Citations de Francis Huster (131)
Notre tête est ronde pour permettre à la pensée de changer de direction.
Poquelin - il y a des vérités qui ne sont que des mensonges masqués. Et on s’y laisse prendre !
Molière - Tel l’édifice de marbre qu’est le personnage que l’acteur dois polir, et telle la forêt d’émotions que figure le public, la représentation, arène de l’acteur, terrifie et inspire (p.159)
Molière s’appuie d’abord sur l’instant, le gag, le sketch, et de là en déclenche d’autres, en chaîne, toujours imprévisibles mais induisant l’expression d’émotions en variations perpétuelles, sous le masque des comportements et des dialogues qu’elles démentent en dévoilant ce qu’ils cachent.
Il le fait avec d’autant plus de force qu’il se concentre sur un petit nombre d’éléments stylisés : quelques traits de caractère inconciliables, un aspect de la pression des conventions sociales ou des rapports de pouvoir. Il s’en tient à ce qui passe par le déploiement du jeu d’acteur.
Chacun a quatre vies.
Celle qu'il vit.
Celle qu'il croit vivre.
Celle qu'il rêverait de vivre.
Puis, une fois mort, celle qu'on lui prête avoir vécue.
Mais si l'on veut réussir sa vie, alors des quatre il s'agit de ne faire qu'une.
Et ne de l'éclairer qu'à la seule et unique lumière de la vérité, sans jamais craindre les excès de la vie.
Renaître à soi-même, enfin, en se purgeant des bruits parasites du monde, ces bruits de crécelle qui interdisent la pensée, le rêve et la vie.
Renaître à soi-même, examiner son existence, questionner ses désirs les plus viscéraux et se demander ce qu'on en a fait.
Poquelin - qu’est-ce qu’un chef-d’œuvre ?
Molière - une réussite qui s’ignore.
Ceux qui médisent derrière mon dos mon cul les contemple.
La magie de l'amour c'est qu'il nous donne une chance d'être meilleur.
Dior a vite réalisé qu'on apprend à diriger en dirigeant.
Se battre encore, toujours.
C'est tout ce qui lui reste. Ce qui le tient, aussi.
Ne jamais se soumettre. Ne jamais s'incliner.
Ni devant le sort, ni devant l'ennemi. Ces deux carnassiers.
Ne plus geindre, ne plus incriminer : agir.
Dans les années 1930, Zweig s'est conduit d'abord comme un aveugle. Incapable de réaliser le véritable danger du nazisme. Sourd, ne voulant rien entendre. Il n'a pas su non plus comprendre à temps que la seule façon de rester un homme, un vrai, debout sans plier le genou, au lieu de tourner le dos, de fuir, abandonnant ses frères, était de profiter de sa notoriété mondiale pour écrire un manifeste sublime. Un j'accuse à la Zola contre Hitler. P161
Si vous tendez les bras vos amis les couperont.
Les hommes gagnent des diplômes et perdent leur instinct.
Que nous dit-il, cet enfant que nous nous acharnons à nier en nous ?
Ne baisse pas la tête, ne t'excuse jamais d'être ce que tu es.
Ne renie pas ta jeunesse, n'étouffe jamais tes émotions.
Cesse de critiquer les autres : fais mieux qu'eux.
Cesse de convoiter ce que tu n'as pas : donne-toi les moyens de le posséder.
Ne refuse pas le malheur : affronte-le et profites-en pour t'aguerrir.
Ne contourne pas la difficulté : prends plaisir à la résoudre.
N'attends rien des autres : ils finiront par te suivre !
C'est une des leçons que nous devrions retenir de Molière, lui pour qui vérité dans la vie ne cesse jamais de l'être sur scène. Car s'il séduit, jamais il ne cherche à séduire : il lui suffit d'être. Sans artifices, ni grimaces, ni courbettes.
Il dit ses quatre vérités aux puissants comme au peuple avec une égale naïveté. (...)
Molière est ainsi, qui ne fait pas de différence entre le maître et son esclave, le riche et le pauvre, le bourgeois et le paysan, en qui il ne voit jamais que des humains, à défaut d'y voir des frères.
C'est pourquoi il continue de nous toucher aujourd'hui, nous autres qui sommes devenus si vulnérables aux étiquettes, aux hiérarchies, à l'ordre.
Les idées pourrissent comme les fleurs et les gens.
Une femme ne se sent nue que quand on la regarde. Une femme ne se sent heureuse que quand elle a trouvé justement l'homme qui sait la regarder. Même vêtue, il la voit nue. (P. 66)
Si quelque chose nous tient à cœur, tout faire pour le réaliser. Si un désir nous anime, tout faire pour aller au bout. Sans se préoccuper de ce qu'on en pensera, de ce qu'on en dira, sans se soucier des jugements dont l'air du temps est friand, de ces raisonneurs qui nous dissuadent toujours de tout, de ces tartuffes qui voudraient tout affadir, tout normaliser, tout standardiser, et tous les autres lâches qu'inquiètent toujours l'audace, l'initiative et la liberté.
Paradoxalement, la force de Zweig vient peut-être de sa lucidité, de sa rigidité, de sa froideur cachée, mais bien réelle. Car au fond de cet être se love une redoutable absence de compassion. Il n'en aura plus jamais pour lui ni pour les autres. Les horreurs qu'il a vues l'ont desséché à vie. (p.153)
Lire Zweig, c'est arpenter ces chemins d'amour. Et y superposer les nôtres. Y reconnaître nos propres erreurs. Y revivre nos bonheurs les plus intenses. C'est comprendre, au gré d'une phrase jetée en pâture à l'ogre lecteur, que nous avons, nous aussi, comme le héros, joué notre vie sur un coup de dés, et gagné si rarement, et trop souvent perdu, au traître jeu du hasard de la vie. (p.122)