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EAN : 9782259317009
352 pages
Plon (24/08/2023)
3.77/5   33 notes
Résumé :
Gisèle Chabaud était la première lectrice qui me sollicitait dans le but d’écrire son histoire. Celle du suicide de son fils, un père de famille soupçonné d’abus sexuels sur mineure.
Elle avait lu l’un de mes romans et voulait s’offrir les services d’un écrivain pour réhabiliter l’honneur de son fils. Intrigué par la personnalité de cette femme, curieux de pénétrer l’intimité de cette famille, j’acceptai.
Puis le doute… Pourquoi refusait-elle de me con... >Voir plus
Que lire après La vérité n'aura pas lieuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Le narrateur est un écrivain qui reçoit une demande surprenante d'une vieille dame, Gisèle Chabaud. Elle désire qu'il écrive un livre sur son fils. Rien de particulier jusque-là, si ce n'est que celui-ci s'est suicidé après avoir été accusé d'abus sexuel sur une copine de sa fille, mineure…

Frédéric Viguier explore ici la conscience de l'écrivain et les méandres des non-dits. J'ai dévoré ce roman atypique, structuré comme une enquête dans laquelle on interroge tous les protagonistes sauf la victime. Enfin, lorsque je dis « victime », on peut même se demander laquelle… J'ai aimé ce récit choral laissant la parole, également, au narrateur lui-même, à ses doutes, à son éthique.

Le seul bémol que je mettrai, mais ce n'est qu'un petit détail, c'est que l'auteur a mélangé des lieux réels (Montagnac, Saint-Cyprien, Narbonne) et des lieux inventés (Flaviers, le bois de la Roche). Comme cela se passe dans une région que je connais bien, j'ai été un peu déstabilisée. Ainsi, le suicidé que l'on retrouve dans le bois de la Roche près de Saint-Cyprien, sur un chemin forestier…. Non, il n'y a rien de tout ça dans le coin à part les plages et la lagune. Même chose pour les distances qui peuvent ne pas paraître crédibles. Lorsque, par exemple, je lis que Montagnac est à côté de Narbonne… Il y a quand même 60 kilomètres de distance, Montagnac étant dans l'Hérault et Narbonne dans l'Aude, et, lorsqu'on connait le coin, on sait que la route est longue ! Comme cela se passe dans une région que je connais bien, j'ai été un peu déstabilisée.

Mais, je le répète, ce n'est rien d'important face à l'histoire. le récit est magistral et le lecteur prend une grande claque.

Merci à Netgalley et aux éditions Plon de m'avoir permis de lire ce superbe roman.

Lien : https://promenadesculturelle..
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Le narrateur, un écrivain, reçoit de la part d'une lectrice, Gisèle Chabaud, une demande singulière : elle souhaiterait qu'il écrive l'histoire de son fils qui s'est suicidé après avoir été mis en accusation dans une affaire de pédophilie. Il s'agit de le réhabiliter. le narrateur est d'abord réticent, puis accepte car il est intrigué par cette famille, à commencer par la forte personnalité de Gisèle. Les tensions entre la commanditaire et l'écrivain ne vont pas tarder à apparaître, surtout lorsque ce dernier va se rendre compte que Gisèle lui cache une partie du dossier. ● L'enjeu du roman est sans doute moins la réalité ou non de la culpabilité de Sylvain Chabaud, que la personnalité hors norme de Manon, l'accusatrice, qui a quinze ans « mais en fait vingt ». ● Même si le roman nous entraîne dans d'infimes détails et a des longueurs, je me suis laissé prendre par cette histoire qui associe fort astucieusement l'histoire de Sylvain et l'écriture de son histoire, dans un processus métatextuel assurément à la mode mais ici particulièrement bien mené. ● En effet, le roman alterne des chapitres où l'on voit l'écrivain-narrateur aux prises avec son récit et des documents, essentiellement des témoignages d'acteurs du drame, qui feront ensuite l'objet d'une reprise et d'une mise en forme de l'écrivain pour nourrir son récit. ● le processus de la création littéraire est ainsi exhibé, de même que son rapport à la vérité et à la réalité. Tant de strates s'empilent que dans ce kaléidoscope on ne sait plus, parfois, ce qui est vérité et ce qui est mensonge, ce qui est réalité et ce qui est fiction. Et du reste ces rapports conflictuels sont souvent la base des conversations entre Gisèle et l'écrivain. ● Il n'est pas non plus anodin que Gisèle paie pour un travail et qu'elle souhaite en avoir pour son argent, tout en se rendant compte que sa commande lui échappe et qu'à cause de sa nature littéraire il ne peut en être autrement. ● C'est donc là un roman ambitieux et réussi que je conseille. ● Je remercie #NetGalleyFrance et les éditions #Plon de m'avoir permis de lire ce livre #LaVéritéNAuraPasLieu dont la parution est prévue pour fin août 2023.
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Sylvain a été convoqué dans un commissariat, des parents affirment qu'il a tenté d'abuser sexuellement de leur fille Manon âgée de quatorze ans. Sylvain était innocent mais on ne l'a pas écouté, traité de pédophile en puissance par deux policiers, le lendemain de son audition, il s'est suicidé.
Frédéric Viguier est un dilettante, il écrit lorsqu'il en a envie, pour lui écrire est tout le contraire d'un métier. Mais ses finances sont au plus bas, alors lorsque Gisèle Chabaud lui propose une coquette somme d'argent pour rédiger un livre afin de réhabiliter son fils Sylvain, difficile de refuser, son ego d'écrivain a finalement moins d'appétit que son estomac.
Que voilà un roman très original, où l'auteur Frédéric Viguier s'implique personnellement dans l'histoire, avec parfois une certaine dérision. Les procès-verbaux d'audition des témoins alternent avec les états d'âme de l'écrivain. Frédéric Vigier nous délivre les vérités des principaux personnages de cette tragédie familiale : Sylvain, sa mère, Sophie, sa femme et Cassandra, sa fille. La construction est si habile que bien vite le lecteur ne sait plus où est la sincérité, où est la simulation. Et bien entendu, Frédéric Vigier nous gratifie d'une dernière pirouette. À mi-chemin entre le polar et le roman social, une lecture très agréable.
Un grand merci aux éditions Plon de m'avoir offert l'opportunité de lire ce roman en avant-première.

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Le doute est le maître mot de l'entrée en matière de ce roman. L'auteur parle des circonstances qui l'ont amené à trouver un sujet, alors qu'il peine à satisfaire les sollicitations de son agent littéraire. Une sorte d'introduction, donc. Or on découvre rapidement que ces doutes et ces circonstances font partie de l'histoire.

Le sujet s'est ainsi imposé au narrateur, qui s'est vu demander par une mère endeuillée de réhabiliter l'honneur de son fils. Celui-ci s'est suicidé dans les jours qui ont suivi son interrogatoire en tant que témoin mais aussi potentiel suspect dans une histoire de pédophilie. Très proche de la fille des voisins, une adolescente présentée comme sulfureuse, qu'il est soupçonné avoir caressée lors d'un massage, prodigué dans le cadre d'un coaching sportif. Pas de plainte à proprement parler, mais l'affaire est trop risquée pour l'ignorer.

La demande est formelle : c'est une question de dignité bafouée, pas d'enquête parallèle. Or, l'écrivain se sent obligé d'essayer d'en savoir plus. Ce qu'il découvrira à travers les confidences des proches dessinera peu à peu un profil plus complexe que ne le laissait entrevoir le témoignage de la mère.

Le procédé est original et l'alternance des points de vue soutient l'attention.
Le style est accessible, et donne un ton de sincérité pour décrire le désarroi d'un auteur au coeur d'un conflit de loyauté.

352 pages Plon 24 août 2023
#Lavériténaurapaslieu #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ne surtout pas lire la fin avant, pour ceux qui en sont adeptes. L'effet du final est excellent. Je ne suis pas forcément lecteur de ces faits divers, et pourtant voici un très bon moyen de m'avoir attiré, et surtout de réussir un roman original et intéressant. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas tant un homme accusé de pédophilie, suicidé avant même qu'il ne soit innocenté, qui fait l'histoire. C'est le questionnement profond de l'auteur ici présent qui se demande comment raconter cette histoire, quels personnages choisir, sur quel angle envisager les faits : coupable ou innocent ? Et, puisque c'est la mère qui lui "passe commande", est-il un auteur ou un nègre ? A-t-il autant de libertés pour TOUT exprimer ? Bref, le travail de l'imagination : contraint ou élancé après les faits ? A nous de juger de la pertinence de cette maxime pourtant célèbre : la vérité sort de la bouche des enfants...
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Même si je n'ai rien fait, tout le village va me juger coupable, tu sais comment ça marche, les gens, dès qu'une personne est à terre, ils ne font rien pour l'aider à se relever.
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Et contre ceux, bientôt, qui la regarderaient bizarrement dans la rue parce que dans un village la mauvaise réputation et les résultats de l'équipe de football sont les deux sujets les plus intéressants à commenter.
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N'importe quel écrivain un peu consciencieux aurait pu raconter en bon français le calvaire de Sylvain Chabaud et démontrer la respectabilité de sa décision, celle de mettre fin à ses jours. L'empathie ainsi créée, à l'égard d'un homme "comme vous et moi " aurait fait des lecteurs les témoins d'une descente aux enfers au trajet balisé par deux flics aux méthodes de cow-boys. Tout le monde aurait été amené à se questionner sur ce qui guette, un "ce" qui arrive pas toujours qu'aux autres, et la maman de Sylvain Chabaud aurait peut-être trouvé, dans cette complaisance de traitement, le moyen de se consoler. Mais je n'étais pas un écrivain consciencieux, et j'avais à l'égard du genre humain plus de certitudes que de doutes, telle que celle de penser qu'une victime n'a pas toujours besoin d'un bourreau pour exister.
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La posture de l’écrivain ses avantages. Si les stars de la téléréalité entrent gratuitement dans les boites de nuit, les auteurs de roman pénètrent à l'œil dans le cœur démoli des malheureux.
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La bonne littérature s'est toujours bâtie sur l'ignominie du monde et non sur sa beauté.
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Video de Frédéric Viguier (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Viguier
Interview de Frédéric Viguier pour Lecthot, le magazine des entretiens culturels.
« Je suis laid, depuis le début. On me dit que je ressemble à ma mère, qu?on a le même nez. Mais ma mère, je la trouve belle. »
Ressources inhumaines, critique implacable de notre société, a imposé le ton froid et cruel de Frédéric Viguier dont le premier roman se faisait l?écho d?une « humanité déshumanisée ». On retrouve son univers glaçant et sombre, qui emprunte tout à la fois au cinéma radical de Bruno Dumont et au roman social. Mais au drame d?un bourg désindustrialisé du nord de la France, Frédéric Viguier ajoute le suspense d?un roman noir. Dès lors, l?histoire d?Yvan, un adolescent moqué pour sa laideur et sa différence, accusé du meurtre de son petit voisin, prend une tournure inattendue.
http://www.albin-michel.fr/ouvrages/aveu-de-faiblesses-9782226328793 http://lecthot.com/
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