Genzaburô Yoshino

Je referme ce roman écrit en 1937, un incontournable de la littérature jeunesse japonaise, cité dans le livre d’Akira Mizubayashi « Âme brisée » le livre de Rei « dites-moi comment vous allez vivre » édité pour la première fois en français.

Un roman philosophique qui nous raconte la vie du jeune collégien Coper sur une année, ses relations avec sa famille, ses copains...son questionnement sur la vie dont il parle avec son oncle, celui-ci les consigne dans un cahier qu’il remettra à Coper.

C’est un livre très humaniste, qui fera réfléchir sur l’éthique, la liberté, les choix, les remords...

Un magnifique roman et comme il est dit sur la quatrième de couverture « c’est un Manuel à l’usage des êtres humains que vous allez lire ».

Manifeste pour l'homme.



Publié en 1937 pour défendre les valeurs universelles (empathie, justice, liberté d'expression, entraide...) face à la montée du nazisme et de l'impérialisme japonais, ce roman est devenu un grand classique de la littérature japonaise.



Lecture intéressante. Ce roman philosophique m'intéressait depuis un moment car il est le roman préféré de Hayao Miyasaki. Nous y suivons un jeune lycéen, surnommé Coper, dans son quotidien et les questionnements qui en découlent.



L'auteur indique en début d'ouvrage avoir voulu écrire un manifeste philosophique. Mais craignant de ne pas attirer les lecteurs, lui a donné la forme d'un roman. Cela se sent dans la forme. Elle est très répétitive, chaque chapitre met en scène un événement qui marque Coper, puis son oncle étudiant lui répond.



L'intérêt ne se trouve donc pas dans l'intrigue mais dans les idées énoncées. Au travers du personnage de l'oncle, l'auteur fait passer un message humaniste en cette année 1937 marquée par le début de la guerre sino-japonaise. Pour lui l'essence de l'homme se situe dans sa capacité d'empathie, d'entraide, sa curiosité. A l'inverse le nationalisme et la quête de pouvoir sont vains et destructeurs. Ce courageux manifeste en faveur de l'homme sera censuré durant la Seconde Guerre mondiale et vaudra la prison à son auteur. Ce roman est désormais considéré comme l'un des grands classiques de la littérature japonaise.



Bref, un beau manifeste universel.

Lecture à replacer dans son contexte. Comme il est écrit en avant-propos par l'auteur, c'est un livre qui s'adresse à un jeune public, adolescent. C'est donc en quelque sorte, un roman d'initiation où le jeune Coper va découvrir la vie, et le sens qu'il peut y donner. A travers les savants conseils de son oncle, il va prendre conscience de ses possibilités, du monde qui l'entoure. C'est un livre écrit en 1937, à une époque où le Japon était déjà en guerre contre la Corée et la Chine et se préparait militairement à la seconde guerre mondiale. On sera d'autant plus surpris que l'enseignement de son oncle porte sur les valeurs morales, de vertu, de paix, du savoir vivre ensemble. C'est particulièrement évident lors de la bataille à laquelle Coper n'a pas participé par lâcheté et a laissé ses amis se faire battre. Le discours de son oncle s'oriente alors sur la valeur du courage et le fait d'assumer ses actes.

On pourra bien sûr être un peu déçu par le manque de portée de ce roman si on oublie que ce livre s'adresse à des jeunes. Je le conseillerai toutefois dans le but de découvrir la littérature japonaise.

Si la question de départ est pertinente (« Et vous, comment vivrez-vous ?), la réponse est plus attendue (contribuer au bonheur de son prochain) et le développement digne d'un gakkō de Mātin (traduction libre de « Martine à l'école »).

Cela m'inspire deux réflexions. La première c'est ma difficulté à apprécier la littérature japonaise à sa juste valeur. J'ai souvent l'impression d'une écriture dépouillée à l'excès, contemplative, d'une posture arrogante et réservée. Un peu comme une invitée qui ne dit pas un mot du dîner, qui se laisse observer, que l'on croit sage et réfléchie mais quand elle ouvre la bouche au dessert, elle déçoit. le vide.

La deuxième réflexion, c'est la limite de la politique éditoriale de Piquier qui, ayant pour vocation d'éditer tout ce qui est extrême-oriental, sort un mauvais livre une fois sur deux.

Bref… Ce roman manque de cascades, pas de cascades de jardins zen, d'action, de retournements de situations. Quitte à prendre des leçons asiatiques, autant que ce soit des Coréens dont la perversité m'intrigue (voir les films comme Parasites, Mademoiselle, Old boy, La servante, L'île…)

Le jeune héros du livre, un certain Coper (son surnom - apocope de Copernic), sort des évidences pendant 232 pages et son oncle les commente à renforts de poncifs collants sur la vie et la nécessité d'en faire l'expérience par soi-même (merci tonton !)

On atteint des sommets quand le tonton explique la grandeur de Napoléon à son neveu. Ça nous réserve une dizaine de pages sur le vainqueur de Wagram. Un peu comme si un lecteur japonais lisait une traduction d'un roman français et devait se coltiner le récit de la prise de pouvoir de Tokugawa Leyasu. Pénible.

Bilan : 🔪

Magnifique roman d'apprentissage, d'une profondeur insondable. Certes, le ton très didactique et le vocabulaire simple peuvent laisser penser que cet ouvrage ne s'adresse qu'aux adolescents. Mais si c'était le cas, ce serait déjà un chef-d'oeuvre de la littérature jeunesse, par sa force et sa richesse sur le fond. D'ailleurs, c'est ce qu'il est. Son retentissement énorme, des décennies après sa rédaction, en est la preuve éclatante.



Mais ce livre peut aussi se lire à un âge adulte, et n'en est que plus émouvant. Il permet de se mettre à hauteur d'adolescent, en se replongeant dans nos pensées de l'époque, mais aussi nos choix qui ont fait l'adulte que nous sommes aujourd'hui. Qui plus est, l'auteur déploie des valeurs universelles, valables à tout âge et quelle que soit son origine ou son pays. Ce qui est d'ailleurs remarquable, pour un livre écrit en 1937, alors que les totalitarismes étendaient leur emprise sur le monde entier…



Si le style, que ce soit dû à la traduction ou non, peut paraître un peu scolaire, il se dégage de la lecture de ce livre un enthousiasme vivifiant et des sentiments subtils. Il est indispensable de prendre connaissance du contexte de rédaction de ce livre avant de s'y plonger, ce que permet la note introductive signée de l'auteur, Genzaburô Yoshino, dans l'édition Picquier (excellente). Cet ouvrage est en fait le dernier et le point d'orgue d'une collection de seize livres pour enfants, intitulée « Nihon Shukokumin Bunko », soit en français « Bibliothèque de la Jeunesse Japonaise ».



Cette collection est le fruit d'un travail collectif, entre éditeurs et écrivains, autour d'une ligne éditoriale humaniste et progressiste, allant clairement à l'encontre du militarisme forcené qui régnait alors au Japon. Genzaburô Yoshino était éditeur de cette collection, et comme ses partenaires sur ce projet, il a fait plusieurs fois de la prison du fait de ses convictions politiques. Il se trouve que ce seizième ouvrage devait être la clé de voûte de la collection, devant donner sens et perspective à l'ensemble des ouvrages précédents. La tâche était donc difficile et ambitieuse. C'était l'écrivain Yūzō Yamamoto qui devait le rédiger, mais il tomba malade, et ce fut donc Genzaburô Yoshino qui pris son courage à deux mains et s'attela à écrire cet ouvrage.



Genzaburô Yoshino n'est pas un génie de la littérature, ce livre ne vaut donc pas la lecture pour cet aspect. D'où, sans doute, certaines critiques négatives que j'ai lues ici et là, qui me semblent hélas ne s'en tenir qu'à la forme (et donc à la surface)… En revanche, Yoshino était un philosophe, et il avait un grand sens de la pédagogie. Il a ainsi construit des personnages attachants et plausibles : quelques jeunes d'une quinzaine d'années. Et il leur a fait vivre des péripéties classiques à cet âge… Mais en cherchant à en tirer de grandes leçons. Or si la langue employée n'est pas renversante – mais belle pour autant – ce sont surtout les réflexions qui y sont déployées qui s'avèrent tout simplement brillantes.



Avec une économie de mots redoutable, Genzaburô Yoshino réfléchit aux grands problèmes de l'humanité… et aux grandes questions qui font d'un homme et d'une femme des êtres humains dignes de ce nom. L'air de rien, ce livre, progressivement, se révèle un roman d'apprentissage très marquant, traitant de thèmes aussi importants que l'humanité, la société, la nation, la vertu, le courage, l'amitié, l'honneur, la justice, la fraternité, la vérité, la science, l'art, mais aussi la lâcheté, la violence, le mensonge, le remord, les inégalités sociales, la conscience… « Et vous, comment vivrez-vous ? » est donc un livre particulièrement puissant, vibrant d'humanisme, renfermant des passages éblouissants, au milieu d'un roman solaire, célébrant la beauté de l'enfance et de l'adolescence, ces temps de construction de soi si fondamentaux pour tout être humain.



Pour finir, je dois préciser que j'ai lu ce livre récemment, comme beaucoup, car il vient d'être adapté au cinéma par Hayao Miyazaki, sous ce même titre au Japon, et traduit de façon très maladroite et réductrice par le simpliste « le Garçon et le Héron » en Occident… Comme beaucoup, également, je me suis vite rendu compte que Miyazaki ne s'en est inspiré que de façon très lointaine, ce qu'avaient indiqué certains journalistes à la sortie du long métrage. Mais à vrai dire, en lisant cet ouvrage, j'avais l'impression d'être dans un film de Miyazaki, avec ces mêmes personnages fiers, dignes, profondément humains, vivant la vie à fond. Avec cet humanisme rayonnant et vivifiant, tellement inspirant… Cette joie d'être au monde et de s'accomplir…



Pas de doute, il y a bien une filiation entre ce livre et l'oeuvre d'Hayao Miyazaki. Il y a même des liens évidents avec « le Garçon et le Héron », ne serait-ce que par le héros du film, Mahito, qui a un caractère proche de celui de Coper, le héros du roman. Ou encore avec cette figure tutélaire de l'oncle, même si celle-ci a une place absolument essentielle dans le livre, et plus secondaire dans le film de Miyazaki.



En tout cas, je ne peux que recommander de mettre cet ouvrage dans les mains de tout adolescent de 12 à 18 ans. C'est un livre que j'aurais aimé découvrir plus jeune, et qui m'a fait une très forte impression, alors que je le lis pour la première fois en ayant la trentaine. Et une fois encore, je ne peux que saluer la clairvoyance et le courage de son auteur, Genzaburô Yoshino, qui a écrit une oeuvre d'une beauté et d'une intelligence sidérante sur le fond, à une époque particulièrement trouble et délétère. C'est peu dire qu'elle résonne d'autant plus fort aujourd'hui…
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Incontournable pour qui a lu "l'âme brisée" de Akira Mizubayashi, puisque ce livre accompagne le narrateur tout au long de sa vie. Il nous fait comprendre qu'il puisera dedans toute la force qui determinera sa destinée sans nous en révéler les secrets. On se demande si ce livre existe et effectivement j'ai pu me le procurer. Il date de 1937 mais a été traduit en français en 2021 seulement.

Le texte n'a pas pris une ride. C'est plutôt un livre pour adolescents mais que les adultes peuvent lire avec intérêt. Précieuse leçon morale d'indépendance.

« C'est ce manuel à l'usage des êtres humains que vous allez lire »



Considéré comme un classique au Japon, ce roman philosophique a été adapté en manga et le sera bientôt au cinéma par le grand Hayao Miyazaki avec le studio Ghibli. Il entraine le lecteur sur des interrogations existentielles. Le sens de la vie, la liberté, la justice, les relations humaines… Nous suivons Coper, 15 ans, dans son apprentissage de la vie. Dans ses joies comme ses erreurs, avec toujours son oncle pour le guider sur sa voie. Après chaque expérience, il lui écrit une lettre destinée au Coper adulte.



Et vous, comment vivrez-vous ? est publié en 1937 alors que le pays, en pleine crise sociale et économique, observe une montée du militarisme. Au même moment en Europe, le totalitarisme gagne du terrain. Cette période, comme on le sait tous, précède la seconde guerre mondiale et les terribles dégâts qui vont avec. Dans ce contexte austère, l’œuvre de Yoshino Genzaburô a été interdite, pour finalement devenir un incontournable et être rééditée 80 fois.



Personnellement, je le recommande. La première partie m’a beaucoup plu, j’ai trouvé les personnages attachants et j’ai apprécié la légèreté avec laquelle ces questions universelles sont traitées. En revanche, j’ai été désappointée par la seconde partie, entachée par un très long chapitre sur Napoléon. On ressent un fanatisme pour ce personnage que je n’apprécie pas forcément. Pourquoi pas le vanter pour son « génie » militaire, mais pas pour son humanité exceptionnelle (pour rappel : il a rétabli l’esclavage et son code Napoléon institutionnalise l’infériorité de la femme). Bref, si comme moi ça vous pique un peu, vous pouvez tout simplement passer le chapitre car il n’a aucune influence sur la suite de l’histoire.
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Il s'agit là d'un classique de la littérature jeunesse japonaise.

Il faut remettre d'abord ce livre dans le contexte de son écriture pour en apprécier l'ampleur : paru en 1937, les fascismes montaient dans le monde entier.

Coper, enfant puis adolescent est le personnage principal. Les chapitres s'égrainent, épisodes de sa vie quotidienne, en alternance avec des notes que son oncle témoin lui laisse pour l'aider à devenir un homme juste.

Tout reste d'actualité, les valeurs pour une humanité meilleure !

Une curiosité que ce court "roman" philosophique qui est semble t il un ouvrage de référence au Japon. Hayao Miyazaki est sorti de sa retraite pour en tirer une adaption que nous devrions voir un jour en france.



A dire vrai il s'agit d'un court essai philosophique destiné à la jeunesse sur laquelle semble avoir été plaqué un petit recit plus destiné à illustrer le propos qu'à captiver le lecteur. La trame de l'histoire est donc simplissime il s'agit du quotidien d'un jeune lycéen japonais des années 30 qui se forge une identité avec l'aide de son oncle qui l'aide à affirmer sa personnalité sans pour autant se fondre dans le moule très hierarchisé de la vie scolaire de cette période.



L'intérêt du livre réside bien sur dans les idées développées qui puisent dans un univers "voltairien" et dans la spiritualité orientale à laquelle je suis trop étranger pour en apprécier le propos. On perçoit bien en filigrane la violence de la société Japonaise de l'époque bien que la nature du régime militariste alors au pouvoir ne soit jamais voquée pour cause de censure. Peine perdue l'ouvrage sera censuré quand même par le régime.



J'ai hâte de découvrir ce que l'imaginaire débordant de miyasaki aura extrait de cet ouvrage.

J’ai découvert ce titre au hasard de ma lecture coup de 𧙊me brisée d’Akira Mizubayashi. Et sa traduction française est assez récente bien que le livre ai paru en 1937 au Japon.



C’est un livre avant tout d’apprentissage d’un jeune garçon, Coper, qui va découvrir la vie et se faire épauler par son oncle. C’est un récit qui a été écrit pendant la guerre sino-japonaise et a été considéré comme lecture « interdite » ou anti patriotique. L’auteur nous apprend pourquoi et comment le livre a vu le jour. C’est un livre qui enseigne la tolérance envers l’autre, la bienveillance ou encore le pardon.



C’est un livre qui m’a rappelé ceux de la Contesse de Ségur avec cette petite pointe de morale 😅 C’est un livre paru dans une édition pour adulte mais qui peut être lu par un jeune public.



J’ai également appris que ce livre avait inspiré #hayaomiyazaki pour son dernier film Le garçon et le héron (par contre je ne comprends pas ce titre😅)

C'est un gros coup de cœur pour ce livre. J'ai vraiment aimé comment l'écriture est venu de l'auteur. On retrace une partie d'année d'un pré adolescent qui se cherche et découvre des choses de la vie par ces différentes actions et conseils que donne son oncle.

J'ai aimé comment finalement on arrive à la construction de Coper pour sa vie d'adulte.

Comme souvent un livre qui m'attendait depuis un certain temps lu à l'occasion d'un Challenge.

Comme souvent j'ai beaucoup apprécié la sagesse , la philosophie japonaise.

Une très bonne leçon de vie .

Et soudain Napoléon apparaît

Quel lien y a t il avec la vie d'adolescent japonais et cet homme célèbre , je vous laisse découvrir ce livre.

Une fois n'est pas coutume, la littérature japonaise ne cessera jamais de m'étonner et de me toucher au plus profond de mon âme... Et vous, comment vivrez-vous ? Dans ce livre, on est amené à suivre une partie de la vie de Coper, une vie d'adolescent où l'on vague entre le monde de l'enfance et celui des adultes, un monde où l'on se découvre, où l'on se questionne sur soi, mais aussi ce qui nous entoure, sur notre vie et ce que nous souhaitons être à l'avenir. Cette lecture, touchante et poétique, riche de nombreuses références culturelles, m'a ému par la force qu'elle avait de faire d'une expérience vécue par le jeune protagoniste, quelque chose que nous avons tous vécu et expérimenté sous une autre forme et qui nous pousse à réfléchir à nos actes, nos sentiments, ce que nous en faisons aujourd'hui et ce que nous devrions en faire à l'avenir pour devenir plus grand et quelqu'un de bien. Une lecture que je conseille à tout le monde, ne serait-ce que pour comprendre l'importance que nous avons tous d'exister et d'être en tant qu'humain.

Un ouvrage initiatique plein de bons sentiments



Et vous, comment vivrez-vous ? est un classique de la littérature jeunesse japonaise, écrit en 1937 par Genzaburo Yoshino, il fut censuré et l’auteur emprisonné pour antipatriotisme.



Ce livre parle du jeune Coper, adolescent de 15 ans, qui se questionne sur la vie à travers ses expériences de collégien et qui est guidé dans son apprentissage de la vie par son oncle.



D’un regard actuel et adulte, ce roman semble un peu naïf, la portée philosophique simpliste et les propos de l’oncle - fortement inspiré par la culture occidentale - souvent répétitifs.



Pour autant, si on se met au niveau d’un jeune ado, ce livre peut ouvrir l’esprit et permettre un accès à une pensée plus poussée. Il n’y a pas de mal à apporter un peu de réflexion et d’humanisme à la jeunesse, au contraire !



Hayao Miyazaki s’est inspiré de ce livre pour son dernier film (sorti le 1er novembre dernier) ; ne l’ayant pas encore vu je me demande comment il a exploité cette lecture pour sa création.

Un livre à mettre entre toutes les mains



Ce court livre est une sorte de "manuel de vie" à destination des adolescents japonais. Bien que rédigé initialement en 1937, il me semble tout à fait intemporel, et donc toujours d'actualité. Il met avant tout l'accent sur ce qui nous rend humains, l'adjectif, pas le nom commun. On se rappellera que l'humanité est une vertu importante en Asie, notamment au travers des enseignements de Confucius. Toutefois, là encore, l'ouvrage déborde largement de son cadre d'origine, et il me semble que chacun y trouvera matière à sa propre construction, ou à la transmission.

Tout à commencé ce jour de printemps où flottait dans l'air comme une énergie espiègle. L'effet cerisiers en fleurs sans doute.

Je ne sais trop pourquoi je me sentais plus candide que d'habitude et pensais soudain aux films de Miyazaki. J'avais besoin de cette familiarité de ton, de ce subtile mélange de vitalité et de rêverie...Je m'égare comme souvent, seulement j'ai de plus en plus l'impression que mes états d'âmes et mes envies de lectures suivent le cours des saisons.

Naturellement je m'intéresse à l'actualité du maître de l'animation et apprends qu'il prévoit la sortie de sa dernière création en juillet! Comment faire, me retaper sa filmographie en attendant sagement des mois ou lire le livre qui a inspiré le film?

Je me précipite chez le libraire et me procure "Et vous, comment vivrez vous?"

A première vue, la couverture, illustrée par Qu Lan pour l'édition Picquier me fait penser à la collection Bibliothèque verte. Je me dit qu'il s'agit d'une littérature pour jeunes adolescents. Tant pis!

Dès les premières pages je déplore le style très naïf de l'ouvrage. Sa vocation éducative est un peu indigeste, si bien qu'on peine à adhérer aux histoires du jeune Coper. Tout y est mis en scène pour illustrer de belles valeurs existentielles telles que l'amitié, le courage, la liberté...Mais c'est trop cousu de fil blanc. La narration est toujours en deux mouvements pour chaque chapitre: l'allégorie où figure le héro et ses tribulations et le "retour d'expérience" supervisé par l'oncle bienveillant et très sage.

En outre on pourra apprécier ou non une admiration sans nuance de l'auteur pour la civilisation occidentale (c'est écrit en 1937 soit 8 ans avant Hiroshima).

On peut quand même trouver très louable cette gentille fable humaniste et approuver les bonnes intentions de Yamamoto Yûzô à la veille de la guerre sino-japonaise.

J'espère juste que Miyazaki saura apporter son grain de folie à cette histoire et en fera une œuvre bien plus enthousiasmante et poétique.

MAGNIFIQUE , SPLENDIDE!! Ce livre est une leçon avant tout , et pas que pour les jeunes mais aussi pour les adultes ! Ce que j'ai aimé dans ce livre c'est la relation entre Coper et son oncle , l'idée de créer un livre d'apprentissage de la vie est du génie , chaque expérience chaque sentiment que Coper vivra il le décrira dans ce livre avec des mots d'une telle sensibilité , fragilité et honnêteté . Cela permet aussi de remette en question notre vision sur soi même , sur notre place dans le monde mais aussi notre lien avec d'autres personnes. Autre chose qui m'a vraiment frappé dans ce livre , c'est le terme suivant : le réseau des molécules humaines (enfin je ne sais plus les termes exacts). Dans cette phrase l'auteur nous fait comprendre que nous sommes connectés les uns aux autres sans même le savoir , que quelqu'un a utilisé sa force , son esprit , sa créativité pour que l'autre puisse aussi en bénéficier d'où aussi son terme les producteurs et les consommateurs . Il décrit clairement de ne pas sous estimer de ne pas oublier et de respecter ces personnes qui chaque jour donne leur force de travail pour qu'on puisse profiter de ce service pour notre confort , il évoque notamment qu'on naît déjà consommateur et producteur aussi dans ce réseau et c'est un fait avéré . L'amitié , la bienveillance , la curiosité , la solidarité , le respect sont les thèmes de ce bijou littéraire . J'ai passé du bon temps en le lisant