéfis a un item "Tour Eiffel" qui justement, apparaît sur la couverture de mon édition de poche. Bon vous l'avez compris, je n'ai pas résisté. Et tant mieux, car j'ai découvert un joli petit livre, doux et triste à la fois. Je l'ai conseillé à mes filles.

Un roman épistolaire intelligent. Un roman épistolaire qui respecte les styles différents des deux autrices. Une première lettre, une deuxième qui accrochent. On sent qu'il y a quelque chose derrière. Difficile à lâcher surtout qu'il est tout doux, tout tendre, avant de devenir plus mélancolique et triste.

J'ai aimé le récit d'Hectorine, son histoire. J'ai aimé les réponses réalistes de Sarah !

Un joli petit roman que je vous conseille vivement.
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L'Appartement du dessous

Hectorine, 104 ans, vit depuis longtemps dans son petit appartement du Marais.

Quand Sara, trentenaire, aménage dans l’appartement du dessus, Hectorine commence à lui envoyer des lettres, de plus en plus nombreuses.

Se sentant harcelée au début, Sarah finit par répondre, et s'engage alors entre elles une correspondance suivie.

J'ai eu un peu de mal au début avec ces étranges lettres, d'autant qu'il aurait été plus facile de se parler.

Et puis découvrant la vie d'Hectorine, je me suis prise au jeu.

Quand Sarah a commencé à répondre, ces deux personnalités m'ont paru bien attachantes.

Parce que oui, c'est une belle histoire.

Une histoire de transmission intergénérationnelle.

Une histoire d'amitié qui se mue en tendresse.

Une histoire de vies qui se recoupent.

Une histoire de secret.
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L'Appartement du dessous

Une délicieuse balade épistolaire, longtemps à sens unique, voilà ce que nous donne à lire ce bel ouvrage singulier, comme parfumé à la fleur d’oranger, un parfum de madeleines.



Hectorine, que l'on découvre d'un âge certain, voit emménager une jeune femme dans l’appartement qui se situe immédiatement au dessus du sien.



Afin de prendre contact, plutôt que de gravir la volée de marches qui les séparent et faire connaissance ‘physiquement’, elle préfère taper quelques mots sur sa machine hors d’âge (elle aussi) et déposer un petit billet encré sur le paillasson installé nouvellement.



Un nouveau rituel s’instaure malgré la timidité des retours qu’elle reçoit.



Elle écrit, tape à la vieille machine et inonde sa jeune voisine de ce que l’on pourrait nommer des chroniques où elle se raconte et décrit le quartier comme les autres résidents de l’immeuble.



Elle s’épanche, se confie, exprime son ressenti comme on s'épancherait ou se confierait à une amie ou une dame de compagnie.



C’est délicieux, gentiment suranné sans être ni démodé ni déconnecté de son époque.



Le soliloque d'une vieille dame solitaire qui prend sa jeune voisine sous une aile protectrice qui ne lui a pas été demandée. Cela peut être intrusif, vécu comme la manifestation d'une jalousie inopportune voire même du harcèlement.



La jeune voisine s'en plaint dans les quelques réponses qu’elle rédige, parle de harcèlement, justement, mais, quelque part, mord quand même à l’hameçon qui, sans relâche, essaie de pécher une correspondance difficile à amorcer.



Hectorine se dévoile un peu plus, raconte ses origines et laisse envisager à sa seule lectrice (à nous également) que le hasard n’est peut-être pas le catalyseur de leurs échanges.



La vie passée d'Hectorine noircit les billets qu'inlassablement elle tape de ses vieux doigts de vieille dame sur sa vieille machine dont elle use les vieux rouleaux encreurs. Une biographie se dessine, riche en rebondissements, formidablement heureux où terriblement abominables, qui finit par amadouer la destinataire effarouchée comme des soucoupes de lait tiède domestiqueraient un chat sauvage.



Elle est ferrée.



Une vie se livre aux mots choisis, qui n'a rien d'un long fleuve tranquille mais qui, au contraire, connaît rapides et méandres au moment de se précipiter vers un océan qui mêlera ses eaux tumultueuses à d'autres eaux tumultueuses aussi.



Un très beau roman dont on ne se lasse pas malgré sa forme un peu rigide d’accumulation de petits mots glissés sous les portes d'un appartement parisien.



Un roman enthousiasmant qui vous tient jusqu’aux pages finales qui détiennent, en point d'orgue, un épilogue dramatique que l'on a vu monter comme on monte un escalier,  marche par marche.



Du bel, du très bel ouvrage.



Une lecture qui me fait penser a ‘Brandt rhapsodie’, cette géniale chanson de Benjamin Biolay et Jeanne Cheral que j'adore où ils vivent (et meurent) une histoire d'amour par post-it interposés, affichés froidement sur le froid métal du frigo dont la marque a donné son titre à la chanson.

https://youtu.be/FgSlAspjFRc?feature=shared

A chacun son média.

 

 

 

 

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L'Appartement du dessous

Premier coup de coeur de 2020 ❤



Voir ma vidéo : https://youtu.be/MqrDSdFp1iY



Lu dans le cadre du Prix Horizon du 2ème roman de Marche-en-Famenne (Belgique), édition 2020

Ceci est un roman épistolaire.

Or, le roman épistolaire n'est pas un genre que j'affectionne particulièrement.

Ici, le gros avantage, c'est qu'on ne se perd pas dans un mélange de courriers échangés à des époques différentes ou entre de très nombreuses personnes entre lesquelless on ne discerne mal les liens qui les lient.

La question que l'on se pose dès le départ, c'est pourquoi Hectorine décide-t-elle d'écrire à sa voisine qui vient d'emménager dans l'appartement du dessus et pourquoi tient-elle à avoir une réponse et poursuivre l'échange ? Il faut dire qu'Hectorine a 103 ans et sa jeune voisine, Sarah, 29 ans. Cette question tient le lecteur en haleine durant les 252 pages de ce roman.

La plume de l'auteure est belle et les sentiments qu'elle fait passer sont très forts et touchants.

En refermant ce roman, il est difficile de faire le deuil de ces deux correspondantes si attachantes.

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L'Appartement du dessous

Constat de lecture mitigé.

Je vais être claire dès le début : si ce roman m’a enthousiasmée durant la première moitié, j’ai été nettement moins emballée après.



Il me semble que les romans épistolaires reviennent à la mode.

Ici, une très vieille dame (104 ans ! ) écrit à sa nouvelle voisine de l’appartement du dessus pour lui souhaiter la bienvenue et lui poser quelques questions. Elle est plutôt curieuse et envahissante, cette Hectorine, non mais ! La politesse, le sens de l’accueil, c’est bien, mais si la destinataire (trentenaire célibataire fort occupée) ne veut pas répondre, il ne faut pas insister, ma ptite dame ! Faut croire que celle-ci a une idée derrière la tête…



Ses lettres (tapées sur une ancienne machine à écrire) sont pleines de fraîcheur.

Et puis, tout doucement, le ton change, et aïe aïe aïe, devient plus docte, plus ennuyeux, plus « cliché ». Certains des faits relatés de son passé me paraissent carrément invraisemblables et/ parce que non expliqués en détail. La psychologie n’est pas très fouillée non plus. Quel dommage !

De plus, le fameux secret que cette dame veut révéler « en son temps » à la jeune femme n’est pas très difficile à percer !



Bref, si j’ai eu envie d’emménager, l’espace de quelques heures, dans cet immeuble où apparemment les interactions entre voisins sont fréquentes et spéciales, j’ai préféré, pour finir, rester chez moi en compagnie de mes autres livres.



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L'Appartement du dessous

Quelle serait votre réaction si une vieille dame, Hectorine, âgée de 103 ans, vivant dans l'appartement en-dessous du vôtre dans lequel vous venez d'emménager, déposait une lettre sur votre paillasson vous demandant de façon appuyée de lui raconter votre vie et de devenir votre amie ?



C'est ce qui arrive à Sarah, jeune illustratrice de 29 ans et malgré un refus ferme de prime abord, elle va tout doucement prendre goût à cet échange épistolaire, cette « répondance » avec cette voisine qu'elle ne connaît pas, ne voit jamais. Il faut dire qu'Hectorine sait comment l'appâter.



Elle est insistante, à la limite du harcèlement. Petit à petit une relation amicale, douce et tendre va s'installer mais baignée du mystère qui entoure Hectorine et le lien qui les unit.



Quelle est intrigante cette vieille dame non pas indigne mais spéciale ! Elle a tous les culots, elle n'hésite pas à espionner la vie de ses voisins, à porter un jugement sur eux, elle que l'on ne voit jamais, qui n'est qu'une ombre mais qui connaît tout de la vie des occupants de l'immeuble. Comme Sarah j'ai pensé qu'elle était bien indiscrète, agaçante, et exigeante car elle pose des questions mais ne répond à aucune !



C'est un roman d'amitié, de tendre amitié qui naît entre une dame qui détient un secret qu'elle ne révélera qu'au fil des lettres, qui sait appâter en accompagnant ses missives parfois d'une douceur, chaque courrier devenant comme une madeleine de Proust pour la jeune femme, entretenant le mystère sur elle mais aussi sur le lien qui les unit paraît-il.



Mais au-delà de la correspondance, les deux femmes vont devenir l'une pour l'autre des confidentes sur leur passé, leur présent et leur futur et vont partager leurs quotidiens ainsi que leurs émois.



Car comme dit Hectorine : « Les émotions sont là pour nous rappeler combien nous sommes vivants ! » et des émotions il y en a. Ce roman a tous les ingrédients pour tenir en haleine ses lecteurs(trices) même s'ils paraissent, pour ma part, assez improbables mais c'est un roman et il est écrit pour nous raconter une histoire et cela fonctionne.



Pour ma part, dès le moment où Hectorine a commencé à dévoiler son passé, ses origines, j'ai eu les pistes qui mèneraient à la vérité ou tout du moins à une partie de la vérité.



J'ai trouvé Hectorine intrusive et curieuse et Sarah très obéissante, pour ma part j'ai élaboré mille stratagèmes qui m'auraient permis de découvrir au moins le visage de cette Hectorine, mais Sarah, elle ne transgresse pas les règles



C'est un roman agréable, fluide mais surtout addictif car le suspens est bien entretenu ….. 103 ans vous imaginez ! Elle en a vu et connu des choses Hectorine, un siècle d'histoire.



Florence Herrlemann évoque une jolie amitié inter-générationnelle, féminine, douce et délicate, avec des parfums d'eau de rose, de madeleines, de cliquetis sur les touches d'une machine à écrire ou d'un ordinateur (à chaque génération son outil…), où les sentiments sont bienveillants, où chacun apporte son expérience et ses conseils.



J'ai passé un agréable moment à accompagner ces deux femmes mais il y a un pan tellement improbable et quelque part prévisible que cela me laisse un peu sur ma faim. J'avais en tête bien d'autres idées sur l'identité d'Hectorine, parfois très farfelues je dois l'admettre mais peut être plus surprenantes, que celle-ci m'a un peu déçue et pas surprise.



Il n'en reste pas moins qu'un roman est fait aussi pour nous raconter une histoire et celui-ci en fait partie. Je connais autour de moi quelques personnes qui aimeront ce genre de récit, à qui je le conseillerais en sachant qu'il plaira.
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L'Appartement du dessous

Que voilà une jolie histoire! bien rocambolesque, mais après tout, c'est un roman, de plus épistolaire, donc rien à ergoter.

Une jeune femme, une centenaire , dans le même immeuble; cette jeune femme, peu aguerrie à l'échange de missives va d'abord s'étonner et répondre poliment aux lettres déposées sur son paillasson par la vieille dame du dessous qu'elle ne voit pas d'intêret à échanger , puis au fil des lettres , elles vont se lier d'amitié sans jamais se voir.

Tout doucement la vieille dame, Hectorine ,va apprivoiser Sarah la faire réfléchir sur le pourquoi de l'amour, sur la vie en général et finira par lui avouer la finalité de ces échanges.

Un léger suspense donc, jamais d'ennui, ça ne verse heureusement pas dans le "feel-good".

J'ai admiré la patience de Sarah, parce que la vieille dame de 103 ans ,respect d'abord certes, mais curieuse , exigeante de confidences est quelque peu envahissante, mais ce n'est qu'au travers de ses lettres.
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L'Appartement du dessous

Merveilleuse lecture, j'ai eu bien du mal à quitter ce roman épistolaire. J'aurais tant aimer que cela dure encore un peu. Quelle belle plume, je me suis délectais, j'ai adoré les personnages, cet échange épistolaire, cette belle entente entre voisins et la grande histoire d'Hectorine.

Je n'ai pas assez de mots pour décrire cerre sensation étrange à la lecture d'un tel livre qui nous emporte. Tout ce que je sais, c'est que c'est magique et tellement fabuleux. La magie de la lecture.

Je n'en dirais pas plus, découvrez ce roman vous m'en direz des nouvelles.
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L'Appartement du dessous

Voici donc un roman qui défie l'air du temps, les codes numériques, le règne du virtuel et des écrans. Un roman qui prend le pari de remettre au goût du jour le plaisir de la correspondance. La vraie. Avec du papier, un stylo (plume de préférence) et une enveloppe. Un roman épistolaire, sans un gramme de texto, encore moins d'email, et bien sûr, pas une trace de messagerie instantanée. Au début, ça fait drôle, on n'a plus l'habitude... Il y a quelque chose d'incongru. Et puis très vite, ça marche. On se laisse prendre à ce petit jeu qui prend tout son temps pour laisser percer les enjeux, lettres après lettres et parvient à installer une véritable tension dramatique.



Voici donc Sarah, une très jeune femme, qui prend possession de son nouvel appartement après quelques travaux, dans un immeuble cossu du haut-marais. A peine installée, quelle n'est pas sa surprise de découvrir une lettre sur son paillasson. Hectorine, sa voisine du dessus lui souhaite la bienvenue. Les missives se multiplient, au grand désarroi de Sarah, déroutée par la méthode de cette vieille dame qui avoue 104 ans et ne sortir que très rarement de chez elle. Les réponses de Sarah sont d'abord très laconiques, tandis que de son côté, Hectorine laisse entendre que le feuilleton qu'elle déroule dans ses lettres à l'attention de Sarah a un sens que la jeune femme comprendra le moment venu. Peu à peu, un lien se tisse tandis que la vieille dame détaille les grands moments de sa vie qui traverse le siècle et ses souffrances.



Il y a des tas de choses qui rendent cette lecture plaisante. La personnalité d'Hectorine, riche de son siècle d'expériences, fille d'une mère amoureuse de Marcel Proust et qui passe son temps à cuisiner des madeleines pour gâter les gens qu'elle aime. Européenne avant l'heure, de père allemand et de mère française. Une femme que l'on devine peu à peu libre, émancipée, éprise des mots et de sa vieille machine à écrire. Solitaire aussi. Marquée par un drame. Forcément quand on a traversé le 20ème siècle. Il y a cette atmosphère désuète qui règne dans ce drôle d'immeuble où Sarah est la seule à compter moins de sept décennies. Et puis, il y a cette relation épistolaire très bien menée, dans des styles forcément très opposés. La plume à l'ancienne de la doyenne, qui distille ses lettres comme jadis les feuilletonistes dans les journaux. Le style sec de Sarah, qui avoue ne pas aimer écrire, et surtout pas sur du papier. L'évolution de cette correspondance laisse peu à peu apparaitre, outre la tendresse qui nait entre les deux femmes, tout ce qui sépare ces deux générations. Le rythme. Les préoccupations. Le quotidien. Et leurs mots sont autant de passerelles nécessaires.



Oui, il est plaisant de se laisser porter par un roman qui fait confiance aux mots pour soigner les âmes, reconstituer les histoires et relier les individus. Rien que pour ça, on a très envie d'en recommander la lecture.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Ou le dernier coquelicot

Ce roman est un thriller psychologique palpitant, avec un dénouement époustouflant, pour lequel j’ai un énooorme coup de cœur !



C’est le troisième roman de Florence Herrlemann. Il est totalement différent du deuxième, pour lequel j’avais eu un coup de cœur également. Je ne vous évoque pas le premier parce que je ne l’ai pas lu, tout simplement, même si je réalise qu’il est urgent que je le découvre 😉



Dans ce roman, il y a d’emblée une atmosphère particulière, qui évolue pour atteindre très vite des sommets, dont le lecteur ne parviendra plus à redescendre au point de devoir, coûte que coûte, terminer sa lecture !



C’est un roman choral. C’est un style qui est de plus en plus utilisé. Et cela enrichit incontestablement l’histoire. Mais ne pensez pas que cela va éclairer votre lanterne de lecteurs ! Pour qui allez-vous avoir peur ? A qui allez-vous faire confiance ? Et à la fin de votre lecture, peut-être que, comme moi, vous aurez envie de reprendre la lecture en sachant ce que vous savez désormais 😅



L’histoire commence avec Léonor, qui devient propriétaire d’une maison loin de Paris. D’autres personnages entrent en piste, plus troubles et incernables les uns que les autres. Il y a un chien que Léonor adopte en même temps qu’elle devient propriétaire de la maison. Amis lecteurs, choisissez bien votre personne de confiance !



Merci à M+ Editions et à Florence Herrlemann de m’avoir confié ce roman en service presse. Malgré des milliers de livres déjà lu depuis ma plus tendre enfance (en passant par une adolescence où je lisais plusieurs livres chaque semaine), je réalise que je pourrai toujours découvrir des romans innovants, avec des pistes jamais explorées, que le sentiment de « déjà vu » n’est pas près de me guetter !
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