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Critiques de Francesco Francavilla (84)
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Batman : Sombre reflet, tome 2

Tome. 2 de "Sombre Reflet" et fin du run de Snyder et Francavilla avec un final en apothéose.

Là où James Gordon le fils du commissaire Jim Gordon disait vouloir se soigner et se réintégrer la société et la ville de Gotham, on se rend compte dans cet ultime chapitre que le fils du commissaire avait tout prévu depuis le début.

Que ce soit les méandres avec "Le Priseur" du premier tome ou un plan beaucoup plus machiavélique que je vous laisserais découvrir si jamais vous êtes intéressés par la lecture de ce Comics en deux tomes.



Le Joker y fait une brève apparition dans ce second tome après s'être échappé de l'asile d'Arkham et il sera lié d'une manière ou d'une autre à l'intrigue principale.



Le point fort de ce Comics est son scénario sur ton de thriller à l'ambiance bien dark.

On notera néamoins un dessin en deçà par rapport à ce que peut proposer le scénario mais cela reste quand même carrément plus que correct. Après c'est selon ses goûts de tout à chacun.



Ça m'a fait plaisir de re-découvrir cet arc de l'univers Batman qui n'était plus très frais dans ma mémoire l'ayant lu il y a quand même pas mal d'années de ça maintenant.

On peut y voir un Batman incarné non pas par Bruce Wayne mais par Dick Grayson qui n'est autre dans le batverse le premier Robin et qui deviendra plus tard Nightwing.
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Batman : Sombre reflet, tome 1

Dans ce Comics en deux tomes de Batman, on a à faire non pas sous la cape du Chevalier Noir à Bruce Wayne comme à l'accoutmé mais à Dick Grayson, le premier Robin que l'on connaît aussi sous le pseudonyme de Nightwing.



Batman, enfin Dick Grayson sous le costume du chevalier noir se voit dans ce premier tome de "Sombre Reflet" après avoir enquêté sur une affaire mettant en scène des substances qui n'auraient jamais du se trouver là où elles étaient, Batman se verra participer à une étrange mise aux enchères un peu particulière d'un ennemi qui se fait appeler "Le Priseur" après avoir suivi sa piste suite à ses enquêtes. "Le Priseur" se révélera être un redoutable adversaire.



Dans la seconde partie de ce premier tome, les vieux démons du commissaire Jim Gordon refont surface après que son fils James revienne à Gotham. Criminel et psychotique, James avouera à son père Jim Gordon que ce n'est pas seulement d'un état psychotique dont il souffre mais qu'il a été diagnostiqué comme étant un psychopathe, suivant un traitement expérimental et voudrait se réinsérer dans la société en commençant par un travail dont Jim et Dick Grayson pourraient l'aider en le pistonnant.



Ce premier tome ainsi que le second, je les avais déjà lu il y a une douzaine d'années de ça. Mais comme cela remontait à pas mal d'années, jusqu'ici je ne pouvait pas en faire une critique.

Ce Comics est noir, très sombre et on pourrait le comparer à pas mal de romans policier ou de thrillers dont il n'a rien à envier.
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Les gardiens de la galaxie Marvel now, tome 2

Il y des challenges dans la vie qui ne se refusent pas, quitte à se faire drôlement chier, le mien que je vais m’imposer s’intitule :

« Ni putes, ni enculé… point de vulgarité, mais avec un soupçon de poésie… »



C’était une soirée fin juin, en terrasse d’un café que m’est venu à l’esprit cette drôle de critique : J’y mettrai du soleil et des sourires que je me suis dit… alors trois jolies femmes sont venues s’assoir tout près de moi, pétillantes d’un Perrier citronné ou d’un thé mentholé, et puis après quelques échanges, un petit rayon de soleil retardataire est apparue au coin de la rue, la cheville au vent, scintillante d’une humeur timide et bon enfant, quelques rougeurs vite oubliées une fois tout le monde bien présentés…



Tremblotant discrètement par ce petit vent léger qui caressait mon désarroi d’avoir sous estimé ma timidité, mais du coin de l’œil je jouissais de cette ambiance si naturelle qui aurait pu tourner gêne et mains moites, pourtant les paroles s’animaient dans un mélange plaisant de rires et de fous rires entre deux gorgées de curiosité, quelle chance m’avait poussé un samedi soir dans les bras d’esprits si passionnants ?



Puis l’appétit s’est levé comme quatre nanas et un demi-homme, la bouffe était réservée au bout d’une rue juste à côté, malheureusement le petit rayon de soleil s’est envolée chercher pitance vers d’autre cieux… quelques bises furent échangées, puis nous nous sommes dirigés vers la chaleur d’une alcôve plus intimiste, chacun sa carte, il est temps de faire son choix, tartare, magret de canard au gingembre, crème brulée, fondant au chocolat, eau plate et coca zéro pour monsieur… dans le menu enfant le coca ? S’il vous plait, mais sans alcool…



Les délires féminins se sont enchainés, moi je regardais toute cette féminité d’un œil charmé, un sourire envouté au bord des lèvres, respectant du mieux que je pouvais leur amicalité naissante… Mais « Tard » fut très vite arrivé, alors qui conduit jusqu’à l’entrée du métro ?



Merci aux quatre bombasses de babelio pour ce moment ô combien délicieux… »



Fin du challenge : « Ni putes, ni enculé… point de vulgarité, mais avec un soupçon de poésie… »



« Mais pourquoi il parle pas du comic ce con ? »



« Tu crois que faut qu’on le dénonce aux hautes instances babelionesques ?»



« Y parait qu’il s’en branle dixit ce malotru… »



« A ton avis il a quel âge pour lire des conneries sur un raton laveur génétiquement modifié ? »



« Et un arbre humanoïde qui dit tout le temps son nom… »



« Sans parler de la bonasse toute verte et du géant tout tatoué… »



« Et du beau gosse masqué… »



« En plus il est d’un vulgaire, un empoté de la politesse voilà ce qu’il est… »



« Allons nous en et vite… »



J’ai été envouté par le film premier du nom, et la bande son ô combien bandante, de celle qui te font bouger le cul même sobre, du coup je comictise sans objectivité en me laissant bercer dans des histoires de vieux gosses qui rêvent d’aventures héroïques



A plus les copains…

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Batman : Sombre Reflet - Intégrale

Paru en 2011, "Sombre Reflet", s'inscrit dans le contexte post "Final Crisis", crossover de Grant Morrison, paru en 2008-2009, au cours duquel on a pensé Batman mort. Mais voilà qu'il est réapparu récemment et a décidé de monter Batman Incorporated (une organisation internationale de justiciers). C'est donc Dick Grayson (le premier Robin) qui porte le costume de Batman pendant ce temps là.



Ecrit par Scott Snyder et dessiné, en alternance, par Jock et Francesco Francavilla, "Sombre Reflet" est un thriller plutôt réussi mais dont l'enchainement des évènements est malgré tout assez bancal. Par contre Snyder réussi à mettre en scène, en la personne de Dick Grayson, un Batman relativement différent de celui incarné par Bruce Wayne. Et l'adversaire auquel il le confronte fait vraiment froid dans le dos et permet de placer des références à de célèbres récits du Chevalier Noir ("Un Deuil dans la Famille", "Year One"). Quant aux dessins, si ceux de Francavilla sont globalement réussis je ne goûte guère le travail de Jock.



Au final, nous n'avons pas affaire ici à un Batman "cultissime" mais le niveau général contentera largement les amateurs du Chevalier Noir.
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Batman : Sombre reflet, tome 1

Je poursuis ma remontée dans le temps à travers la carrière de Scott Snyder, que j’ai découvert sur La Cour des Hiboux, puis American Vampire Legacy, et enfin Gates of Gotham. J’attaque ici Sombre Reflet, sa première incursion véritable dans l’univers du Chevalier Noir de Gotham City, du célèbre Dark Knight, j’ai nommé Batman !



Suite aux aléas des aventures précédentes (que je connais peu), c’est Dick Grayson qui doit supporter le fardeau du costume de la chauve-souris. Il fait face à deux menaces potentielles qui mènent à deux enquêtes plus ou moins successives et plus ou moins bien menées : Dick Grayson doute souvent de lui-même, notamment dans son rôle de successeur de Bruce Wayne. La cohérence de ce premier tome pâtit de cet enchaînement douteux, même s’il faut saluer les bonnes idées que Scott Snyder trouvait déjà, en remontant dans l’histoire de Gotham et en fouillant la personnalité des membres de la famille Gordon (attention, c’est tout de même encore un peu fouillis à ce niveau-là).

Sans vouloir descendre l’un ou l’autre des deux dessinateurs qui pratiquent leur art ici (et plutôt de belle manière d'ailleurs ; j'adore tout particulièrement la couverture), il est évident que ce premier tome est coupé en deux avec deux traits radicalement différents et la succession de l'un à l'autre est dure à avaler, personnellement. Pas de gros points négatifs donc, mais pas non plus d'énormes points positifs, ce qui rend mon avis mitigé.



Au terme de cette lecture, ce premier Sombre Reflet (« Black Mirror » en version originale) ne me laisse pas une impression des plus florissantes. C’est une bonne aventure de Batman, mais ni révolutionnaire, ni innovante, ni particulièrement belle ou iconique. Vu les différents critiques positives, je m’attendais donc à mieux. Si j’arrive à obtenir le deuxième tome de ce diptyque, je pourrais peut-être me faire un avis plus complet.



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Les gardiens de la galaxie Marvel now, tome 2

Alors, autant j’avais adoré le premier volume, autant là je suis un peu plus dubitatif. On a le sentiment que l’auteur a voulu faire une sorte de pause dans l’intrigue principale des Gardiens en rajoutant Angela. Mais ça ne prends pas, c’est fade et sans intérêt, et de plus les dessinateurs changent d’un chapitre à l’autre, à tel point que nos héros sont méconnaissables. Une chance que je sache que dans les chapitres suivant, les choses reviennent à la normale sans quoi j’aurais stoppé ma lecture ici.



Un tome clairement pas indispensable.
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Hawkeye, tome 4 : Rio Bravo

J’ai aimé le graphisme au trait lourd, aux couleurs de gris, de bleus et d’ocres intenses, j’ai aimé l’ambiance lourde. Mais je n’ai pas aimé l’histoire, il faut avoir les codes, et vraisemblablement je ne les possède pas. Des scènes de baston bien réalisées, une histoire de relation entre frères, et une histoire de spoliation de bâtiments, d’affaires compliquées, avec des dialogues évasifs, non, en fait, le problème, c’est les textes, chargés de sous-entendus, quelques mots sans phrases, à nous de faire le lien, ça crée une ambiance, mais disons-le franchement, je n’ai rien compris, à part qu’à la fin c’est les bons qui gagnent et ça ne m’a pas donné envie de faire l’effort, ni d'en connaître plus. Non, vraiment, ce n’est pas pour moi, trop private joke, j'ai eu l’impression que je n’étais pas légitime en tant que lecteur de cette aventure, je trouve cette sensation très désagréable.
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La Nuit de la Goule

Un homme et son fils arrivent dans un établissement isolé pour retrouver le réalisateur d'un film perdu, La nuit de la goule. Mais la réalité va peut-être dépasser la fiction.

Mêlant présent et extraits du film perdu, cet album est un vrai plaisir pour les amateurs de films d'horreur. Les références y sont multiples et le schéma de l'histoire est somme toute assez classique. Pourtant et sûrement grâce à çà, l'intrigue est prenante, difficile à lâcher et sans temps mort. On ne s'ennuie pas une minute.

Même si le format est un peu court pour les développer, les personnages ne manquent pas d'épaisseur, le scénario arrivant à distiller intelligemment de petites touches pour leurs donner vie.

J'ai beaucoup aimé les dessins qui appuient l'ambiance de film d'horreur tant par le choix des couleurs que par le trait précis de Francesco Francavilla.

Une vraie réussite que cet album vraiment réjouissant qui rend hommage aux classiques des films de genre.
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The spirit : The corpse-makers

Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2017/2018, écrits, dessinés, encrés, mis en couleurs par Francesco Francavilla qui a également réalisé le lettrage et la mise en couleurs. En ouverture du premier épisode, l'auteur a dédicacé cette histoire à Will Eisner (1917-2005) et à Darwyn Cooke (1962-2016).



À Central City (une ville fictive), un sans-abri revient voir son pote Carl Stevens (58 ans), avec une boutanche à la main, sous une pluie battante. Il découvre le cadavre de son ami étendu sur e sol. Peu de temps après, la police est sur place pour enquêter, sous la supervision du commissaire Eustace Dolan. Après avoir écouté le témoignage du sans-abri, et les informations des policiers, Dolan remonte s'abriter dans sa voiture, pendant que le fourgon de la morgue emmène le corps. Il sursaute quand Spirit se manifeste sur la banquette arrière. Il lui indique le peu qu'il sait, et Spirit indique qu'il s'intéresse à cette affaire. Spirit quitte la voiture du commissaire et monte dans la sienne, conduite par Eb, un jeune afro-américain. Eb dépose Spirit au cimetière, puis rentre en ville et se gare devant le restaurant Fellini, où il retrouve son cousin Vince, avec qui il papote et mange un morceau. Après quoi, ils sortent et Vince propose à Eb d'aller voir un film. Mais une voiture s'arrête et le conducteur demande à Vince de monter dedans pour affaire. Vince se retourne vers Eb et remet la séance de cinéma à plus tard.



La voiture où est monté Vince croise le fourgon mortuaire qui arrive à sa destination quelques rues plus loin. 2 silhouettes encapuchonnées en sorte, et vont prendre livraison du corps de Carl Stevens, l'un des 2 hommes versant un pot-de-vin au médecin légiste. Spirit est tranquillement affalé dans son fauteuil en train de manger des nouilles instantanées, en regardant la télévision. Il s'agit d'une émission d'information dans laquelle John Bartlett évoque la possibilité d'utiliser du charbon pourpre en abondance près de la ville comme source d'énergie, et où Mark Hooper (responsable de la direction des énergies municipales) dénonce les risques à exploiter des mines de charbon pourpre. Spirit est interrompu par l'irruption d'Eb qui lui indique que des voleurs de banque viennent de frapper à la Banque Centrale et qu'ils sont en train de prendre la fuite. La voiture des fuyards se fait rattraper par celle de la police. Cette dernière percute un poteau, mais celle des voleurs a un pneu crevé. Les bandits sortent de la voiture, et s'enfuient chacun de leur côté, Vince partant vers une ruelle déserte. Une silhouette encapuchonnée sort de l'ombre derrière lui et lui injecte un produit en lui enfonçant l'aiguille d'une seringue dans le cou.



The Spirit est un personnage qui a été créé par Will Eisner en 1940, publié dans le magazine Register and Tribune Syndicate jusqu'en 1952. Dans les premières années, Eisner en était le scénariste, dessinateur et encreur. Dans les dernières années de publication, Eisner n'en assurait plus que la supervision. The Spirit est un policier appelé Denny Colt qui revêt une sorte de costume civil avec des gants, d'un feutre mou et un masque riquiqui, et qui effectue des enquêtes. À ce genre d'histoire peuvent se mélanger les conventions narratives d'autres genres, comme celles du policier, du film noir, de l'horreur, de la comédie et même des histoires d'amour. Au fil des strips, le plus remarquable dans ces histoires est l'évolution de la narration visuelle, les dessins de Will Eisner donnant toute leur saveur à ces enquêtes gentilles. Du coup, il est un peu vain de vouloir réaliser d'autres histoires du Spirit, même des hommages. En effet, il ne s'agit pas d'un personnage avec une histoire personnelle remarquable, ou d'un détective aux méthodes mémorables. Réaliser un hommage à ce personnage, c'est avant tout rendre hommage à son auteur, sans réussir à se montrer aussi inventif ou aussi élégant que lui. D'un autre côté, Francesco Francavilla a déjà prouvé sa capacité à réaliser des histoires de détective à la manière des pulps, avec un petit parfum de superhéros, que ce soit avec son propre personnage Black Beetle (2011/2012), ou que ce soit pour Zorro sur la base d'un scénario de Matt Wagner, adaptant le roman d'Isabel Allende dans Zorro: Year one (2009).



De fait, s'il parcourt les premières pages de cette bande dessinée, il y a de forte chance pour que le lecteur tombe tout de suite sous le charme, et que ses réticences fondent comme neige au soleil. Francavilla donne l'impression de réaliser des cases avec des contours tracés un peu rapidement, des dessins simples, des couleurs appliquées à la truelle. Dans le même temps, ses planches se lisent avec une facilité ensorcelante, et l'ambiance qui s'en dégage est irrésistible. L'histoire baigne majoritairement dans des teintes de bleu allant du bleu-violet au bleu cobalt, attestant de scènes de nuit sombres, sans être sinistres. Lorsque le lieu est éclairé par une lumière artificielle, il apparaît des teintes allant du jaune de Mars au jaune paille. Lorsque le danger ou la violence se manifeste, l'artiste utilise des teintes rouge, le rouge de la cravate de Spirit y faisant écho. À chaque page, le lecteur admire la fluidité de la narration visuelle chaque case étant de lecture immédiate, même si Francavilla applique plus d'aplats de noir qu'Eisner. Les contours de ces zones de noir sont irréguliers sans être pour autant déchiquetés, donnant du poids à la page, de la texture aux surfaces détourée, créant des effets de contraste, sans pour autant être aussi radicaux que ceux de Sin City de Frank Miller. L'impression globale qui se dégage des planches n'est pas méchante, cruelle ou dépourvue d'espoir comme cela peut l'être dans Sin City.



Francesco Francavilla se livre donc à une adaptation de l'œuvre de Will Eisner. Il a choisi de conserver l'impression d'une époque se situant dans les années 1940/1950, que ce soit pour les tenues vestimentaires, pour les voitures, ou pour l'absence de technologie récente comme les téléphones portables. Cela lui permet d'intégrer une technologie d'anticipation au regard de cette époque, une installation minière à l'allure inquiétante du fait de ses machinerie et au fonctionnement évoquant les mines du dix-neuvième siècle. Dans cet environnement graphique, les gardes avec des manteau à capuche et des lunettes avec des verres rouges font sens visuellement. L'artiste intègre ainsi une ambiance pulp, avec une mystérieuse organisation se livrant à un trafic de minerai dans des souterrains, en employant des individus soumis à une forme d'esclavage. Francavilla construit des pages d'une grande lisibilité, avec des dessins donnant une impression d'évidence sans être simplistes, et de successions de cases montrant le mouvement sans être juste une décomposition d'un unique mouvement. Il intègre aussi quelques clins d'œil, à commencer par les lettres du mot Spirit, intégrées dans la page de titre, mais sans l'inventivité de Will Eisner pour qu'elles deviennent des éléments constitutifs du décor.



Le lecteur plonge donc dans un récit à la narration visuelle épatante, pour une intrigue assez simple. Spirit découvre un mystère : celui d'une succession de meurtres et de disparition, ce qui va le mener vers cette affaire de charbon pourpre évoquée à la télé. Le récit avance à coup de dialogue, course-poursuite, et confrontation physique à main nue ou avec arme à feu. Sur ce dernier point, l'auteur reste fidèle à la vision de Will Eisner : Spirit n'utilise pas d'armes à feu. Francesco Francavilla reprend donc également la tenue basique de Spirit : costume bleu, cravate rouge, feutre mou et masque de type loup. Les dessins sous-entendent également que Spirit vit dans le cimetière de la ville, ce qui est conforme à la mythologie du personnage. Il met en scène Eb, le jeune assistant de Spirit, s'affranchissant de la polémique du son nom, en le raccourcissant. Il intègre un personnage féminin : Lisa Marlowe, une détective privée dont le nom rend hommage à Philip Marlowe, le personnage créé par Raymond Chandler (1888-1959). Il se tient soigneusement à l'écart du cliché de la demoiselle en détresse puisque c'est Lisa Marlowe qui sauve la vie de Spirit. Le lecteur se rend compte qu'il est happé par cet hommage proposant des pages à la narration exemplaire, avec une utilisation intelligente et pertinente des conventions du genre. Le lecteur prend donc grand plaisir à voir la forme gisante du cadavre dans un terrain vague sous la lumière blafarde des feux de la voiture de police, la course-poursuite de voiture toute sirène hurlante sous une pluie battante, Lisa Marlowe filant à toute allure sur sa moto, l'intrusion en catimini de Spirit dans un immeuble paraissant abandonné, l'interrogatoire musclé d'un individu ligoté sur une chaise, etc.



Alors même que Spirit est un personnage un peu superficiel dont l'intérêt majeur des aventures réside dans les dessins de Will Eisner, Francesco Francavilla réussit le pari déraisonné de rendre hommage à la fois au personnage, à la fois à son créateur, sans essayer de le copier servilement, sans sacrifier sa propre personnalité graphique, pour un récit conforme aux conventions attendues, avec une verve épatante.
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La Nuit de la Goule

La Nuit De La Goule est avant tout un hommage au cinéma d’horreur des années 50/60 (l’âge d’or de la Hammer et ses deux acteurs fétiches, Peter Cushing et Christopher Lee), et sur ce point c’est une totale réussite.



Pour la petite histoire la BD a d’abord été diffusée, en version originale, sous forme de feuilleton numérique en six épisodes, avant d’être publiée en un volume unique par Dark Horse.



Pour son intrigue Scott Snyder s’inspire très librement d’une créature mythique de la littérature arabe, la goule, un monstre nécrophage. Si Francesco Francavilla me demandait : « Quoi ma goule ? Qu’est-ce qu’elle a ma goule ? », je lui répondrais qu’il s’est contenté du minimum syndical avec sa bestiole. Une vague forme noire aux yeux rouges… ça va mec, pas trop fatigué ?



Heureusement pour le reste le dessinateur est irréprochable en alternant les styles au gré de l’intrigue. Le trait est toujours fin et précis, mais le fond s’adapte parfaitement au récit, le dessinateur optant même pour une palette de couleurs à part pour les scènes d’horreur.



L’intrigue est décrite selon deux arcs narratifs distincts (avec chacun son ambiance graphique donc), d’une part les faits qui se déroulent dans le présent, d’autre part les extraits du film. Film nous permet de suivre une troupe de soldats américains de la Première Guerre mondiale, la troupe part en éclaireur dans un village italien qui serait occupé par les Allemands. Mais c’est tout autre chose qu’ils vont croiser lors de cette excursion.



Globalement j’ai trouvé ce second arc narratif plus abouti que le premier. Il faut dire que la surprise n’est pas vraiment au rendez-vous, les quelques rebondissements ainsi que le twist final sont relativement prévisibles.



Heureusement sous la trame plutôt classique on retrouve de vrais sujets de réflexion tels que les traumatismes vécus en temps de guerre par les militaires et leur impact lors d’un retour à la vie civile, ou encore les relations familiales (entre un père et son fils en premier lieu).



À l’instar des films de la Hammer, et malgré quelques bémols, le divertissement est bel et bien au rendez-vous. À l’inverse du grand frisson, mais je doute que les auteurs aient eu la prétention de vous donner des sueurs froides et des nuits pleines de cauchemars. Oserai-je donc terminer ce billet par un ironique : « Que de la goule ! » ? Ah bin oui, j’ai osé.
Lien : https://amnezik666.blog/2023..
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Batman : Sombre reflet, tome 2

Retour du tandem Scott/Francavilla pour le dénouement de ce run Sombre Reflet. Verdict ? Meilleur que le premier opus, ce second volet impressionne par sa narration mettant davantage en exergue la psychologie des personnages afin de créer une ambiance à la fois poisseuse et intimiste. Et vous savez quoi ? Le pari est plus que réussi.



Snyder, que l'on sait capable du meilleur comme du moins bon, signe ici un petit bijou grâce à son scénario diabolique, noir et dense. Fini le jeu de piste récréatif du premier tome. Place ici aux états d'âme meurtris à livre ouvert et à l'introspection écorchée en intraveineuse. C'est avec un plaisir malsain que l'on suit ces péripéties embourbées dans les ténèbres, attendant avec impatience la sinistre note finale.



Francavilla, de son côté, continue avec une remarquable constance le travail de couleurs effectué sur le premier volume. Les tons violacés enlaçant avec une élégance glaciale la noirceur ambiante du livre n'ont pas fini de vous envoûter.



Sombre Reflet s'impose comme un run indispensable à tout fan de notre chauve-souris favorite et prouve, qu'après les ténors qui sont déjà passés par là pour nous livrer des chefs d'oeuvre intemporels, la (bonne) surprise est toujours de mise. A quand la prochaine ?
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Shock, tome 1

Ce tome est une anthologie de 21 histoires courtes (entre 2 et 15 pages), initialement paru en 2018, sans prépublication. Chacune des histoires a été réalisée par une équipe artistique différente, et elles sont en couleurs. Ces histoires ont été réalisées par Neil Gaiman & Michael Zulli, Cullen Bunn, Leila Leiz et Toni Fejzula, Andy Clarke, Francesco Francavilla, Bill Willingham & Travis Moore, Jim Starlin & Phil Hester, Marguerite Bennett & Hoyt Silva, Paul Jenkins & Dablibor Talajic, Mike Carey & Szymon Kudranski, Marco Croner & Andrew Robinson, Charles Vess, Brian Azzarello & Toni Fejzula, Frank Tieri & Joe Eisma, Michael Gaydos, Joe Pruett & Cliff Richards, Marc Guggenheim & Laci, Stephan Nilson & Wesley Gunn, Aaron Douglas & Szymon Kudranski, Richard Starkins & Sarah Delanie, Mike Zagary & Will Sliney, Marko Stojanovic & Ivan Snaovic. L'ouvrage s'ouvre avec une introduction d'une page rédigée par Joe Pruett, le responsable éditorial de l'ouvrage et d'Afterschock Comics, professant son amour des anthologies.



Au temps présent, une sorcière vit dans une belle maison de campagne. Elle attire les chiffres de l'horloge pour les mettre dans la soupe qu'elle prépare. Elle a préparé 3 chagrins à la demande d'un client, qu'elle lui remet, chacun enveloppé dans une étoffe. Maisy aime bien jouer avec les papillons au parc, sous la surveillance de sa mère. Une nuit, sa mère découvre la chambre vide de Maisy des papillons qui s'envolent. Un pilote spatial a été capturé par un autre équipage, bourré de drogues et torturé. Un vaisseau spatial extraterrestre atterrit sur Terre et deux aliens commencent à asservir un enfant avec leurs capacités télépathiques. Un solide guerrier errant arrive dans la maison d'une jolie femme isolée, après avoir passé un col de montagne sous la neige. Une entité humanoïde abstraite et universelle considère son existence. Rosa a adopté une chienne battue, et elle vit avec un individu travaillant pour le crime organisé et qui n'oublie pas sa part. Phoebe est en train de préparer sa salle de mariage pour le banquet quand sa mère arrive et lui remet le dernier enregistrement audio de son père réalisé à son attention. Un garçon raconte sa jeunesse : il est né en 1959 et a grandi dans le quartier de Walton à Liverpool. Un aventurier spatial viole des femmes cryogénisées, un autre vit avec des femmes plantes qui lui sont entièrement dévouées.



Un homme âgé voyage sur une mule et arrive devant un fleuve dont émergent cinq anges. Agian est venue aider son copain à vider le grenier de tante Margaret qui est décédée. Red, une jeune femme, se fait fouiller à l'entrée d'un restaurant italien : elle vient voir Papa Occa pour s'expliquer sur le ratage de sa mission. Dans un appartement, une jeune fille contemple un crâne posé sur une table en pensant à la mort. De nuit sur un champ de bataille dans le désert, la mort vient trouver un soldat pour lui dire qu'il va y passer, mais qu'il y a peut-être un moyen. À New York, un chaman dessine un énorme sigil sur la chaussée d'une voie avec 8 files de circulation. Eugene Metro s'occupe de la réinsertion d'ancien supercriminel. Un individu enregistre ses mémoires sur une cassette audio : comment les élites ont conçu un virus pour une opération d'eugénisme d'envergure nationale. Dans une somptueuse demeure, le maître de maison s'apprête à sortir avec son revolver pour affronter des chiens. La société Moments se retrouve en capacité de publier les nouvelles du lendemain sur son site internet. Pendant la seconde guerre mondiale, dans un hôpital de campagne, une bonne sœur pleure devant le cadavre d'un soldat sur un lit : c'était son frère.



Joe Pruett n'a pas menti : il y a de tout dans cette anthologie, aussi bien des récits avec une chute que des récits avec une structure moins conventionnelle, aussi bien des récits réalistes que fantastiques ou de science-fiction. En parcourant la liste des nombreux auteurs (une quarantaine), le lecteur de comics américain en reconnaît de nombreux, aussi bien des jeunes que des anciens, avec de nombreux très connus pour leurs comics de superhéros ou leurs comics indépendants. À tout seigneur tout honneur, le recueil s'ouvre avec un poème de Neil Gaiman (Sandman et de nombreux romans) mis en images par Michael Zulli qui avait déjà travaillé avec lui à l'occasion de la série Sandman. Le lecteur constate qu'il ne s'agit pas d'un texte original écrit pour l'occasion et que donc Zulli se livre à une interprétation, figeant les images générées par la poésie dans l'esprit du lecteur. Mais la vision de l'artiste est singulière et exquise, et le lecteur ne sent pas floué. Il remarque également que Charles Vess a signé sa dernière planche en 2012, c’est-à-dire un récit datant de 6 ans avant l'anthologie, mais quel plaisir rare et ineffable ! C'est exquis de bout en bout, moins gothique que Michael Zulli, plus tout public sans être enfantin, un régal pour un voyage extraordinaire, unique, onirique.



En fonction de ses goûts, le lecteur est plus attiré par les récits fantastiques, ou ceux de science-fiction, ou encore ceux du quotidien. Il se rend bien compte de la diversité des genres, mais aussi d'un élément choc dans chaque récit. Il peut se trouver dans la chute, comme dans le corps du récit. Il peut s'agit d'un élément horrifique visuel ou d'une situation tragique sur laquelle l'individu n'a aucune prise. Ces histoires s'inscrivent effectivement dans des genres très différentes : des 4 pages de l'histoire de science-fiction à chute de Francesco Francavilla (visuellement magnifique et très classique), à la fable sur des animaux anthropomorphes condamnés à se massacrer à cause d'un atavisme auquel ils ne peuvent échapper, en passant par un enlèvement par des fées, et par la jeunesse dans un quartier défavorisé de Liverpool. Du fait de cette réelle diversité, il n'est pas possible de classer ces histoires par genre car elles se trouvent à la croisée de plusieurs. Il n'est pas possible de les catégoriser en fonction des approches graphiques, car ce n'est pas un critère signifiant. Par contre il est vraisemblable que le lecteur sera marqué par plusieurs d'entre elles, certainement différentes en fonction de ses sensibilités.



Par exemple, il peut être curieux de savoir ce que racontent des auteurs confirmés de comics. Bill Willingham, créateur et auteur de la série Fables (2002-2015) propose un récit qui ressemble à un conte avec un chevalier moyenâgeux de bonne extraction qui se retrouve face à une déesse incarnée. Les dessins de Travis Moore sont descriptifs, plaisants à l'œil avec des rondeurs et une superbe mise en couleurs, mais manquant un peu texture pour apparaître réaliste. Bill Willingham écrit une histoire gentille, à la chute très cruelle qui fait mouche. Suit une histoire beaucoup plus courte de Jim Starlin, entre autres créateurs de Thanos en 1973. Le lecteur qui connaît cet auteur sourit en découvrant une entité cosmique omnipotente. Phil Hester réalise des dessins un peu griffés et la chute est cruelle à souhait, avec un effet métaphorique quant à la personne qui se considère comme une entité omnipotente. Paul Jenkins et Dalibor Talajic racontent une histoire ancrée dans le réel : une jeune femme à la veille de son mariage écoute un message enregistré laissé par son père disparu. Les dessins sont réalistes, un peu doux, avec des visages expressifs et une utilisation intéressante de cases de la largeur de la page. Le lecteur ressent l'amour du père pour sa fille et l'émotion de cette dernière en découvrant qu'il a pensé à elle avant de disparaître. La fin est déchirante, restant un registre réel. Le lecteur passe alors au récit écrit par Mike Carey et illustré en noir & blanc avec nuances de gris par Szymon Kudranski. Il s'agit de l'évocation de l'enfance d'un petit garçon dans une famille pauvre, dans un quartier défavorisé portant encore de nombreuses traces des bombardements de la seconde guerre mondiale. Mike Carey écrit comme si le garçon devenu adulte commentait ses premières années, ses conditions de vie. Les dessins de Kudranski sont proches d'un photoréalisme avec des traits de contour très fins et secs. Il n'y a aucun événement fantastique, ni même extraordinaire. Mais les deux dernières phrases mettent cette vie en perspective avec d'une manière poignante, sans aucun misérabilisme, un tour de force.



Le lecteur aborde avec curiosité les autres histoires, s'adaptant sans difficulté aux changements de registres de genre, aux différences entre les façons de dessiner. Intrigué, il passe d'une relecture personnelle de la fable du Petit Chaperon Rouge au temps présent dans le crime organisé (Frank Tieri & Joe Esima), à 4 pages peintes par Michael Gaydos pour une brève rêverie. Il lit rapidement le récit de Joe Pruett & Cliff Richards, assez convenu avec des dessins très fonctionnels. Il hallucine devant le récit de Marc Guggenheim & Laci. Il perçoit en quoi chaque récit apporte un choc, tous de nature différente, la plupart durables, restant avec le lecteur après qu'il ait refermé l'anthologie. Les promesses annoncées dans l'introduction sont tenues : une anthologie variée, avec des auteurs aux sensibilités différentes, impliqués dans leur récit, que ce soit l'intrigue ou la mise en images. Même s'il apprécie différemment ces récits, le lecteur en ressort satisfait, profondément marqué par plus d'un tiers de ces histoires qui sont autant de pépites.
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Batman : Sombre reflet, tome 1

Scott Synder, un des nouveaux fers de lance de la franchise Batman depuis quelques années, signe un scénario ambitieux et habilement mené non sans rappeler un certain Geoff Johns. le découpage en deux trames dont la première, axée sur le divertissement et le jeu de pistes amène subtilement à la seconde, plus dédaléenne et psychologique, confère un second souffle à mi-parcours là où souvent la lassitude se fait ressentir.



Snyder ose par ailleurs un pari couillu et bienvenu : celui de mettre en avant Dick Grayson dans le costume de notre Batou des familles, lui octroyant ainsi plus d'épaisseur. Notre chauve-souris favorite s'en retrouve plus humaine, facilitant l'identification à ce personnage trop souvent glacial à outrance.



De son côté, Francesco Francavilla nous offre de belles planches grâce à un coup de crayon précis, mais pas trop de façon à amplifier la noirceur de l'ambiance. le jeu des couleurs du coloriage, sur les tons violacés, jure avec la noirceur ambiante, offrant ainsi une dualité originale qui reste en mémoire.



Une fois la dernière page tournée, une seule envie nous tenaille : boucler la boucle de ce labyrinthe psychologique avec le tome 2 qui, on l'espère, tiendra toutes ses promesses tant le dénouement du premier opus se veut annonciateur de sombres présages.
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Shock, tome 2

Ce tome est une anthologie de 18 histoires courtes (entre 3 et 13 pages), initialement paru en 2019, sans prépublication. Chacune des histoires a été réalisée par une équipe artistique différente, et elles sont en couleurs. Ces histoires ont été réalisées par R.L. Stine & Antonio Fuso, Steve Rasnic Tem & Cliff Richards, Jim Starlin & Larry Stroman, Huan Doe, Joe Pruett & Szymon Kudranski, Garth Ennis & Russ Braun, Marguerite Bennett & Zachariah Roane, Frank Tieri & Oleg Okunev, Bob Burden, Jill Thompson, Aaron Douglas & Cliff Richards, Francesco Francavilla, Cullen Bunn & Jamal Igle, Marko Stojanovic & Drazen Kovacevic, Darko Marcan & Milan Jovanovic, Ray Fawkes & Phil Hester, Kevin J. Anderson & Bo Hampton, Ron Marz et Mirko Colac.



Une agent immobilière fait visiter un superbe appartement dans un étage élevé avec vue sur Central Park à New York au producteur de cinéma Dolph Westerman. Il s'étonne du prix pas si élevé que ça. Elle lui répond qu'il y a une clause particulière : il ne fait jamais ouvrir la pièce appelé Demon Room. Il pense qu'elle se moque de lui car il est le producteur d'une série de films portant le même nom. Un couple est à table et l'homme répond au téléphone : quelqu'un lui annonce la mort de son père. Il décide de se rendre dans sa ville natale qu'il a quitté depuis 15 ans et où il n'est jamais retourné. Dans le futur, une journaliste commente sur le succès du dernier film du réalisateur Sebastian Hyglass, en le comparant avec le dernier four du réalisateur Roland von Vouter, alors que ce dernier rend visite au premier pour le féliciter. Un jeune couple aisé arrive dans une station-service perdue dans la cambrousse, où il n'y a même pas de réseau téléphonique. L'homme demande à faire le plein pendant que sa compagne va aux toilettes. De nuit, un homme d'une quarantaine d'années se tient dans immobile devant les jeux pour enfants dans un parc public et une fillette lui adresse la parole. Pendant la seconde guerre mondiale, en 1943, sur un champ de bataille russe, une troupe allemande désespère de reprendre une colline, tenue par un soldat russe maniant sa mitrailleuse avec une efficacité mortelle. Au moyen-âge, une vampire évoque comment elle choisit ses victimes, quel sang a le plus de goût. Au moyen-âge, tout un village est atteint de Pestilence (un virus transformant les gens en zombie) et l'un des paysans infectés pense à la manière dont il serait possible de vivre en bonne intelligence avec les humains. Flaming Carrot est de retour d'une virée avec des extraterrestres qui lui ont donné des pastilles pour voler. Il doit lutter contre des voleurs de voiture.



Une maman retrouve sa fille dans la cuisine en train de prendre un sachet de guimauves : elle doit le ramener à ses frères autour du feu dans la forêt, et elle assure sa mère que ça ne lui fait pas peur. Oncle John s'est installé dans le pavillon de banlieue, avec sa batterie, chez son frère, sa femme et son fils. Ils entendent des parties de batterie la nuit. Une nuit un homme vient se confesser à un prêtre d'avoir renversé une fillette avec sa voiture, et de ne pas s'être arrêté. Un homme en costume discute avec un jeune homme dans son appartement, ce dernier se prétendant vraiment mauvais : il faut trouver un test pour qu'il le prouve. Un chevalier traverse une ville sous le coup de la quarantaine, et demande quand même à passer. Ultimus, un guerrier, le dernier de la race des anciens, avance dans la forêt et se retrouve face à un ours avec un carreau d'arbalète planté dans l'œil droit. Une épidémie se propage : elle est causée par le pollen d'une race de fleurs quand elles arrivent à floraison. Dans la salle à manger de son château, un roi raconte encore une fois à sa femme et son fils, comment il a tué un dragon et ainsi obtenu la tête du royaume. Un américain arrive à Bucarest et se rend dans le meublé qu'il a loué : dans une pièce cachée, il découvre un homme enfermé dans un cage.



Impressionné par la qualité du premier tome, le lecteur revient pour le deuxième. Il sait qu'il s'agit d'une anthologie, des histoires courtes réalisées par des équipes différentes, dans des genres plutôt variés. Pour ce tome 2, il y a aussi bien des histoires se déroulant au temps présent (8), que dans le passé (soit récent, soit moyenâgeux), que dans un futur plus ou moins proche, ou encore dans des mondes fantastiques, avec souvent une touche de surnaturel, mais pas systématiquement. Il sait également que la plupart seront des histoires à chute, mais sans que cela ne soit systématique. Il s'agit d'histoire courte, où les auteurs doivent aller à l'essentiel, en développant une idée, sans s'éparpiller, mais il y a aussi quelques histoires plus conséquentes, soit en termes de pagination (celle de Darko Marcan & Milan Jovanovic), soit en termes de densité narrative (celle de Marko Stojanovic & Drazen Kovacevic). Ces histoires s'inscrivent dans des genres différents : pure horreur, fantastique, science-fiction, polar, thriller, guerre, vampire, surréalisme, conte. Comme dans le premier tome, le responsable éditorial Joe Pruett est allé chercher des auteurs à l'extérieur du monde des comics, comme les écrivains R.L. Stine (l'auteur de la série Chair de poule) et Kevin J. Anderson. Il a également su convaincre des auteurs de comics renommés de participer : Jim Starlin, Szymon Kudranski, Garth Ennis, Bob Burden, Jill Thompson, Francesco Francavilla, Bo Hampton.



Comme dans toute anthologie, certaines histoires parlent plus au lecteur que qu'autres, en fonction de ses goûts. Il peut plus s'attacher aux dessins et à la narration visuelle, ou plus aux histoires. Il commence par remarquer que les artistes œuvrent tous dans un registre descriptif et réaliste, alors qu'il y avait un peu plus de variété dans le tome 1. De ce point de vue, quelques-uns sortent du lot : Juan Doe, avec des formes un peu simplifiées complétées par un étonnant travail sur le mise en couleurs à la fois artificiel, à la fois très nourrissant, Szymon Kudranski avec des planches noir & blanc avec des nuances de gris et quelques cases qui tirent vers l'abstraction, Bob Burden dont les dessins exhalent un parfum de naïveté, Jill Thompson qui donne l'impression d'avoir peint ses planches même si elles sont en noir et blanc avec des nuances de gris, Francesco Francavilla avec son utilisation de couleurs peu nombreuses et très soutenues. Par la force des choses, le lecteur se livre à des comparaisons entre les dessinateurs. Du point de vue de la finesse de la description, il reste bouche bée devant les planches de Drazen Kovacevik et de Milan Jovanovic, d'une finesse exquise, avec une mise en couleurs très ténue pour le premier, et très naturaliste pour le second. En cours de lecture, il apprécie les saveurs apportées par plusieurs autres artistes : une façon de superposer des éléments visuels pour Cliff Richards donnant à voir les souvenirs qui ont perdu de leur précision, la forte présence des corps dessinés par Larry Stroman, l'étonnante ambiance de lumière artificielle de Juan Doe, l'atmosphère inquiétante générée par Szymon Kudranski, la précision de la reconstitution historique de Russ Braun sur le champ de bataille de la seconde guerre mondiale, les recoins inquiétants dans les ombres des dessins de Phil Hester, l'apparence de conte de fées pas trop inquiétant de Bo Hampton.



Dans le lot, certaines histoires sont incroyablement convenues (celle de R.L. Stine ou de Ron Marz), à la fois pour le point de départ, à la fois pour la chute devinable très vite. D'autres sont incroyablement personnelles. Sans Surprise, Garth Ennis écrit un récit de guerre, toujours aussi impliqué, pour les dernières heures d'un soldat pas comme les autres. L'aventure de Flaming Carrot est aussi surréaliste que d'habitude, et Bob Burden a même la gentillesse de rappeler l'origine secrète de ce superhéros qui ne mérite pas ce qualificatif. D'une certaine manière, pour ces deux histoires, le lecteur retrouve ce que ces auteurs font déjà dans leur propre comics. En fonction des inclinations du lecteur plusieurs histoires sortent du lot, pour des raisons différentes. Steve Rasnic Tem met en scène la réaction d'un adulte à la mort de son père qu'il ne voyait plus pour un regard sophistiqué sur la nature de la mémoire et du sentiment d'appartenance. Jim Starlin a concocté un mécanisme d'intrigue d'une grande précision pour tourner en dérision les plans les mieux préparés. Jill Thompson raconte une histoire très courte (3 pages) sans gâcher une seule case, pour terminer sur une belle sensation horrifique, en jouant avec l'empathie du lecteur pour la fillette. Marko Stojanovic commence par raconter une histoire de chevalier arrivant dans une ville frappée par une épidémie sur 2 pages, pour terminer sur une troisième page au temps présent, évoquant également la maladie, mais aussi la relation entre auteur et œuvre, avec une rare élégance. Marko Darcan donne l'impression de raconter en 13 pages une histoire de 48 pages, en conservant une fluidité parfaite (grâce à la narration visuelle très impressionnante), pour un récit sur la cupidité et la malhonnêteté poignant. Le récit de Kevin J. Anderson acquiert une saveur délicieuse grâce aux dessins de Bo Hampton, pour un conte amusant, et une fable sur la relativité du mérite.



Le lecteur referme cette anthologie, en se disant que le premier tome était plus varié avec plus de récits inoubliables. Pour autant, il y a au moins 6 récits de haute volée dans le lot, avec une très belle complémentarité entre scénariste et dessinateur, bilan pouvant aller jusqu'à une dizaine d'histoires mémorables. C'est un résultat pas si évident pour une anthologie, qui est plus est dans le domaine de l'horreur ou du choc, très exploité dans les comics.
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The Black Beetle, tome 1 : Sans issue

Je dois bien avouer que je ne suis pas hyper fan des comics de super héros made in US. Et je n'ai pas trouvé dans ce premier tome des aventures du Black Beetle de quoi changer fondamentalement d'avis.



Au menu 5 histoires, c-à-d un prologue et 4 épisodes où le Black Beetle s'en prend à deux mafieux, mais se retrouve avec un super méchant en costume doré représentant un labyrinthe sur le dos. Tout se déroule à Colt City, ville-clone de New York a priori. C'est rythmé, plaisant, le découpage est bien foutu. Cela m'a rappelé certains vieux Batman. Le côté cinématographique est bien présent, évident et certainement revendiqué.



C'est aussi rempli de clichés, de choses déjà vues, des trucs assez conventionnels dans ce genre d'univers. Déjà, on démarre avec les nécessaires et incontournables méchants nazis. C'est bien de mettre des nazis dans un comics US. On peut en dégommer autant qu'on veut, c'est comme les Romains dans Asterix.



Même si je reste peu emballé, et aussi étonnant qu'il puisse paraître, je suis prêt pour un deuxième tome.
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Batman : Sombre reflet, tome 1

Une ambiance plus noire et réaliste certes mais 2 histoires pas vraiment passionantes desservies par des graphismes franchement pas terrible ( surtout la 2eme ) et pourtant j'aime beaucoup ce que fait Snyder d'habitude. Ce 1er tome m a fortement déçu et pourtant les critiques étaient bonnes, étrange... Je verrais si le tome 2 remonte le niveau
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La Nuit de la Goule

Un récit d'horreur de Scott Snyder publié chez @delcourt_soleil_bd que je n'oublierai pas...Je ne suis pas du tout habitué à ce genre là et pourtant, j'ai adoré !



C'est l'histoire d'un homme qui va chercher à retrouver le scénariste d'un film qui n'aurait pas été fini : la nuit de la goule. Mais en réalité, le film cache une réalité à laquelle on ne s'attend pas, et la goule est belle et bien réelle...Mais où se cache-t-elle ?



J'ai adoré ce récit horrifique et oppressant, qui nous captive vraiment jusqu'à la fini. J'ai aussi apprécié la relation entre le père et son fils, les retournements de situation, l'idée de l'ordre des scarabées et de l'ordre de la mouche. Je ne peux que vous le recommander, c'est un grand coup de cœur !❣



Merci à @netgalleyfrance et @delcourt_soleil_bd pour cette découverte.

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Batman : Sombre reflet, tome 1

📜Mon ressenti📜



🥰Je sors de ma zone de confort avec cette BD empruntée qui me faisait de l'œil 🥰



👉Tout d'abord la BD en elle-même est magnifique, les planches sont très colorées et l'écriture très lisible. Très important pour moi qui ait une vue pas au top👈



🕵Avec une page consacrée à la présentation des personnages, me voilà parée pour commencer la lecture.



🕵Si l'histoire dans son ensemble est assez passionnante, je me suis un peu perdue au début. J'ai parfois eu l'impression d'avoir à lire deux récits différents.

🦇Bruce Wayne n'est plus Batman et c'est Dick Grayson qui a enfilé le costume de notre chauve-souris préférée. Il mène deux enquêtes !!! Ben oui il est fort non ?

Et on plonge dans les tréfonds de Gotham et on apprends que James Gordon aurait un fils caché, pas très très gentil, mais qui refait surface en clamant haut et fort qu'il a changé.....🦇



⚡Je ne connais pas trop tout l'univers de Batman et c'est peut-être pour ça que j'avais l'impression de voler en chute libre mais j'ai quand même passé un bon moment, la BD est hyper puissante ⚡



Et j'ai le tome 2 !!
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Les gardiens de la galaxie Marvel now, tome 2

Quand je suis tombée sur les deux premiers tomes des Gardiens de la Galaxie je n'ai pas hésité une seconde avant de les acheter.

J'avais beaucoup apprécié le film et j'étais impatiente d'en savoir plus sur cet univers de Marvel que je maîtrisais moins bien.



L'avantage plus du premier tome, c'est qu'on en apprend plus sur Peter Quill et sur la rencontre entre ses parents, alors que c'est une chose qui n'était qu'évoquée dans le film.

De manière générale, je trouve qu'on en apprend énormément sur les autres membres du groupe des Gardiens dans ce tome. On a la chance d'en découvrir un peu plus sur leur background et c'est super intéressant.



On a également le plaisir de retrouver le personnage d'Iron Man, qui ne se débrouille pas trop mal dans cet univers qui n'est pas le sien.



Dans ce premier tome, l'action est également très importante, les événements s’enchaînent sans temps mort, et l'histoire prend de l'ampleur au fur et à mesure qu'on avance dans le livre



Mais si le premier tome m'a énormément plus, tant au niveau graphique que scénaristique, j'ai moins accroché au second tome qui m'a paru plus brouillon dans ses dessins, moins agréable à lire et plus complexe à suivre.

De plus, on stagne un peu au niveau de l'histoire ce qui est assez dommage.



Pourtant Angela, le nouveau personnage introduit, a énormément de potentiel et aurait mérité d'être plus exploitée



En conclusion, j'ai beaucoup aimé en apprendre plus sur ces héros de Marvel que je connaissais moins bien que les X-Men et autres Avengers.

Le premier tome donne énormément d'informations et d'ampleur à l'histoire, alors que le second tome retombe un peu comme un soufflé.

Néanmoins, cela ne m'empêchera pas de tenter un troisième tome s'il venait à paraître.
Lien : http://cranberriesaddict.blo..
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Batman : Sombre reflet, tome 2

J'avais assez peur d'attaquer ce 2ème tome vu que le 1er n'était franchement pas terrible mais franchement, je l'ai trouvé passionnant du début à la fin avec un méchant tenant plus du psychopathe sadique que du criminel de base mais doté d'une intelligence redoutable. Les éléments du 1 se regroupent pour donner une conclusion jouissive et constructive. Je pense néanmoins que ces 2 tomes auraient dû être regroupés en un seul pour qu il n'y ait pas une disparité de qualité aussi importante entre eux... En conclusion si on lit ces 2 tomes d'un seul trait, cette histoire de Sombre Reflet est de très bonne facture.
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