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3.58/5 (sur 87 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Berlin , le 01/03/1858
Mort(e) à : Strasbourg , le 28/09/1918
Biographie :

Georg Simmel est un philosophe et sociologue.

En 1874, son père Edward Simmel décède et laisse une fortune colossale qui rend ses sept enfants financièrement indépendants.

Simmel étudie la philosophie et l'histoire à l'Université Friedrich-Wilhelm de Berlin de 1876 à 1881. En 1881 il devint docteur en philosophie avec sa thèse "Das Wesen der Materie nach Kant's Monadologie". Il devient Privatdozent à l'université de Berlin en 1885 jusqu'en 1901.

Sa femme Gertrud, qu'il épousa en 1890, est elle-même philosophe et écrit sous le pseudonyme de Marie-Luise Enckendorf notamment sur les sujets de la religion et de la sexualité.

Enseignant très apprécié des étudiants et de nombreuses personnalités berlinoises, il ne fut jamais reconnu par la hiérarchie universitaire. Ce n'est qu'en 1901, qu'il devint Ausserordentlicher Professor, un titre purement honorifique qui ne lui permit pas de prendre part à la vie de la communauté universitaire.

Ses ouvrages ne lui attirèrent pas non plus les faveurs de ses collègues de l'université de Berlin, mais suscitèrent l'intérêt de l'élite intellectuelle berlinoise. Enfin, en 1914, il est nommé professeur à l'université de Strasbourg, qui est alors une ville allemande.

Sociologue atypique et hétérodoxe, Georg Simmel dépasse les clivages, pratiquant l'interdisciplinarité.

À partir de nombreuses observations et discussions lors de séminaires privés ou publics, il écrit sur plusieurs thèmes : l'argent, la mode, les femmes, la parure, l'art, la ville, l'étranger, les pauvres, la secte, la sociabilité, l'individu, la société, l'interaction, le lien social…

Son ouvrage "Philosophie de l'argent" ("Philosophie des Geldes", 1900) est considéré comme son chef-d'œuvre. Simmel a constitué une référence importante pour l'école sociologique de Chicago .
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
“jamais une valeur qu’un objet possède uniquement à travers sa conversion en d’autres objets, qui eux ont définitivement de la valeur, n’a été aussi complètement transférée sur elle-même.”
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Quand ces deux formes de l’individualisme, qui sont nourries par les rapports quantitatifs de la grande ville – l’indépendance individuelle et l’élaboration de la différence personnelle – sont l’objet d’enquête sur leur position historique, alors la grande ville conquiert une valeur tout à fait neuve dans l’histoire mondiale de l’eprit. Le XVIIIe siècle trouvait l’individu pris en des liens puissants et devenus vides de sens, d’ordres politique et agraire, communautaire et religieux – limitations qui imposaient à l’être humain une forme non naturelle et des inégalités très injustes […]. C’est dans cette situation que s’éleva l’appel à la liberté et à l’égalité – la croyance à la complète liberté de mouvement de l’individu dans tous ses rapports sociaux et spirituels, qui pour ainsi dire laisserait surgir chez tous le noble noyau commun, tel que la nature l’avait placé en chacun et que la société et l’histoire l’avaient seulement défiguré. A côté de cet idéal du libéralisme, il s’est développé au XIXe siècle, d’une part grâce à Goethe et au romantisme, d’autre part en raison de la division économique du travail le phénomène suivant : les individus libérés des liens historiques veulent aussi se différencier maintenant les uns des autres. Ce n’est plus « l’être humain universel » en chaque particulier, mais le caractère unique et incomparable en qualité qui est maintenant le support de sa valeur. Dans le combat entre les entrelacs changeants de ces deux manières de déterminer le rôle du sujet à l’intérieur de la totalité, se joue l’histoire […] de notre temps.
C’est la fonction des grandes villes de donner un lien au conflit et à la recherche d’unité des deux. Elles acquièrent ainsi un plan tout à fait unique et riche de significations imprévisibles dans le développement de l’existence de l’âme spirituelle, elles se dévoilent comme une de ces grandes créations historiques, dans lesquelles les courants opposés qui composent la vie jouent à parts égales. Mais ainsi, que leurs manifestations particulières nous touchent de sympathie ou d’antipathie, elles sortent tout à fait de la sphère face à laquelle l’attitude du juge nous conviendrait. Etant donné que de telles forces sont incluses dans la racine comme dans la cime de toute la vie historique, à laquelle nous appartenons dans l’existence fugitive d’une cellule, ce n’est pas notre tâche d’accuser ou de pardonner, mais seulement de comprendre.
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Un être parfaitement distingué, du point de vue moral autant qu'intellectuel, dédaigne toute espèce de dissimulation, parce que son assurance intérieure le rend indifférent à ce que d'autre savent ou ne savent pas à son sujet, à l'opinion juste ou fausse, positive ou négative qu'ils peuvent avoir sur lui;
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Rien de plus faux que d'appeler "filles de joie" ces malheureuses créatures et d'entendre par là qu'elles vivent effectivement pour la joie ; peut-être pour celle d'autrui, mais sûrement pas pour la leur. Ou estime-t-on que ce soit un délice, soir après soir et par tous les temps - chaleur, pluie ou froid -, de courir par les rues pour offrir une proie et servir de mécanisme éjaculatoire au premier individu venu, aussi répugnant soit-il ? Croit-on réellement qu'une telle vie menacée d'un côté par les maladies les plus infectes, de l'autre par la détresse et par la faim, et en troisième lieu par la police - croit-on que cette vie, donc, puisse être choisie avec ce libre arbitre qui seul justifierait en retour l'indignation morale ?

Quelques réflexions sur la prostitution dans le présent et dans l'avenir
1892
(p.11)
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"Seuls peuvent se donner entièrement sans danger les êtres qui ne peuvent pas se donner entièrement, parce que la richesse de leur âme est fondée sur une évolution permanente qui fait que chaque don engendre immédiatement de nouveaux trésors; leurs bien spirituels latents sont inépuisables, et ils ne peuvent donc ni les dévoiler ni les donner d'un seul coup, de même qu'un arbre, en donnant les fruits d'une saison, ne se défait pas de ceux de l'année suivante. Mais il en va autrement de ceux qui mangent en quelque sorte leur capital, par ces élans du sentiment, par le don de soi absolu, le dévoilement de leur vie intérieure; il leur manque cette force originelle, source de biens toujours renouvelés pour l'âme, qui ne peut absolument pas être révélée, ni détachée du moi. Il peut alors arriver bientôt que l'on se retrouve un jour les mains vides, que l'offrande dyonysiaque laisse derrière elle un appauvrissement qui en retour-chose injuste mais néanmoins amère- fera prendre pour des tromperies les dons passés et le bonheur qu'ils avaient apporté. Nous sommes ainsi faits que nous n'avons pas seulement besoin, comme je l'ai observé ci-dessus, d'une certaine part de vérité et d'erreur comme base de notre vie, mais aussi d'une proportion de clarté et de flou dans l'image des éléments qui la constituent. Si notre regard la traverse de part en part, elle nous révélera les limites de ses charmes et interdira à notre imagination d'y entremêler ses possibilités;"
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Georg Simmel
C'est peut-être parce que la lettre est exposée à être lue par n'importe qui, que l'indiscrétion à son égard est une chose particulièrement vile, si bien que pour des sensibilités plus fines, sa vulnérabilité devient justement un rempart contre l'indiscrétion.

(Secret et sociétés secrètes)
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S'il faut néanmoins déterminer une temporalité qui lui soit propre, alors c'est celle de la jeunesse. Car de tous les âges de la vie, c'est la jeunesse qui, par sa sensibilité, se rapproche le plus de l'éternité, parce qu'elle ne sait pas encore ce que signifie le temps, parce qu'elle ne le ressent pas encore comme une puissance et une limite. C'est pour cette raison que la jeunesse n'a, de façon si patente, aucun sens historique : elle mesure les choses à l'aune de l'infini, indépendamment des conditions restrictives imposées par la réalité temporelle, et elle est seule à connaître ces journées qui se gonflent et s'étendent hors de leurs limites, au cours desquelles l'on croit encore espérer tout le passé et se rappeler tout le bonheur futur. Telle est l'atmosphère du paysage böcklinien.
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Quand la paix ou l'affection règnent, c'est un excellent moyen de protéger l'association, comparable à ce dispositif d'alerte qu'est la douleur à l'intérieur de l'organisme; car c'est justement en se manifestant énergiquement à la conscience que la dissonance au sein d'un rapport par ailleurs constamment harmonieux avertit aussitôt qu'il faut éliminer la cause du conflit, pour éviter qu'il ne continue à se creuser un chemin souterrain dans la semi-conscience, jusqu'au fondement de la relation.
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Georg Simmel
[...] trop souvent l'écart entre le haut et le bas enfonce toujours plus ceux d'en bas, et abaisse moralement aussi ceux d'en haut.

(Philosophie de l'amour)
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La véritable élégance évite de se focaliser sur une individualité particulière, elle entoure toujours l'homme d'une sphère de choses plus générales, stylisées, pour ainsi dire abstraites-ce qui n'empêche évidement pas les raffinements auxquels on rattache cette généralité de la personne. Si les vêtements neufs ont l'air particulièrement élégants, c'est parce qu'ils sont encore "raide", c'est-à-dire qu'ils n'épousent pas encore tous les changements du corps individuel aussi totalement que les vêtement longtemps portés, que les mouvements particuliers du corps ont déjà distendus et froissés, et qui trahissent ainsi plus parfaitement sa singularité. Cette "nouveauté" de l'objet qui ne varie pas en fonction de l'individualité appartient au plus haut point au bijou de métal; il est toujours neuf, dans sa froideur inaltérée il est au-delà du destin de celui qui le porte, ce qui n'est absolument pas vrais du vêtement.
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