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Citations de Friedrich Hölderlin (232)


[Empédocle] semble avant tout être né poète […] Le conflit qui met aux prises, d’une part l’art, la pensée, l’ordre, les facultés créatrices de l’homme, et d’autre part la nature inconsciente, parut se résoudre en lui, tous ces éléments se réunissant jusque dans leurs extrêmes et dans un échange de leurs formes respectives. Ce fut la magie propre à Empédocle quand il apparut dans son monde. La nature – qui, par sa force et ses attraits, dominait d’autant plus puissamment ses contemporains libres-penseurs qu’ils en faisaient abstraction au point de la rendre méconnaissable – apparut avec toutes ses mélodies dans l’esprit et la bouche de cet homme, de façon si intérieure, chaleureuse et personnelle, que leurs deux cœurs paraissaient n’être qu’un, et que l’esprit de l’Élémentaire semblait habiter sous forme humaine parmi les mortels.

Hölderlin, La Mort d’Empédocle, Deuxième version, Fondement….
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Friedrich Hölderlin
Ce que nous appelons nature est un poème qui repose caché, en une écriture secrète et merveilleuse ; mais si l’énigme pouvait se dévoiler, nous y reconnaîtrions l’Odyssée de l’esprit qui, merveilleusement trompé, se fuit lui-même en se cherchant : car au travers du monde sensible ne s’offre que le pays de l’imaginaire auquel nous aspirons, à travers une brume à moitié transparente, comme le sens au travers des mots .

Schelling, Système de l’Idéalisme transcendantal, 6e partie, §3….
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[…] Ô limite de mon temps,
Ô Esprit qui nous as élevés, qui étends ton pouvoir
Secret en plein jour et parmi les nuages,
Ô Ether ! Ô Terre, notre mère,
Maintenant je suis calme, car l’heure
Depuis longtemps préparée m’attend, la nouvelle heure.
Ce n’est plus dans l’image, plus comme avant
Dans le bref bonheur des mortels
Que je trouve celui qui vit, c’est dans la mort. […]
Connais-tu le silence alentour ? le silence
Du dieu toujours en éveil ? Attends-le ici !
À minuit il aura tout accompli pour nous. […]
Alors, manifestant que nous sommes ses proches,
Nous le suivrons dans les flammes sacrées [9]

Hölderlin, La Mort d’Empédocle, 3e version, Acte 1, scène 3,….
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LA BRIÈVETÉ


Pourquoi es-tu si brève ? N'as-tu, comme autrefois
Donc plus l'amour du Chant ? Au temps de ta jeunesse

Aux jours, pourtant, de l'espérance
Quand tu chantais, c'était sans fin.

Tel mon bonheur, tel est mon chant. - Veux-tu baigner ta joie
Dans le rouge couchant ? le voilà loin, froide est la terre

L'oiseau de nuit froisse l'air
Désagréablement devant tes yeux
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COUCHER DE SOLEIL

Où es-tu ? Le crépuscule éteint mon âme, ivre
De joie en tes délices; car à peine y a-t-il
Que je prêtais l'oreille, écoutant comme il joue
Le ravissant jeune soleil, tout débordant d'harmonies d'or,

Son chant du soir sur la lyre du ciel;
Vibrantes alentour collines et forêts retentissent encore,

Mais tout au loin, vers les pieuses nations
Qui l'honorent toujours, il est parti
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Encore est-ce le temps de voir dans l' année, et les champs
De l'été se tiennent dans leur splendeur, cléments;
Le vert de la prairie est somptueusement étendu
Partout où le ruisseau glisse, où descend son flux.

Ainsi le jour tire par-dessus mont et val,
Dans son rayon et l'irrésistible trait,
Et les nuages étirent le repos dans le haut espace,
Il semble que l'année porte la souveraineté.




Hölderlin date ce poème du 9 Mars 1940.
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Nous te nommons, contraints par le sacré, te nommons
Nature ! Et à neuf comme de l’onde
Sort de toi tout ce qui est né des dieux
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Que seraient donc et le ciel et la mer
Et les îles et les astres et ce qui
S’étend sous les yeux des hommes, que serait-elle
Cette lyre inerte, si je ne lui donnais
Moi, sa voix et sa langue et son âme ? Que sont
Les Dieux et leur esprit si ce n’est moi
Qui les annonce ?
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« Car la nature est muette,
Le soleil et l’air, la terre et ses enfants,
Vivent côte à côte comme en étrangers
En solitaires qui n’auraient pas de liens »
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« Tu vois que je viens de formuler un paradoxe. Le besoin formatif et artistique avec toutes ses modifications et variétés est un véritable service que les hommes rendent à la nature. Mais ne savons-nous pas depuis longtemps que tous les courants de l’activité humaine se jettent dans l’océan de la nature, de même qu’ils y prennent leur source ? »
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« Son cœur était chez lui parmi les fleurs, comme s’il eût été l’une d’elles. [...] Cette vérité est éternelle et universelle : plus une âme a d’innocence et de beauté, plus elle est familière de ces autres existences que l’on prétend sans âme »
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« Cher ami, je suis calme, car je n’exige pas un sort meilleur que les dieux. Toutes choses ne doivent-elles pas souffrir ? Et d’autant plus qu’elles sont plus excellentes ? La sainte Nature ne souffre-t-elle pas ? Ô ma divinité ! Que tu puisses souffrir, radieuse comme tu l’es, j’ai mis longtemps à l’admettre. Mais la félicité qui ignore la souffrance est sommeil, et sans mort, il n’est pas de vie »
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Friedrich Hölderlin
« Qui n’aime pas le ciel et la terre et n’est pas aimé d’eux, qui ignore l’accord avec l’élément dans lequel il vit, accord dispensé par ce mutuel amour, ne peut être, par nature, en accord avec soi ; et s’il ressent la beauté éternelle, ce ne peut être, en tout cas, avec l’aisance des Grecs »
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Friedrich Hölderlin
« L’unité de l’âme, l’Être au seul sens du mot, est perdu pour nous et nous devions le perdre, si nous devions le désirer, le conquérir. [...] Nous avons rompu avec la nature, et ce qui était naguère, à ce que l’on peut croire, un, maintenant s’est fait contradiction [...]. Mettre fin à ce combat entre nous et le monde, [...] nous unir avec la Nature en un tout infini, tel est le but de toutes nos aspirations, que nous nous entendions ou non là-dessus
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En bleu adorable



En bleu adorable fleurit, avec

Son toit de métal, le clocher. Alentour

Planent des cris d’hirondelles, et

L’environne le bleu le plus émouvant. Le soleil

Passe bien au-dessus et colore la tôle,

Là-haut, pourtant, dans le vent,

Grince doucement la girouette. Si quelqu’un

Alors descend sous la cloche, descend ces marches,

C’est un tableau paisible, car

Lorsque la silhouette à ce point se détache, la

Plasticité de l’homme ressort avec force.

Les fenêtres d’où s’échappe le son des cloches

Sont comme des portails, à être si belles. Car

Selon la nature tels qu’ils sont encore, ces portails offrent

La semblance d’arbres de la forêt. Or pureté

Est aussi beauté.

Au-dedans, du divers, naît un esprit sérieux

Si simples pourtant sont les images, si

Saintes, que réellement

L’on n’ose souvent les décrire. Mais ceux du ciel

Qui toujours sont bons, tout à la fois, comme les riches,

Ils ont cette vertu et cette joie. L’homme

A le droit d’imiter cela.

Lorsque la vie n’est plus que peine, un homme a-t-il le droit

De lever les yeux et de dire : ainsi

Je veux également être ? Oui. Aussi longtemps que la gentillesse,

La pure, subsiste au cœur, il ne se mesure pas

Pour son malheur, l’homme

A la divinité. Est-il inconnu, Dieu ?

Est-il manifeste comme le ciel ? C’est cela

Plutôt que je crois. C’est la mesure des hommes.

Riche de mérites, certes, mais poétiquement habite

L’homme sur cette terre. Mais plus pure

N’est pas l’ombre de la nuit avec ses étoiles,

Si je ne puis ainsi dire, que

L’homme, qui a nom image du divin.



Y a-t-il sur la terre une mesure ? Il n’en est

Aucune. Certes, ils n’entravent jamais le cours du tonnerre, les mondes

Du créateur. Une fleur aussi est belle, car

Elle fleurit sous le soleil. Il trouve,

L’œil, souvent dans la vie, des êtres qui

Seraient à nommer bien plus beaux

Que les fleurs. Oh ! je le sais bien ! Car

Saigner en sa forme et son cœur et

Ne plus du tout être, cela plaît-il à Dieu ?

Mais l’âme, à ce que je crois, doit

Rester pure, sinon il atteint au Puissant

De son aile, l’aigle, avec un chant de louange

Et la voix de tant d’oiseaux. C’est

L’entité, c’est la forme.

Ô joli ruisselet, tu as l’air émouvant

Lorsque tu roules, aussi clair que

L’œil de la divinité, à travers la Voie Lactée.

Je te connais bien, mais des larmes jaillissent

De l’œil. Une vie allègre je vois

Fleurir autour de moi dans les formes de la création, car

Je ne la compare pas à tort aux colombes solitaires

Dans le cimetière. Mais le rire

Des hommes, il semble m’affliger,

Car c’est que j’ai un cœur.

Aimerais-je être une comète ? Je crois. Car elles ont

La rapidité des oiseaux ; elles fleurissent en feu,

Et sont comme des enfants en pureté. Souhaiter un plus grand,

La nature de l’homme ne peut s’y risquer.

L’allégresse de la vertu mérite aussi d’être louée

Par l’esprit sérieux qui, entre

Les trois colonnes du jardin, souffle.

Une belle adolescente doit couronner sa tête

Avec des fleurs de myrtes, car elle est simple

De par son être et par son sentiment.

Mais des myrtes, il y a en Grèce.



Si quelqu’un regarde dans un miroir, un homme, et

Qu’il y voit son image, comme peinte ; elle ressemble

À l’homme, elle a des yeux, l’image de l’homme, par contre

La lune a sa lumière. Le roi Œdipe a un

Œil de trop, peut-être. Ces souffrances de cet

Homme, elles semblent indescriptibles,

Indicibles, inexprimables. Quand le spectacle

Représente une telle chose, cela vient de là. Mais

Qu’éprouvé-je si maintenant je pense à toi ?

Comme des torrents m’entraîne la fin de quelque chose, tout au loin,

Qui s’étend comme l’Asie. Naturellement,

Cette souffrance, Œdipe la ressent. Naturellement, c’est pour cela.

A-t-il aussi souffert, Hercule ?

Certes. Les Dioscures en leur amitié n’ont-ils pas eux aussi

Supporté des souffrances ? En vérité,

Comme Hercule, lutter avec Dieu, voilà la souffrance. Et

L’immortalité, jalousée par cette vie,

Y avoir sa part est aussi une souffrance.

Toutefois c’est aussi une souffrance quand

De rousseurs un homme est recouvert,

D’une foule de taches être tout recouvert ! Voilà

Ce que fait le beau soleil : en effet,

Il tire tout vers en haut. Les jeunes gens, il les guide sur la route

Avec le charme de ses rayons comme avec des roses.

Les souffrances paraissent telles, celles qu’endura Œdipe, que lorsque

Un pauvre homme se plaint qu’il manque de quelque chose.

Fils de Laïos, pauvre étranger en pays grec !

Vie est mort, et mort aussi est une vie.





Traduit de l’allemand par Julien Hervier

in, « Hölderlin » ( Les Cahiers de l’Herne)

Editions de l’Herne, 1989
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Solitaire j'étais debout et voyais dans les africaines sèches
Plaines au-dehors ; de l'Olympe pleuvait un feu en bas ;
Déchirant ! plus doux à peine qu'à l'époque où, ici fendant le massif,
De ses rayons, le dieu hauteurs et profondeurs bâtit.
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Mais moi, où, malheur ! prendrais-je,
L'hiver venu, les fleurs, et
Où du soleil la clarté
Et des ombres sur la terre ?
Les murs sont là qui se dressent
Sans un mot, froids, dans le vent
Les enseignes font clic clac.
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Je me tenais maintenant devant les décombres d'Athènes comme le laboureur sur la friche. Repose seulement, pensai-je en regagnant le bateau, repose, terre assoupie ! Bientôt la jeune vie reverdira en toi et grandira vers les bénédictions du ciel. Bientôt les nuages ne pleuvront plus jamais en vain, bientôt le soleil aura retrouvé ses antiques disciples.
Tu demandes où sont les hommes, Nature ? Tu pleures comme un instrument dont ne joue plus que le vent, frère du hasard, parce que le musicien qui savait en jouer est mort ? Ceux que tu attends reviendront, Nature ! Un peuple rajeuni te rajeunira, tu seras sa fiancée, et l'antique alliance des esprits sera renouée avec toi.
Il n'y aura qu'une seule beauté : l'homme et la Nature s'uniront dans l'unique divinité où toutes les choses sont contenues.
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L'Automne


Extrait 1

Les légendes, qui désormais quittent la terre,
De l'esprit, qui a été et qui revient,
Se tournent vers l'humanité, nous apprenons
Beaucoup de temps qui vite se dévore.

L'image du passé n'est pas abandonnée
De la Nature, et ainsi quand pâlissent
Les hauts jours de l'été, l'automne arrive à terre,
Et l'esprit des voyants se retrouvent en le ciel.

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[Colomb]

Ou bien
Mais alors
les traces de l’ancienne astreinte.
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