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EAN : 9782130558217
662 pages
Presses Universitaires de France (07/02/2007)
3.17/5   18 notes
Résumé :
Dans cet ouvrage, classique de la sociologie, Simmel analyse l'ambivalence de la modernité. 'S'il doit y avoir une philosophie de l'argent, elle sera en deçà et au-delà d'une science économique de celui-ci... La genèse de l'argent n'est point ici en cause, elle appartient à l'histoire, non à la philosophie... Dans ce champ de réflexion, l'argent n'est que le moyen, le matériau... pour présenter les rapports qui existent entre d'une part les phénomènes les plus extér... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Simmel avait l'esprit fécond! Avec une approche originale, il décrypte ce phénomène qu'est l'argent en l'abordant par trois côtés. L'économie, la philosophie, et peut-être surtout, la psychologie.

Le résultat est plein d'enseignements. le principal consiste à analyser la démarche humaine de satisfaction des buts, ce qu'il appelle ici les fins. On connaît l'adage 'la fin justifie les moyens'. Et le roi des moyens, c'est bien l'argent, au point qu'il est devenu une fin. Pourquoi?

Tout d'abord, celui qui possède 20 000 Euros a plus de pouvoir que celui qui possède un bien équivalent - par exemple, une voiture de 20 000 Euros. En effet, avec 20 000 Euros, on a aussi le pouvoir du choix, le choix entre toutes les voitures qui coûtent ce même prix. Sans compter le pouvoir d'acheter autre chose, ou même rien!

Ce pouvoir du riche est attesté par le mépris dans lequel on tient les pauvres, et le respect que l'on montre envers les riches: la richesse équivaudrait à une sorte de mérite moral.

Ensuite, chaque individu n'a pas de notion précise d'un but final. Atteindre le bonheur, peut-être ? Mais cela paraît bien trop abstrait. Alors, on se contente d'une série d'étapes intermédiaires, comme par exemple acquérir des biens ou de l'argent. Et ces étapes deviennent un but en soi.

Plus les sociétés deviennent complexes, plus il est difficile de se représenter un but. Aux temps préhistoriques, il s'agissait seulement de se nourrir et de s'abriter des bêtes féroces. Mais au stade industriel, le but principal est de produire. Or, la production n'est qu'un moyen. Ici encore, le moyen a remplacé la fin.

On trouvera aussi dans cet ouvrage des idées originales et même iconoclastes. Exemple: si l'Eglise a exalté la pauvreté et condamné la richesse, c'est peut-être parce que l'argent est la plus proche incarnation de Dieu: par la puissance qu'il procure, par sa capacité à exprimer l'équivalence de toutes les valeurs, il s'élève au-dessus de la diversité des objets.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il s’agit de construire, sous le matérialisme historique, un étage laissant toute sa valeur explicative au rôle de la vie économique parmi les causes de la culture spirituelle, tout en reconnaissant les formes économiques elles-mêmes comme le résultat de valorisations et de dynamique plus profondes de présupposés psychologiques, voire métaphysiques. Ce qui doit se développer, dans la pratique cognitive selon une réciprocité sans fin : à chaque interprétation d’une figure idéelle par une figure économique se liera l’exigence de saisir cette dernière à son tour par des profondeurs plus idéelles, dont il faudra de nouveau dessiner le soubassement économique général, et ainsi de suite à l’infini. Avec cette alternance, cet entrelacs de principes épistémologiques opposés dans l’abstrait, l’unité des choses, qui paraît inaccessible à notre connaissance et pourtant fonde sa cohérence, devient pour nous pratiques autant que vivante.
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Le pessimiste a pour affirmation fondamentale que l’Etre, dans sa totalité, présenterait un excédent considérable des souffrances sur les joies ; qu’on le considère dans son ensemble ou en moyenne, le monde des vivants éprouverait bien plus de douleurs que de plaisirs. Or, une telle affirmation est, d’emblée, impossible. En effet, elle suppose que le plaisir et la douleur, tels des grandeurs qualitativement semblables - simplement placées sous des signes opposés - pourraient s’équilibrer et se compenser directement l’un l’autre.
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On peut dire que toute organisation humaine durable, - familiale, économique, religieuse, politique, conviviale, - tend à se doter de buts auxquels elle n'était auparavant pas destinée. On le voit bien à présent, un outil a d'autant plus de sens et de valeur s'il peut servir un grand nombre de buts [../..] et s'il devient d'autant plus indifférent en soi, incolore et objectif par rapport à toute particularité, et prend une plus grande distance par rapport à tout but spécifique. Comme l'argent, le moyen par excellence, remplit parfaitement cette dernière condition, il revêt aussitôt une importance cruciale.
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L’argent est le moyen et l’expression de la relation et de la dépendance réciproques entre les hommes, de cette relativité en vertu de laquelle la satisfaction des désirs de l’un est toujours liée à l’autre et vice versa.
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Ainsi quand l’enfant croit n’importe quels faits rapportés, ce n’est pas pour des raisons intérieures, mais parce qu’il a confiance dans la personne qui les lui transmet ; on ne croit pas quelque chose, mais quelqu’un.
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