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Critiques de Francis Perrin (42)
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L'enfant terrible de la Révolution

C’est un fieffé plaisantin, que dis-je, un diable d’agitateur que ce Labussière ! Toujours à semer le trouble là où il passe ! Pas étonnant, avec une gouaille aussi séditieuse...



En bon comédien porté sur la calembredaine drolatique, ses frasques inénarrables nous arrachent immanquablement un sourire. Du côté de la narration, le bilan est, hélas, plus contrasté.



Le bouquin oscille assez maladroitement entre le récit historique et le roman d’aventure. Les facéties de notre trublion sont trop souvent « englouties » par l’appétit vorace de l’instrument inventé par le Dr Guillotin. De fait, on ne sait plus très bien qui de la Révolution ou de Labussière doit occuper le devant de la scène.



Si on est tout de joie de croiser Marat, Robespierre, Fouquier-Tinville et autres artisans de la libération (et artisans bouchers à leurs heures, soit dit en passant...), tout cela manque d’un peu de piquant. Un comble pour un pitre patenté.
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L'enfant terrible de la Révolution

La découverte d'un auteur

Bien entendu, je connaissais l'acteur et comédien de théâtre, mais pas l'écrivain. Et de l'acteur, principalement les années 1980, l'époque où il jouait des rôles de personnages gaffeurs, naïfs et rêveurs : Le Roi des cons, Tête à claques, Le Joli Coeur, Ça n'arrive qu’à moi… Bref, j'avais une vision totalement partiale et partielle de cet homme, ayant du mal à concevoir qu'on puisse être à la fois acteur et écrivain. Et pourtant, j'ai découvert avec étonnement et beaucoup de plaisir que Francis Perrin est un conteur hors pair et un très bon auteur de romans historiques !



L'histoire vraie d'un personnage oublié

Qui connaît aujourd'hui Charles-Hippolyte de La Bussière, cet homme qui a sauvé des milliers de vie à ses risques et périls sous la Révolution ? Un amuseur public et un comédien certes, mais aussi un homme de coeur qui a fait preuve d'un grand courage, à qui Francis Perrin rend justice !

Dénoncé un beau jour au Comité révolutionnaire pour avoir brisé les bustes de Marat et de Lepeletier sous le coup de la colère, le comédien Charles-Hippolyte de Labussière – il avait éliminé la particule de son nom au moment de la Révolution – échappe de peu à la mort. Cette mésaventure nuit à sa carrière puisque, considéré comme un paria par les gens du théâtre, il ne trouve plus de rôle à jouer. Le hasard le conduit à accepter un poste d'employé au bureau des détenus du Comité de salut public, où il est chargé de classer les dossiers des accusés et d'y insérer les lettres de dénonciation. Écoeuré par ce qu'il découvre alors et refusant de devenir un rouage de la machine à tuer, il décide, avec l'accord du chef central du bureau des détenus, de retarder les jugements en faisant disparaître les pièces compromettantes de certains dossiers. Comment ? Le soir, après avoir détrempé les pièces d'accusation dans l'eau d'un seau, il en fait de petits pâtés de papier placés ensuite dans ses poches et qu'il émiette ensuite en petites boulettes jetées dans la Seine. Hélas, il ne peut pas sauver tout le monde, sinon il serait immédiatement suspecté et guillotiné. Mais, grâce à lui, des milliers de personnes ont échappé à la guillotine. Parmi elles, Joséphine de Beauharnais, La Montansier, les comédiens du Théâtre-Français, Jean-Pierre Florian, le vicomte de Ségur…

Après Thermidor, il est chargé de faire libérer les innocents dont les prisons de Paris sont pleines, ceux qu'on a oubliés au fond de leurs cachots. Mais cet homme bon suscite bien des jalousies et évite la prison à plusieurs reprises. Après une énième blague réalisée aux dépens d'un directeur de théâtre, il redevient persona non grata dans le milieu du théâtre et là commence sa lente déchéance. Malgré l'aide de Talma et de quelques autres comédiens qui jouent une pièce dont les bénéfices lui sont reversés, il sombre dans l'alcool et la misère. Un jour, il s'écroule dans la rue et se retrouve à l'hospice d'aliénés de Charenton, où il meurt en 1808, totalement oublié de tous et même de ceux à qui il avait sauvé la vie.

Un grand merci à Francis Perrin pour avoir redonné vie et rendu justice à Charles-Hippolyte de La Bussière, ce "comédien humanitaire", comme le nomme le marquis de Sade dans ce roman.



Le ton du témoignage et une écriture fluide

C'est La Bussière lui-même qui prend la parole à l'hospice de Charenton où il est enfermé. En effet, le marquis de Sade, également enfermé dans cet hospice, a pour habitude d'y organiser régulièrement des soirées théâtrales animées par des aliénés et qui attirent le Tout-Paris. Fasciné et abasourdi par le récit que lui a livré La Bussière, le marquis de Sade a décidé d'organiser cette soirée pour que La Bussière puisse raconter son extraordinaire histoire au public. Mais averti que ce spectacle risquait de calomnier certains hauts représentants du gouvernement, Fouché, ministre de la Police, fait le déplacement, accompagné de deux agents secrets. Après une brève introduction du marquis de Sade, ce dernier s'efface devant celui qui estime qu'il est mieux là où il est que dehors. Commence alors le récit de sa vie...

L'utilisation du "je" est terriblement efficace : sujet du récit, La Bussière raconte ce qu'il fait, ce qu'il pense, ce qu'il ressent… Le lecteur ne peut que se mettre à la place de ce "je" ; tout en lisant, il ressent immédiatement ses craintes, ses espoirs, ses désillusions, ses peurs…

Francis Perrin ne fait pas de chichis, l'écriture est simple, sans apprêt, donnant au roman un rythme qui colle bien avec le ton du témoignage, de la confession. Il parvient à nous présenter le héros de ce roman et à installer le contexte historique sans nous ennuyer avec des détails interminables. Tout s'imbrique merveilleusement bien au point qu'on est transporté plus de deux cents ans en arrière aux côtés de ce personnage fantasque et attachant. On a ainsi la sensation d'être en permanence aux côtés de La Bussière, de déambuler avec lui dans les rues de la capitale, d'assister avec lui aux divers événements de cette période troublée. Cela donne un côté très vivant, très dynamique et spontané au roman. On sent que l'auteur est très attaché à son personnage et il s'efface pour mieux mettre en avant l'astucieux courage dont La Bussière a fait preuve.



Une bonne retranscription de l'atmosphère de l'époque

Grâce à ce témoignage, on est aux premières loges de la Révolution ! On vit aux côtés de La Bussière sous la Constituante, la Convention, la Terreur, Thermidor, le Directoire et le Consulat. On croise des personnages aussi divers que pittoresques, qu'ils soient réels ou inventés : Camille Desmoulins, Talma, La Montansier, Fouquet-Tinville, Maximilien Robespierre, Charlotte Corday, Marat, Barras, Hébert… Parcourant la ville sous toutes ses coutures aux côtés de La Bussière, on assiste à tous les événements : montée de la colère du peuple, harangues au Palais-Royal, prise de la Bastille, abolition des privilèges et des droits féodaux, journées d'octobre, jour de la fête de la Fédération, assassinat de Lepeletier de Saint-Fargeau, assassinat de Marat… On ressent aussi l'atmosphère poisseuse de la Terreur, période de dénonciations par excellence où tout un chacun pouvait se retrouver du jour au lendemain, sans raison, dans la charrette conduisant à l'échafaud.



Une plongée passionnante dans du milieu du spectacle

Le théâtre sous la Révolution ? Un angle d'approche original pour un sujet rarement abordé dans le cadre du roman historique, donc un sujet passionnant ! Francis Perrin nous fait découvrir ce qu'était le théâtre à cette période, les relations entre les comédiens, entre les théâtres, la vie culturelle d'alors, les pièces plébiscitées, les grands comédiens (Talma, Dugazon, Grandmesnil, Naudet, Champville…)… et c'est assez étonnant !

On découvre l'importance du théâtre à cette période, son rôle culturel mais aussi politique, et la toute-puissance du public qui pouvait, par des interventions assassines, arrêter du jour au lendemain une pièce : c'est impressionnant !

Il existait des rivalités entre les comédiens et entre les théâtres. Au début du roman, on découvre La Bussière souffleur de théâtre, poste d'observation idéal des comportements des comédiens : mesquineries, égocentrisme, jalousies, mépris, scélératesses, les comédiennes et comédiens ne s'épargnent rien ! Mais à ces rivalités professionnelles s'ajoutent bientôt les querelles entre pro et antirévolutionnaires. Il est difficile pour le lecteur contemporain de saisir les sous-entendus et les interprétations contenus dans les pièces de théâtre d'alors, mais ce roman nous permet d'en avoir un aperçu grâce à l'évocation du scandale provoqué en 1790 par la pièce "Charles IX" de Marie-Joseph Chénier, que les nobles estimaient outrageante mais qui ravissaient les hommes d'État libéraux comme Mirabeau. C'est à la suite de la représentation de cette pièce que la troupe de la Comédie-Française (devenu en 1789 le Théâtre de la Nation) se divise entre révolutionnaires et les autres sociétaires qui refusent de jouer avec Talma (qui joue le rôle de Charles IX). Exclu de la Comédie-Française en 1791, Talma s'installe avec d'autres membres de la troupe au Théâtre de la République.

Ainsi, si le Théâtre de la République regroupe les partisans des idées nouvelles, le Théâtre de la Nation est le lieu de rendez-vous des monarchistes. On se livre bataille à chaque création de pièce : à chaque lever de rideau, on s'injurie, on se bouscule, on se menace… Le 3 septembre 1793, le Comité de salut public ordonne la fermeture de la Comédie-Française et l'emprisonnement des comédiens (qui seront sauvés de la guillotine grâce à La Bussière), ainsi que François de Neufchâteau, l'auteur de "Paméla", pièce jugée contre-révolutionnaire.

Autres aspect intéressant concernant le théâtre : il est étonnant de voir le scandale provoqué par Talma en novembre 1790 quand il apparut sur scène en costume romain alors qu'il jouait le rôle du tribun Proculus dans "Brutus" de Voltaire. En effet, tandis que ses compagnons sont en perruque poudrée, bas et habits de soie, Talma entre en scène vêtu en Romain, drapé dans une toge en laine et chaussé de sandales, bras et jambes nus, cheveux courts. En effet, il propose de jouer les personnages vêtus selon leur temps, et non selon la mode contemporaine : c'est une révolution dans le théâtre !
Lien : http://romans-historiques.bl..
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Le bouffon des rois

Un réel plaisir, que de découvrir Francis Perrin, que j’aime déjà infiniment comme acteur, dans l’écriture. Ecriture non pas d’une pièce de théâtre, mais d’un vrai roman historique, ma foi fort bien documenté. Découverte d’un personnage ayant réellement existé, Triboulet, effectivement bouffon de deux rois successivement. Personnage fort truculent, Triboulet nous entraîne agréablement au milieu des intrigues des différentes cours, fort agitées en cette époque de troubles et de complots incessants.
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Louis, pas à pas

Comment ne pas être ému à la lecture de cet ouvrage. Comme à chaque fois avec le témoigne de parents je suis toujours consternée par la bêtise humaine face au handicap. L'ignorance des gens leur fait dire des n'importe quoi. Les professionnels qui à notre époque encore culpabilisent la mère par exemple comme responsable car elle n'a pas fait ça ou ça. Comme le dit Gersende à certains moments on l'impression que la France n'a pas évolué depuis les premières lois sur le handicap. Dans la lutte quotidienne des parents pour sortir leur enfant de son isolement, pour essayer de le comprendre même dans ses besoins les plus primaires, le plus difficile et de le faire accepter comme il est face aux autres et de devoir se battre encore et encore. Heureusement ils sont guidés par leur amour e leur fois inébranlable en ses capacités. Non tout n'est pas écrit dès l'annonce du handicap...
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Le bouffon des rois

Francis Perrin revient sur la vie de Triboulet, le bouffon royal le plus connu de France qui a accompagné Louis XII puis François Ier.



Alain Triboulet est un humoriste à la dérive qui va de déception personnelle en déception professionnelle et les noie dans l’alcool. Un soir qu’il est particulièrement désabusé et alcoolisé, il trouve la vieille marionnette d’un bouffon et la fait parler…



Nicolas Ferrial, dit Le Févrial, est né difforme et bossu en février 1479, près de Blois. Fuyant la maltraitance familiale quotidienne, il est recueilli dans un monastère. Pour se moquer de lui-même et accepter sa différence, Le Févrial fait le pitre et amuse les moines qui le surnomme alors Triboulet (qui vient du vieux mot français tribulé, triboulé ou tribouillé qui signifie secoué, agité, brouillé, mis sens dessus dessous). Mais il n’a aucune envie d’embrasser la vie monacale, aussi, dès qu’il apprend que le roi Louis XII viendra visiter le monastère, réputé pour sa bibliothèque, Triboulet s’arrange pour le rencontrer et le faire rire.

Débute alors sa carrière de Bouffon du roi qui dura près de 40 ans.

D’abord aux services de Louis XII surnommé le « Père du peuple », il mena une vie de privilégié, logé au cœur de la cour et accompagnant le roi à tout instant (sauf à la guerre qu’il répugne). A la mort de Louis XII, François Ier monte sur le trône et conserve Triboulet dans ses fonctions. Il enchaînera donc deux mandats de bouffon du roi et rencontrera ainsi Léonard de Vinci, Machiavel ou encore Érasme.

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Avis :

Facile à lire, ce roman est un bon divertissement. Les parties historiques sont très intéressantes et amènent dans les moments cruciaux et principaux de ces deux rois : leurs amours, leur politique, leurs amis, leurs combats…

Roman grand public sur un Fou du roi, personnage ayant peu intéressé ses contemporains mais qui ravit les lecteurs d’aujourd’hui !

C’est toujours la petite histoire qui fait la grande Histoire !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Molière, chef de troupe

Francis Perrin loue ici Molière, l’un des génies sous le règne du Roi Soleil. Un homme acclamé et en même temps qui s’était fait nombre d’ennemis pour s’en être pris aux pédants, aux ecclésiastiques, aux nobles. Encore et toujours étudié dans les salles de classe, Molière est mis à l'honneur à l'occasion des 400 ans de sa naissance. Tour d'horizon du personnage par un acteur qui connaît le sens des bons mots et qui aime les planches. Un livre qui fait aimer le génie d’un écrivain formidable, d’une rare modernité et qui mêle le rire à une bonne dose d’irrévérence.
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Le bouffon des rois

Original, légèrement déroutant. La renaissance nous est contée de l'intérieur en suivant un point de vue très humain, gai, triste, vivant. le tout sous fond de dialogue entre Triboulet bien ancré dans son époque et un contemporain...ça peut être gênant ou au contraire donner un meilleur rendu. J'ai parfois, souvent, été irritée d'être prise pour une "idiote" au fil des explications sur les expressions, la langue française et les personnages, je n'ai rien appris à ces sujets, si bien connus. A recommander toutefois pour les amateurs d'histoire qui débutent leur apprentissage, ou ne sont pas du tout connaisseurs. Léger et à la fois profond.
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Louis, pas à pas

Je suis toujours très admirative des gens qui osent écrire un témoignage : c’est déjà si difficile de mettre des mots sur une expérience douloureuse (car la nommer, c’est reconnaitre son existence, c’est aussi la revivre), alors le faire en sachant que ces mots seront lus par des dizaines de centaines de personnes … il faut avoir du courage pour aller au bout de cette démarche, pour livrer ainsi en pâture à d’illustres inconnus les moments les plus difficiles de sa vie privée. D’autant plus dans notre société, si prompte à juger, à critiquer, à désapprouver … Et du courage, indéniablement, Gersende et Francis Perrin n’en manquent pas. Non seulement pour avoir écrit ce livre, mais aussi, surtout et bien plus pour tout le reste, tout ce qui a précédé cette écriture, tout ce qui est rapporté dans ce témoignage à quatre mains. « Aujourd’hui, par notre engagement, nous voulons porter la voix de ces parents brisés, comme nous-mêmes nous l’avons été », disent-ils, dédiant « cette histoire à tous les enfants autistes ainsi qu’à leurs parents » …



Louis a quinze mois lorsque Gersende Perrin pressent au plus profonde de son être qu’il y a « quelque chose d’anormal » dans le développement de son petit garçon : Louis ne marche pas, ne parle pas, ne dort pas … ne pleure pas. Il exprime sa douleur en se tapant la tête. Il hurle quand on lui coupe les ongles. Il ne plonge jamais son regard dans celui de quelqu’un. Il bat des bras en tournant en rond dans la pièce – en rampant, bien sûr. Il ouvre et ferme tous les tiroirs de la maison. Semaine après semaine, mois après moi, la jeune maman passe de cabinets médicaux en services hospitaliers. Chaque examen est une épreuve. Et chaque entretien une déception : à la question « Dans la case frère et sœur, je note le bébé à venir? Parce que je suis enceinte », l’horrible réponse du médecin est « Quoi, vous êtes enceinte ? Après avoir fait un enfant comme lui ? Mais vous n'avez pas honte ? Vous êtes inconsciente ou quoi ? » … Sans parler de ce soi-disant grand spécialiste de la pédopsychiatrie qui, après avoir bien fait culpabiliser les parents, conclue la rencontre d’un tranquille « Faites le deuil de votre enfant », ainsi que tous ces « arnaquo-thérapeutes » qui ne savent pas ce qu’ils font …



Voilà le terrifiant parcours du combattant de ces parents confrontés à l’incompétence et à la cruauté. Car le plus lourd à porter, parfois, ce n’est finalement pas le handicap en lui-même, c’est bien plus le regard que notre monde pose sur le handicap, sur la différence : un regard tantôt empli de pitié mal placé, et bien plus souvent encore de haine. Page après page, Gersende raconte. Raconte comment la nounou a laissé son petit garçon de quinze mois attaché toute la journée dans sa poussette en le laissant hurler. Raconte comment la pédiatre a affirmé qu’elle n’ausculterait plus Louis pour ses otites, car c’est trop compliqué. Raconte toute cette violence ordinaire que vivent les parents d’enfants autistes de la part de ceux qui sont supposés les aider, de ceux qui reçoivent chaque mois leur salaire en prétendant faire le bien autour d’eux alors qu’ils ne font en réalité qu’enfoncer un peu plus ceux qui ont le plus besoin d’eux. Raconte aussi la méchanceté ordinaire à laquelle ils doivent faire face au quotidien, au supermarché ou dans la rue : ce chauffeur de bus qui beugle « Moi, mes enfants y sont normaux ! Si j’en avais des comme ça, j’les sortirais pas », ces mamans au parc qui murmurent sur son passage …



Tout ceci, Gersende, ainsi que Francis dans une moindre mesure, nous le décrivent sans détour, sans rien omettre : voici comment ça se passe en France, de nos jours, dans ce pays de « fraternité ». La bonne blague, n’est-ce pas ? Mais heureusement pour eux, heureusement pour Louis, ils ont tout de même eu la chance de rencontrer une professeure spécialisée dans le traitement ABA, qui va donc prendre en charge Louis, et plus tard ses cousins et cousines également atteints d’autisme. Les progrès sont spectaculaires, miraculeux presque. Louis marche, parle, Louis va à l’école, a des amis. Et d’ailleurs, j’ai appris qu’il y a un an ou deux, du haut de ses dix-neuf ans, ce petit garçon souffrant d’autisme sévère pour lequel « aucune évolution positive n’était à espérer » est monté sur les planches avec son papa comédien ! Il y a quelque chose de vraiment émouvant à voir ce petit garçon s’ouvrir progressivement au monde, à la vie, grâce à la détermination et à l’amour de ses parents, de ses frères et sœurs, mais aussi de ses éducatrices, de ses institutrices, de ces accompagnatrices. Empathique malgré – ou grâce à, tout dépend de quel point de vue on se place – mon autisme, j’ai plus d’une fois eu les larmes aux yeux en lisant les progrès de Louis.



Mais il n’est pas dans ma nature de mentir : je dois reconnaitre que j’ai plus d’une fois été agacée, aussi. Car ce témoignage, si beau et émouvant, porteur d’espoir malgré les débuts difficiles, ne reflète pas la réalité du quotidien de 99,99% des enfants autistes et de leurs parents : ceux qui ont la chance de rencontrer « la perle rare », le thérapeute qui saura vraiment aider leur enfant, se comptent sur les doigts d’une main. La réalité, c’est que la plupart des parents se retrouvent absolument seuls, toute leur vie, toute la vie de l’enfant. Très rares sont ceux qui trouvent une prise en charge aussi adaptée et bien menée que celle dont a pu bénéficier Louis. Plus je lisais, plus la révolte enflait : c’est bien beau, d’allumer cette lueur d’espoir en montrant à quel point ce traitement est efficace, mais il y a encore si peu d’enfants autistes qui peuvent en bénéficier que c’est finalement faire naitre de faux espoirs, et une déception encore plus forte pour les parents qui seront incapables de faire intégrer leur enfant à de tels programmes … Et même si je n’ai rien contre le traitement ABA, le présenter comme l’unique « solution miracle » m’énerve aussi : petit frère a été diagnostiqué « autiste sévère » à deux ans, on nous avait garanti qu’il ne parlerait ni ne marcherait jamais. Il n’a jamais eu de prise en charge « efficace », mais il a aujourd’hui dix-huit ans et prépare son baccalauréat, il caracole toujours devant nous en randonné et est autrement plus bavard que moi ! Oui, les prises en charge sont cruciales, mais elles ne font pas tout …



En bref, vous l’aurez bien compris, malgré ce petit bémol – né de ma propre expérience –, j’ai trouvé ce témoignage absolument magnifique. J’ai été touchée par l’honnêteté de Gersende et Francis, qui prennent tour à tour la parole pour exprimer chacun à leur manière comment ils ont vécus toutes ces années de galère, mais aussi tous ces petits miracles. J’ai été très touchée par les extraits des carnets destinés à Louis, ces sortes de « journaux intimes » de maman : c’est vraiment dans ces passages que j’ai le plus ressenti ce merveilleux amour qui combat toutes les difficultés. J’ai été émue aux larmes par le dévouement de ces parents qui n’avaient qu’une seule et unique idée en tête : faire tout ce qui était possible pour aider leur enfant. Et aussi, pour aider tous les enfants comme Louis, pour aider tous les parents comme eux. Quitte à essuyer les critiques haineuses, les accusations colériques, les reproches incessants. Quitte à devoir tout quitter du jour au lendemain pour que Louis puisse accéder aux soins dont il a besoin. Ce livre, c’est une vraie et belle leçon d’amour. De courage aussi, bien sûr, mais c’est vraiment l’amour qui, à mes yeux, caractérise le mieux ce petit témoignage, que je relirai assurément un jour ou l’autre car il m’a vraiment beaucoup, beaucoup remuée.
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Louis, pas à pas

un très beau témoignage!

un aperçu de toutes ces réflexions stupides, méchantes, que ces parents peuvent enduré : en quoi une couleur de cheveux peut joué sur la santé de son enfant?!

on y découvre le rejet de certains professionnels de santé, de la méchanceté de certains...

On y découvre l'amour inconditionnels de ces parents qui mettent tout en œuvre pour apporter a leur fils le meilleur pour l'aider a sortir de sa "bulle"

on y découvre également le combat de certains professionnels qui appliquent une méthode qui a largement fait ses preuves mais qui subit des attaques de certains...

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Louis, pas à pas

Un texte à la fois dur et plein de tendresse, de colère, d'espoir et d'émotion pour nous raconter l'histoire de Louis, pas à pas, petit caillou par petit caillou, pour arriver à construire sa vie. Louis ne devait pas marcher, ne devait pas parler, ne devait pas comprendre, ne devait pas aimer. Louis marche, parle, comprend, aime... et rit ! Pari gagné. Mais ce travail quotidien ne peut se faire sans aide. Dans ce beau témoignage, Gersende Perrin prend la plume et raconte son calvaire. L'avis de son mari arrive aux moments-clés, et apporte le regard du père, un regard qui est peut-être à mon avis un peu trop absent dans ce texte.
Lien : http://therewillbebooks.word..
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Le bouffon des rois

Je quitte avec tristesse le bouffon Triboulet, seul à la fin de sa vie, après avoir fait rire à la cour de Louis XII et de François Premier par sa langue bien déliée.

C'est un voyage à travers le XV ième siècle qui nous est offert via le regard de Triboulet et qui nous amène aussi à rencontrer Léonard de Vinci, Machiavel ou Erasme.

Je m'attendais à un livre léger, j'ai découvert un attachant personnage qui au fil des pages a su forcer mon admiration,c'est pourquoi je veux rendre ici hommage à mon compagnon de voyage historique...Lisez-le!
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Louis, pas à pas

Ce livre est le récit de l'évolution depuis sa naissance de Louis, autiste . Il relate le combat qu'ont mené ses parents pour amener Louis à envisager une vie autonome. Combat car il a fallu se battre contre les préjugés, l'incompétence de certains "faux savants" et la peur que le terme inspire à l'entourage . Un sacré périple pour cette famille qui a mis parfois, souvent sa vie entre parenthèses pour le meilleur de Louis et sa soeur et son frère. Combat altruiste car les parents connus ont pu mettre leur notoriété en avant pour permettre aux anonymes d'accéder , eux aussi, à des traitements adéquats. Un livre qui nous fait partager les moments de désarroi, de tristesse, d'incompréhension , de colère mais aussi d'espoir de cette famille exemplaire dans l'amour des siens.
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Louis, pas à pas

☀ Ce roman de Gersende et Françis PERRIN est un témoignage concernant le long parcours qu'ils ont effectué pour faire reconnaitre l'autisme sévère dont est atteint, Louis, leur petit garçon.

☀ Gersende a remarqué très tôt que son fils avait un comportement et une attitude différents des autres enfants de son âge. Il accumulait beaucoup de retard que se soit dans l'apprentissage de la marche, de la parole ... Ayant fait de nombreuses recherches, elle a mis seule un mot sur le handicap de son fils. Ils ont consulté de nombreux professionnels de santé qui affirmaient que Louis n'était pas autiste et que tout finirait bien par se déclencher. Louis et ses parents ont subit de la maltraitance médicale, certains médecins ayant même été violents envers Louis.

☀ Après encore de nombreuses recherches, Gersende a fini par trouver des professionnels de santé compétents pour venir en aide à Louis. Ils ont mis en place un traitement non médicamenteux, qui est reconnu partout à travers le monde, mais pas en France. Avec cette méthode, Louis a commencé à évoluer, jusqu'à atteindre peu à peu, une véritable autonomie.

☀ Ce témoignage est très touchant et il montre les disparités existantes entre les différents pays concernant le système de santé et les recherches médicales.
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Molière, chef de troupe

C'est un véritable plaisir de se laisser porter par la plume de Francis Perrin pour découvrir la vie de Molière! Ayant eu la chance de le voir sur scène il y a quelques années, j'ai retrouvé dans ce texte toute sa passion du théâtre et son amour pour Molière, et j'ai été captivée par la vie d'un acteur et d'un homme incroyable dont je prends toujours plaisir à lire/voir les oeuvres.
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Louis, pas à pas

On découvre ici les difficultés d'avoir un enfant autiste, surtout quand le diagnostic est tardif par méconnaissance des médecins... et le malheur touche aussi les gens célèbres. Francis perrin en profite pour partager son experience et orienter beaucoup de parents démunis.
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Louis, pas à pas

Un très beau témoignage sur les difficultés que rencontrent souvent les parents d'enfants autistes et sur le programme ABA.
Lien : https://leslecturesdemeuraie..
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Louis, pas à pas

C'est une belle histoire que cette histoire là pour reprendre les mots de Lynda Lemay...

Une chose m'a gênée, l'impression de généralisation de la maman quand au professionnel du fait de sa colère qui elle me semble tout à fait légitime.
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Louis, pas à pas

J'ai beaucoup aimé ce livre.

J'avais vu un reportage télé sur Louis et la façon dont en parlaient Gersende et Francis Perrin m'avait touchée. J'ai enfin pu le lire, et d'une traite la dernière page etait fermée.

Quelle leçon d'humilité! Les auteurs nous font partager leur combat pour leur fils, Louis, atteint d'autisme, et nous évoluons avec eux dans un monde méconnu où la bétise humaine fait loi.

Je conseille à vous tous et toutes de vous plonger dans cette lecture corps et âme.

Personnellement je m'en suis sortie grandie.


Lien : http://emysbooks.blogspot.fr/
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Louis, pas à pas

Voici l'histoire d'un petit garçon autiste qu'on disait perdu et qui, grâce au traitement ABA, à l'amour et à la détermination de ses parents, est devenu pas à pas un enfant presque comme tous les autres.



Avec force et générosité, Gersende et Francis Perrin sont les voix de l'espoir car l'autisme n'est pas une fatalité.

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Le bouffon des rois

Un personnage à découvrir
Lien : http://www.triboulet.eu/page..
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