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Citations de Françoise Mallet-Joris (143)


Aussi loin que je puisse remonter, c'est-à-dire vers ma douzième année, le besoin d'écrire s'identifie pour moi au besoin de conserver, de faire durer. Vers ma douzième année, je fis avec ma mère un voyage de quelques jours à la campagne dont je tirai un cahier, une sorte de roman humoristique (!) intitulé Le Voyage à Beersel. J'avais écrit auparavant un ou deux cahiers sur des sujets assez fantastiques : des histoires à la Jules Verne, des romans de scaphandriers. Mais ils ne m'avaient pas procuré la même satisfaction que ce "roman vécu". L'impression que ce voyage bien que terminé était "utilisé", qu'il existait une deuxième fois, et cette fois d'une existence définitive, qu'il y avait à la vie un mode d'emploi, une façon de n'en rien perdre, cela me donna pour la première fois un sentiment de sécurité, une paix, que pendant de longues années je trouvais en écrivant, rien qu'en écrivant.

543 - [Pocket n°2381, p. 119]
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J'aime bien Anne de Chantraine : entre cinq et douze ans, faible petite bête puante couchée en rond sur la paille de la carriole, si maigre, une figure pointue, des ongles rongés, des sabots aux pieds, une robe en haillons, un ruban rouge autour de la chevelure sans couleur, et aux oreilles, deux gros boutons de verre taillé. Toute la précoce résignation des enfants malheureux dans ses yeux pâles, et quelque chose en plus ; l'attentive stupidité paysanne sur ce visage menu, immobile. Et quelque chose en plus. Toute l'enfance hésitante au seuil d'un monde de prodiges.
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Comment une fille de qualité, même bâtarde, consentirait-elle à se laisser visiter et entretenir par le bourreau? Par le bourreau!
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Certaines peuplades primitives, lui a-t-on dit, croient chaque soir voir disparaître à jamais le soleil et se lamentent à grands cris, sans que le lendemain sa renaissance les dissuade de reprendre leur deuil dès la tombée du jour.
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De Clara à Chris:
"Au fond il n'y a qu'une personne qui pourrait empêcher ce mariage ?
"Qui?
"Devine.
Il ne voulut pas deviner.Il ne voulait pas prendre le pouvoir. Les majuscules ce n'était pas son affaire au futur grand peintre, au futur héros
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De Christophe à Juste
"si je signais ces petites choses là (jamais jusqu'à la fin il ne dira mes toiles, ni mes tableaux, ça porte malheur) ça t'ennuierai que je signe Matthyssen ?
"Non, répond Juste imperturbable
"Tu me donnes ton nom ? dit Christophe en rigolant à demi
"Je te donne mon nom, répond Juste imperturbable
Même sur sa tombe on lira Christophe Matthyssen 1903,1943
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Jamais frère et soeur ne se ressemblèrent aussi peu.Et pourtant ils appartenaient au même tableau.
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Il est certain qu'après une période de gestation,de solitude,un artiste a besoin de confrontation.
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J'aimerais mieux penser que c'est moi qui m'éteins et que la toile continue à vivre.
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Le grand cri de l'accouchement est un cri de colère;naître! Qu'est ce que naître sinon trahir?
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L'amour maternel était là, comme un dépot dans une banque,une réserve en cas de malheur. Ce qu'on appelle dans certaines familles modestes "une poire pour la soif". Il ne faut pas toucher au magot,mais il donne un sentiment de sécurité. C'est comme une assurance. On sait qu'on l'a, n'est ce pas?On a la soif, aussi.
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Paissez mes brebis...Et depuis elles vont,répandant la bonne parole avec le pain;la bonne et fausse parole qui endort la faim de Dieu comme un enfant,qu'on berce,la parole qui dit qu'on peut être rassasié.
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Tout à coup, elle fut de nouveau dans le désert de l'été, cheminant. La solitude.Dieu, peut être.Dieu, ce vide, ce manque? La chose qu'on ne peut pas retourner, qui n'a ni envers ni endroit, ni densité ni étendue? Le rien qui n'est pas le contraire du tout? Le vide qui n'est pas le contraire du plein? Sont ce là les vraies litanies?
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Douloureuse la perte...Mais plus terrible le manque. L'absence. Non, pas l'absence, car l'absence est perte encore, a un contraire. Ce qui n'a jamais été:cette fenêtre condamnée dans le couloir de notre enfance.
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C'est peut-être mon genre, mais ce n'est pas mon idéal. (p.188)
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Ils prenaient l'un avec l'autre les précautions insultantes des êtres qui se sont beaucoup blessés. (p.50)
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J'ai toujours eu beaucoup de difficulté à m'exprimer parce que je sens les choses d'une façon embrouillée et souvent de deux façons à la fois, totalement contradictoires. (p.24)
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«Celui qui rit en sait toujours assez.»
[ Françoise Mallet-Joris ] - Extrait d’ Allegra
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«Que valent le silence, la contemplation ? Est-ce que ces valeurs peuvent encore être perçues ? Ou le silence et la contemplation sont-ils le fait de ceux qui se murent hors des souffrances d'autrui, de l'évolution du monde et de ses problèmes ?»
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