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Citations de Fred Turner (16)


Le problème est que le campus de Facebook n'est pas plus public que le terrain de Black Rock City. C'est peut-être une des raisons pour laquelle l'art de la Silicon Valley est si difficilement reconnu comme art à part entière par les citoyens de Manhattan, de Venise ou de Madrid. Ni les sculptures de Burning Man, ni l'art chez Facebook ne sont conçus en direction d'un public. Au contraire, ils mobilisent des communautés et peuvent difficilement être vus en dehors de celles-ci. Facebook insiste pour que les artistes créent la majorité de leurs œuvres à même le mur, rendant leur art impossible à déplacer. A Burning Man, la plupart des œuvres sont brûlées intégralement dans le désert avant la fin de l'événement.
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Le monde de l’art s’est mondialisé et financiarisé. L’art est ainsi devenu une sorte de monnaie mondiale
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Ce flou instauré entre soi et communauté, cette focalisation sur l'individu et l'expression de soi, sont un héritage de la contre-culture des années 1960. Les membres des communautés de cette époque rêvaient d'une monde dans lequel les contrats ne seraient plus nécessaires puisque les frontières entre le travail et le plaisir, le besoin public et le désir privé, seraient dissoutes. Chez Facebook, ce rêve a englouti les espoirs politiques de la New Left. Les images de Dolores Huera et de manifestants de Black Lives Matter ont été vidées de tout le travail d'organisation de ces mouvements. Sur les murs de Facebook, elles suggèrent que le pouvoir de l'entreprise est tel qu'elle peut transformer la dissidence politique en un mode d'expression personnelle comme un autre. Il devient de plus en plus difficile de réaliser en quoi le pouvoir de Facebook continue de reposer sur les mêmes contrats et le même concept de confidentialité qui caractérisaient les géants industriels. En même temps, elles nous rappellent que le succès de Facebook dépend d'une campagne constante visant à assimiler les besoins de l'entreprise à ceux du public.
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Les connotations religieuses des histoires entrepreneuriales masquent la surreprésentation masculine et blanche parmi les élus de la vallée
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L’art dans la Silicon Valley ne ressemble peut-être pas aux beaux-arts traditionnels, mais c’est au moins en partie dû à ce qu’il représente réellement : l’arrivée d’une nouvelle élite, avec sa culture et ses propres repères esthétiques, possédant les capitaux et la machinerie nécessaires pour enrôler le reste du monde dans son mode de vie centré sur la technologie
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Au XIXe siècle, à l’apogée de l’ère industrielle, l’usage de l’art était l’occasion de montrer sa richesse ; au XXIe siècle, dans les conditions de la production collaborative basée sur les communs, il devient un moyen de la créer
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Dans la logique héritée de la critique contre-culturelle, la précarité sociale et économique devait devenir une opportunité psychologique. Et l’entreprise un miroir social, une communauté libérale qui, au-delà de la recherche du profit, veillerait à s’assurer que ses « citoyens » puissent y exprimer leur individualité
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En ce sens, l’art chez Facebook et plus généralement dans la Silicon Valley, appartient à une culture simultanément publique et privatisée, interpersonnelle et professionnelle, utopique dans sa célébration de la liberté d’expression individuelle et dystopique dans la surveillance et l’utilisation des formes d’expression qu’elle suscite
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A en croire une foule de politiciens et d'experts, l'intégration rapide de l'informatique et des technologies de télécommunication dans les flux économiques internationaux, jumelée à une spectaculaire série de restructuration et de licenciements dans les entreprises, avait donné naissance à une nouvelle ère économique. Les individus ne pourraient plus compter sur le soutien de leur employeur ; à la place, ils devraient devenir des autoentrepreneurs, glissant d'une entreprise à l'autre dans la plus grande flexibilité, travaillant en collaboration avec une équipe puis une autre et pratiquant l'autodidaxie permanente pour maintenir leurs connaissances et compétences. Revenait souvent l'argument selon lequel, dans ce nouvel environnement, le rôle du gouvernement consistait à se mettre en retrait, à déréguler non seulement les industries technologiques, ostensibles fers de lance de la mutation en cours, mais plus généralement l'ensemble de l'économie.
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Que les promoteurs de la personnalité démocratique puissent nous paraître parfois naïfs, et leur projet plutôt normatif, ils n’en ont pas moins été exemplaires dans leurs efforts pour forger une approche réfléchie des médias qui échappent aux écueils tant de la condamnation rapide que de la fascination. Une leçon d’autant plus nécessaire à rappeler aujourd’hui que, cerné de toutes parts par les écrans, notre quotidien lui-même s’est converti en un surround sans but et sans fin
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L’univers bricolé do-it-yourself des débuts d’Internet, à base de babillards communautaires et de pages personnelles, est devenu un média de masse hautement centralisé et orienté vers le consommateur
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Qu’est-ce que Burning Man peut bien apporter aux employés de l’industrie informatique pour justifier les efforts souvent extraordinaires qu’ils déploient pour y participer ?
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Pourquoi l’une des entreprises au fonctionnement le plus capitaliste et à la technologie la plus sophistiquée du monde, voudrait entourer ses employés d’affiches faites à la main – des affiches dont les points de vue semblent aux antipodes des objectifs de maximisation du profit d’une entreprise cotée en Bourse ?
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Quelques années avant la rédaction de son ouvrage, elle avait travaillé comme salariée, mais son entreprise fut achetée. Maintenant, écrivait-elle, "mes clients m'engagent pour faire un boulot, puis se débarrassent de moi quand j'ai terminé. J'engage de mon coté des sous-traitants dont je me débarrasse à mon tour." Dans la logique des forces macro-économiques des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, les changements technologiques et économiques abrupts avaient conduit Ullman à adopter comme style de travail le modèle de l'entreprise réseau. Ses clients attendaient de consultant comme elle, décrivait-elle, qu'ils "assemblent un groupe de personnes pour faire le boulot, de l'achever, puis de désassembler. Nous ne sommes pas supposés investir dans quoi que ce soit, ni des personnes, ni des panoplies de compétences - ça n'aurait pas de sens de toute manière. Le contenu de la trousse à compétence nécessaires évolue tellement vite qu'un être humain ne peut pas suivre, il est dès lors plus simple de changer simplement la personne."
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La Silicon Valley n’est pas seulement l’une des régions les plus riches des Etats-Unis, c’est aussi l’une de celles où les inégalités sont les plus marquées
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Si nous aspirons à l’excellence technologique, pourquoi n’avons-nous pas la même exigence en étant bons les uns envers les autres ?
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