AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Frédéric Viguier (121)


Depuis le début on se fout de mon nez, qui est trop long, et de mes jambes, qui sont tordues, et de mon ventre, qui est gros, et de mes cheveux, qui sont trop roux, et de moi, qui ne parle jamais. On me regarde avec dégoût. Plus tard, en plus du regard, il y a eu les mots. Ensuite, en plus des regards et des mots, il y a eu les coups.
Commenter  J’apprécie          10
Coupable de trop de faiblesse, coupable de me laisser faire.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne veux penser qu'au temps qui passe, mais le temps qui passe et ma situation ne s'arrange pas.
Commenter  J’apprécie          10
L'inspecteur Grochard s'est levé, il a rapproché une chaise vers moi. Il s'est assis dessus et il a planté son regard dans le mien. Je n'ai pas résisté et j'ai baissé les yeux, et peut-être la tête, et tout ce qui pouvait se baisser. L'homme a frappé d'un coup sec sur ma poitrine avec son index et m'a dit d'un ton menaçant : "Ecoute-moi bien, petite fiotte. J'ai un gosse qui est mort. Un gosse de huit ans qui est mort, tué par un malade. Et ce malade, je veux le trouver. Il me faut un coupable t'entends ? Et ce coupable, je vais le trouver."
Commenter  J’apprécie          10
Elle a été opérée, il y a huit jours. On a diagnostiqué un cancer des ovaires. Une vraie saloperie.
On lui a dit : "Vous allez vivre, mais vous ne pourrez plus avoir d'enfants."
Elle a répondu : "Vous venez de condamner une porte que je n'ai jamais eu le courage d'ouvrir. A cause de vous, le secret restera bien gardé, maintenant..." [...] Elle a voulu argumenter, se défendre, comme si sa vie en dépendait, de ce bilan triste à crever : "J'ai travaillé, beaucoup, peut-être trop, mais j'étais très occupée... J'avais des responsabilités, un devoir d'exigence et des objectifs à respecter... Des patrons à satisfaire... Des employés à motiver... Des fournisseurs à surveiller... Et des ennemis à éliminer..."
Le soir, on est venu lui expliquer pourquoi on lui avait posé des tuyaux et ce réservoir en plastique à côté de l'estomac. On lui a expliqué que c'était pour évacuer, dans un premier temps, les épanchements de liquide de la cavité thoracique, et à l'avenir le liquide de la vessie : "Pendant l'opération, le carnage était plus important que prévu, on n'a pas fait dans le détail, on a enlevé le maximum d'organes atteints, vous comprenez ?"
Elle a regardé la poche qui était peu remplie, et elle a pensé à Gilbert qui ne l'appelait plus. Depuis que la direction de l'hypermarché avait interdit l'achat auprès de fournisseurs non référencés, et donc interdit toutes les commandes qui n'étaient pas livrées par la centrale d'achats, Gilbert avait perdu son unique client, et quitté la femme de sa vie professionnelle.
Elle ne s'endormait pas seule pour autant.
Le bruit que faisait le liquide qui remplissait la poche lui devenait familier, et l'idée même du regard d'un homme sur elle aurait été, de toutes façons, insupportable.
Commenter  J’apprécie          10
C'est pas compliqué la liberté, c'est pas une question d'endroit, c'est dans la tête que ça se passe.
Commenter  J’apprécie          10
Quand on réussit, on veut continuer...
Mais quand on n'est pas sûr de faire mieux, on s'arrête ?
Et quand on a peur de faire pire, on se retient ?
Commenter  J’apprécie          10
Son activité principale serait de continuer de peaufiner l'apparence d'un personnage compétent, mais qui n'avait aucune profondeur, pas plus de méchanceté qu'un autre, et de garder bien au chaud, au creux de son inconscient, cette obsession : celle de ne jamais finir sur la plus haute marche, car son besoin de reconnaissance ne pouvait être assouvi qu'à la condition qu'elle reste à sa place, au même échelon, avec le même statut. A un grade nécessairement inférieur à celui de ceux vers qui elle se tournait. Ceux dont elle attendait qu'ils lui octroient cette attention qui la remplissait. Ceux dont elle guettait, dans le regard, l'expression de l'adoption. Ceux dont elle voulait accaparer ce qu'elle prenait pour l'odeur du pouvoir, et qu'elle ne pouvait sublimer qu'à la condition qu'elle provienne d'un monde dont elle ne voulait pas les clés, un monde qui devait garder son secret : celui des directeurs.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne connais rien à l’ivresse, je ne connais que le mot. Je pense que c’est une invention qui rend la solitude insupportable, je n’ai jamais essayé, je suis pourtant seul, mais j’ai ma mère, et je pense que c’est un rempart à l’ivresse’’
Commenter  J’apprécie          10
Le soir même, elle était dans la voiture du chef du secteur textile.
Il lui a présenté son sexe comme s'il s'agissait de l'offre de la semaine et qu'il attendait son avis sur son potentiel. Elle l'a imaginé en tête de gondole, avec cette affiche: "promotion en cours, il n'y en aura pas pour tout le monde !" bien accroché au-dessus.
Commenter  J’apprécie          10
"J'ai fait un rêve étrange.
J'ai rêvé que j'étais une poche.
Une poche plate et sans relief, parce que vide...
C'est étrange de se rêver en poche.
C'est un rêve qui me plaît.
J'ai pensé, une poche est utile si on la remplit...
Une poche ne sert qu'à ça : être remplie !
Mais alors par quoi ? Et par qui ?"
Commenter  J’apprécie          10
En tant que stagiaire, sa tâche était simple. Non pas pas parce qu'elle était simple stagiaire, mais parce que les tâches à effectuer dans un hypermarché sont toutes très simples. Elles se résument en fait à un seul principe : que les rayons ne soient jamais vides.
Commenter  J’apprécie          10
L'organisation dans un hypermarché est très simple : il y a un directeur, qui parle essentiellement avec ses chefs de secteur et très peu avec les responsables de rayon. Et puis, il y a les chefs de secteur qui parlent avec leurs responsables de rayon, et très peu avec les employés du libre-service. Et puis, il y a les responsables de rayon qui parlent avec leurs employés du libre-service, et très peu avec les stagiaires. Et puis, il y a les employés du libre-service qui parlent avec les stagiaires, et les stagiaires qui parlent entre eux.
Commenter  J’apprécie          10
Cet homme avait un regard étrange, un regard qu'elle avait déjà remarqué, chez certains chiens, quand ils s'éloignaient de leur maître en gardant leur secret. Le genre de regard qui mélangeait la soumission et la rancune. Le genre de chien qui aurait pu mordre la main de son maître par frustration. Le genre de frustration qui naît quand on reproche à l'autre ce que l'on est, et donc ce que l'on vit.
Commenter  J’apprécie          10
Se laisser regarder, cela permet de ne pas s'intéresser à soi, mais à ce que l'on représente.
Commenter  J’apprécie          10
L'humanité a besoin d'intuition et de sincérité, pas de compromis et de fascination..
Commenter  J’apprécie          10
Aimer vraiment, c'est comprendre, ce n'est pas seulement pardonner.
Commenter  J’apprécie          00
Comment leur expliquer que j'avais un désir à assouvir ? Une pulsion à satisfaire... Une curiosité comparable à celle du peintre qui vient d'achever le portrait d'une inconnue, et qui n'a qu'une envie : que cette femme se place devant la toile et murmure dans un souffle " Vous ne m'avez pas seulement réussie...Vous m'avez devinée..."
Commenter  J’apprécie          00
La posture de l'écrivain à ses avantages. Si les stars de la télé-réalité entrent gratuitement dans les boîtes de nuit, les auteurs de romans pénètrent à l'œil dans le cœur démoli des malheureux.
Commenter  J’apprécie          00
(..) c'est tellement humain de se croire important alors qu'une vie ne mérite pas plus qu'une autre d'être mis en avant. Que toutes les destinées se valent, quels que soient le drame ou les pleurs qui s'y rattachent.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Frédéric Viguier (470)Voir plus

Quiz Voir plus

Mario

Comment s'appelle l'héros du jeu vidéo?

Luigi
Mario
Peach
Bowser

6 questions
20 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeux vidéoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}