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Citations de Françoise Dorner (46)


Rien n'est plus contagieux que le silence
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Elle n'a pas relevé, ce n'était pas la peine. Dans un sens, elle le comprenait. Elle n'était le centre de rien, juste une femme au foyer, une mère de famille désaffectée. Elle n'avait jamais été salariée ni demandeuse d'emploi, elle n'avait jamais rien fait d'extraordinaire.
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Pour éviter que les gens ne vous enterrent de votre vivant, il faut parfois les fuir, d'une manière ou d'une autre
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"Il ne veut pas de moi.
Il me refuse.
Je vais lui prendre ce qu’il a de plus cher.
Sauf que...
On ne devrait jamais tomber amoureux
de la personne qu’on veut détruire."
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Maintenant, je savais précisément comment j'allais enfin pouvoir vivre avec légèreté. Ne plus avoir peur des autres, détruire tout ce qui me rappelait mon passé. Accepter d'être une femme, et pas une vieille gamine qui croit naïvement qu'il suffit de se donner pour recevoir.
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J'ai voulu changer de vie et tout ce que j'ai fait, c'est remplir des cartons.
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Alors voilà,il laissait enfin s'exprimer la colère qui stagnait en lui.Une colère froide,argumentée,précise,qui avait jailli d'un coup.Mais au fur et à mesure qu'il déroulait ses souvenirs rageurs comme du papier toilette,il s'apercevait qu'ils étaient encore plus lamentables et tristes que lorsqu'il les gardait serrés en silence.
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Mais,avec les livres sur le massacre des Indiens qu'elle lui avait offerts ensuite,Justine avait compris que ce n'était pas pareil dans la vraie vie.Les bons perdaient toujours,sauf s'ils étaient plus forts que les méchants.
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En fait,un bon qui n'est pas assez méchant,face à un vrai méchant,ce n'est plus un bon:c'est un mauvais.
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Ce n'était pas une absence pesante,sa mère.Elle n'avait laissé que de vagues souvenirs,presque toujours horizontaux:à l'hôpital,allongée sur le canapé du salon,couchée dans sa chambre.
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J'ai écrit sur mon vieux papier à en-tête :
Voilà, j'ai mis fin à mes jours. Merci à tous. `
Et je suis allé dans la salle de bain.
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Je trouve qu’elle aurait pu laisser un mot. « Merci. » Ou « Pardon ». C’est la désinvolture qui me blesse, moi, chez les gens. Le reste, j’en ai pris mon parti. 
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Mettre un malaise en phrases et déposer les mots dans un regard, c'était décidément le seul antidote à l'ennui.
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J'ai repensé à notre rencontre. Deux solitudes qui se croisent, l'une connaissant les règles du jeu, mettant l'intelligence et l'instruction au-dessus de tout, sacrifiant le coeur et la bonté à l'obligation morale, et l'autre, instinctive et sensible, sachant spontanément donner de l'amour et de l'attention, sans créer de malentendu.
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Au moment de franchir le seuil du magasin, j'ai eu cette impression étrange d'ouvrir la porte d'une enfance qui n'avait pas été vécue.
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Elle a traversé la rue en courant, et je l'ai regardée disparaître. j'étais incapable de bouger, comme si le temps m'avait rejeté en arrière, dans un vague souvenir d'adolescent troublé.
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J'avais vu le film avant de savoir qu'il était tiré d'un roman; j'ai cherché le roman et j'ai aimé.
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Le couple, c'était donc cela. Soudain, tout s'arrête. Et, malgré des tentatives inutiles de séduction, on se retrouve dans l’incompréhension, et on cherche vainement à quel moment on n’a pas fait ce qu'il fallait, et on se sent coupable. Coupable de ne pas avoir été à la hauteur pour tenir sur la durée, coupable de n'avoir pas ressenti l’imperceptible usure qui fait passer de l’habitude à l'indifférence. Coupable d’avoir cru que l’homme à qui on avait dit «Oui» était sur la même longueur d'onde: à l'abri de toutes les tentations, loin du paraître et du mensonge, bien au chaud dans la confiance, la connivence, la sérénité. p. 41
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INCIPIT
En tant que fleuristes, c’est rarement le dimanche que nous faisons l’amour. Comme dit mon mari, le plaisir du lundi, c’est sacré. Sauf que, depuis trois semaines, il semble avoir changé d’avis.
Pourtant, le jour de notre mariage, l’adjoint au maire avait fait un si beau lapsus: «Pour le meilleur et pour le rire.» Cela présageait un avenir radieux, en nous évitant le pire. Mais lorsque le pire est arrivé, je n’ai pas ri du tout. Pour moi, le pire représentait la maladie, la mort, mais j’étais loin d’imaginer que cela concernait aussi le cul.
*
Comment réagir en apprenant que son mari a une liaison? Faire un éclat ou faire comme si?
J’ai tenté d’analyser la situation en dépit des sanglots qui m’arrachaient le cœur. À part l’amour et le quotidien qui nous unit, du lit au magasin, il n’y a jamais rien eu entre nous. Je veux dire: ni ombre, ni conflit, ni jalousie, ni lassitude – enfin, je croyais. Je n’ai jamais fait attention à un autre homme depuis que je lui ai dit oui, et de son côté je n’avais jamais surpris de regard mal placé en direction d’une cliente. C’est vrai que de nouvelles fesses, petites ou grosses, qui frétillent ou prennent des poses, ça peut créer de la tentation, un besoin de dépaysement. Mais de là à passer à l’action… Dans le quartier, en plus.
Je suis une femme trompée ou pas? me demandais-je dans la glace.
Mon reflet ne me répondait rien. Être ou ne pas être, dans mon cas, c’était plutôt dire ou ne pas dire. Affronter des journées entières le déni, le mensonge par omission, ou l’attente de l’aveu assorti de ces mots qui soi-disant vous remettent d’aplomb («Je n’aime que toi»), tout ça me paraissait insurmontable. Pourtant je suis restée coite. Mais mon imagination ne se taisait pas. En regardant Arthur, je le voyais très nettement, debout contre le mur, ululer pendant qu’une inconnue lui faisait une fellation. Et ça, ce n’était pas très agréable. Ce qui m’a le plus étonnée, cela dit, c’est qu’il continuait à me faire l’amour en gémissant toujours de la même manière. Mais était-ce à moi qu’il faisait l’amour? Incapable de lui poser la question, je sentais «l’autre» en surimpression, et j’éprouvais des sensations nouvelles qui n’étaient pas toutes déplaisantes – c’est ce que je vivais le moins bien.
Pourquoi n’ai-je rien dit? Parce que dans la vie, les seules choses que j’aime, c’est entendre le bruit de sa clé pénétrer dans la serrure de notre appartement, écouter sa voix me dire «C’est moi, mon amour», et sentir ses lèvres m’embrasser comme si c’était la première fois. Avec souvent un petit bouquet du jour, quelques roses prêtes à se faner: les invendues de la boutique. Même si je dois me contenter des laissées-pour-compte, cela fait plaisir. Je pense que j’ai un mari parfait, malgré son écart de conduite.
Je l’ai appris tout à fait par hasard en allant chez le boucher. Ce jour-là, seul derrière son étal, il m’avait accueillie avec un sourire complice:
– Alors, dites donc, on se bécote le soir sous les portes cochères, comme des ados? J’aimerais bien que ma femme m’enlace comme ça après dix ans de mariage.
Je l’ai regardé, étonnée, n’ayant aucun souvenir de porte cochère.
– Avec la jupe fendue et le string, a-t-il précisé à voix basse. Il a de la chance, votre mari.
Il a pris mon silence pour de la pudeur, et il n’a pas insisté. J’ai tout de même réussi à demander un boudin blanc truffé, en plus du noir qu’il était en train de m’emballer. Je pensais qu’il s’abstiendrait de revenir à la charge, vu la réaction mortifiée que je ne parvenais pas à dissimuler sous mes efforts de diversion charcutière. Mais il n’a pu s’empêcher d’ajouter, en me rendant ma carte bancaire:
– Si vous pouviez en toucher un mot à ma femme…
– Pardon?
– Je lui en ai offert un pour Noël, et elle ne l’a jamais mis, elle dit que c’est vulgaire. Je pense que ça la ferait changer d’avis, venant d’une personne aussi classe que vous qui n’a pas peur de se contenter du string minimum…
Devant mon air ahuri, il a précisé en rougissant :
– Désolé, c’était de l’humour.
J’ai hoché la tête. Jamais je n’ai porté de string. Jamais mon mari ne m’en a offert. Et je suis toujours en pantalon.
– Hé ! Vous oubliez vos boudins!
En me les tendant, il m’a fait un clin d’œil assorti d’une moue rassurante, genre «ça restera entre nous».
*
J’ai préparé le dîner, comme d’habitude, mais le cœur n’y était pas. Je me suis même remis du rose à joues avant qu’il rentre. Il m’a serrée dans ses bras, m’a dit tu as bonne mine mon amour, a pris une douche et nous sommes passés à table.
– C’est bon, ce mélange de boudins avec des pommes cuites. Tu as rajouté quelque chose, il me semble.
– Oui, du sucre roux au dernier moment.
– Ça doit être ça, ce côté caramélisé, presque chinois. Vraiment délicieux. Tu innoves, mon amour, c’est bien.
– J’essaie. Parfois on se lasse de manger toujours la même chose.
– Moi, je ne me lasse jamais.
J’ai hoché la tête avec un petit sourire, mais, en le regardant, je ne voyais que l’image d’une porte cochère où il enlaçait une femme. Et ce n’était pas moi.
Il m’a fait l’amour dans la foulée avec une énergie particulière, peut-être à cause des boudins caramélisés, et, pour la première fois, j’ai fait semblant de jouir. Juste pour qu’il ne soit pas inquiet ou soupçonneux. Pourquoi ai-je réagi ainsi ? À sept ans, j’avais assisté, malgré moi, à une scène horrible où ma mère criait sur mon père qui l’avait trompée, d’après une voisine. Il a juste pris son manteau gris et sa belle écharpe bleue que je lui avais offerte pour la fête des Pères en cassant ma tirelire, et il est parti. Tout simplement, sans un mot. On ne l’a jamais revu. Alors je me suis dit : « Quand on est grand, il ne faut pas crier, sinon tout le monde s’en va. » C’est resté gravé dans ma tête. Pour le meilleur et pour le pire.
*
Longtemps, je l’ai écouté ronfler. C’était inhabituel, mais il ne fallait pas non plus mettre ça sur le compte de sa liaison. En était-ce une, d’abord ? Ou juste un baiser sous une porte cochère qui n’avait débouché sur rien, à part l’enthousiasme avec lequel il m’avait complimentée pour mes boudins, histoire de se remettre en règle avec sa conscience.
Je me suis réveillée en sursaut, à trois heures du matin. Je venais de rêver de mes fesses que je contemplais dans la glace, mises en valeur par un string minimaliste autour duquel se promenaient des mains qui n’étaient pas celles de mon mari.
J’avais tellement honte que je suis allée prendre une douche. Ça ne l’a pas réveillé. J’ai bu un verre d’eau, et je me suis recouchée contre lui en me disant que, tout de même, ce n’était pas à moi de culpabiliser.
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Alors je me suis dit : "Quand on est grand, il ne faut pas crier, sinon tout le monde s'en va.
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