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Critiques de Gaétan Nocq (78)
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Les grands cerfs (BD)

Voici une BD tout en bichromie adapté d'un roman de Claudie Hunziger. A noter que cette autrice alsacienne est également une artiste plasticienne. La nature est au centre de son œuvre.



On assiste à une histoire vraie où je reconnais les lieux de ma région natale à savoir l'Alsace. Il est vrai que les massifs vosgiens recèlent encore de beaux cerfs qui tentent de survivre face à la chasse et à la politique pour le moins destructeur de l'ONF que dénonce d'ailleurs l'auteure plus ou moins subtilement.



J'ai beaucoup aimée ce rapport à la nature que je n'avais pas ressenti depuis un film nommé « Into the Wild » qui m'avait beaucoup marqué en son temps. Il y a quelque chose de vraiment puissant qui se dégage de ce récit et de ces images impressionnantes de beauté.



C'est une lecture qui sort des sentiers battus mais qui n'en demeure pas moins très intéressante pour peu que l'on s'intéresse à Dame Nature et aux derniers animaux sauvages. La fin de ce récit est juste horrible dans le genre boucherie de viande sauvage et nous pose beaucoup de questions qui demeurent légitimes. Le rôle de régulation de l'ONF est remis en cause assez sérieusement sur fond de petits arrangements entre notables et chasseurs.



Cette BD est une belle procession à l'état sauvage pour peu que l'on soit à l’affût de l'observation dans des caches au milieu des bois. Le chant du brame n'aura plus aucun secret pour vous après cette lecture.
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Les grands cerfs (BD)

Suite à deux jolis moments de lecture avec « La langue des oiseaux » et « Un chien à ma table », je m'étais promise de revenir vers Claudie Hunzinger avec « Les Grands Cerfs ». Quelle n'a pas été ma surprise de voir son adaptation en bande dessinée.

Préférant les mots des auteurs et mes propres images, c'est un genre littéraire que je lis peu. Mais en feuilletant le livre, j'ai été attirée par, justement, l'économie de mots, mais aussi par la douceur des couleurs à dominante de bleu et par la superbe couverture où deux cerfs observent le lecteur nous invitant à les suivre.



*

Cette histoire se passe au coeur des forêts vosgiennes, dans une ancienne métairie isolée près de Colmar.

Pamina décide de quitter Paris avec son compagnon Nils et de se réfugier à la campagne, loin du stress, du bruit et de la densité de la capitale.



« Donc, nous nous situons entre la forêt, la vie sauvage, et le village qui est en bas. Nous sommes entre ces deux mondes... Au départ, on se dit que c'est une position inconfortable. Mais c'est un inconfort essentiel, parce qu'on ne quitte pas le monde humain, parce qu'on approche le monde animal et l'on s'aperçoit qu'entre les deux, il n'y a pas de mur, pas de frontière. »

Claudie Hunzinger, L'Heure bleue



Là vit une harde de cerfs que photographie Léo. Très discrets, Pamina n'entend que leurs brames qui résonnent dans la forêt. Elle aimerait s'en approcher et les observer.



« Les voir, c'est voir l'invisible. »



*

La grande place faite aux illustrations, les tonalités de bleu, le choix de faire parler les images davantage que les mots, apportent une douce sensation de sérénité, d'apaisement, de silence.

Je me suis prise à observer minutieusement les dessins, l'harmonie des couleurs pastel, et tout doucement, j'ai dérivé vers un espace hors du temps où j'ai été sensible aux odeurs délicates des bruyères, au bruit du vent dans les feuillages, au chant des oiseaux, aux craquements des branches, à la caresse froide des flocons de neige sur mon visage.

Consciente d'être seulement invitée, je me suis fondue dans la forêt et là, un monde plein de magie et de mystère s'est dévoilée.



« Il faut savoir disparaître pour que l'autre s'approche de vous. Et là, tout un monde apparaît. »



Léo explique à Pamina comment se rendre invisible pour ne pas les déranger et pouvoir les contempler à loisir. La jeune femme, fascinée par les cerfs, va alors s'engager dans un combat contre les chasseurs et l'Office national des forêts qui soutient l'industrie du bois en fixant les quotas de cervidés à tuer.



*

Par des teintes d'un bleu tendre allant jusqu'à l'indigo et le bleu-nuit, Gaétan Nocq restitue remarquablement l'atmosphère contemplative et douce du récit, la beauté de cette nature sauvage qui évolue suivant les saisons, la sensation d'espace et de liberté, la majesté des cerfs. Les dessins sont magnifiques, la douceur du tracé et les couleurs vaporeuses presque translucides, entraînent le lecteur vers un univers onirique et poétique.

C'est un récit instructif sur le roi de nos forêts, on apprend beaucoup sur son comportement, sa vie sociale, son mode de vie, ses habitudes, son habitat, le cycle de ses bois, …



Mais l'atmosphère s'alourdit au fil des planches dont certaines se recouvrent de rouge et viennent rompre ce lyrisme visuel et montrer aussi la réalité : elles instaurent alors un climat radicalement différent, angoissant, brutal. Elles dénoncent la gestion ambiguë des forêts par l'Office national des forêts, l'objectif de rentabilité des propriétaires forestiers, l'exploitation irresponsable des ressources de ces espaces naturels.

Tout cela entraine la dégradation et la destruction des écosystèmes, la disparition des espèces et la réduction de la biodiversité.



Léo initie Pamina à l'affût mais entre la jeune femme et le photographe animalier, un mur va se dresser au sujet de la chasse. Un débat intéressant où il est question de respect de la vie animale, de préservation des espèces sauvages, de laisser la Nature s'autoréguler ; ou, au contraire, de contrôler et de réguler la faune en surnombre par la chasse.

Pourtant, certaines dérives comme la chasse aux trophées amènent les chasseurs à « prélever » les plus beaux spécimens. En agissant à l'inverse de la sélection naturelle, en éliminant les meilleurs reproducteurs et les animaux en bonne santé, ne désorganisent-ils pas les groupes sociaux et ne fragilisent-ils pas l'espèce ?



« Alors tu penses que les chasseurs régulent … Eh bien moi, je suis pour le renard qui emporte le faisan ou le petit lapin dans sa gueule. Je suis pour le blaireau qui, en creusant, capture le campagnol ou la taupe… »



*

« Les grands cerfs » est un magnifique récit initiatique, touchant, poétique, instructif où l'on sent derrière les dessins de toute beauté de Gaétan Nocq, les idées et le combat de Claudie Hunzinger pour une meilleure coexistence entre l'homme et la faune.

Un très beau plaidoyer pour la vie sauvage que je vous invite à découvrir.



« le monde arrive et se pose à nos pieds comme si nous n'étions pas là. Et on constate que tout le monde se passe de nous. »



***

Un grand merci à Fanny (@Fanny1980) qui m'a fait découvrir ce bel album.
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Le rapport W : Infiltré à Auschwitz

Connaissez-vous Witold Pilecki ? J'aurais envie de crier son nom, j'aurais envie de faire connaître cet homme !

Ce roman graphique raconte son histoire. Officier de l'armée secrète polonaise, il va en 1940 se laisser volontairement enfermer dans un camp que les Allemands commencent à construire là-bas dans le sud de la Pologne.... près d'Oświęcim dont le nom germanisé est Auschwitz.

Evidemment il ne savait pas dans quoi il tombait. Son but : créer un réseau au sein du camp et envoyer des informations au gouvernement polonais en exil à Londres.

Le plus incroyable : il va réussir ! Il va décrire la vie sur place, il va envoyer des rapports, et il attend les ordres autorisant une insurrection sur place (dans l'espoir que cette révolte soit appuyée par des bombardements alliés). Ordres qui ne viendront jamais....

.

Il réussira à s'échapper en 1943. Il communiquera encore et encore les informations qu'il a et l'urgence qu'il y a à intervenir. En vain.

.

Witold Pilecki sera arrêté le 8 mai 1947 à Varsovie. Après une parodie de procès il sera condamné pour espionnage par le régime communiste et exécuté. Son nom sera tu définitivement. Il n'a été réhabilité que très récemment.

.

J'ajouterai que j'ai emprunté ce livre par hasard, car en le feuilletant j'ai trouvé les dessins et les couleurs magnifiques. Toutefois ils ne sont pas traditionnels et peuvent rebuter (mon mari n'a pas trop aimé mais a dévoré le livre).

Encore une fois je vous conseille vivement de découvrir ce personnage aussi extraordinaire que réel. Witold Pilecki.



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Le rapport W : Infiltré à Auschwitz

"Le rapport W infiltré à Auschwitz " apporte quelque chose de plus à ce que l'on a l'habitude de lire sur cette période de l'histoire 40-45. Thomasz Serafinski, alias Witold Pilecki se mêle à la rafle en 1940 pour infiltrer le camp d'Auschwitz. Il œuvre pour recruter des détenus afin de constituer un réseau de résistantscet organiser une rébellion. Il restera à Auschwitz 947 jours et s'évadera le 23 avril 1943.

C'est évidemment un album intéressant mais je trouve que l'on ne voit pas assez les difficultés, les risques que w. Pilecki à dû rencontrer pour mener cette action.

Le choix des couleurs est assez surprenant,

il y a une dominante de bleu et de rose. C'est un choix qui a sans aucun doute ces raisons mais je n'ai pas su les saisir.

Il y a beaucoup de pages muettes ce qui amène le lecteur à exacerber ses sentiments.

Gaétan Nocq à fait le choix de représenter les personnages de façon froide, pas ou très peu d'expressions sur les visages et tous se ressemblent, ce qui ne facilite pas la compréhension.

La postface est, quant à elle, très instructive.

J'ai beau lire des tas d'ouvrages sur cette période de l'histoire, je reste toujours (et tant mieux) sans voix devant tant d'horreurs et d'indemnité.
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Les grands cerfs (BD)

Je n’ai pas spécialement aimé le roman, qui faisait à mon goût, trop documentaire mais la couverture du roman graphique m’a attirée et je ne le regrette pas. De majestueux cerfs en mouvement en fondu bleu qui donne la sensation au lecteur d’être dans dans le décor et d’y faire fonctionner ses cinq sens. Le questionnement restera le pour ou contre à réguler ces cervidés. Une illustration magique et inoubliable !
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Le rapport W : Infiltré à Auschwitz

Infiltration d’un homme au camp de Auschwitz en tant qu’informateur pour le gouvernement polonais. Contraste saisissant entre le texte et les dessins aux belles couleurs qui atténuent l’horreur pour en apporter de la douceur. Fascinant, intéressant, inoubliable. Du grand art !
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Les grands cerfs (BD)

Une magnifique immersion dans la faune des Vosges. Un enthousiasme encore augmenté par le fait que je n’avais pas du tout entendu parlé de ce roman graphique sorti en août 2021 malgré ses atouts !



Pour commencer, c’est une adaptation du roman de Claudie Hunzinger portant le même titre, avec lequel elle avait remporté le prix Décembre en 2019, donc avant d’être mise en avant avec le prix Femina qu’elle a reçu en 2022. La lecture de cette adaptation et des extraits de l’émission radiophonique l’heure bleue en fin de livre donnent envie de découvrir cette autrice.



Ensuite, les dessins sont superbes, notamment sur les représentations d’animaux sauvages. Ils sont intégralement réalisés en bleu et blanc avec quelques pointes de rose en raison d’une observation souvent nocturne. Ce choix chromatique donne un sentiment de calme, hors du temps.



Enfin, le discours permet de mieux comprendre les intérêts en jeu dans la préservation ou destruction des écosystèmes des forêts entre ONF, chasseurs et autres acteurs prêts pour certains à faire des compromis pouvant aller jusqu’à la compromission. A découvrir !

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Le rapport W : Infiltré à Auschwitz

Une BD pour voir et comprendre le génocide.



J'avais entendu parler du rapport W, ce compte-rendu écrit par un résistant polonais, infiltré volontaire à Auschwitz pour témoigner mais aussi pour organiser une résistance interne afin de préparer une possible libération.



Le lecteur d'aujourd'hui sait pertinemment qu'aucune aide extérieure ne sera apportée et que les internés devront lutter uniquement pour espérer survivre un jour de plus.



L'intérêt de ce magnifique livre est multiple. Il y a tout d'abord la prouesse de rendre compte de l'indicible. Avec une palette de bleu et d'ocre le dessinateur restitue avec beaucoup de justesse le quotidien des camps.



Ensuite et c'est le principal, il objective et montre l'évolution et le quotidien d'un camp. Si on y retrouve par ailleurs quelques références à des éléments historiques, l'essentiel est dans la représentation de ce hors-temps terrifique.



Enfin cet album recèle l'espoir de la persistance de valeurs dans ce monde déshumanisé. Ainsi les hommes mêmes niés dans leur substance s'organisent sans cesse pour essayer de lutter et d'aider les plus faibles.



La partie explicative " à propos du Rapport Pilecki" écrite en fin d'ouvrage par Isabelle Davion, Maîtresse de conférences à Sorbonne Université éclaire avec netteté les enjeux et offre de nombreuses précisions concernant les faits.



À lire absolument et à offrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Le rapport W : Infiltré à Auschwitz

Le rapport W est un texte réel rédigé par un officier de l'Armée secrète polonaise infiltré à Auschwitz, Witold Pilecki. Gaétan Nocq reprend les mots de cet homme et y associe son talent de dessinateur pour ce roman graphique impressionnant.



Ce qui frappe d'abord, ce sont les dessins tout en nuances de bleu et de rouge. Ils sont envoutants de par ce qu'ils dégagent. On peut d'ailleurs retrouver des aquarelles faites par l'auteur sur le terrain, c'est à dire à Auschwitz, en fin d'ouvrage.

Le texte, quant à lui, est méthodique. L'homme raconte ce qu'il voit, comment il organise son réseau. Tout le monde connaît les horreurs d'Auschwitz, la Shoah. Mais l'histoire du camp commence avant, lorsque ceux qui y sont internés sont des prisonniers politiques et que les chambres à gaz n'existent pas, même si la mort et les sévices rôdent quand même. Il me semble qu'il est plutôt rare d'avoir des témoignages d'Auschwitz sur la période 1940-1942. Ce qui rend ce livre encore plus important. D'ailleurs, l'auteur a pu s'appuyer sur les conseils de l'historienne Isabelle Davion qui signe le dossier historique à la fin de l'ouvrage.



Witold Pilecki a pris un risque inouï pour témoigner des horreurs du camp, même si en y allant il ne savait pas sur quoi il allait tomber. Il fait preuve d'une certaine retenue dans ces propos mais on sent bien que cela le blesse dans son humanité.

Son témoignage est essentiel et a trop longtemps été dans l'ombre. Gaétan Nocq l'a remis en lumière et a fait un très bon travail.
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Le rapport W : Infiltré à Auschwitz

Pour tout le monde, Auschwitz est un nom qui se suffit à lui-même, il est le synonyme de l'enfer sur terre, le lieu des pires abominations, le plus grand cimetière de tous les temps avec ses un million de personnes assassinées.



Le rapport W est le récit d'une histoire d'Auschwitz différente, finalement peu connue, celle des premiers temps du camp et celle de la résistance des Polonais du camp.



Nous suivons le parcours d'un homme, Witold Pilecki, connu dans le camp sous le faux nom de Tomasz Serafinski. Cet homme est issu d'une famille de Polonais résistants de père en fils. Il est membre de l'AK, l'armée secrète polonaise et le 19 septembre 1940 il se mêle volontairement aux victimes d'une rafle de Varsovie. En effet, il a décidé de se faire emprisonner à Auschwitz, pour y organiser la résistance en vue d'une insurrection du camp. Il restera 3 années prisonnier avant de s'évader.

Ce livre retrace brièvement ces 3 années de détention.



Cet ouvrage est passionnant car il aborde un pan de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale peu connue, la résistance dans les camps de concentration nazis et particulièrement dans le plus tristement célèbre d'entre eux, Auschwitz. On y voit comment Pilecki met en place, patiemment les multiples cellules d'un vaste réseau de renseignement et de résistance. Par son intelligence politique et sa volonté, il va réussir à réunir les différents courants de résistants présents dans le camp (AK, ZWK, SZP, SN, BO-PPS...). Le but est l'entraide, la préparation d'une insurrection et le renseignement pour l'extérieur.

A son apogée, en 1942, l'organisation clandestine comptera environ 800 membres répartis dans tous les secteurs clés du camp.



Pilecki va transmettre de nombreux rapports à Varsovie et Londres dans l'espoir de coordonner une attaque et une insurrection du camp. Mais l'ordre d'agir ne viendra jamais, d'où sa décision au bout de 3 ans de captivité de s'évader pour aller lui-même rapporter ce dont il avait été témoin.



Cet ouvrage est vraiment intéressant car on y voit de l'intérieur le fonctionnement de cette machine infernale. Pilecki nous permet d'appréhender les différentes strates de pouvoir, du commandant du camp au kapo. Nous voyons également la répartition des tâches et comment certains kommandos ou secteurs sont recherchés car permettant d'être d'avantage à l'abri.



En plus d'être passionnant ce roman graphique est esthétiquement très beau, dans les couleurs notamment. Il y a une certaine douceur, même si cela peut paraître absolument impossible face au sujet. Le dessinateur ayant centré son œuvre sur Pilecki, il ne nous met pas en permanence face à l'horreur concentrationnaire. Mais la violence et la dureté sont présentes en permanence en fonds ou dans les paroles.
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Le rapport W : Infiltré à Auschwitz

Cette BD développe un sujet intéressant mais méconnus : l'organisation d'un réseau de résistance au sein même du camp de concentration d'Auschwitz.

L'histoire nous est racontée à travers les actions et le regard de Witold Pilecki, officier de l'armée polonaise infiltré sous une fausse identité dans le camp de la mort.

C'est intéressant, certes, mais je suis restée assez hermétique à cette BD.

Le scénario est souvent alambiqué, la narration est parfois difficile à suivre et le tout est servi par un dessin magnifique, traité de façon un peu estompé mais qui donne à l'ensemble un aspect un peu nébuleux et onirique qui ne permet pas, le plus souvent, d'identifier les personnages.

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Les grands cerfs (BD)

J’ai été séduit par le graphisme, c’est réalisé au crayons de couleurs, sans doute aquarellables, ou rehaussé d’aquarelle, cela donne une ambiance feutrée, on est dans les Vosges, en pleine campagne. La gamme de couleur bleuté, les teintes subtiles appuient le silence des lieux, les bruits de la forêt, le graphisme nous incite à tendre l’oreille, entendre le brâme d’un cerf au loin, qui résonne dans la haute vallée, transformé par la neige et la brume, absorbant les aigus.

C’est l’histoire d’une rencontre avec la faune, Pamina découvre cet univers sauvage, la faune qu’il faut apprendre à approcher, c’est comme un récit initiatique, mais il faudra remettre les pieds sur terre. Pamina va découvrir un univers finalement très règlementé, codifié, où le sauvage n’a pas sa place : société de chasse et d’exploitation forestière se cotoient, s’allient ou s’oppose, régulation des espèces, les fameux prélèvements, et les animaux n’ont rien à dire, même là où l’humain semble absent, c’est lui qui domine tout.

Cette bande dessinée est l’adaptation du roman du même nom de Claudie Hunzinger. C’est un récit naturaliste et zoologiste en apparence et finalement, c’est surtout un cri de colère, un livre militant. l’initiation au monde sauvage va être brutalement interrompue, parce qu’il n’est plus qu’une façade.

Cette lecture remue, j’ai aimé cette façon de nous amener, tout en douceur dans le monde des Vosges, dans la nature, pour mieux nous secouer et nous émouvoir, c’est un récit écologique fort, mais qui ne tombe jamais dans la caricature, au contraire, il reste toujours sur le sensible, il écoute les différents points de vue, il ne cherche pas à donner de leçon, il raconte les choses simplement telles qu’elles sont.

Une lecture belle et qui donne à réfléchir, un bande dessinée à découvrir.
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Le rapport W : Infiltré à Auschwitz

Witold Pilecki, résistant polonais, s’est volontairement laissé enfermer dans le camp d’Auschwitz en 1940, sous une fausse identité - ce sont en effet des détenus polonais qui ont construit les camps d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, et Pilecki est un personnage réel.

Son but : organiser au camp un réseau de résistance, en comptant sur ses compagnons d’armes, mais aussi en recrutant parmi les kapos. À qui se fier ? Comment prendre contact ? Par quels moyens échanger et faire sortir des informations, surtout lorsqu’arrivent les premiers convois destinés au gazage ?

La naissance du réseau est bien documentée et bien retracée, ici, grâce aux écrits de Pilecki et, pour cet album, au travail de l’historienne Isabelle Davion.

Je suis plus mitigée sur les choix de Gaétan Nocq. Ses dessins préparatoires sont magnifiques. Les illustrations de l’album le sont aussi, couleurs pastel et images brumeuses.

Toutefois les personnages sont très nombreux et pas toujours reconnaissables, est-ce un parti pris ?

Et, pour exceptionnelle que soit l’aventure de Pilecki, la narration nous perd à plusieurs reprises dans des épisodes dont on a du mal à suivre le fil.

Cela rend certainement compte du temps interminable, des longues journées de travail, des difficultés du réseau… mais le scénario aurait peut-être, à mon goût, gagné à être plus structuré.

Challenge Bande dessinée 2022
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Les grands cerfs (BD)

Absolument fantastique, belle histoire et la nature rentre en nous …

Les grands cerfs sont posés dans chaque vignette, imposants, intrigués et prêt à fuir, c’est ce que l’on voit du guet, de l’affût construit pour les photographier.

Pamina apprend tout de ces cerfs grâce à Léo, au cœur de ces montagnes des Vosges, de ces forêts impalpables, de ses rencontres avec des chasseurs et malheureusement à la trahison de l’homme.



Un voyage de bleu, des dessins ouatés, des silences, du crayonné coloré, de la vigueur et du rythme font de ce roman graphique une belle synthèse de notre environnement.

Sur les traces de ces magnifiques animaux, qui disparaissent trop vite.

Un récit sur la fin de l’auteure, un entretien avec Laure Adler dans son émission radio l’heure bleue.

Elle est sortie du bois accompagnées de ses amis arbres et animaux dans ce studio car eux ne pouvaient pas parler !
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Le rapport W : Infiltré à Auschwitz

Voici une lecture intéressante : l'histoire d'un réseau de résistance à l'intérieur du camp d'Auschwitz. J'ignorais que ce type d'organisation avait existé.

Récit construit à partir du rapport W, établi par un officier de l'armée secrète Polonaise, déporté "volontaire" pour cette mission... Un truc de fou.

J'ai un peu de mal à imaginer ce type de combat.

J'ai pris plusieurs jours pour lire cette BD, pas très facile.

Et je m'abstiens de me lancer dans le dossier historique de fin de tome. Certainement très intéressant, mais que je crains d'être un peu trop sombre pour moi en ce moment.

J'y reviendrai peut-être un jour... plus tard.. après digestion de cette première lecture.



A noter, j'ai beaucoup aimé les dessins.

Dans une espèce de brouillard bleu ou rose, selon que ce soit un rêve ou la réalité.... Par contre, j'ai eu l'impression que ce procédé adoucissait la situation.

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Le rapport W : Infiltré à Auschwitz

Une BD forte sur l'histoire vrai de ce résistant polonais qui infiltre Auschwitz pour témoigner des horreurs qui s'y déroulent et essayer de les arrêter. On y decouvre le parcours de cet homme courageux et résolu qui va tout faire pour mener à bien sa mission. Le dessin rend justice à toute cette histoire en y apportant une douceur et une ambiance de couleurs qui nous plongent dans le quotidien sordide du camp.
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Octopolis

Octopolis. C'est le nom d'un fichier protégé que Mona Fauconnier trouve dans l'ordinateur de son père Serge, mystérieusement disparu. Un père qu'elle n'a de toute façon pas vu depuis 7 ans et dont elle ne sait plus grand-chose si ce n'est qu'il voyage beaucoup pour son travail. Sa première piste la mène vers Laure Caplan, une chercheuse du Muséum national d'Histoire naturelle.



Après la forêt vosgienne dans "Les grands cerfs" (2021), Gaëtan Nocq nous emmène dans un autre environnement: l'océan et ses mystères, la vie abyssale, les créatures qui habitent les bas-fonds et les ressources qui s'y cachent. L'enquête de Mona est entrecoupée de superbes pages contemplatives accompagnées des apports scientifiques issus de ce fameux fichier. Pour obtenir des réponses, Mona va devoir aller jusqu'à l'autre bout du monde...



On retrouve le style de Gaëtan Nocq et soyons clairs, c'est magnifique ! Des bleus profonds, des créatures esquissées avec précision, des moments de silence intense... L'auteur nous sensibilise évidemment à la préservation de ces fonds marins et le récit sert de prétexte à ce message .



La double narration, une fin un peu rapide seront peut-être des écueils pour certains lecteurs. Il n'en reste pas moins que le message de Gaëtan Nocq passe grâce à la beauté de ses planches mais aussi grâce au sérieux scientifique de ses apports. On admire et on apprend... Une belle lecture pour le week-end !

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Les grands cerfs (BD)

J'ai beaucoup aimé le dessin : Les planches sans paroles ; Les ambiances de forêts ; et le petits dossier en fin de BD. Un pur régal pour mes yeux.

Par contre je n'ai pas été emballée par l'histoire ni le ton très professoral; j'ai trouvé tout cela trop abrupt, trop factuel. Et ça cassait toute la poésie visuel.

Une lecture en demi teinte
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Le rapport W : Infiltré à Auschwitz

Pris au hasard dans le rayon BD de la médiathèque, après avoir entendu parlé du roman et du film. La palette de couleurs est habilement utilisée au service de l'histoire dont le contexte est très dur. Les dialogues sont bien écrits, l'histoire se déroule de façon claire et met en lumière un pan d'histoire qui n'est pas forcément connu hors des spécialistes de la question.

J'ai apprécié les pages finales, qui expliquent l'Histoire.

Une lecture essentielle, instructive et juste dans le ton, pour un sujet grave mais qui ne doit pas être oublié.
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Les grands cerfs (BD)



Avez-vous déjà goûté au plaisir inégalable de l'affût ?



A l'excitation de l'attente silencieuse, tous vos sens en alerte au moindre mouvement, au moindre pépiement, à l'osmose qui se crée avec la nature au sein de laquelle vous vous êtes blottis, à cette envie irrésistible de vous fondre dans le paysage et enfin à la beauté magique de cet instant de la rencontre.



Quelque soit la réponse, de toute façon ce livre est pour vous.



Les grands cerfs de Gaëtan Nocq est un album merveilleux tout en bleu pour rendre hommage non seulement à celle que l'on surnommait justement la "ligne bleue", mais aussi à des animaux parmi les plus majestueux qui soient, ces fameux grands cerfs.



Avant de tomber sur cette belle couverture dans ma librairie, je n'avais même jamais entendu parler du roman éponyme de Claudie Hunziger.



L'histoire nous emmène dans les pas de Pamina, jeune femme qui vient s'installer au fin fond des Vosges. Elle va croiser sur sa route Noé un photographe animalier qui va l'initier à l'affût. Pamina va alors être totalement fascinée par une harde de cerfs.



Une histoire qui nous parle évidemment de l'impact des actions de l'homme que ce soit par la chasse ou par l'exploitation forestière sur l'équilibre précaire de ce milieu naturel qu'est la forêt.



Mais bien plus que cela, le point fort de cet album reste la force et la beauté de ses fabuleuses illustrations qui se révèlent fascinantes page après page.



Un magnifique album à ajouter à sa bibliothèque.

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