Citations de Gaia Alexia (318)
Onze heures cinq sonnent quand Max me passe derrière en me pinçant les fesses en douce. Pas de Roman en vue. Je ne sais pas pourquoi je continue de vérifier. C’est le seul moment de la journée où je pense encore à lui. Je suis parvenue à limiter sa présence dans ma tête à ces quelques minutes, mais ça n’a pas été simple. Surtout que Mona le fait revenir sur le plateau régulièrement, que ce soit en plein milieu d’un épisode de New York Section criminelle, ou juste comme ça. Elle se demande ce qu’il devient, pourquoi il n’est plus venu hurler devant ma porte.
Une autre de ses interrogations régulières est de savoir pourquoi je passe mes soirées chez elle plutôt qu’avec Max. Max veut y aller doucement, mais là, on atteint carrément le rythme escargot, à mon sens.
Ma peau tatouée jure avec la sienne. J’aime cette vision. J’ai l’impression de ne pas pouvoir la salir avec ce que je suis.
Chapitre 15 : Teag :
" Je chasse les larmes encore une fois. Arrête de chialer, pauvre con...
J'essaie de m'écouter et je ferme les yeux. Mes paupières font tomber de grosses larmes sur mes joues. Je ne regrette pas. Je ne regrette pas. Je ne..."
Prologue :
" - L'enquête doit suivre son cours, mais nous nous retrouverons bientôt sur les bancs du tribunal. Si j'ai tenu à faire le déplacement aujourd'hui et à vous voir, c'est pour vous donner un conseil : parlez, Teagan ! C'est votre unique chance.
Sérieux ? Parler ! Qu'elle aille se faire foutre !
- Ou écrivez, peu importe, mais faite entendre votre version des faits. Prouvez-moi qu'il reste une partie de l'homme à qui j'ai laissé une chance de s'en sortir. À partir de maintenant, plus personne ne peut vous sauver si ce n'est vous-même.
Elle a tort. Elena peut le faire. Elle est tout ce que j'ai. Ma lionne leur expliquera ce qui s'est passé."
C'est bien plus libérateur que j'aurais pu le croire d'envoyer tout se faire foutre à la façon de Teagan Doe. Je me sens soudainement plus légère.
Quoi que puisse te forcer à faire un homme, il n'arrivera jamais à te rabaisser à son niveau. N'oublie jamais ça. La force n'a rien à voir avec les muscles ou avec la fierté, c'est dans ton cœur que ça se passe.
Chapitre 6 :
" ... Il s'affale sur la chaise que sa sœur a occupée quelques instants plus tôt et me dévisage en silence, penché sur la table entre nous. Que fait-il encore, ce con ?
Il reste immobile et son regard passe de mon œil gauche à l'autre rapidement. Ses sourcils se froncent soudain, sa bouche s'ouvre et se referme, il plisse les paupières. Je me recule, il faut s'attendre à tout avec lui.
- Alors ? Elle s'appelle comment ? me demande-t-il après ce temps passé à me mater.
Quel enfoiré... Il n'a pas entendu un son de ma voix depuis des années, mais il lit en moi aussi facilement qu'i se tape des nanas.
Je soupire. Elena, elle s'appelle Elena.
Benito continue de le reluquer. Il pose son coude sur la table et se frotte le menton, en grand penseur qu'il est.
- Mmh... J'espère qu'elle est bonne ! Parce que t'as fait le mort depuis lundi, mec !
Bonne ? Ah ça, oui, Malheureusement pour moi."
-Tu me manques… souffle-t-elle.
J’embrasse ses cheveux sans pouvoir lui répondre. Mais elle comprend, parce qu’elle se serre un peu plus contre moi en me volant un autre gémissement de douleur. Elle arrête aussitôt.
-Pardon, Teag…
-C’est rien. Ça va, bébé, panique pas. C’est juste les côtes, je chuchote, le plus bas possible.
Je baisse à peine la tête et la regarde. Ses yeux laissent fuir des larmes. Je les vire de là, elle remonte un peu et m’embrasse. Elle le fait comme si j’étais son air, comme si c’étais la dernière fois. Et j’ai tellement peur que ce soit le cas.
-J’avais peur que tu m’en veuilles… que tu me repousses et…
-Jamais, je coupe. Tu sais que je…
...je t’aime trop pour ça ! Mais je suis incapable de le dire, bordel. Les mots restent coincés en moi et me labourent le cœur. Je serre les dents.
Ma lionne me sonde en attendant la suite. Si je ne lui dis pas maintenant, je n’aurai certainement pas d’autre occasion. Mais ça ne vient pas. Alors, je ferme les yeux pour contenir la colère que ça engendre. Je n’insiste pas plus. Même à Solis, je ne les ai jamais lâchés, alors pourquoi ce serait plus facile avec ma lionne ?
Face à mon blocage, elle va enfouir son nez dans mon cou et aspire tout l’air qu’elle semble pouvoir.
-Moi aussi, je t’aime, Teag…
Bordel ! C’est aussi violent que ce à quoi je m’attendais. Je la serre contre moi, je l’embrasse encore et encore. Je le ferais toute la nuit si ça pouvait me permettre d’arrêter le temps.
— Est-ce que vous pouvez m’expliquer pourquoi son sort semble vous retourner l’estomac alors que vous avez tenter de l’agresser le soir du bal ? Je rouvre les yeux pour voir une larme tomber en chute libre jusque sur ma main tatouée entre mes jambes. J’ai rien fait, putain ! Je ne bouge plus. Je n’y arrive pas. Il laisse un long silence. Je n’accuse aucune autre larme suicidaire, mais je ne suis pas calme pour autant.
On partage tt elle et moi, elle le sait juste pas encore.
Une nana qui ne dit rien, c'est une nana ok : règle d'or des gros cons !
— Monsieur Teagan Doe… Je suis vraiment attristée de vous retrouver une fois de plus sur ce banc, soupire la juge. À force de voir mon casier arriver sur son bureau, j’imagine qu’elle le connaît par cœur. — Vos seize ans étant révolus et au vu de votre récidive, vous serez jugé comme majeur responsable, continue-t-elle sans attendre de réponse de ma part. Savez-vous ce que cela signifie ? Ouais, putain ! Solis était hors d’elle hier en me l’expliquant lorsque les flics m’ont enfin laissé passer mon coup de fil. Je suis sûr que si elle avait été là, elle m’en aurait collé une. L’avocat véreux qu’elle a trouvé pour me défendre et qui sent l’alcool bon marché à des kilomètres en a repassé une couche quelques heures plus tard.
— Plus de centre de redressement, plus de punition d’enfant… Vous allez devoir faire face à vos responsabilités. C’est la prison qui vous tend les bras, cette fois. La prison ? Je ne sais pas trop ce qui explose en moi, mais c’est douloureux. Je serre les poings pour contenir la panique qui tente de jaillir de mon bide. La juge reprend, histoire d’enfoncer le clou, j’imagine : — À ce que je vois, les chefs d’accusation sont encore et toujours les mêmes. Nous connaissions déjà votre goût pour le vol de belles cylindrées, mais pas encore celui pour la marijuana retrouvée dans vos poches… Et que dire de la somme d’argent que vous portiez sur vous ? Aucune explication quant à sa provenance ? Je pose les yeux sur mes mains coincées entre mes cuisses. À quoi bon la mater plus longtemps avec son air pincé et sa tenue de guignol ?
J'en ouvre la bouche sous le choc et mes mains se posent sur ma tête pour s'accrocher à mes cheveux. Sa voix tremblante vient de casser un truc en moi et c'est insoutenable. J'ai peur de comprendre, je voudrais même qu'elle le redise pour être sûr que ce putain de couteau qu'elle vient de lancer est bien arrivé dans mon torse.
Je me casse et laisse ma lionne en souffrance dans son antre. J'aimerai pouvoir lui parler plus, elle en ferait peut-être autant. Parce que plus je la vois, plus je me rends compte que de nous deux, celui qui parle le moins, c'est elle. Rien ne sort, jamais.
Je suis partagé entre plein de trucs merdiques, là. Je m'en veux, je lui en veux, j'en veux à la Terre entière pour ma vie de merde et cette destination pourrave qui me colle à la peau. Et j'en veux à la lionne de me prendre par les sentiments que je ne pensais pas voir exister un jour.
Je reste planté là comme un idiot. Oh qu'elle m'énerve ! Elle me sort vraiment par les yeux avec son air hautain. Elle pense valoir que moi ? Elle est comme tous les gosses de riches : bourrée de préjugés infondés. Et moi, je suis assez con pour les alimenter juste pour faire chier. En gros, cette fille est mal tombée.
C'est toujours dans les pires moments que mes maux surgissent et effacent mes mots. La détresse de ma lionne me noue la gorge , son mal me détruit l'estomac et sa faiblesse me frustre. Je n'arrive plus à parler, je ne parviens pas à lui dire que tout ira mieux à partir de maintenant, que je suis là. Je n'arrive même pas à m'approcher pour la prendre dans mes bras. J'enrage d’être aussi impuissant.