Citations de Françoise Héritier (160)
... tous les mots ne sont pas traités de la même manière ...
Il y a une forme de légèreté et de grâce dans le simple fait d'exister, au-delà des occupations, au-delà des sentiments forts, au-delà des engagements politiques et de tous ordres, c'est uniquement de cela que j'ai voulu rendre compte. De ce petit plus qui nous est donné à tous : le sel de la vie.
Il faut voir dans ce texte une sorte de poème en prose en hommage à la vie.
C'est donc une énumération qui suit, une simple liste, en une seule phrase, qui est venue ainsi toute seule par à-coups, comme un grand monologue murmuré. Il s'agit de sensations, de perceptions, d'émotions, de petits plaisirs, de grandes joies, de profondes désillusions parfois et même de peines, bien que mon esprit se soit tourné plutôt vers les moments lumineux de l'existence que vers les moments sombres car il y en a eu. A de petits faits très généraux dont tout un chacun aura pu éprouver un jour la réalité (je parle alors de façon neutre, c'est-à-dire selon l'usage français au masculin) j'ai mêlé progressivement des souvenirs privés, durables, fixés en images mentales fortes pour toujours, instantanés fulgurants dont l'expérience peut être, je le crois, transmise en quelques mots (je parle alors au féminin). Il faut voir dans ce texte une sorte de poème en prose en hommage à la vie.
D'où vient aux femmes un apanage exorbitant et non fondé, à savoir qu'elles reproduisent leur mêmeté (des filles) mais aussi qu'elles produisent des corps différents d'elles-mêmes, des garçons? Alors que les hommes ne peuvent se reproduire dans leur mêmeté, les femmes ont la capacité incompréhensible de produire des corps différents d'elles-mêmes.
p 40 Françoise Héritier
La culture et l'éducation semblent donc jouer un rôle important. On remarquera que, dans nos sociétés occidentales, les petites garçons sont intitiés très tôt à la protaique de jeux collectifs de plein air, commme le football, particulièrement favorables pour apprendre à se repérer dans l’espace et à s'y déplacer: ce type d'apprentissages précoce facilite la formation de circuits de neurones spécialisés dans l'orientation spatiale. En revanche, cette capacité est sans douta moins sollicitée chez les petites filles qui restent davantage à la maison, situation plus propice à utiliser le langage pour communiquer. p75, "le cerveau a t-il un sexe? Catherine Vidal
Nous demandons simplement une reconnaissance d'égalité et non pas une inversion.
La reproduction des hommes est un instrument de la reproduction de l'ordre social.
Il y a une forme de légèreté et de grâce dans le simple fait d'exister, au-delà des occupations, au-delà des sentiments forts, au-delà des engagements politiques et de tous ordres, et c'est uniquement de cela que j'ai voulu rendre compte. De ce petit plus qui nous est donné à tous: le sel de la vie.
..., faire marcher sur son doigt une coccinelle, ...
..., sentir la densité d'un silence attentif, ...
La seule manière de sortir de la violence consisterait à prendre conscience des mécanismes de répulsion, d’exclusion, de haine ou encore de mépris afin de les réduire à néant grâce à une éducation de l’enfant relayée par tous.
...marcher nu-pieds, ... se tenir par le bras ou par la main, ... sursauter de plaisir au son d'une voix, ... dormir sur l'épaule de quelqu'un, ... regarder le feu, ... toucher les naseaux humides d'un jeune veau, ... voir de grosses gouttes d'eau s'écraser sur le sol ou un immense arc-en-ciel, ...
Proust n'est pas loin. Cependant, ce n'est pas le goût de la madeleine qui fait ressusciter le souvenir. C'est le trouble sensoriel ressenti qui rappelle ce même émoi sensuel de l'enfance, dû à un cérémonial où tout, l'atmosphère confinée, le caractère exceptionnel, l'heure, [...] allait, comme condensé dans une flèche bien tirée, se planter pour toujours dans l'odeur douce et un peu fade d'une pâtisserie [...].
Rire jaune à l’histoire « drôle » du vieil académicien sourd à qui on crie dans l’oreille : « il y a une femme à l’Académie ! » et qui répond benoîtement : « ne pourrait-elle attendre qu’on ait levé la séance pour faire le ménage ? »
Il y a une forme de légèreté et de grâce dans le simple fait d'exister, au-delà des occupations, au-delà des sentiments forts, au-delà des engagements politiques et de tous ordres, et c'est uniquement de cela que j'ai voulu rendre compte. De ce petit plus qui nous est donné à tous : le sel de la vie.
Penser au hasard qui fait que nous ne sommes pas contemporains de gens que nous aurions aimé connaître.
C’est cette capacité d’alterner aisément austérité et prospérité, maladie et santé, rage de vivre, peur de mourir, qui me donne force et résistance.
Humer l’air frais de la montagne narines au vent et yeux mi-clos, s’être refusée énergiquement en plein mois d’août à Ouessant à entrer dans l’eau dont son amie Claude sortait bleue de froid et ravie à la fois, aimer les appels du bout des doigts sur l’avant-bras de l’autre, les cheveux écartés du front, les sauts à deux dans la vague, le fruit offert, la cigarette allumée, le regard complice, tous les jolis gestes de la tendresse…
inventorier avec délectation les richesses des quincailleries et des merceries et des passementeries, frémir de joie à l’idée de faire une gentille surprise, raconter des histoires, lire à voix haute, avoir aimé quatre chats : une Auvergnate timide au poil gris, Roulette, une siamoise bleue intransigeante et volubile, Julie, une Bretonne tigrée délurée, Petite Mère, et son fils Mitchum, un tigré rose et doux au poitrail avantageux