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Citations de Georges Duhamel (202)


L'art culinaire et l'hérédité. Hommage à Molière. Mystérieux intermède sur les grands peintres. Signalement de Joseph Pasquier. Une belle figure politique. La loi de 1870 et l'intérêt public. Idéalisme et raison. Un chef-d'œuvre de Courbet. Apologie pour le financier. Métamorphoses du plomb argentifère. Coup d'œil sur un laboratoire et première allusion à la hache.

— Pourquoi veux-tu me faire voir ce bonhomme ? soupira Laurent.

Il avait bien déjeuné. Les vapeurs du kirsch et du moka, remontant des profondeurs, attaquaient et dissipaient toutes ses pensées. Contre cette chimie capiteuse, Laurent luttait sans roideur, soucieux qu'il était d'éclaircir un étrange problème : « C'est curieux, songeait-il, cette cuisine que l'on mange maintenant chez Joseph, c'est, en plus cossu, bien sûr, la propre fille de la cuisine de maman, de la cuisine de chez nous. Quelle filiation mystérieuse ! On ne sent guère la personnalité d'Hélène. Et pas davantage celle des domestiques. Seulement un peu plus de beurre, plus de linge, plus de vin. Mais c'est le goût de chez nous. Il y a une façon d'accommoder le bœuf en sauce que je reconnaîtrai dans mille ans. Et même le goût et même la consistance du bœuf. Comme on devient sensible, après cinq années de bistro ! Quelles pensées ! Quelles pensées ! Est-ce que Joseph m'aurait grisé ? Oh ! je veux dire saoulé, car je garde mon jugement sur tous et sur chacun, cela va sans dire… »

Il répéta, faisant la moue :

— Tu tiens absolument à m'emmener chez ton bonhomme ?

— Oui, dit Joseph, et tu ne le regretteras pas.

L'escalier était spacieux ; Joseph prit le bras de Laurent.

— Je te conduirai moi-même, après cette visite, à la Faculté de Médecine, à la Sorbonne, ou à l'hôpital, comme tu voudras. Et je te répète que tu ne regretteras rien. Regarde, j'ai pris le coupé, plutôt que l'automobile. Question de nuances, Laurent, pour le cas où le bonhomme regarderait par la fenêtre. Et il regardera. Installe-toi, mon petit Laurent. Tu as ta serviette ? Parfait. Quand nous serons là-bas, tu peux ne rien faire du tout. Tu peux aussi, de temps en temps, prendre une note, une adresse, un ordre que je te donnerai pour la frime. Aucune importance. Excuse-moi, mon petit Laurent, mais le principal est que tu aies l'air inoffensif, inexistant. C'est comme ça qu'on entend tout, comme ça qu'on peut tout comprendre. Qui songe à se défier de toi ? Personne. Tu n'es pas Laurent Pasquier, le jeune et distingué – si, si, on le dit déjà – le jeune et remarquable – on dit peut-être remarquable – collaborateur de Renaud Censier – c'est bien Censier, avec un C ? Je te l'ai demandé cent fois, je finirai par le savoir. – Tu n'es pas Laurent Pasquier. Non, pendant dix minutes, un quart d'heure, tu es un petit sot de secrétaire – je mets sot par politesse, pense un autre mot si tu veux – un pauvre petit garçon devant qui un personnage considérable ne doit éprouver aucune défiance.
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Il n'y a rien de plus offensant pour l'âme ni de plus douloureux que d'entendre délirer et souffrir ces hommes blessés au cerveau, ou encore de voir un adolescent de vingt ans se souiller comme un vieillard. Que de fois, me consumant devant ces spectacles honteux, j'ai souhaité que l'on admît à les contempler ceux qui tiennent dans leurs mains les destinées des peuples. Mais laissons cela, hélas! On ne prêtera pas d'imagination à ceux qui n'en ont guère.
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Les cheveux de Suzanne étaient dorés, flavescents par mèches et flamboyants par touffes, comme avaient été, jadis, et même pendant deux tiers de siècle, ceux de son illustre père.
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Il est heureux qui a des enfants
Il n'est pas malheureux qui n'en a point,
Ajoutez un verset, pour comble de sagesse :
Il est désespéré qui n'en a plus.
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L'observation est active et volontaire. La contemplation involontaire et passive. Dans l'observation, le courant principal va de l'esprit à l'univers. Dans la contemplation, c'est le contraire.
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Quand il entend les autres prononcer le mot de « chance », il dit : « Ah oui! voilà comme les faibles appellent le courage. »
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Voici la grande route. Voici la jungle. Place à l'argent!
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L'auto me permet d'être impunément mufle et lâche.
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La foi scientifique n'apporte pas la paix aux américains ; elle change leur tourment de place et de plan.
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Daumier est d’abord et surtout dessinateur, au point que l’on peut presque dire que, pour suggérer la couleur, il peut se passer d’elle.
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C’était aussi le type de l’homme libre. Il jugeait et dessinait les hommes comme il les voyait. Ce n’était pas pour plaire à tout le monde. Daumier a connu la prison et la pauvreté.
Un jour, Corot, qui s’y connaissait, tendit une clef à Daumier et lui dit : « Voici la clef de ta maison ». Quelle belle manière d’offrir à un artiste ce qui devait être son suprême refuge !
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Il est considéré comme un « caricaturiste » parce qu’il distingue et met en évidence les traits essentiels. Il est mordant à souhait. Les gens qu’il a représentés sont, par le costume, des gens du XIXe siècle ; mais par leur nature, leurs traits, leurs attitudes, ils sont des hommes de toujours. Il me semble que si je savais manier le crayon, je ne représenterais pas autrement mes contemporains.
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L’exposition organisée à l’occasion du centenaire des « Fleurs du Mal » s’achève à peine que la Bibliothèque nationale commémore, dans la même galerie Mansart, le 150e anniversaire de la naissance d’Honoré Daumier, donc Charles Baudelaire écrivait qu’il est « l’un des hommes les plus importants, je ne dirai pas seulement de la caricature, mais encore de l’art moderne ».
Bien des années s’écouleront avant que « l’homme qui, tous les matins, divertit la population parisienne, qui, chaque jour, satisfait aux besoins de la gaieté publique et lui donne sa pâture », soit mis à son rang parmi les plus grands.
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La jeune fille se redressa, gonfla son buste, leva les bras, bâilla comme une enfant, fit un long soupir qui lui mit aux yeux des larmes bénignes, puis, sagement, elle s'inclina, de nouveau, sur le microscope.
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C'est un bien naïf besoin d'égalité qui nous fait dire que les hommes sont égaux devant la souffrance. Non ! non ! les hommes ne sont pas égaux devant la souffrance. Et, comme nous ne connaissons de la mort que ce qui la précède et la détermine, les hommes ne sont même pas égaux devant la mort.
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Grégoire ne sait pas souffrir comme on ne sait pas parler une langue étrangère. Seulement, il est plus facile d'apprendre le chinois que d'apprendre le métier de la douleur.
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La première fois que la chose est arrivée, je ne comprenais pas très bien ce qui se passait. Il répétait sans cesse la même phrase : " oh ! la douleur du genou ! ", et peu à peu, j'ai senti que cette lamentation devenait une vraie musique et, pendant cinq grandes minutes, Carré a improvisé une chanson terrible, admirable et déchirante sur la " douleur du genou " ! Depuis, il en a pris l'habitude et il se met brusquement à chanter dès qu'il ne se sent plus maître de son silence.
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Sous leurs pansements, il y a des plaies que vous ne pouvez imaginer. Au fond des plaies, au fond de la chair mutilée, s'agite et s'exalte une âme extraordinaire, furtive, qui ne se manifeste pas aisément, qui s'exprime avec candeur, mais que je souhaiterais tant vous faire entendre.
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Il y en a qui n'ont pas d'enfants et qui sont sûrs d'avoir trouvé la bonne solution. Comme ils doivent souffrir de ne pas souffrir ! Comme ils doivent souffrir de n'avoir à penser qu'à leur chère carcasse, à leur belle âme !
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Il comprit qu'il lui faudrait persévérer dans l'angoisse et l'affliction jusqu'à l'heure du destin, persévérer dans l'amour et même dans l'espérance.
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