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4.32/5 (sur 31 notes)

Nationalité : Norvège
Né(e) à : Store Frøen , le 10/10/1861
Mort(e) à : Lysaker , le 13/05/1930
Biographie :

Fridtjof Nansen est un explorateur polaire, il a été à l'origine de la première expédition polaire norvégienne. Il a réussi l'exploit scientifique et humain de s'approcher du pôle Nord plus que quiconque avant lui. Parti avec son navire le Fram (1893-1896), il s'est d'abord laissé entraîner par la dérive, avant de s'approcher du pôle avec son compagnon Hjalmar Johansen jusqu'à atteindre 86° 15'. Trois ans après leur départ, les deux hommes ont été recueillis par l'expédition Jackson-Harmsworth.

Dernier enfant d'une famille aisée dont le père est avocat, il entre en 1881 à l'université pour entreprendre des études de zoologie, durant lesquelles, en 1884, il embarque à bord du Viking, pour une expédition de chasse au phoque et à la baleine dans l'Arctique. Cette expédition va bouleverser sa vie.

Son diplôme universitaire en poche, il entre au Muséum d'histoire naturelle de Bergen et débute des travaux sur le système nerveux des animaux marins. Ses travaux le passionnent, mais la routine ne lui convient guère.

Grand sportif, pratiquant le ski, il met alors au point une première expédition au Groenland, lors de laquelle, d'août 1888 à octobre 1888, il entreprend et réussit avec trois compagnons, la première traversée Est-Ouest du Groenland, un parcours de 500 kilomètres sur glacier avec une température de -45°, puis il passe l'hiver avec les Esquimaux qu'il va étudier jusqu'en mai 1889.

De retour en Norvège, Nansen enseigne à l'institut zoologique de l'université de Christiania (Oslo) et publie des articles et deux livres La première traversée du Groenland en 1890 et La vie esquimaude en 1891.

Le 1er septembre 1921, il devient le premier «haut-commissaire pour les réfugiés» de la SDN. Le 5 juillet 1922, un accord international conclu à Genève crée le «passeport Nansen», qui permet à des personnes déplacées de retrouver une identité. Ce document sera reconnu par 54 pays et servira notamment à des centaines de milliers de Russes, Juifs, Grecs, Turcs et Arméniens pour s’établir dans le pays de leur choix .

Pour cette action, il reçoit le prix Nobel de la paix le 10 décembre 1922. De 1921 à 1923, il fut responsable de l'aide alimentaire de la Croix-Rouge dans les régions de la Volga et du sud de l'Ukraine, en Union soviétique.

En son hommage des cratères sur la Lune et sur Mars portent son nom.


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Cet explorateur polaire a aidé des centaines de milliers de réfugiés. Découvrez le destin hors du commun d'un héros venu du froid : Fridtjof Nansen. #cultureprime #explorateur #histoire _____________ Retrouvez-nous sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture Et abonnez-vous à la newsletter Culture Prime : https://www.cultureprime.fr/


Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Il n'existe rien de plus merveilleusement beau que cette nuit Arctique. C'est le pays des rêves, coloré des teintes les plus délicates qu'on puisse imaginer : c'est la couleur irréelle! Les nuances se fondent les unes dans les autres dans une merveilleuse harmonie.

Toute la beauté de la vie n'est-elle pas haute, délicate et pure comme cette nuit? Le ciel est une immense coupole bleue au zénith, passant vers l'horizon au vert, puis au lilas et au violet.

Sur les champs de glace apparaissent de froides ombres bleu foncé, et, çà et là, les hautes arêtes de la banquise s'allument de lueurs roses, derniers reflets du jour mourant. En haut brillent les étoiles, éternels symboles de la paix.
p74
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Maintenant, je désire presque le retour de la nuit polaire avec son monde féerique d'étoiles, ses fantastiques aurores boréales et sa lune lumineuse poursuivant sa course dans le grand silence de la nuit endormie.

C'est comme un rêve, comme une échappée dans le monde de la fantaisie et de l'imagination.

Il n'y a plus aucune forme, aucune réalité, rien qu'une vision d'un ruissellement d'argent et de violet planant au dessus de la terre.

P138
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Dans la soirée, je me promène sur la banquise. Il n'existe rien de plus merveilleusement beau que cette nuit arctique. C'est le pays des rêves, colorés des teintes les plus délicates qu'on puisse imaginer : c'est la couleur irréelle ! Les nuances se fondent les unes dans les autres dans une merveilleuse harmonie. Toute la beauté de la vie n'est-elle pas haute, délicate et pure comme cette nuit ? Le ciel est une immense coupole bleue au zénith, passant vers l'horizon au vert, puis au lilas et au violet. Sur les champs de glace apparaissent de froides ombres bleu foncé, et, çà et là, les hautes arêtes de la banquise s'allument de lueurs roses, derniers reflets du jour mourant. En haut brillent les étoiles, éternels symboles de la paix.
Au sud se lève une grande lueur rougeâtre, cerclée de nuages d'or jaune, flottant sur fond bleu. En même temps, l'aurore boréale étend sa draperie changeante, tantôt argentée, tantôt jaune, verte ou rouge. À chaque moment, sa forme varie ; un instant, le météore s'étale, un autre il se contracte, puis se déchire en cercles d'argent hérissés de rayons flamboyants, et, finalement, s'éteint subitement comme une mystérieuse apparition. Un instant après, des langues de feu flambent au zénith, et, de l'horizon, monte une raie brillante qui vient se confondre dans la clarté lunaire. Pendant des heures, le phénomène lumineux s'irradie en clartés étranges au-dessus du grand désert glacé, laissant une impression de vague et d'inexistence, qui vous fait un instant douter de la réalité. Et le silence est profond, impressionnant comme la symphonie de l'espace. Non, jamais je ne pourrai croire que ce monde puisse finir dans la désolation et dans le néant. Pourquoi alors, toute cette beauté, s'il n'existe plus aucune créature pour en jouir ?
Je commence maintenant à deviner ce secret : voici la terre promise qui unit la beauté et la mort. Mais dans quel but ? Ah ! quelle est la destinée finale de toutes ces sphères ? Lisez la réponse, si vous le pouvez, dans ce ciel bleu constellé d'étoiles.

Chapitre 2 : Le premier hivernage.
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Nous abandonnons notre vieux floe, maintenant tout disloqué, pour aller ancrer un peu plus en arrière. Le soir, un assaut très violent s'étant produit autour des débris de ce glaçon, nous nous félicitons d'avoir quitté son voisinage.
Les pressions, affectant une étendue importante de la banquise, sont dans une étroite relation avec le phénomène des marées. Deux fois par jour la banquise subit une détente, puis une compression. La compression se produit de quatre à six heures du matin, et à pareille heure le soir ; dans l'intervalle la détente donne naissance à des plaques d'eau libre. L'attaque terrible qui vient de se produire a été probablement déterminée par la marée de syzygie. La lune a commencé le 9 et précisément ce jour-là, vers midi, a eu lieu la première convulsion. Depuis, chaque jour, l'agitation de la glace commence à une heure de plus en plus tardive ; aujourd'hui elle survient à huit heures.
Les pressions se produisent particulièrement aux époques de syzygie et se montrent plus violentes à la nouvelle lune qu'à la pleine lune. Durant les périodes intermédiaires, elles sont faibles ou nulles. Ce phénomène ne se manifesta pas pendant toute la durée de notre dérive ; il fut particulièrement terrible le premier automne, dans le voisinage de la nappe libre, située au nord de la côté sibérienne, et la dernière année aux approches de l'Atlantique. Pendant notre traversée du bassin polaire, il fut moins fréquent et plus irrégulier. Dans cette région, les pressions sont principalement dues à l'action du vent sur les banquises. Lorsque les énormes masses de glace de cette zone, entraînées par la dérive, rencontrent d'autres champs chassés par une brise ayant une direction différente de celle qui pousse les premières, les collisions, comme on le comprend, doivent être terribles.
Cette lutte des glaces les unes contre les autres est à coup sûr un spectacle extraordinaire. On se sent en présence de forces titanesques. Au début d'une grande pression, il semble que tout le globe doive être ébranlé par ces chocs. C'est d'abord comme un roulement de tremblement de terre très lointain, puis le bruit se rapproche et éclate en même temps sur différents points.
Les échos du grand désert neigeux, jusque-là silencieux, répètent ce mugissement en fracas de tonnerre… ; les géants de la nature se préparent au combat. Partout la glace craque, se brise et s'empile en toross, et soudain vous vous trouvez au milieu de cette lutte effroyable. Tout grince et mugit, la glace frémit sous vos pas…, de tous côtés d'effroyables convulsions.
À travers une demi-obscurité, vous voyez les blocs monter en hautes crêtes et approcher en vagues menaçantes. Dans les collisions, des quartiers épais de 4 à 5 mètres sont projetés en l'air, montent les uns au-dessus des autres ou tombent pulvérisés… Maintenant, de tous côtés vous êtes enveloppé par des masses de glace mouvante prêtes à débouler sur vous. Pour échapper à leur étreinte mortelle, vous vous disposez à fuir, mais juste devant vous le glace cède ; un trou noir s'ouvre béant et l'eau affluant par l'ouverture s'épanche à flots. Voulez-vous vous sauver dans une autre direction ? À travers l'obscurité, vous distinguez une nouvelles crête de blocs en marche sur vous. Vous cherchez un autre passage, toute issue est fermée. Un fracas de tonnerre roule sans discontinuer, pareil au grondement de quelque puissante cascade traversée par le fracas d'une canonnade. Ce mugissement formidable approche de plus en plus ; le floe sur lequel vous vous êtes réfugié, serré et heurté comme à coups de bélier, s'effrite, l'eau afflue de tous côtés. Pour vous sauver vous n'avez d'autres ressources que d'escalader une de ces arêtes de glaces mouvantes afin d'atteindre une autre région de la banquise… Maintenant, peu à peu, le calme se fait, le bruit diminue et lentement s'éteint dans un grand silence de mort.
Les mois succèdent aux mois, les années aux années, jamais cette lutte effroyable ne prend fin. Partout la banquise est découpée de crevasses et hérissée d'arêtes produites par ces bouleversements. Si, d'un seul coup d'œil, on pouvait embrasser l'immensité de ce désert blanc, il apparaîtrait quadrillé par un réseau de crêtes (toross). […] À première vue, ces crêtes semblaient affecter le plus complet désordre, un examen plus attentif de la banquise montrait cependant leur tendance à prendre certaines directions, notamment une orientation perpendiculaire à la ligne des pressions qui leur avaient donné naissance. Les explorateurs ont souvent évalué à 18 mètres la hauteur des toross et des hummocks. Ces chiffres sont exagérés. Pendant notre dérive et notre voyage à travers la banquise de l'extrême nord, l'hummock le plus élevé que j'aie vu ne dépassait pas, à vue d'œil, 10 mètres. — Je n'avais malheureusement pas les moyens de le mesurer. Les hummocks les plus saillants dont j'ai déterminé les dimensions atteignaient une hauteur de 6 m à 7,50 m ; ceux-là étaient nombreux. Les entassements de glace de mer ayant une hauteur de 8,50 m sont très rares.

Chapitre 2 : Le premier hivernage.
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Cette banquise de glace vive est comme une vie sans amour ; rien ne l'adoucit. L'amour, c'est la neige de la vie. Il ferme les blessures reçues dans le combat de l'existence et resplendit plus pure que la neige. Qu'est-ce qu'une vie sans amour ? Elle est pareille à ce champ de glace, une chose froide et rugueuse errant à la dérive des vents, sans rien pour couvrir les gouffres qui la déchirent, pour amortir le choc des collisions et pour arrondir les angles saillants de ses blocs brisés. Oui, une telle vie est semblable à cette glace flottante nue et pleine d'aspérités.

À plusieurs reprises, les blocs empilés sur bâbord menacent de culbuter sur le pont par-dessus le bastingage. Cette glace, peu épaisse, ne peut causer grand dommage, mais sa force d'impulsion est énorme. Sans une minute d'arrêt, elle arrive en vagues qui, de prime abord, apparaissent irrésistibles, puis lentement, mais sûrement, elle vient mourrir contre la solide coque du Fram.
[…] Entre quatre et cinq heures du matin, une violente pression a soulevé légèrement le Fram. L'assaut des glaces semble devoir se renouveler. Demain, en effet, nous aurons une marée de pleine lune. Dans la matinée, la banquise s'ouvre tout contre le navire, puis se referme. Vers onze heures du matin, une attaque assez forte se produit ; après cela un temps d'arrêt, puis, nouvelles pressions dans l'après-midi, particulièrement violentes entre quatre heures et quatre heures et demie.
25 octobre. — La nuit dernière, la banquise a éprouvé une convulsion. Réveillé en sursaut, j'ai senti le Fram soulevé, secoué et remué en tous sens ; en même temps, j'ai entendu la glace s'écraser contre la coque. Après avoir écouté un instant, je me suis rendormi, en pensant qu'il faisait bon être à bord du Fram. Ce serait véritablement terrible d'être à bord du Fram. Ce serait véritablement terrible d'être obligé de fuir avec tous nos bagages sur le dos.

Chapitre 2 : Le premier hivernage.
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Aujourd'hui, le soleil nous fait ses adieux ; la nuit d'hiver va commencer. Où serons-nous quand reparaîtra l'astre de la vie ? Pour nous consoler de son départ, la lune brille d'un éclat absolument extraordinaire. […]
Très bas sur l'horizon, dans le sud-ouest, il y a encore un faible afflux de lumière, une lueur rouge foncé comme une tache de sang, passant à l'orange, au vert, au bleu pâle, enfin au bleu foncé tout piqué d'étoiles. Dans le nord vacillent des fusées d'aurore boréale toujours changeantes et mobiles, jamais en repos, absolument comme l'âme humaine. Et, sans y prendre garde, mes pensées reviennent toujours à mes chers adorés…

Fridtjof Nansen, VERS LE PÔLE : chapitre 2, Le premier hivernage.
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16 octobre. — Depuis quatre jours souffle un ouragan horrible. Soulevé par le vent, la neige emplit le ciel d'épais tourbillons. Malgré cela, l'excursion habituelle à ski n'est pas annulée.
À midi le soleil apparaît à l'horizon comme une boule rouge de forme ellipsoïdale. C'est la dernière fois que nous l'apercevons. Adieu ! cher soleil vivifiant ! […]
Les jours succèdent aux jours sans apporter aucun changement dans notre existence. Pour nous distraire, nous observons les splendeurs de l'aurore boréale plus magnifique que jamais. […]
13 novembre. — Le thermomètre est à - 39°C. Dans la journée, pressions dans différentes parties de la banquise. Leur bruit strident annonce la basse température de la glace, un bruit très singulier qui semblerait surnaturel, si on en ignorait la cause.
Une course à ski par un clair de lune magnifique. Non, en vérité, notre vie n'est pas une souffrance constante comme on doit le croire là-bas. Est-ce, par exemple, une pénible épreuve de glisser, rapide comme une flèche, sur la glace sans fin, par un beau froid, sous un ciel constellé d'étoiles ? Tout autour s'étend la nappe de la banquise argentée par le clair de lune, mouchetée de grandes taches sombres produites par l'ombre des hummocks, et, tout là-bas, une raie claire marque l'horizon de la glace. Très bas dans le sud, une lueur émerge, rougeâtre, plus haut jaune, puis verte, se fondant insensiblement dans l'immense coupole bleue. Une indescriptible harmonie que la musique, seule, pourrait traduire !
C'est plus qu'il n'est permis d'attendre de la vie ; c'est une féerie de l'autre monde, une vision de la vie future.

Chapitre 4 : Le second automne dans la banquise.
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De jour en jour, l'abaissement de la température rendait nos travaux plus pénibles. Le sol était maintenant très dur et les pierres solidement cimentées par la gelée ; pour comble d'infortune survint une neige abondante. L'hiver approchait. Aussi, quelle ne fut pas notre joie, le 12 septembre, de constater, à notre réveil, un dégel complet. Ce jour-là, le thermomètre s'éleva à + 4°C, la plus haute température que nous ayons observée pendant notre expédition.
Toutes les montagnes ruissellent de joyeux torrents qui descendent vers la mer en gais murmures, écrivais-je à cette date. Partout l'eau coule et susurre ; partout apparaissent des taches de verdure. Comme par un coup de baguette magique, cette nature, déjà touchée par le froid de la mort, s'est animée d'un renouveau de vie. Nous songeons aux pays du sud, inconscients aujourd'hui de l'imminence de la longue nuit hivernale.
Hélas ! cette belle journée n'a pas de lendemain ! Voici de nouveau la neige ; elle tombe en flocons serrés et couvre bientôt de sa livrée cette terre qui, hier encore, palpitait de vie et de gaieté !…
Je contemple le sol. À mes pieds, au milieu des pierres, quelques fleurs flétries émergent encore de la nappe blanche. Une dernière fois avant son départ, le soleil vous éclairera, pâles et délicates corolles, merveilles du monde végétal sous ces tristes latitudes ; puis, vous vous endormirez, pour l'hiver, sous l'épais linceul blanc, jusqu'au jour encore lointain de la résurrection printanière. Que ne pouvons-nous faire comme vous !

Chapitre 10 : Hivernage à la terre François-Joseph.
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Aujourd'hui encore de nouvelles pressions. Cela commence par un léger craquement et par un gémissement sur les flancs du navire. Le bruit augmente ensuite graduellement en passant par toute la gamme ; successivement c'est une plainte d'un ton très élevé, puis un grognement suivi d'un grondement. Le tapage redouble ; on dirait le fracas produit par le jeu simultané des tous les tuyaux d'un orgue. Le navire tremble et tressaute, soulevé tantôt doucement, tantôt par saccades. Certains de la résistance du Fram, nous éprouvons une sensation agréable à regarder cette scène terrible. Tout autre bâtiment aurait été broyé depuis longtemps. Contre les murailles du navire les glaçons s'écrasent, puis s'enfoncent pour s'entasser sous sa coque invulnérable en un lit cristallin. Aussitôt que la rumeur des glaces en travail s'affaiblit, le Fram reprend sa position première… Maintenant l'assaut est terminé, la plaine blanche redevient silencieuse, hérissée de quelques nouveaux amoncellements de glaçons, seuls vestiges de la lutte. Vers le soir, la banquise se détend et le Fram se trouve de nouveau dans un large bassin d'eau libre.

Chapitre 2 : Le premier hivernage.
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Maintenant je désire presque le retour de la nuit polaire avec son monde féerique d'étoiles, ses fantastiques aurores boréales et sa lune lumineuse poursuivant sa course paisible dans le grand silence de la nature endormie. C'est comme un rêve, comme une échappée dans le domaine de la fantaisie et de l'imagination. Il n'y a plus aucune forme, aucune réalité, rien qu'une vision d'un ruissellement d'argent et de violet planant au-dessus de la terre.
Ce jour sans fin avec son activité continuelle me fatigue. La vie est un tracas perpétuel. Les jours succèdent aux jours, les semaines aux semaines, jamais ni les labeurs ni les pensées ne s'arrêtent… Souvent nous ne quittons notre travail qu'à minuit passé… Et toujours cette obsédante attente et cette sensation pénible de vide.
Les saints, assure-t-on, trouvent dans le désert la paix de la vie. Ici, c'est bien un désert, mais la paix je ne la trouve pas. La sainteté me manque sans doute.

Chapitre 3 : Le printemps et l'été au milieu de la banquise.
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