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Critiques de Francisco Coloane (174)
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Le sillage de la baleine

Coup de cœur, l'écriture de Francisco Coloane est belle, c'est avec poésie qu'il décrit l'environnement tandis que c'est d'une écriture réaliste qu'il raconte la vie des autochtones et la capture des baleines. Il a obtenu, en 1964, le Prix national de littérature du Chili et a été fait Chevalier des Arts et des Lettres. L'histoire que nous livre Francisco Coloane a des relents autobiographique car, comme lui, Pedro Nauto est né sur l'île de Chiloé et naviguera sur un baleinier.

Le roman débute lorsque Pedro Nauto, âgé de treize ans, né de père inconnu, découvre le cadavre de sa mère sur la plage. Il enfourche son cheval et part avertir son grand-père. Après les obsèques, il se met au service des voisins auprès de qui sa mère était en dette car il ne veut rien de son grand-père qui avait renié sa fille enceinte. Ses dettes réglées, Pedro embarque, son rêve depuis toujours ; il espère aussi découvrir son père. Pedro a seize ans lorsqu'il est engagé sur un baleinier, début d'une grande aventure ...

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Le dernier mousse

Un bon roman de Francisco Coloane !

A sa lecture, j’ai ressenti à nouveau les emois du jeune adolescent que je fus en lisant des romans d’aventure, et j’ai aimé retrouver ces sensations.

Le livre nous relate le voyage d’un jeune Chilien, Alejandro, rêvant de devenir marin, et à la recherche de son frère disparu, qui s’embarque clandestinement sur le navire école de la marine chilienne. Découvert, il y sera accepté comme mousse.

Le roman nous décrit bien la vie à bord, l’océan houleux, les tempêtes, la chasse à la baleine, le passage du Cap Horn et une tribu d’indiens Yaghan vivant dans un lieu préservé et secret, la Paradis des Loutres.

Le roman est court, sa lecture est aisée et agréable, il m’a permis de me remémorer le vocabulaire de la navigation.



Il m’a fait remémorer un job d’étudiant que je fis à bord comme mousse où j’ai connu comme le héros les moqueries des marins chevronnés devant mon inexpérience, les vagues énormes qui déferlaient sur le pont, les nuits où j’étais de quart.

Certes ce ne fut pas sur un trois mâts ni vers l’hémisphère sud mais j’avoue que le passage du golfe de Gascogne fut impressionnant pour l’étudiant que j’étais, et à défaut de baleine, je me suis néanmoins émerveillé des marsouins qui nous suivaient aux abords du détroit de Gibraltar.
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Tierra del Fuego

Après trois semaines de voyage en Patagonie et presque autant à trier mes photos et soigner mon blues, il était temps que je me remette à écrire des chroniques. Je crains d'avoir la main un peu rouillée, mais tant pis, je ne peux pas faire autrement que de commencer par celle-ci : Tierra del Fuego. Cela s'impose.

Emporté dans mes bagages, ce recueil de nouvelles m'a offert un voyage dans le voyage, à la lumière de la frontale sous la tente ou au long des kilomètres de bus à travers la steppe patagonne entre Puerto Natales et El Calafate.

Au premier abord, la Patagonie que j'ai découverte « en vrai », avec mes yeux et mes pieds de randonneuse, est différente de celle de Coloane : j'ai eu la chance de marcher autour du Fitzroy et des Torres del Paine sous un soleil radieux, et même si un ciel gris a ensuite plombé un peu les couleurs autour d'Ushuaïa, des conditions météo aussi clémentes tiennent pratiquement du miracle. Rien à voir donc avec l'âpre climat des nouvelles de Coloane, bien souvent hostile, avec pluie, froid, vent et neige qui se déchaînent, et qui rendent si inhospitalières, voire sinistres, ces terres désertiques et arides. Pour survivre dans cette région mythique (et là je ne vous parle pas de moi, touriste voyageant pour le plaisir, et en bonne compagnie, retrouvant un abri douillet après chaque journée de rando), il faut y être né, être doté d'une sacrée force de caractère, ou être désespéré. Ou un peu tout ça à la fois. Car la Nature, aussi grandiose soit-elle, est seule maîtresse. Les hommes doivent s'adapter, ou être écrasés, il y a peu d'alternatives. Enfin si, ils peuvent aussi devenir fous, de solitude ou de douleur. Chercheurs d'or, marins, soldats, bandits, on croise dans ce recueil des personnages, forts ou faibles, pour la plupart attachants, tous hors du commun, aux prises avec la vie ou la mort dans cette immensité infinie.

« Il est des paysages, comme des instants de notre existence, qui restent à jamais gravés dans la mémoire ; ils s'imposent à nous avec une intensité bouleversante ». C'est là que « ma » Patagonie rejoint celle de Coloane. Encore sous le charme (sous l'emprise, même) de ce Grand Sud sud-américain, je n'arrive pas à décrire autrement mon voyage : intense et bouleversant, par ses paysages et les souvenirs que j'en garde. Dites-moi si je me trompe : ça ressemble un peu à un coup de foudre, non ?
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Tierra del Fuego

Tierra del fuego est le premier recueil de nouvelles de Francisco Coloane, auteur chilien qui gage à être connu. ce sont des histoires de terroir, exotiques pour un occidental contemporain, des histoires d’hommes, cow-boys, soldats, ou chercheurs d’or, narrées sur un ton de légende par un conteur habile. Autant dire que le dépaysement est au rendez-vous.



Le voyage est en filigrane dans tous les textes, migrations effectives ou rêvées, belliqueuses ou exploratrices, en mer ou à terre, dans un décor toujours grandiose et sauvage.



Trois cavaliers chercheurs d’or font route, leur entente cordiale cache peut-être d’autres sentiments plus intéressés. Pactiser pour mieux trahir.



Un cheval rentre à l’estancia seul. C’est un cheval rétif, confié à un piètre cavalier, par un dresseur aigri. Le narrateur part à la recherche de l’homme, et le retrouve au fond d’une grotte en proie à un délire hallucinatoire.



Récit d’une bataille perdue d’avance, destinée à protéger la fuite d’un groupe, et au cours de laquelle un homme s’est conduit en héros.



Quatre marins accostent pour la sépulture d’un équipier. Les étapes arrosées compromettent la mission et l’âme du défunt rode pour accomplir sa vengeance.



Le cuisinier irascible d’un navire change de caractère alors qu’il adopte un agneau volé lors d’une escale.



Un paradis terrestre, où déambule une sorte de zombie. Son histoire est liée à celle de la vallée.



Le narrateur accepte de s’embarquer pour travailler comme homme à tout faire sur une île habitée par un homme taciturne et sa famille.



Deux cavaliers se rencontrent, pour le malheur et pour le pire



Un chantier de construction de phare. Le cuisinier y séjourne avec son épouse. Un fils de notable y débarque.





Chaque nouvelle immerge le lecteur dans une ambiance unique, qui suscite la curiosité. L’écriture est élaborée, riche, et jamais lassante. L’auteur a été comparé à Jack London, et l’on retrouve en effet quelque chose de la magie narratrice de l’auteur de Martin Eden.
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Le sillage de la baleine

Roman qui s'inspire beaucoup de la vie de son auteur, Francisco Coloane. Une vie d'épreuves et de labeur dès le plus jeune âge.



La chasse à la baleine, une quête de La bête jusqu'aux portes de la folie. Oui, il y a évidemment quelques points communs avec le "Moby Dick" d'Herman Merville.



Mais il ne s'agit pas exclusivement de cela. Au départ, en faisant la connaissance d'un adolescent de 13 ans, Pedro Nauto, on découvre aussi dans les deux tiers du livre, la vie éprouvante des paysans et des pêcheurs d'huîtres à Chiloe, au Chili.



Le roman est bien documenté sur ces sujets. Il n'omet pas non plus les superstitions ou les croyances que l'on peut retrouver aussi parfois dans certaines légendes européennes.



Le roman commence par un drame. Né de père inconnu, Pedro est souvent moqué de ses camarades et son amie le soupçonne même d'être le fils d'un lutin. Ce qui est insultant! Quand sa mère décède mystérieusement, c'est le choc. Il n'a plus de famille mis à part un riche grand-père très arrogant. Ce drame annonce, après avoir réglé ses comptes au sens propre comme au sens figuré avec quelques individus, le moment du départ du jeune Pedro de son île.



De là , Coloane ne cherche pas à dessiner le portrait d'un aventurier. Il précise bien qu'il n'y a pas de héros à bord des baleiniers. Personne n'est avide de sensations fortes . Ce sont simplement des hommes embarqués pour fuir quelque chose qui ressemblerait à la pauvreté!



Cela dit, même s'il n'a pas de héros, vous ne lâcherez pas les 100 dernières pages (sur 300) de ce livre placé justement dans le sillage des monstres marins.
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Le golfe des peines

Pour la première fois, je sors un tantinet insatisfait de ma lecture d'un bouquin de Francisco Coloane. Pourtant, je croyais que c'était gagné à l'avance. C'est un auteur que j'apprécie énormément, dont j'ai aimé, adoré quelques recueils de nouvelles. Et je suis toujours disposé à lire les histoires de vieux loups de mer. Je m'attendais à la même chose cette fois-ci, avec Le golfe des peines. Eh bien, non. Est-ce que le problème vient de moi ? J'en ai trop lu ? L'effet de nouveauté et de dépaysement s'est dissipé ? Ou bien du recueil lui-même ? L'auteur n'arrivait plus à ce réinventer ? Peut-être un peu des deux. Les nouvelles qui composent Le golfe des peines se déroulent encore et toujours dans le sud du Chili, quelque part entre les Andes et les îlots et les récifs déchiquetés des mers australes. Terre de feu. Cap Horn. Détroit de Magellan. Ces noms évocateurs continuent à me hanter, à m'interpeler. Mais les histoires qui s'y déroulent commencent à se ressembler. Toujours ces hommes solitaires, en quête d'aventure ou simplement d'un gagne-pain, quelques orphelins, forçats et Indiens complètent ce tableau. Ces individus sont de passage, recherchent un trésor, s'occupent d'un troupeau de moutons, pratiquent le cabotage, chassent la baleine, survivent, etc. C'est du déjà vu, pour l'essentiel. Il y a bien quelques nouveautés, comme un vaisseau fantôme (apparemment), l'apparition du feu de Saint-Elme, un procès, etc. Évidemment, si un lecteur aborde l'oeuvre de Coloane par ce receuil-ci, il aimera, probablement. D'autant plus que la plume de l'auteur est toujours aussi belle, évocatrice. Ses mots sont simples mais beaux, précis et économes, permettant de visualiser clairement les lieux, les personnages, l'atmosphère qui s'en dégage. Il faut dire que, dans ces contrées, les éléments déchainés « Malmené par une ofrte houle, notre bateau se couchait tel un animal blessé à la recherche d'un passage à travers l'horizon obstrué de sombres échines mouvantes. » (p. 35) Les Andes deviennent en hautes murailles aux pics qui chutent abruptement, se transformant en falaises noires emprisonnant les navires, les vents déferlent avec acharnement, le brouillard ne peut être que menaçant et trompeur. Mêmes les tempêtes sont… tempestales ? Mais tout n'est pas que cataclysme. La nature peut se montrer violente, elle sait aussi se parer de magnifiques couleurs et se paraître enchanteresse, divine. « Cet après-midi-là, alors que le soleil rougeoyait comme l'oeil d'un dieu primitif, le capitaine et quatre rameurs exploraient les rochers autour de Punta Sobaco ». (p. 10) Francisco Coloane n'a pas son pareil pour décrire, raconter son univers rude, cruel et riche à la fois. le golfe des peines ne m'a pas plu autant que je l'aurais espéré mais il ne m'a pas du tout découragé de continuer à lire son auteur remarquable.
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Antartida

Antartida c'est avant tout un roman profondément humain, une histoire d'hommes amoureux de la mer. Mais c'est la fabuleuse écriture de Francisco Coloane disparu en 2002 à l'âge de 92 ans, qui mène cette histoire au sublime. D'une poésie de tous les instants il nous conte, en un peu plus d'une centaine de pages, une histoire forte et bouleversante. Une ode à la nature dans l'extrême sud d'un Chili rude et sauvage. Captivant.
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El guanaco

Deuxième lecture de Francisco Coloane, ce mois-ci, et deuxième déception. Et je crois que je suis le premier à qui cela fait mal. C’est que j’adore tellement cet auteur chilien et ses recueils de nouvelles, qui réussissent à m’enchanter, à me faire leurs aventures du bout du monde, à m’en faire rêver. J’ai aimé ses histoires et je veux continuer à les aimer. Malheureusement, El Guanaco n’a pas réussi à m’interpeler suffisamment. Pourtant, il se situe dans le même univers, celui du Grand Sud chilien : détroit de Magellan, Patagonie, Terre de feu, toutes ces îles arides, qui livrent un combat perpétuel contre les mers. Et c’est pareil pour les hommes (car il s’agit bien d’un univers d’hommes, même si quelques femmes courageuses sévissent à leurs côtés), à moitié sauvages. C’est qu’il faut être épris fou de grands espaces et de liberté pour demeurer là ! Bandits, bagnards, anarchistes, missionnaires, chercheurs d’or, aventuriers de toutes sortes, estancieros, colons, baleiniers ou pêcheurs ou berger, etc. À ceux-là, il faut ajouter les Indiens. Avec une pareille galerie de personnages, je ne m’attendais pas à m’ennuyer. Pourtant… El Guanaco commence en feu : Meu Nar, la dernière représentante du peuple autochtone, est violée par trois Blancs. C’est l’occasion de remonter un peu l’arbre généalogique de la pauvre fille et de son peuple, les Onas, - ah qu’elle était parfaite, l’époque où tous se promenaient librement, avant que les Européens ne viennent délimiter les terrains, s’approprier le bétail et tuer les Indiens ! – ainsi que de leurs croyances mythologiques. Quand le lecteur revient à l’époque présente, un peu désorienté, il est confronté à une multitude de nouveaux personnages, plusieurs jouant des rôles très mineurs. De ce fait, on les oublie. Malheureusement, quand ils réapparaissent cinquante pages plus loin, on se dit «il me semble familier, celui-là, son nom me dit quelque chose…» mais ils restent difficiles à replacer. Multipliez ça par le nombre de personnages ! C’est que El Guanaco n’est pas un roman conventionnel (on reconnaît les habitudes de l’excellent nouvelliste qu’est Coloane), la narration se promène constamment. En effet elle s’attarde un moment sur l’un puis sur l’autre. On dirait que l’auteur cherche davantage à raconter la vie là-bas dans qu’à suivre l’intrigue d’une seule et unique protagoniste. En fait, s’il y a un protagoniste, c’est bel et bien le Grand Sud chilien. C’est comme plusieurs histoires qui pourraient constituer d’excellentes nouvelles mais qui ont été entremêlées. J’ai apprécié ce voyage dépaysant mais je ne suis pas certain du résultat.
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Le dernier mousse

Préparez sac de marin et bois de lit, le gabier et son sifflet sont à la coupée!



Le Baquedano, corvette à voile de la marine chilienne part pour son dernier voyage avant désarmement. Bateau-école des cadets et des mousses, il cache au plus profond de ses cales un petit passager clandestin vite découvert par l'équipage.

Commence pour le nouveau mousse une campagne de navigation où l'instruction à la mer, les nuits en hamac (indispensable les bois de lits!), les quarts de nuit, la discipline et les tempêtes forment rudement le jeune marin.



Mais c'est aussi la découverte des archipels de Patagonie, des paysages grandioses des côtes aux peuplades oubliées, de la chasse à la baleine fort active en ce début du 20e siècle.

Le petit mousse, parti sur les traces d'un frère ainé disparu, fera l'apprentissage de la vie et du métier.



Petit livre de 130 pages, à la narration classique et descriptive, qui possède le charme des romans d'adolescence et des carnets de voyage.

J'ai eu le plaisir d'y recroiser les Alakaluf, peuplade de Terre de Feu magnifiquement racontée par Jean Raspail dans "Qui se souvient des hommes".



La dédicace de ce livre, écrit en 1941, s'offre "en souvenir du bateau qui forma tant de générations de marins chiliens".

Une lecture en clin d'oeil à l'heure du désarmement de la mythique Jeanne-d'Arc, bateau-école de notre Marine Nationale qui croisa en son temps dans des eaux toutes aussi tumultueuses avec ses promotions de midships à bord.

(...les bannettes avaient remplacé les hamacs...)

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Le dernier mousse

Il y a quelques semaines, j'ai fait connaissance avec l'écrivain chilien Francisco Coloane grâce au recueil de nouvelles CAP HORN. Je suis tombée sous le charme et j'ai donc entrepris de découvrir le reste de l'œuvre de l'auteur. Tout naturellement, j'ai choisi son premier roman LE DERNIER MOUSSE.



Ce court roman raconte l'histoire du jeune Alejandro Silva Cáceres qui s'embarque clandestinement à bord du Baquedano, une corvette de la marine dont c'est le dernier voyage et qui sera désarmée lors de son retour au port. Alejandro souhaite devenir mousse afin de subvenir au besoin de sa mère et retrouver son frère aîné disparu aux confins du Cap Horn.



Si j'avais beaucoup aimé CAP HORN, je dois dire que j'ai adoré LE DERNIER MOUSSE. Le roman est très bien écrit et probablement partiellement autobiographique puisque Francisco Coloane a lui-même été marin mais sur un baleinier. Son expérience personnelle rend le récit vibrant de vérité.



L'histoire est palpitante de bout en bout, je ne me suis pas ennuyée une seule minute. Coloane se montre aussi à l'aise dans les descriptions du travail des marins que dans celles de chasse ou dans le récit fantastique d'un bateau hanté.



Je recommande chaudement ce livre à tous ceux qui aiment les histoires initiatiques et les récits d'aventures.
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El guanaco

Ce soir ou jamais, je t'emmène à l'autre bout du monde…

Cap au sud-sud-ouest…

Cap à l'extrême.



Enfile ton poncho, j'emporte le disque de Florent Pagny, objet futile mais indispensable à toute traversée de la Patagonie. Là-bas, de l'autre coté de l'océan si calme par chez nous, si fougueux en terre australe, il y a des noms qui feront rêver l'aventurière qui sommeille en toi. Terre de Feu, Cap Horn, Ushuaia. Des lieux magiques traversés par ce grand écrivain Francisco Coloane, fabuleux conteur maritime.



Bon, je te l'accorde volontiers, l'auteur ne connaissait certainement pas Florent Pagny, mais il te fera partager la vie de Men Nar, la dernière indienne Ona. Il est donc temps de partir à sa rencontre et de chasser le grand guanaco.



Mais ne crois pas que ce voyage sera une simple balade onirique. Tu crois peut-être aux contes de fée – et tu dois avoir raison – mais Francisco t'emmènera dans un monde certes majestueux mais aussi brutal où la pauvre Men Nar se fera violée dès son plus jeune âge par trois blancs, chasseurs d'indiens. Tu croiseras la route de quelques évadés des bagnes d'Ushuaia, des bandits violeurs, des aventuriers chercheurs d'or, des propriétaires fonciers, des missionnaires épris de foi et des guanacos. Les récits s'enchainent comme autant de digressions dans le passé, juste pour comprendre l'impact des blancs sur cette Terre nouvellement conquise. Un vent violent balaye ce territoire sauvage et cloue sur place tout désir de s'échapper. Lorsque le soleil se couche, que la nuit étoilée illumine le ciel, tu repenses à ces marins venus échouer leur navire aux larges du Cap Horn, des marins déchiquetés par les flots avant d'être recueillis par quelques tribus autochtones. Naïfs ou simplement humains, ces natifs ne survivront pas bien longtemps à la venue de ces estrangers venus d'Europe et malgré la beauté des contes indiens que te racontera Francisco, tu sentiras sous tes yeux la mort d'un peuple, au profit d'un troupeau de moutons, petits guanacos blancs. Ne restera ensuite que des légendes…
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Le dernier mousse

Alejandro, quinze ans, embarque clandestinement sur un navire école de la Marine chilienne. Il veut naviguer, il veut apprendre, il veut être mousse, et n'a trouvé que ce moyen pour arriver à ses fins.

Maladroit et totalement inexpérimenté, notre héros est au début la risée des vieux loups de mer de l'équipage, mais il apprendra vite et sortira grandi de ce voyage initiatique.

Francisci Coloane nous fait monter à bord du "Général Baquedano" et vivre les aventures d'Alejandro. Le récit est court, mais les péripéties ne manquent pas : tempêtes, icebergs, chasse à la baleine, et bien sûr le mythique passage du Cap Horn.

Un livre à conseiller aux amateurs d'aventures maritimes, et aux autres : n'ayez crainte du mal de mer, et venez partager un instant la vie des marins, vous en ressortirez tout rafraîchis !
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Tierra del Fuego

superbe livre de neuf nouvelles pour dépeindre les paysages, les animaux, les hommes de la Terre de feu. fureur beauté dureté, sous la plume de cet écrivain, j ai découvert un peu de cette partie du monde, Chili, Patagonie, le détroit de Magellan, au fil des histoires d hommes confrontés à la mer. c est un vrai voyage. c est superbement bien écrit. On y est encore après avoir refermé le livre qu on aurait voulu voir bcp plus épais.."Cap Horn" m appelle déjà :)
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Cap Horn

Terre de feu, la solitude et le vent qui rend fou les hommes et les bêtes.



Des histoires de gardiens de troupeaux avec leurs chiens et leurs chevaux, de pêcheurs ou de gardiens de phare.



Un monde étonnamment cosmopolite à proximité du bagne d’Ushuaïa.

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Le sillage de la baleine

Le sillage de la baleine de Francisco Coloane est un roman de 1962, piblié par les éditions Phébus en 1998 est une grande découverte dont je ne me rappelle plus l'origine. Il était dans ma liste de lecture et m'attendais patiemment.

Ce roman est un petit bijou, jugé comme le plus grand livre de Coloane, son Moby Dick. Cette œuvre romanesque nous conte l'histoire du jeune Pedro Nauto. Il vient de perdre sa mère avec qui il vivait sur une île où la vie est rude.

Dans une première partie on suit la vie de ces insulaires liés les uns aux autres et s'aidant mutuellement pour le travail de chacun assure la survie des autres. C'est ainsi que le jeune Pedro va apprendre les rigueurs du travail de la mer afin de survivre et payer les dettes de sa mère disparue tragiquement.

La seconde partie Pedro prendra la mer sur un baleinier, son rêve. D'autant que n'ayant jamais connu son père, il imagine ce personnage comme un marin qui aurait séduit sa mère et serait retourné sur les océans.

C'est dans cette quête que l'on peut trouver le parallèle avec le roman d'Herman Melville et comme son grand prédécesseur Coloane fait souffler le vent de l'amitié et de l'aventure dans ce roman, tour à tour poétique,cruel et violent.
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Tierra del Fuego

Écrits de démesure… Démesure de la terre, âpre, rude, infinie. Démesure des hommes : orpailleurs, baleiniers, péons, contrebandiers…

Tous taiseux . Tous faits de ce vent qui foudroie pampa et Îles de la terre de Feu.

Ce serait faire injure à Coloane que de s’épancher sur cette œuvre magistrale. Le colosse était peu loquace, à ce que l’on dit. Ses mots ne sont guère plus bavards. Ciselés à l’économie, ils racontent tantôt la tendresse, tantôt la violence. Parce que cette Terre n’enfante rien que d’extrême.

Aucune modération dans ces nouvelles où l’homme se mesure à ce qu’il y a de plus animal en lui. Dans ces paysages du bout du monde, la survie s’agrippe aux vagues et au vent...

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Le dernier mousse

C’est l’été, un peu de fraîcheur vous ferait du bien, une envie de retour à l’adolescence ?

Alors essayez de trouver « Le dernier mousse »…vous ne regretterez pas cet embarquement clandestin vers les eaux froides de la Patagonie

Alejandro est encore un gamin, son frère lui manque, il est parti il y a plusieurs années vers le sud, nous sommes au Chili, vers le froid. Alors Alejandro va embarquer clandestinement sur un grand voilier de la Marine militaire, pour tenter de retrouver son frère aîné : la Corvette Général Baquedano, une corvette effectue son dernier voyage, un voyage à la voile, avant d’être désarmée, remplacée par un bateau qui sentira le gasoil

Découvert, il deviendra mousse sur ce bateau.

Je ne vous en dit pas plus sur l’histoire.

Une vie de mousse, veille sur les mats du bateau, tempêtes, glaces, hamacs, baleines en liberté, chasse à la baleine, icebergs, humidité…une vie d’aventure. Le charme désuet d’un temps passé, lointain. L’attrait de ces terres froides, de la liberté, de ces vieux gréements, des baleines, de ces vagues….

Un petit coté Jack London.

Et quand ces quelques heures de lecture, ces 130 pages vous auront plu, vous direz à votre ado préféré : « Tiens…. un petit livre que je te conseille »

Francisco Coloane …je ne connaissais pas. C’est ce diable de Luis Sepúlveda qui me l’a fait découvrir dans sa nouvelle « Adieu Maestro » extraite de « Une sale histoire: (Notes d’un carnet de moleskine)« …Il pleurait la mort de cet ami, un ami engagé pour les droits de l’homme pour la défense de la nature.

Un ami dont il écrit :

« De Coloane j’ai appris que nous, les écrivains, ne pouvons être que d’un côté de la barricade, que nous sommes d’abord des hommes, des citoyens, des défenseurs des droits de l’homme et, s’il nous reste du temps, des écrivains. »

On ne peut rester indifférent devant un tel portrait .

Le Chili a créé un parc marin, réserve pour les baleines, proche du détroit de Magellan, baptisé en son honneur « Réserve Francisco Coloane«

Alors c’est sûr, je vous reparlerai de Francisco Coloane….qui dit des hommes « Nous sommes comme les glaces, la vie nous fait parfois chavirer et nous change de forme. » (P.124)


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Le dernier mousse

Grâce à ce livre je suis prête à naviguer, j'ai appris une grande partie du vocabulaire marin et par moment j'ai eu le mal de mer. Un très bon livre.
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Le sillage de la baleine

Un auteur qui allait de soi pour mon voyage dans le Sud du Chili puisque cette histoire se passe en grande partie sur l’île de Chiloe, île natale de Francisco Coloane puis sur les eaux australes.



Comme l’écrivain , le jeune Pedro perd sa mère et se retrouve seul ne voulant pas vivre avec son grand père qui avait chassé sa fille avec son enfant sans père.



Fin brutale de son enfance, Pedro passe les premiers temps à rendre les services que sa mère devait aux voisins puis devient l aide d’un pêcheur -plongeur et finalement s’embarque sur un baleinier.

Pendant toutes ces années Pedro apprend la vie, l’amour et l’amitié ainsi que la trahison et la violence des hommes.

L

e style m a surpris par son côté parfois documentaire, parfois s’apparentant à un conte avec les quelques légendes locales dont celle d’un bateau fantôme, le Caleuche dont l’évocation suit notre jeune ami.

Bien entendu, la description détaillée de la chasse à la baleine est choquante à notre époque et difficilement défendable ...

Un bon choix, à mon avis pour connaître le passé de cette région.



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Le golfe des peines

Recueil comportant 18 nouvelles parues en 1945, puis revues par l'auteur et rééditées en 1995 au Chili.

Les histoires se déroulent indifféremment sur terre ou sur mer et évoquent indiens, marins, chasseurs de phoques ou de baleines... Tous ces travailleurs ou aventuriers qui se rencontrent dans le Grand Sud jusqu'au continent Antarctique. Beaucoup d'actions et des récits qui parlent de la vie d'hommes qui affrontent la nature et les éléments.

J'ai apprécié dans l'ensemble ces différents textes, mais cependant je préfère les romans de Coloane à ses nouvelles qui parfois mériteraient d'être un peu plus développées.
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