Citations de François Mitterrand (198)
La politique est la servante de la science, et l'humble interprète de la philosophie. Elle n'a pas la vertu créatrice de l'art. Séparée de la connaissance de la nature et des travaux quotidiens de l'homme, elle est comme une tige coupée, vite flétrie.
Mais ces impressions, ces doutes ne sont rien auprès de cette réalité : je t’aime, nous t’aimons, et les humeurs du quotidien n’ont que le poids d’un coup de vent.
(...) et même le roman policier de Le Carré (L'espion qui venait du froid - c'est le premier policier que j'ouvre ! il paraît que ce bouquin dépasse le genre).
Je m'inquiète cependant de votre réflexion "c'est trop toujours pareil". Peut-être aurais-je dû veiller à modifier le rythme de nos itinéraires. Peut-être ai-je tort d'être sensible aux rites, qu'il ne faut pas confondre avec les habitudes : je trouve un goût délicieux à des symboles, lettre du lundi, Saint-Placide, les Blancs-Manteaux, le vendredi d'Ile-de-France, l'écharpe noire aux pois rouges.
Je t'attendrai ainsi qu'on attend les navires...
page 685
...je t'ai fait de la peine hier sans l'avoir voulu, tu m'en fais aujourd'hui parce que tu le veux - et tu réussis très bien. A quoi bon ces chagrins emmêlés ?
page 432
Mais l'action est comme un désert pour le coeur de l'homme. Il faut avancer, avancer, sûr de soi, de sa direction. Les autres sont restés à l'étape. Il n'y a à attendre nulle aide, nul secours. On doit vivre et mourir ainsi. Arrive-t-on jamais où l'on voulait aller?
Je t’aimerai jusqu’à la fin de moi.
C’est vrai: la poésie, incomparable appel d’évasion.
Je suis victime d’une mortelle maladie: l’espoir.
24 février 1980
(...) Je t'ai trop fait souffrir en ne vivant pas avec toi ? Tu ne le supportes plus ? Et moi qui ne supporte plus d'être chassé par toi ! De m'avoir trop aimé tu ne peux plus m'aimer ? (...)
Je ne m'illusionne pas. Cette crise s'ajoute à d'autres et je comprends ta lassitude. C'est trop dur d'être seule pour tant de choses importantes. (p. 868)
24 juin 1965
Ma chérie Anne (...)
On attend encore le sourire qu'on aime, le sourire qui ne vient pas du souci de sourire - et on attend aussi le petit signe qui veut dire à celui qui part qu'on a de la joie en réserve pour la fin du jour, pour la nuit, pour le lendemain matin, enfin pour le temps qui se nomme solitude. (p. 313)
Juillet 1964
(...) Ce dimanche, aujourd'hui, le souvenir encore si proche de nos heures partagées m'a aidé à montrer des qualités qui ne me sont guère habituelles : patience et complaisance ! J'ai écouté des tas de discours et de balivernes avec une angélique attention. Que veux-tu ! J'avais acquis grâce à toi une telle réserve de bonheur que je pouvais bien distribuer autour de moi quelques miettes de gentillesse ! Je crois que tu me rends meilleur ! Mais il reste encore beaucoup à faire... (p. 198)
La vie est trop courte pour vivre. On découvre trop tard que la merveille est dans l'instant.
Avez-vous écouté le merle chanter dans le silence qui sépare le départ de la nuit du lever du soleil? Quand le soliste attaque les premières notes, un concerto pour flûtes lui répond. Ce sont les merles du canton qui célèbrent la naissance du jour.
Quelque chose en moi me dictait ce comportement, quelque chose d'irréductible et que je résumerai ainsi: on ne dispose pas de moi. Orgueil, vanité, on appellera cela comme on voudra... Je ne me détermine pas par rapport aux autres ni au gré de leurs décisions. Je ne crains pas la solitude.
La nuit n'a été qu'une longue attente désespérée. J'ai perdu tous les courages à la fois. Je vous aime cependant et j'ai tant à vous dire.
Ce matin je ne peux pas
J'appelle injustice ce qui nous sépare et paix ce qui nous réunit. La Sagesse est-ce refuser de vivre ? Il me semble alors n'avoir pas commencé le chemin qui conduit à elle.
Je voulais vous dire bonsoir. Rien ne change en moi, Anne, dès qu'il s'agit de vous. Une semaine encore à gravir. Vous me manquez
Après deux jours déchirés, je me sens un peu pardonné et j'en ai tant besoin. Il me semble aussi qu'enfin vous me croirez si je dis qu'en moi le miracle demeure - que depuis la première minute d'Hossegor jusqu'à cette minute où je trace ces mots, seul et loin de vous, pas un moment (même à contresens) je n'ai désiré créer avec vous autre chose que lumière et beauté. Anne, votre vitrail veillera pour toujours là où vivant, heureux, triste, tourmenté, pacifié, mort je dormirai.