Trop de vocabulaire scatologique et cru, malgré le moelle Rablesienne forte intéressante et admirable, l'os est bien trop dur à mon goût..
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On dit que Gargantua et Pantagruel font partie des œuvres majeures de la littérature française. Pour le comprendre il faut dépasser la première lecture et s’inspirer de critiques comme celle-ci : https://lettres.ac-versailles.fr/spip.php?article675. Pourquoi ?
Gargantua est plus que le récit de la vie d’un géant, aimant la vie et ses plaisirs, recevant une bonne et complète éducation de jeune souverain, aidé d’un bon pédagogue : sport, littérature, arts, combat à l’épée mais aussi gestion d’un royaume en souverain juste et bienveillant. On appréciera la gestion de la guerre contre Picrochole (que celui-ci a déclenché par avarice, égoïsme, et appât du gain) qui rend Grandgousier (le père) et Gargantua encore plus populaires et aimés qu’auparavant alors que Picrochole finira seul et miséreux. C’est déjà un message de l’auteur : il montre à quel point l’art de la guerre est un art subtil, que la diplomatie vaut mieux que la guerre mais qu’il faut la faire quand c’est nécessaire. Je retrouve des inspirations de Sun Tzu et peut-être que François Rabelais s’en est inspiré…
On pourrait penser que, pour le reste, l’œuvre de Rabelais n’apporte pas grand-chose. Dans la première partie du récit l’auteur conte la vie de Gargantua jusqu’à son retour de Paris pour la guerre contre Picrochole. Une histoire amusante avec des situations cocasses, par exemple quand le jeune Gargantua de cinq ans cherche le meilleur moyen de se « torcher le cul » avec tout ce qui passe jusqu’à trouver que c’est avec un oisillon que c’est le plus doux... ou encore quand l’auteur cite tous les jeux et distractions de l’époque (ça prend plusieurs pages…) mais on ne voit pas l’intérêt de cet étalage en usant en outre d’un langage vulgaire et scatophile. Il faut peut-être voir derrière l’œuvre, d’apparence légère, une satire, tantôt dépréciant certaines coutumes de l’époque, tantôt valorisant certaines actions (comme la gestion de la guerre).
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Une lecture scolaire, autant l'avouer tout de suite, et elle m'a laissé un souvenir que moyennement agréable. Non que je lui nies des qualités littéraires, juste qu'entre ce livre et moi ça n'a pas marché.
J'ai du de plus eu à passer à l'oral sur un extrait intitulé "Le plus horrible spectacle qu'on ai jamais vu" - l'invasion de la vigne et le frère vengeur. Et autant l'avouer j'étais verte de jalousie à voire ma camarade passer sur le papillon de Ponges, ce qui n'a guère aidé à me réconcilier avec l'auteur.
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Certains pourront avoir beaucoup de mal à lire cette œuvre, ce qui est tout à fait normal au vue du style et du traitement du thème choisit par l'auteur. Comment ne pas se sentir dégoûté par un Gargantua enchaînant salacités, grossièretés, obscénités? Il apparaît cependant clairement que, si Rabelais n'avait pas traité le sujet de cette manière, son œuvre aurait eu un impact beaucoup moins important, notamment car il parvenait ainsi à détourner la censure alors extrêmement forte. Il n'en demeure pas moins que ce texte reste majeur tant pour le tournant qu'il a apporté à la littérature qu'à la pensée philosophique, en ce qu'il pose les premiers jalons du courant humaniste. Sujet bas et trivial donc, mais pour un impact hautement honorable et louable.
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Ce soir à la maison, repas de fouaces. C'est fête.
Qu'ils viennent nous en empêcher les hapelopins, gobregeux, gogueluz, bustarins, talvassiers, agends immeubliers, riennevaulx, rustres, landores! Nous leur ferons la guerre et les culbuterons jusqu'en Inde, après avoir conquis au passage le Berry, l'Espagne, la Maurétanie, le Cathay et toutes terres attenantes.
Qu'ils viennent les sorbonnistes! Nous caguerons à plaisir dans leur chaperon à bourrelet.
Méfiez vous des agélastes.
En attendant, chopinons théologalement et discutons sur la meilleure éducation. J'ai idée que la dispute sera longue. L'oncle François nous accompagne.
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J'ai du lire Gargantua de Rabelais il y a quelques mois. Œuvre sur laquelle je suis susceptible de tomber à mon oral de bac Français... J'ai absolument détestée ce livre. Pour tout dire, je n'ai même pas réussie à le lire en entier... Je pense qu'il faut avoir une lecture très concentrer lorsqu'on lis ce livre. Toutefois, même s'il m'a déplu, il peut plaire à d'autres.
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Deux ans dans un lycée à votre nom et je ne vous lis que 20 ans plus tard…
C'est à quatre ou cinq pages de la fin que j'ai remarqué le mot "Extraits" sur la couverture de cette édition "Étonnants classiques" (Flammarion). Mon cerveau occultant complètement les "[…]" pourtant bien visibles − intriguant ! Cet extrait d'une centaine de pages sera toutefois suffisant. J'ai trouvé cette lecture complexe, principalement par la très grande différence de culture et de contexte historique. Et pourtant l'édition est bourrée de notes afin d'appréhender au mieux ce texte de 1535.
J'ai été frustré par cette lecture car je peux comprendre les critiques de l'humaniste Rabelais envers certaines méthodes d'éducation de son époque, sans vraiment saisir l'importance de sa démarche. Écrire ce texte à l'époque était-il perçu comme audacieux ? Impossible pour moi de vraiment saisir la portée de ses mots. de même pour l'humour : je comprends que certains passages sont satiriques ou amusants, sans vraiment les trouver drôles, l'était-ce pour ses contemporains ?
Gargantua est disponible librement sur Wikisource (entre autre) :
→ édition Juste, 1535
→ [édition Marty-Laveaux, 1868
il est intéressant de tenter de déchiffrer ne serait-ce que quelques lignes, la langue française ayant bien changée (cela me rappelle cet excellent texte à l'époque de "je suis circonflexe : http://linuxfr.org/users/cantor/journaux/non-aux-reformes-de-l-orthographe) !
Quand je lis Rabelais, je me rends compte qu'il est difficile d'interpréter convenablement un texte écrit 5 siècles plus tôt. Je comprends alors encore plus difficilement que des gens souhaitent baser leur vie sur l'interprétation d'un texte qui en a 10 ou 20 de plus (https://fr.wikipedia.org/wiki/Datation_de_la_Bible).
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On est sur un ouvrage classique parmi les classiques, le genre qui est tellement connu qu'on ne le lit pas mais on peut le citer !
Je me suis penché dessus après avoir eu l'occasion de lire certains extraits m'ayant beaucoup amusé. Et le résultat final est ... moindre que ce que j'en espérais. Au-delà de l'aspect culte du livre, je suis assez ennuyé de dire que de nombreux passages m'ont franchement barbés, notamment de longues descriptions de personnages, de vêtements ou de lieux qui servent à la fois un propos comique (exagération, grandiloquence) qu'une critique de l'actualité de l'époque (attaque sur les moines, sur les princes belliqueux). Sauf que cette critique est très franchement difficile à percevoir pour quelqu'un de notre époque (merci les notes en bas de page) et l'ensemble devient plusieurs fois lourd et pas franchement intéressant.
Cela dit, l'ouvrage contient aussi un lot de surprises très agréable à lire, notamment quelques descriptions très Rabelaisienne dans son genre. C'est de la gaudriole paysanne, ça sent la bonne bouffe et les pets (très nombreux) de ceux qui vivent bien, on ressent aussi un désir humaniste de mettre l'humain non plus en créature souffrante d'un Dieu tout puissant et terrible, mais l'élévation spirituelle des personnes par les arts, la poésie, la paix et la bonne chère. On vit, on picole, on bouffe, on braille, ça s'amuse et c'est agréable à lire. Je comprends mieux le ressenti du mot Rabelaisien, parce qu'il raisonne dans quelque chose à la fois de très spirituel et philosophique, mais aussi de matérialiste et terriblement humain. On peut s'offusquer de lire le comparatif des torches-culs et convenir que l'oisillon est le meilleur, mais il faut aussi noter que ce livre est étrangement proche de tout les petits maux du quotidien, de nos actions de tout les jours dans une sorte de jouissance des plaisirs simple (tels que pisser ou péter) sans aucun tabou et par pur plaisir de vivre. Et ce que j'en retiens, derrière les personnages, les coups d'éclats, le grandiose démesurée et les nombreuses bouffes, c'est une puissante envie de vivre pleinement. Et ça, mine de rien, je peux le comprendre.
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Gargantua, c'est un classique.
Un titre adulte mis à la portée des jeunes lecteurs grâce à des intentions d'éditeurs utiles et des adaptations d'auteurs chouettes.
En voici une à découvrir.
La première de couverture illustrée par Ludovic Debeurme est impressionnante.
Trois petites têtes perçant entre les mâchoires de notre "héros".
Est-il un ogre?
En tous cas, il est énooooorme.
Qui est l'auteur François Rabelais?
ALLO WIKI?
"François Rabelais (également connu sous le pseudonyme de Alcofribas Nasier, anagramme de François Rabelais) est un écrivain français humaniste de la Renaissance...
Ecclésiastique et anticlérical, chrétien et considéré par certains comme libre penseur, médecin et ayant l'image d'un bon vivant, les multiples facettes de sa personnalité semblent parfois contradictoires...., Rabelais se montre à la fois sensible et critique vis-à-vis des grandes questions de son temps. ... Ses œuvres majeures, comme Pantagruel (1532) et Gargantua (1534) tiennent à la fois de la chronique, du conte avec leurs personnages de géants, de la parodie héroï-comique, de l'épopée et du roman de chevalerie,...".
MERCI WIKI!
Ce qui est amusant c'est que ce sont les aventures gargantuesques de Pantagruel, le fils, qui ont amené à l'écriture des aventures pantagruéliques du père, Gargantua, 2 ans plus tard.
De quoi cela parle t-il?
Profitons de cette version, une adaptation de Ludovic Debeurme.
C'est énorme dans tout le sens du terme.
Pantagruel avait de qui tenir et Gargantua avant lui.
Gargantua était l'enfant d'énormes grands seigneurs épicuriens, Grandgosier ( ne riez pas) et la belle Gargamelle( chhht! Mais enfin, jeunes lecteurs?!?).
Dès les premières pages, notre prètre auteur nous étonne d'une verve très libre et décomplexée dans l'humour.
Il nous dépeint les parents comme deux monuments gourmands et tout de même un peu proches des blocs bruts de décoffrage, comme l'on dit, ne s'embarrassant guère de grandes manières.
Nous comprenons qu'à l'époque le lectorat est pu un peu rougir des joues avec Rabelais.
La naissance de Gargantua ne sera pas ordinaire, les lecteurs en poufferont de rire de moquerie et d'embarras puisqu'il accouchera par l'oreille.
Et tandis que les bébés ordinaires se noirciront le visage d'un premier cri strident, bébé Gargantua criera: " À boire!" trois fois.
Quelle drôle d'imagination décalée et irrévérencieuse de la part de Rabelais, qui semblait appeler un chat un chat sans pour autant penser que dire les choses de la façon qui était la sienne n'attire 10 000 tourments.
Ainsi imagina t-il son héros partant pour ses études à Paris et s'octroyant une pause en s'asseyant sur l'église Notre Dame.
Jamais les légendes n'avaient prévu déluge plus étrange, Gargantua qui fit pipi sur les parisiens rassemblés autour de lui, comme s'en amusent les petits en visant les insectes.
Non, Gargantua est sans manières et peu éduqué, emportant les cloches de Notre Dame en guise de clochettes au collier de son immense cheval.
La métaphore ne sera pas que folle avec Rabelais, elle sera aussi intelligente, démontrant que notre Gargantua n'avait été jusqu'ici que sustenté physiquement sans que l'on pense à nourrir et ordonner l'esprit de l'enfant sans manières.
Peut-être le rustre a t-il finalement un peu d'esprit?
En attendant, sur le passage de Gargantua, c'est un grand chambardement à effet domino, à croire que les petits hommes ne sont pas mieux lotis que le grand, manquant autant d'esprit lorsqu'il s'agit de batailler les avantages et petits plaisirs terrestres.
Rabelais racontera quand le bon goût d'une galette et celui du bon vin déclencheront une grande guerre.
Est-ce possible?
Rabelais nous inspire que les luttes ne sont pas toujours éclairées et il s'en amuse.
Nous sommes à une autre époque mais cela peut encore faire réfléchir.
Rabelais est un amoureux du langage, on le devine bien en le lisant son aventure farfelue, il nous en donne pour notre vocabulaire, s'amusant, jonglant et multipliant les qualificatifs.
Nous naviguons bien entre un univers grossier et un autre plein de finesse de langage, l'expérience est étonnante, théâtrale et un poil incisive.
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Gargantua, c'est l'appétit de savoir, l'appétit de vivre, la claire et vivifiante vision de l'humain, de son origine et de sa descendance... Gargan tu as, tu auras la vie que tu veux avoir, la liberté de penser et d'agir en homme vertueux, la fulgurance que procure le fait de réfléchir par soi-même et le plaisir des mots, simplement des mots.
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Gargantua est un géant, et père de Pantagruel, mais ici l’auteur nous raconte l’enfance et jeunesse du premier.
Très ennuyeux en comparaison avec Pantagruel et beaucoup moins ironique et intéressant. J'avais un très bon souvenir de Pantagruel, que j'avais adoré et du coup celui-ci m'a énormément deçu.
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Un classique indemodable.Pour aimer Rabelais il faut adherer à son style inimitable et ne pas etre rebuté par son langage, une fois celà passé c'est un régal ! Bonne degustation à tous !
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Et bien, il me semble bien que tous les livres et les auteurs parvenus jusqu’à nous, de ces époques dites "classiques" et étudiées en classe....ne m'ont rien laissé si ce n'est une lassitude de devoir encore et toujours lire les mêmes choses alors que la littérature est si riche.
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RABELAIS ET POUTINE
Après avoir lu 2 ou 3 « des mauvais petits livres dont nous sommes inondés », j’en suis sorti tout déprimé et pour me revigorer j’en suis revenu à mes classiques...et je suis tombé par hasard sur un passage de Gargantua – pas le plus gaulois à vrai dire - qui colle parfaitement à notre brûlante actualité et que je vous soumets après quelques mots d’introduction.
Si vous avez, comme moi quelques moments de déprime vous pouvez, certes, aller voir votre psy, lire le roman Amour, Prozac et autres curiosités, boire une cuillerée de Jouvence de l’abbé Souyris, prendre de la Poudre de perlimpinpin mais, je pense que le remède le plus efficace pour vous guérir de votre mélancolie c’est que vous lisiez, chaque soir, 2/3 pages de Gargantua ou de Pantagruel. Vous en serez tout ragaillardi. Rabelais est en effet le meilleur maître pour faire rire...et penser de surcroît.
Il était médecin des corps mais dans ses ouvrages il est surtout médecin des esprits cherchant un réconfort. Pour lui, aussi grandes que soient votre peine et votre tristesse, une seule thérapeutique qui vaille: de la joie, rien que de la joie...la joie de vivre. A consommer à petites doses, dans une langue modernisée, mais sans modération pour être fidèle aux prescriptions de ce médecin si épris de liberté.
Et tout cela exprimé dans une langue de conteur, de bonimenteur, de farceur qui est un vrai trésor. Il a, en effet, réussi à faire un langage – un vrai – qui s’adresse à tout le monde. Il a voulu - et il y est arrivé – faire passer la langue parlée dans la langue écrite, mais ce style-là s’est perdu après lui. Il a fallu attendre 4 siècles pour que Céline le ressuscite. Et c’est là sa modernité.
Modernité aussi dans ses idées. Ah si Poutine avait pu faire de Gargantua son livre de chevet et, pour meubler sa solitude, en lire un extrait tous les soirs, comme pour Cléopâtre, la face de la guerre eût pu en être changée :
« ...selon la vraie discipline militaire, il ne faut jamais mettre son ennemi au désespoir parce que cette nécessité multiplie sa force et accroît son courage ...Il n’y a pas de meilleur salut pour les gens effrayés et rendus de fatigue que de n’en espérer aucun. Combien de victoires ont été ôtées des mains des vainqueurs par les vaincus, quand ceux-là ne se sont pas contentés des succès raisonnables, mais on tenté de tout mettre à massacre et de détruire totalement leurs ennemis, sans vouloir en laisser un seul pour porter la nouvelle ! Ouvrez toujours à vos ennemis les portes et chemins… »
Gargantua, chap.43
Sans commentaire. A vous de juger.
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Ce roman faisait également partie de mes lectures obligatoires de mon cursus.
Qui disait que les « lectures obligatoires rimaient avec classiques barbants que l’on détestera à coup sûr ? ».
Sans être un coup de cœur, cette lecture a le mérite de ne pas être dénuée d’intérêts.
Je comprends à présent la raison pour laquelle Rabelais était si souvent confronté à la censure à son époque.
Il ne se moque pas seulement de la société, de la noblesse, du clergé et des vieux souffreteux de la Sorbonne, mais il donne sa vision dont le monde devrait tourner.
À l’aide de ses géants, Rabelais bouleverse son époque et fais un pas vers la modernité.
Avec Gargantua et son père Pantagruel, l’auteur repeint le monde à travers l’éducation du jeune géant depuis le berceau jusqu’à ce qu’il devienne un homme. À travers ses voyages, mais également à travers les devoir qu’il doit accomplir envers son précepteur et son père.
Il s’agit d’une lente initiation à l’humanisme et Gargantua a un long chemin avant d’y parvenir.
Je ne dirai pas être une fan du style employé, nous restons cantonner dans un vocabulaire d’époque.
L’idée de Rabelais, en soi est géniale et ne démérite pas, mais en ce qui me concerne ma lecture fut quelque peu laborieuse, car je l’ai trouvé longue et ennuyeuse.
Je fus soulagée de refermé se roman, plus j’avançais dans ma lecture, plus j’avais l’impression de stagner.
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