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Critiques de Geneviève Pettersen (65)
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La déesse des mouches à feu

Catherine pour son quatorzième anniversaire reçoit en cadeau de la part de ses parents un roman, 'Moi, Christiane F., 13 ans, droguée et prostituée'... Le programme est presque annoncée ainsi dans ce roman initiatique de l'adolescence, apprendre la vie de ses propres moyens, toutes expériences autorisées dans le Chicoutimi-Nord, là où il fait ben frette une grande partie de l'hiver. La meilleure période, celle des campes au fin fond des bois, autour de la chaleur d'un feu et d'une bouteille de vodka qui circule de mains en bouches, premières baises, premières drogues.



Pis, Catherine pour son quatorzième anniversaire se rend chez le coiffeur. Elle veut les cheveux de Mia Wallace dans 'Fiction Pulpeuse'. Des cheveux noirs comme la nuit sans lune, elle est belle, elle fait dix-huit ans au moins, Pascal va la regarder et pis Keven aussi qui va la regretter. Tout le monde autour va halluciner, même Marie-Êve. Les gars sont beaux, et elle aussi maintenant. Comme dans les films en noir et blanc. Comme les lagopèdes à queue blanche.



Pis, Catherine pour son quatorzième anniversaire a reçu aussi un de ces disc-man qui permet d'écouter de la musique partout, même au fond des bois, même dans son lit. De la bonne toune, entre deux rails de coke. Du Aerosmith, du Nine Inch Nails, du Bowie et du Kurt Cobain, 1967 - 1994. Toute la planète rock, complètement stone. Kurt Cobain n'est pas mort, dans Chicoutimi-Nord. La playlist de mon adolescence. Et pis dehors, ça gèle. Alors je remets mon chandail d'adolescent, une effigie de Nirvana ou d'AC/DC imprimée dessus.



Et quand Catherine s'éclipse en pleine nuit pour aller voir son chum, se faire une ligne, et écouter un film (oui, là-bas on ne regarde pas un film, on l'écoute !) Et quel film !! Après 'Face à la mort', les ados se plongent allègrement dans 'Cannibal Holocaust', loués au club vidéo du coin. Deux petites douceurs cinématographiques pour accompagner la vodka achetée au dépanneur du coin et la poudre blanche du pusher du coin. Baiser pendant que des gens se font trucider à l'écran, le trip du coin. Un coin, qui donne pas vraiment envie d'y faire pousser sa progéniture. Aussi sombre que l'histoire de Kurt Cobain, faite d'éclairs et de flip.



La déesse des mouches à feu, c'est un roman à la fois dur par son sujet, drôle par son langage, mais aussi ainsi profondément triste comme la voix de Kurt. Cru et cruel. Ça cogne, ça vomit, ça tripe, ça baise, ça sniffe, ça se culbute mais surtout ça se cherche. C'est l'adolescence, une vie, un mal de vivre. C'est tout sauf banal. Pis parfois c'est beau. Pis souvent c'est déprimant.
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13e Avenue

Alexis vit une enfance heureuse avec ses parents à Chicoutimi, jusqu'à la mort de son père dans un accident du travail. La mère décide bientôt de s'installer à Montréal pour fuir son chagrin. Alexis va alors profiter des vacances scolaires pour découvrir la grande ville, en compagnie d'Ernest, son mystérieux voisin, et de la belle Alice.



Une bien belle bande dessinée : un dessin assez simple, que ne renierait pas Riad Sattouf, mais très expressif ; des textes courts et directs, épicés par le parler québécois.



Une bande dessinée qui ose affronter les tourments de la vie (la mort du père, le déménagement vers une grande ville), les premiers émois de la pré-adolescence (comment ne pas tomber amoureux d'Alice ?) et l'ésotérisme (Ernest semble capable de parler aux morts...)



Il parait qu'il y a peu de BD publiées au Québec ; s'il n'y a pas la quantité, la qualité semble bien être au rendez-vous !
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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La déesse des mouches à feu

Adolescence dans une petite ville québécoise, une période difficile pour la jeune fille qui se raconte dans ce roman triste mais qui sonne vrai.



Une ado qui fête ses quatorze ans, des parents qui divorcent, du harcèlement à l’école, des amours, du sexe et de la drogue. Dans un but éducatif, sa mère lui avait offert « Moi, Christiane F. », elle a donc pris Christiane comme modèle et si elle ne consomme pas d’héroïne, c’est qu’on en trouve pas aussi facilement dans les rues de Chicoutimi.



Le vocabulaire utilisé est un hybride de langue québécoise et d’expressions propres au milieu des jeunes des années 90 dans cette ville du Saguenay. Ça donne une voix réaliste à la jeune Catherine, même si ça demande un peu d’imagination au lecteur.



Un premier roman de qualité pour « Madame Chose » (le nom qu’elle utilise sur son son blogue), mais un regard cru sur une réalité peu réjouissante.
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La déesse des mouches à feu

Catherine a 13 ans, comme Christiane F., l'héroïne éponyme de l'autobiographie "Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…" que Catherine reçoit en cadeau de la part de ses parents pour son anniversaire. Choix judicieux ? Je ne me prononce pas mais la suite de l'histoire peut faire penser que non.



Catherine a 13 ans, elle est fille unique. Ses parents se séparent et Catherine part vivre avec sa mère. Débute pour elle ce qu'on qualifie génériquement de "crise de l'adolescence" qui s'accompagne ici d'une chute dans la drogue.



Catherine a 13 ans en 1996, elle vit dans une petite ville du Québec. Elle se cherche et tente diverses expériences qui la mèneront à l'addiction et à la transgression.



Bien que Catherine soit attachante par bien des aspects de sa personnalité, le papillon qui peine à sortir de sa chrysalide a éveillé en moi plus de curiosité que de compassion. J'étais moi-même adolescente à cette époque mais je ne me suis pas retrouvée en Catherine pour autant.



J'ai été frappée par la noirceur et la violence de ce roman qui débute assez platement pour se révéler en fin de compte un révélateur acide de comportements dramatiques. Je le dis sans jugement moral ; je constate simplement qu'il est bien facile de perdre son chemin. Sorties de route fatales ou simples accrochages, il est sans doute fréquent pour de nombreux adolescents de se trouver en position de bouleverser toute leur existence par des choix marginaux. Triste constat.



"La déesse des mouches à feu" est en quelque sorte un témoignage hard qui égratigne et laisse des traces ; c'est aussi un roman sociétal et social qui fait réfléchir.





Challenge MULTI-DEFIS 2022

Challenge PLUMES FEMININES 2022
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La déesse des mouches à feu

Lu dans le cadre du Prix du Meilleur Roman Points.



« Moi, Christiane F, 13 ans, droguée, prostituée », vous vous souvenez ?



C'est le livre que reçoit Catherine, vivant à Saguenay, Québec, de la part de sa mère, pour son quatorzième anniversaire. Sans doute offert en signe d'avertissement, l'ado se passionne pour Christiane F. qui devient son modèle.



Elle va donc se jeter dans la drogue, le sexe, le rock'n roll. Et ouais ! La trinité du cool des années 90. Car c'est bien le roman d'une décennie, truffé de références musicales, cinématographiques et culturelles. D'ailleurs, le bandeau le précise « à dévorer avec Kurt Cobain à fond dans les oreilles ! ». Elle nous décrit sans concession son usage des drogues, ses soirées, ses débuts dans la sexualité, son amitié avec Marie-Eve... Toute cette vie à fleur de peau, qu'elle brûle par les deux bouts, pour se prouver qu'elle est vivante. Ses parents viennent de divorcer. Ils sont plutôt absents mais ne sont pas de mauvais parents non plus. Elle ne vit pas dans la misère, n'a connu aucun traumatisme. Elle veut juste repousser ses limites et ses amis l'y aident bien.



« La déesse des mouches à feu », outre son titre, tient son originalité de sa langue. C'est un peu comme regarder un film de Dolan ! Ça surprend beaucoup, ça amuse un peu, c'est exotique sans vraiment l'être. le livre propose en fin d'ouvrage un lexique avec les mots et expressions québécoises. Au début de ma lecture, j'ai été un peu bloquée, mais je me suis très vite laissée charmer par ce parler si particulier. J'ai eu l'impression de voyager au Québec aussi. On s'y croit ! L'hiver au campe, les balades en skidoo, les lacs gelés, la ville de Chicoutimi et sa périphérie… Un décor bien planté.



Sous son côté rock, ce livre nous donne à voir une jeunesse triste dans une atmosphère sordide. Il s'agit d'ailleurs plus d'une tranche de vie témoignant d'une époque et d'une région, que d'un roman avec un scénario et une histoire. C'est l'histoire de Catherine, qui, même si j'ai l'impression d'avoir lu son journal intime, ne s'est pas totalement dévoilée à moi. J'aurais aimé rentrer un peu plus dans sa psychologie, connaître davantage ses ressentis et moins de descriptions.



Sorte d'OLNI, je vous invite à découvrir ce texte hyper réaliste et terriblement humain, à hauteur d'adolescente.

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La reine de rien

Plus je lisais ce roman, plus je me faisais la réflexion que si le personnage principal était un homme plutôt qu’une femme, on assisterait à un ressac certain. En effet, alors que sa petite famille va bien, que son mari est un père exemplaire de son propre avis, une femme décide de batifoler avec un nouveau collègue, alors que celui-ci ne veut pas vraiment; la notion de consentement a-t-elle un sexe? Par la suite, elle va s’engager dans une relation avec un homme marié, toujours en se foutant des conséquences possibles. Et, lorsque le chat sort du sac, elle semble étonnée et désarçonnée; ben voyons! On parle ici d’une femme intelligente avec une belle carrière, qui l’intéresse. Qu’elle soit tannée de vie conjugale et parentale, je veux bien. Mais que ce soit de cette façon qu’elle s’en sorte m’a semblé à la fois peu crédible et pathétique.



Jamais je n’ai eu une seule once de sympathie pour le personnage de Catherine. J’ai trouvé que les personnages de Fred et Mathieu étaient de vraies caricatures. J’avais pourtant adoré “La déesse des mouches à feu” de la même autrice, notamment pour une certaine fougue dans l’écriture et un ton personnel accrocheur. Ces qualités y sont encore ici, encore faudrait-il qu’il y ait un propos à la hauteur.
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La déesse des mouches à feu



Errance grunge à Chicoutimi, petite ville au nord du Québec.



Triste spectacle, pour l’anniversaire de ses seize ans. Après une de leur fréquente dispute, les parents de Kate se séparent.

Une séparation dans la violence et le chaos, comme un effet miroir de se qui se passe dans le cerveau de l’adolescente.

Si ses parents sont assez immatures pour se battre pour une collection de disques vinyles, pourquoi la jeune fille ne se

fritterai pas grave pour piquer le gars de la bonnasse de la classe.

Kate est en ostie après le monde entier, drogue, sexe, Punk-Rock et Pulp Fiction, bienvenue en adolescence Kate.

Ce best seller au Québec qui impressionna les lecteurs canadiens dès sa parution en 2014, decrivait une adolescente en perte de repères, qui ne laisse arrêter par aucun interdit et qui aime jouer avec le feu.



L’intérêt du roman résidait beaucoup dans la prose de l’auteure, qui tenait bien les rennes d'un pari assez insensé : reproduire le langage propre à une génération et à une région données et se positionner comme le récit presque ultime d'une décennie, truffé de références musicales, cinématographiques et culturelles de Pulp Fiction à Kurt Cobain chronique intense sur le mal être, récit d’apprentissage grunge où l’on découvre qu’avoir seize est difficile à toute les époques et sur tous les continents.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La déesse des mouches à feu

Catherine a 14 ans en 1996 et bascule de petite fille sage dont les parents surveillaient les sorties et les fréquentations à adolescente bien décidée à vivre ses propres expériences et ses premières fois. Ses parents, entre disputes puis divorce, semblent complètement dépassés et la laissent libre comme l'air... libre d'expérimenter, les garçons, la drogue, les fêtes, la vie dans un gang dans le campe au fond des bois.



J'ai plongé la tête la première dans ce roman écrit dans une langue qui déménage. Déjà il y a toutes les expressions québécoises dont une bonne partie est empruntée au parler adolescent qui ont rendu la lecture pour moi savoureuse... même si au début et avant de me rendre compte qu'il y avait un glossaire en fin de livre je me suis trouvée un peu perdue et obligée de chercher sur Google le sens de certains mots qui m'échappaient complètement ! Mais une fois habituée c'est un vrai régal, on a l'impression d'y être et de partager la vie de cette enfant adolescente qui joue à l'adulte et porte sur le monde qui l'entoure un regard plutôt caustique.



Car oui, Catherine est particulièrement attachante. La petite fille dont les parents refusaient qu'elle traine au centre d'achats (centre commercial) de peur d'y faire de mauvaises rencontres est soudain autorisée pour ses 14 ans à sortir seule et compte bien en profiter. Elle va vite se faire une meilleure amie plutôt libérée qui l'introduira dans le monde des jeunes cools, ceux qui se construisent un refuge dans les bois, loin des parents, loin des règles et du monde, ceux qui se droguent, qui couchent, qui expérimentent... même si cela parfois finit mal. Le roman semble ne rien raconter d'autre qu'une (courte) tranche de vie et c'est finalement en cela qu'il est particulièrement émouvant : il met le doigt sur ces moments où tout bascule, où une vie adolescente peut mal tourner voire même finir brusquement, où chaque décision peut être lourde de conséquence et où pourtant Catherine est portée par une soif de grandir, de faire ses expériences sans forcément penser aux conséquences même si ça fait mal.



Tout sonne juste dans ce roman, on a l'impression de vivre dans ce petit coin perdu du Saguenay, sans grandes perspectives d'avenir entre centre commercial, collège où on s'ennuie et parents qui en comprennent rien. Pas un mot de trop, pas de longues descriptions, juste la rage et la révolte de Catherine et sa bande que l'on apprend à aimer et avec qui on aimerait rester plus longtemps. Et puis bien sûr c'est aussi un vrai plaisir de replonger dans les années 90 avec une jolie peinture de l'époque et quelques références bien choisies (Kurt Cobain bien sûr ! Et Fiction pulpeuse... qu'il m'a fallu quelques secondes pour reconnaître sous son nom québécois !). Un court roman, vite dévoré mais qui me restera longtemps en tête, j'ai refermé le livre bouleversée. Une belle découverte que je vous recommande !
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La déesse des mouches à feu

La déesse des mouches à feu (des lucioles), c’est un peu une claque en pleine face : le lecteur est immergé dans la tête de Catherine, 14 ans, qui reçoit parmi ses cadeaux d’anniversaire le livre Moi Christiane F., droguée, prostituée. Un récit qui, plutôt que de l’effrayer, la fascine et dont on sent l’influence tout au long de cette année où les parents de Catherine divorcent, et où la jeune fille va toucher aux paradis interdits. Amitiés d’ados, premières amours, premières relations sexuelles, fascination pour Kurt Cobain ou Gun’s and Roses, l’adolescente et ses copains et copines flirtent sans cesse avec les interdits, face à des adultes qui croient jouer leur rôle mais ne voient pas ce qui se passe sous leur nez. Jusqu’au drame qui marquera sans doute à vie l’adolescente. Ca pourrait paraître noir et imbuvable à des lecteurs adultes mais il y a une énergie, un rythme dans ce récit qui lui donnent malgré tout un côté lumineux (c’est du moins ce que j’ai ressenti). L’adolescence comme naufrage de l’enfance ? C’est peut-être le sens que Geneviève Pettersen a voulu imprimer à son premier roman en imaginant la fin sur fond de catastrophe naturelle.



Ce roman, c’est aussi une claque par la langue parlée de Catherine, typiquement du Saguenay, paraît-il, qui freinera sans doute des lecteurs peu habitués. Je ne dis pas que je m’y connais, loin de là, je n’ai pas toujours compris toutes les expressions mais le contexte permettait de le faire et finalement, ça participait au plaisir de lecture. Voilà une facette du français que je suis bien contente d’avoir découvert en cette semaine Francophonie.
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La déesse des mouches à feu

Premier roman de Geneviève Pettersen, La déesse des mouches à feu dépeint une année de Catherine, adolescente vivant Saguenay. Problème de drogue, de petit ami et d'école sont la norme pour elle, comme bien des adolescents.

Quelques minutes seulement après avoir terminée ma lecture, je ne sais pas vraiment si j'ai aimée ce petit roman. J'apprécie l'auteur, que j'ai découvert dans ses chroniques dans La Presse. Le ton cinglant, l'humour, tout ce que j'appréciais dans ces textes, ce retrouve ici, sauf...

Le gros point négatif est que l'histoire de Catherine semble n'avoir ni de point de départ, ni de fin. Il n'y a pas de point déclencheur d'un drame, ni de résolution de conflit à la fin. Ont ne sait pas ce qui l'a poussée à consommer à outrance ni comment fini sont histoire. La déesse des mouches à feu me fait penser à une bande annonce de film; ont voit ce qu'il se passeras mais sans avoir aucune réponse à nos question. Un roman qui est une excellente ébauche mais qui n'est pas achever selon moi.
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La déesse des mouches à feu

Choisir de revisiter l’adolescence, la sienne ou pas, semble être un phénomène de mode pour de nombreuses jeunes romancières québécoises qui en sont à leur première ou deuxième publication. Je pense notamment à Dans l’idéal je suis perdue de Maude Pichereau, à Mémoires d’une enfant manquée et Motel Lorraine de Brigitte Pilote, à Un coin de paradis de Caroline Héroux, à Cuirassée de Julie Frontenac et à L’été 95 de Sophie Létourneau,.



Dans chacun des cas, il est question de cette période transitoire, mais combien importante, de recherche de soi, d’expériences de toutes sortes et de décisions qui peuvent parfois, voire même souvent, influencer le cours d’une existence.



Pour son premier roman, Geneviève Petersen – celle qui s’est d’abord fait connaître sous le nom de Madame Chose n’y va pas avec le dos de la cuillère pour traiter elle aussi de l’adolescence. C’est en effet un roman cru, mettant en scène une adolescente extravertie, qui ne laisse arrêter par aucun interdit et qui aime jouer avec le feu, qu’elle nous propose avec La déesse des mouches à feu.



Fascinée par Christiane F., dont elle a choisi d’endosser les bottes, Catherine, 14 ans, dont les parents viennent de divorcer, n’a pas froid aux yeux. Probablement comme celle qui l’a inspirée, l’auteure elle-même, laquelle a avoué dans les quelques entrevues qu’elle a données qu’elle n’est jamais allée aussi loin que son héroïne, mais qu’elle s’est beaucoup amusée au cours de son adolescence.



La langue choisie par l’auteure est crue, sans compromis, les scènes décrites presque visuellement palpables tant elles s’enchaînent rapidement et efficacement, nous laissant toutefois étourdis et pantois face à une telle démesure. Il n’est donc pas étonnant que quelqu’un ait déjà en tête de faire un film de La déesse des mouches à feu.



Mais en dehors de cette surenchère de détails, du côté trash des expériences vécues par Catherine, de cette descente aux enfers souhaitée et assumée, de ces dialogues crus, de ce regard sans condescendance, y a-t-il là un roman digne de ce nom derrière tout ça? Sûrement. Mais pas un roman traditionnel, ni un roman des plus littéraires, mais le portrait d’une adolescente qui pointe du doigt certaines habitudes, qui se gausse même de la plupart de celles des adultes. Un roman qui est porté par une langue parlée qui peut choquer, mais qui n’en demeure pas moins efficace.



Un roman qui touchera certains, que d’autres écarteront de leur chemin à cause du sujet ou de la langue, mais qui ne laissera aucun lecteur totalement indifférent.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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La déesse des mouches à feu

Ça été assez long avant que je me sente concernée par l'histoire et surtout avant que je ressente de l'empathie pour le personnage principal. Toutefois, j'ai persisté dans ma lecture et je suis heureuse de l'avoir fait. Le récit est un portrait assez spécifique (géographiquement et historiquement) et met en scène des jeunes ayant de gros problèmes familiaux qui vont de pair avec de grands problèmes de consommation de drogue et d'alcool. Ce n'est pas toujours agréable à lire à moins de se reconnaître dans ce portrait, mais ça permet de mieux comprendre ce que certains jeunes vivent et comment il se rende à des gestes extrêmes à cause de dépendances et de milieux familiaux toxiques.
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La déesse des mouches à feu

La particularité du roman de Geneviève Pettersen est d'être écrit en langue saguenéenne, une langue truffée d'expressions régionales inconnues même des autres Québécois.

Dans une interview au Huffington Post Québec , l'auteur déclare : « L’histoire que je raconte est inintéressante si elle n’est pas racontée dans cette langue-là. J’ai été hyper rigoureuse dans mon travail. Les erreurs de langage sont réfléchies. Ça confinait à un registre très restreint, mais un roman, c’est d’abord et avant tout une voix. Quand je l’ai trouvée, je ne l’ai pas lâchée et je me suis laissée porter. »

J'avais vraiment envie de découvrir l'histoire de cette jeune fille, autoproclamée déesse des lucioles, mais j'ai été trop déroutée par les spécificités linguistiques du Saguenay. A mon grand regret, je n'ai pas réussi à m'y adapter et n'ai pas pu lire le roman dans sa totalité. Lire La déesse des mouches à feu s'est révélé pour moi, qui ne suis pas habituée à cette langue, aussi malaisé que de lire un roman qui serait écrit en ch'ti ou en rouchi.Je n'ai pas su me laisser porter par la poésie et la musique des mots de Geneviève Pettersen.
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La déesse des mouches à feu

Ce roman raconte l'année 1996 dans la vie d'une adolescente saguenéenne. L'intérêt majeur du roman, c'est le langage et le ton de la narration ainsi que les référents culturels, qui tombent pile dans ma tranche d'âge! Je n'ai pas grandi en région, mais j'ai vraiment reconnu l'ado que j'ai été, dans cette façon de parler reproduite de façon extrêmement convaincante. Il est rare de lire un livre entièrement écrit en langue orale québécoise, sans que ça ait l'air caricatural, forcé, incongru ou "ancestral", et je dois dire que ça m'a fait du bien!



Les campes dans le bois, le terminus d'autobus, le centre d'achats, les vacances de pêche, le punk rock, les divorces, les "guerres de gangs"... le personnage de Catherine est plutôt délinquant et évolue dans un milieu assez trash, mais le contexte constitue un portrait très représentatif d'une adolescence vécue pendant les années grunge au Québec!



À tous les Québécois qui ont grandi dans les années 90 : ça vaut la peine de le lire juste pour redécouvrir des expressions comme "sucer des raies"! Pour tous ceux qui sont plus jeune, plus vieux ou hors Québec : ça risque d'être difficile de comprendre ou de vous identifier aux personnages!
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La reine de rien

Par le glaive ou le glas, Catherine, reine incontestée de l’univers, risque tôt ou tard de perdre la face de son lustre à force de jouer à la roulette russe. Contre les affres les obligations, elle se la fait paria et parie aveuglément, et sur la ligne de front, joue le magot de ses avoirs pour une question de connivence et d’évasion. Existentielle, de la quarantaine, une crise n’attend pas l’autre, et malgré les dédales les détours, les plumes de sa superbe s’en retrouvent éprouvées, Catherine sans son trône, devenue « La reine de rien » de Geneviève Pettersen, où « consciously uncoupling » n’est qu’une voie parmi d’autres, aucune d’elles n’offrant de garantie, loin de toute tragédie.
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La déesse des mouches à feu

C’est la première fois que je me retrouve face à un roman que j’ai apprécié mais pour lequel je suis incapable de rédiger un retour de lecture.



Je vous explique en deux mots le comment du pourquoi…



Je pense que c’est une histoire « ordinaire » que l’autrice n’a pas cherché à approfondir car toute la subtilité du roman réside dans le style d’écriture. Et pour cause, il est écrit en québécois, langage propre à la région de Saguenay.



Ma lecture n’a pas été aisée car il y avait dans la plupart des phrases, 2 à 3 mots que je ne comprenais pas. Heureusement, le livre propose un glossaire avec toutes les traductions. Je peux vous dire que ça en vaut le détour. Non seulement, les expressions québécoises sont à mourir de rire mais l’humour utilisé est tordant! Ce livre m’a fait rire du début à la fin et ce qu’il y a eu de plus magique, c’est qu’il m’a donné envie de jouer avec mon entourage. Je lisais des passages à voix haute et il devait en deviner la signification… dans de nombreux cas, on était loin du compte et ça a apporté une dose de rire supplémentaire!





Une seule chose à retenir… lisez-le! Fou rire assuré
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La déesse des mouches à feu

Ce livre m’a parlé pour beaucoup de raisons.

Premièrement, l’action se passe dans la ville où j’habite depuis mon départ pour le Québec. Forcément, c’est toujours drôle de reconnaître le centre commercial dans lequel on flâne la fin de semaine, ou la route interminable au fond du bois vers son chalet.

Deuxièmement, je dois être sensiblement du même âge que l’auteure, alors je me retrouve un peu dans cette adolescente qui écoute du guns’n rose dans sa chambre.

Sur le fond, on retrouve l’histoire d’une ado un peu paumée, qui vit sa vie d’ado entre drogues, petit copain, relation compliquée avec les parents. L’atmosphère vire parfois au glauque, on n’est pas dans du fleur bleu, c’est une version brut de brut.

Sur la forme, si vous n’êtes pas familier du parlé québécois, vous serez sans doute dérouté par le style. La narratrice nous raconte son histoire avec ses mots, ses expressions. Si vous voulez découvrir comment on parle par ici, vous découvrirez de belles expressions !

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La déesse des mouches à feu

C’est déjà auréolé du Grand Prix Littéraire Archambault 2015 et d’une adaptation cinématographique au succès fracassant que ce premier roman de Geneviève Pettersen s’offre à nos yeux de lecteurs français grâce aux éditions Points, épicé d’un solide accent canadien et d’une nostalgie adolescente irrésistible.

En « Adolescie », terre de chao et d’orages au relief en montagnes russes, il y a des années qui comptent triple, lestées du plomb du souvenir indélébile de premières fois plus ou moins heureuses : première expérience sexuelle, première cuite, premier trip, premiers instants d’enfant de couple divorcé, premier contact frontal avec la mort…ce n’est pas tous les jours facile de pousser ses quatorze ans parmi tous ces obstacles ! Catherine, par ses yeux, par sa voix, par son histoire racontée avec une déconcertante franchise, nous invite à l’accompagner entre les lignes de ce qui pourrait être le journal intime de cette année particulière et terrible dont Geneviève Pettersen a su retrouver la tonalité avec une acuité presque douloureuse.

Rarement roman aura su me déprimer à ce point et c’est sans doute à l’indéniable talent de son auteure que je le dois ! Car, passée la barrière de la langue à grand renfort de courte échelles lexicales fournies en fin d’ouvrage, on retrouve sans peine cette ambiance si inconfortable d’un entre deux sans nuance, moitié doudou, moitié violence, moitié bonhomme de neige, moitié neige artificielle, où l’on navigue à (courte !) vue entre obligations bien réelles et impératifs imaginaires, subissant plus que l’on ne maîtrise des rituels que l’on croit incontournables et qui virent, pour certains, à l’insurmontable. Quelle désespérante tristesse se dégage de ces après-midis oisives passées entre (presque) copines dans la galerie marchande, à tromper l’ennui à coup de ragots, de vol de lingerie, de salves d’insultes ou de bagarres générales ou de ces soirées au « camp » dont l’ultime fin consiste à expérimenter tous les extrêmes, de l’alcool à la drogue en passant par le sexe. Quatorze ans, se dit-on, en se sentant très vieille, cheveux dressés, sourcils froncés, tête secouée, taratata, ça finira mal tout ça…Et comme, malgré tout, grâce à cette forme d’innocente naïveté qui affleure, grâce à ces quelques instants lumineux qui traversent, grâce à cet humour parsemé sans efforts dans cette langue pleine d’images, on s’attache, que voulez-vous, on s’attache, eh bien on a le cœur tout chaviré quand, bien sûr, tout ça finit très mal.


Lien : https://magali.bertrand@neuf..
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La déesse des mouches à feu

Du Québec à la France, les adolescents sont tous les mêmes, avec leur apparente insouciance et leur surprenante inconséquence.

Catherine vient de fêter ses quatorze ans et va au lycée à Chicoutimi. Comme tous les ados, elle s’inspire de figures emblématiques qui sont, pour elle, Mia Wallace, l’héroïne du film Pulp Fiction et Christiane F. du roman Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée... Elle aime la musique grunge, les films d’horreur et les garçons. Mais ses rencontres et les fêtes auxquelles elle participe, la font plonger dans les drogues hallucinogènes qui perturbent son quotidien.

Une année d’amitiés et d’amours, de mensonges aux parents, de week-ends survoltés dans un chalet en montagne, de drogue et de sexe, qui va changer la jeune fille et la faire entrer, non sans mal, dans la vie adulte.

Ce roman, écrit en français canadien, n’est pas facile à appréhender de premier abord et il m’a fallu dépasser cette barrière de la langue pour m’y plonger totalement. En utilisant le moins possible le glossaire de fin pour ne pas rompre le rythme, j’ai réussi néanmoins rapidement à comprendre cette drôle d’écriture, avec ses mots imagés et ses expressions très originales pour nous, lecteurs français.

Geneviève Pettersen, se fond dans la peau de ses personnages en employant un style « journal intime d’adolescent » pour ce court roman qui donne une vision très réaliste de la jeunesse des années 90.

Difficile à lire mais néanmoins très prenante, j’ai apprécié cette histoire dure et drôle à la fois qui ne peut que nous interpeller, en nous rappelant aussi bien nos propres souvenirs, que ceux de notre vécu en tant que parents.

Une curiosité qui ne manque pas d’intérêt.
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13e Avenue

Voici une bande dessinée que j'ai trouvée excellente.







L'histoire de ce jeune garçon qui perd son papa et doit déménager dans un endroit totalement inconnu avec sa maman est vraiment touchante. Je l'ai trouvé très courageux et plein de gentillesse. Il a envie de faire plaisir et de faire un maximum pour que tout se passe bien. On sent qu'il a un grand cœur.De plus, j'ai aussi aimé sa maman qui tout comme son fils essaie de faire de son mieux afin d'assurer leur avenir.







Pour les illustrations, je les ai trouvées sympathiques et entièrement adaptées au récit. C'est vraiment un tout qui donne une belle cohésion à l'histoire.Cela rend la bande dessinée plaisante à lire.







Pour l'écriture de l'auteur, j'ai adoré car c'est super bien écrit et en plus, le fait d'avoir des expressions typiques du Canada est vraiment génial. J'ai adoré les découvrir.







En résumé, c'est une excellente bd que je conseille vivement.







Merci à Babelio et aux éditions de La Pastèque pour cette excellente lecture.




Lien : https://lecturesmagiquesetfe..
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