AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Gabriel Ringlet (37)


Frère François écrit même la « percussion » en voyant dans la poésie la
« science la plus exacte qui soit au monde ». Comme il a raison. J'ai pu le vérifier en fréquentant de près plusieurs laboratoires de recherche. À la manière de la science, la poésie déteste le verbiage et, comme elle, elle a besoin de temps.
Commenter  J’apprécie          150
Tantôt brûlant et tantôt froid,
maintenant timide et hardi tout à l'heure
nombreux sont les caprices de l'Amour.
Mais en tout temps il nous rappelle
notre dette immense
envers son haut pouvoir,
qui nous attire et nous veut à lui seul.

Tantôt gracieux, tantôt terrible,
proche maintenant et lointain tout à l'heure :
pour qui le connaît et se fie à lui,
ceci même est joie souveraine.
Comme Amour
dans un seul acte
frappe et embrasse !

Tantôt humilité, tantôt exalté,
caché maintenant, manifesté tout à l'heure,
pour être un jour comblé par la dilection
il faut risquer mainte aventure,
avant d'atteindre
ce point où l'on goûte
la pure essence de l'Amour.

Tantôt léger, tantôt pesant,
sombre maintenant et clair tout à l'heure,
dans la douce paix, dans l'étouffante angoisse,
donnant et recevant,
double vie,
sied à l'esprit
qui se perd dans l'Amour.

L'Amour, dira encore Hadewijch,

Poème
qui défie toute mélodie !
[...]
Mélodie
qui défie tout poème !
Commenter  J’apprécie          140
Accepter son déclin, ce n'est pas nécessairement se retirer en pleine forme comme Lance Armstrong et se cacher avec ses derniers lauriers. C'est parfois continuer "au risque de faire moins bien". Voilà qui amène à changer de regard sur l'usure et le vieillissement. Peut-être sur la mort.
Commenter  J’apprécie          130
Gabriel Ringlet
Ce qui me pose problème, c'est le trop plein.
Et d'abord, le trop plein de foi, ça, c'est l'indigestion.
Et c'est pourquoi, la religion s'écroule.

Dans le journal "Le Soir" du 03/09/2021.
Commenter  J’apprécie          70
Entendue en son sens le plus large, la spiritualité n'est pas un département de la théologie, de la religion en plus fin, mais une qualité de présence, et d'abord de présence à soi, une manière de vivre avec intensité. A travers la pesanteur et la grâce d'une existence, nous choisissons. Par delà les habitudes et les déterminismes, nous cherchons une cohérence. Quel est le fil rouge ? Qu'est-ce qui décide de la couleur d'une vie, de sa tonalité, de sa liberté ? (...)
La vie de l'homme est une vie respirée, et il lui appartient d'entretenir cette respiration. En développant son intelligence, sa sensibilité, son émotion, sa foi.
Commenter  J’apprécie          60
J'ai choisi d'évoquer ici, parmi d'autres, trois soins auxquels je suis particulièrement attentif : le soin poétique, le soin jardinier et le soin eucharistique. Ma manière à moi de parler du soin spirituel
Commenter  J’apprécie          40
La liturgie est d'abord un récit. Célébrer, c'est raconter. Ce qui suppose un lieu, des objets, des mots, des gestes, des mouvements, des musiques, des personnages, une intrigue... Célébrer ne fait pas la morale. Célébrer n'enseigne pas une doctrine. Célébrer ne défend pas des valeurs. Mais célébrer retourne un sol pour qu'un sillon se creuse chez celles et ceux à qui l'histoire est racontée. En faisant mémoire, célébrer rend présente une parole.
Cette parole qui s'est incarnée dans un tout petit territoire, on la reconnaît à son accent particulier, à son vocabulaire concret, à sa phrase où le verbe est premier, à son odeur... Ce n'est pas une odeur forte. Elle ne sent pas la dévotion. Juste un léger parfum de transcendance. Une humble parole araméenne qui n'a rien de glorieux. Elle arrache à la mondanité et donne envie de marcher.
Commenter  J’apprécie          41
En espagnol, mettre un enfant au monde se dit "dar à luz", le donner à la lumière. Mais il n'y a pas de mots, je crois, pour le donner à la nuit. Il le faudrait pourtant, car donner à la nuit, c'est aussi donner? t Dieu sait qu'il coûte, ce don-là.
Jamais je n'oublierai cette chambre au bout du couloir, tout au fond de la maternité. Une chambre qui parlait sobrement. On eût dit qu'elle savait comment accueillir la détresse au lever d'un jour sombre. Aujourd'hui encore, je garde au coeur sa précieuse fraternité.
Commenter  J’apprécie          40
Dans l'agitation de nos villes, qui sont-ils ces naufragés qu'on ne regarde plus, qu'on n'entend plus, qu'on ne sent plus et qui ne comptent plus pour personne ?
-12-
Commenter  J’apprécie          30
Je suis sûr d'une chose : la parole que propose la célébration, il ne faut pas seulement la parler, pas seulement l'écouter, mais la manger. « Je parcours depuis longtemps les Saintes Ecritures sans un souffle de foi », confie Erri De Luca. « Dans ma lecture, je savoure l'ancien alphabet, ma connaissance se fait par la bouche. L'hébreu ancien tourne comme un morceau entre langue, salive, dents et voûte du palais. Ouvert à chaque réveil, c'est un reste de manne, il prend les parfums désirés sur le moment, comme dans les baisers...»
Dans ma tradition, avec un souffle de foi, et puisque la parole à laquelle je me réfère a voulu se faire chair, il faut aussi qu'elle prenne chair en moi. Y compris liturgiquement.
Commenter  J’apprécie          20
J'aimerais que personne sur terre n'arrive ou s'en aille sans avoir été blotti dans des bras secourables. Blottir, ce n'est pas s'enfermer mais faire passer. Blottir pour laisser grandir, pour laisser partir. Blottir un naissant et blottir un mourant. Blottir un blessé, un découragé, un très âgé...
Commenter  J’apprécie          20
Une sainteté humaine écrite dans la matière d’une femme…
Commenter  J’apprécie          20
Je me sens un peu comme lui, « un amoureux de passage », heureux de partir, mais bien plus heureux encore de prendre le chemin du retour. Est-ce mentir ? Parler deux langages ? N’arrive-t-il pas que l’on soit nomade aussi sur ses propres terres ?
Commenter  J’apprécie          20
Le temps de l’olivier, c’est le temps des commencements et des emballements. En ce temps-là, l’actualité interroge la théologie.
Commenter  J’apprécie          20
Et nous allons suivre son invitation.
Célébrer ta beauté de ce soir.
Célébrer ton histoire, jamais racontée.
Célébrer ton angoisse, la mienne.
Quand tout est dit et qu’il faut bien ranger les vêtements du dimanche dans la valise, il reste encore à célébrer l’arrivée de la nuit.
Célébrer les bruits du couloir.
Célébrer le va-et-vient des infirmières.
Célébrer les éclats de rire dans la chambre à côté, et les plaintes et les respirations difficiles, et les échos, plus loin, d’un feuilleton télévisé.
Célébrer les derniers moments d’un malade que j’ai caressé d’un peu d’huile tout à l’heure, et dont le délire si joyeux m’a mis de très bonne humeur…
Célébrer la confiance. Essayer du moins.
Avec du pain et du vin, mais ce n’est pas obligé.
Célébrer n’est pas réservé.
Célébrer n’est pas croyant ou non croyant.
Célébrer n’est pas que religieux. Et même quand c’est religieux, il reste encore à célébrer pour donner à l’humanité plus d’humanité.
Commenter  J’apprécie          20
Cette parole spirituelle, je peux l'accueillir dans le secret. Ça ne regarde que moi. Mais si je la célèbre, je ne suis pas seul à la recevoir, ce qui suppose des conditions, dont la toute première est de mettre les cinq sens en éveil. Car célébrer doit saisir par les pieds plus que par la tête. Célébrer cherche le contact et passe par le sensible, parce que célébrer est une sensualité.
Commenter  J’apprécie          20
On peut vivre sans célébrer, bien entendu.mais pour soulever la vie, pour l'alléger, pour la porter plus haut et plus loin, nous avons besoin du rite. Il ne supprimera pas la souffrance, mais il peut éloigner la désespérance et faire place à la joie, là où, peut-être, on ne l'attendait pas.
Le rite est en nous. Le rite est une partie intime de nous-mêmes. Et nous en avons besoin comme de pain. On le voit bien quand un événement dramatique vient secouer l'actualité. En quelques heures, souvent, des fleurs, des mots, des photos se déposent, des gestes s'improvisent ,des fraternités s'expriment.
Commenter  J’apprécie          10
On n'amène pas un fruit à maturité dans l'urgence.
Commenter  J’apprécie          10
Il arrive que les démons intérieurs nous talonnent de si près que nous ne trouvons pas la moindre cachette au-dedans de nous pour leur échapper.
Commenter  J’apprécie          10
Plus une parole est forte et plus la tentation est grande de l'imposer fortement.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gabriel Ringlet (112)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur Ascenseur pour le futur

Qui a construit l'ascenseur ?

Lucas
Farid
Brett

10 questions
23 lecteurs ont répondu
Thème : Ascenseur pour le futur de Nadia CosteCréer un quiz sur cet auteur

{* *}