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Critiques de Gerald Basil Edwards (31)
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Livre d'Ebenezer Le Page

C'est un livre très long qui, de la première à la dernière page, ne parle que de relations humaines vécues par un homme au cours du vingtième siècle sur l'île de Guernesey où il est né et où il mourra.



Ces relations concernent essentiellement sa famille, nombreuse, partant des grands-parents, parents, oncles, tantes, fratries diverses, cousins, épouses, mariages ratés, amours impossibles, rencontres du voisinage, le tout vu à travers son enfance, son adolescence, sa vie d'adulte et sa vieillesse.



C'est une lecture que j'ai trouvée très pénible, par ses longueurs, ses digressions perpétuelles, les convictions têtues des protagonistes, leurs doutes ou incertitudes, leurs actes trop souvent malfaisants.



Je n'ai pas aimé toute cette haine que l'auteur met en scène, haine entre soeurs, entre cousins, entre conjoints, avec des victimes de tous ces comportements entiers, exclusifs, ou bien prêts à subir les autres, comme si la faiblesse était inéluctable et la loi du plus fort la meilleure.



L'auteur paraît bien meilleur que tous les siens, du moins c'est l'impression qu'il donne, mais finalement je crois qu'il est atteint de cette même mesquinerie îlienne, et ne vaut guère mieux que les autres.



Au fil de cette éprouvante saga familiale, il ne dit finalement pas grand-chose et tout le message du livre pourrait finalement tenir dans les 50 premières pages. Mais, il faut en lire plus de 600 pour finalement constater que malgré la densité des faits rapportés avec force détails, l'ensemble demeure très confus, éprouvant et indigeste.



De nombreuses considérations sur la vie, sur les relations entre hommes et femmes, ponctuent ce récit. J'ai retenu quelques citations, savoureuses ou non, que j'ai publiées avec un peu de provocation -- cela a bien marché d'ailleurs compte tenu des commentaires qu'elles ont générés.



Guernesey, une île, des paysages, la mer, tout un ensemble laissant espérer un grand texte. A mon goût, il n'en est rien, pas ou peu de descriptions des beautés de l'île qui m'auraient apporté un peu de baume au coeur de cette bien lassante lecture.
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Sarnia

Quel magnifique roman...ça faisait un moment que je n'avais pas lu une histoire aussi riche, dense et fabuleusement écrite.

Ebenezer Le Page est le narrateur de ce récit merveilleux. Quand débute le roman, c'est un vieil homme et il a décidé de raconter sa vie dans de gros cahiers.

Devant nos yeux s'écoulent alors près de quatre vingt ans d'histoires, la sienne, celle de ses parents et de sa soeur, de ses amis mais aussi celle de ses nombreux parents éloignés : tantes, oncles, et cousins à tous les degrés qui peuplent tous l'île de Guernesey.



Cette gigantesque fresque familiale, qui englobe aussi tous les voisins et commerçants de l'île, est caustique à souhait, car Ebenezer n'est pas un homme ordinaire, il est bourré de défauts, il porte un regard désabusé sur les autres et surtout c'est un grand comique, même si l'humour de Guernesey a ceci de particulier que seuls ses habitants le comprennent !



Ecrit dans une langue simple en apparence, car Ebenezer n'a pas fait de longues études, le récit est une petite pépite pétillante d'esprit, de finesse et d'un humour ravageur, qui nous emmène sur cette île bien particulière pendant près d'un siècle.
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Sarnia

Ce pavé de 637 pages fourmille de détails extraordinairement fondus dans l'ensemble que l'on lit avec grand plaisir.

Cet ouvrage est unique, "Sarnia " étant le nom latin de Guernesey .

Pourquoi?

Il est l'autobiographie d'un habitant de l'île Ebenezer le Page, ses mémoires consignées sur trois grands cahiers entre les années 1880 et 1960: l'histoire de son enfance à ses vieux jours, l'histoire d'une île où tout le monde se connaît, oú les parentés sont nombreuses et complexes, les destins très divers : "La moitié de l'île sont mes cousins et les cousins de mes cousins", oncles, tantes, cousins , cousines, et ses amis Jim et son cousin Raymond.

Nous partageons l'histoire de la famille du narrateur avec les moindres particularités de sa vie, un extraordinaire parleur et observateur, un homme qui va garder ses distances avec un monde qu'il comprendra de moins en moins ....et l'intense espace de ces rapports d'amitié, d'indifférence, d'amour ou

de détestation dans une narration complexe aux multiples ramifications .

Sa vie est très simple, traversée par deux guerres.

Il conte minutieusement , avec honnêteté, clairvoyance, sans rien rater , ni pardonner , sans médire et sans médiocrité: les querelles de famille, les menus plaisirs, les joies , les chagrins les alliances , les faiblesses , les mesquineries, les combines, les petits bonheurs,, d'une manière drôle , caustique,, le partage et l'amitié, beaucoup, beaucoup d'amour en jugeant avec lucidité et vérité sa propre nature .

Le personnage est attachant ,la narration lente, précautionneuse, précise, simple et colorée ainsi que l'écriture se confondent avec la vie !

Une création littéraire, magique , subtile , unique, provinciale,composée d'espace , de joies humaines , de souffrances, de chagrins qui touche! La Saga familiale truculente, farceuse, tendre et désabusée au sein d'un microcosme, l'auteur n'ayant jamais voyagé sauf une fois , à Jersey .........

Elle peut ne pas plaire à tout le monde , mais ce n'est que mon avis ;
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Livre d'Ebenezer Le Page

Il est des livres, rares, comme Ebenezer le page, qui évoquent un cours d'eau paisible , ici, c'est une mer de particules de vies, de réminiscences, de stigmates de souvenirs. La musicalité du récit s'insinue en nous et nous emmène à Guernesey, l'île d'Ebenezer, début du XXème siècle.

D'une beauté saisissante, ce roman est une relique confidentielle enfermant une écriture d'une élégance renversante, les images de Sarnia (autre nom de l'île) nous envahissent, on sent ces bourrasques de vent pénétrantes, la chaleur des mots nous ramène au coin du feu et c'est avec avidité qu'on écoute religieusement Ebenezer nous conter ses mémoires.

Nulle précipitation, si la mer se déchaîne, ce monument littéraire, lui, navigue précautionneusement, le temps n'existe plus, on se love entre ces pages délicates, on savoure le charme de ce bijou qui aurait pu ne jamais voir le jour sans la ténacité des proches de Gérald Basil Edwards, qui, à sa mort en 1976, leur laissera ce manuscrit remarquable.



Ebenezer a 80 ans, son cœur est une citadelle qui enferme un humour truculent propre aux hommes obstinés et abrupts.

Du berceau de ses amitiés aux branchages des amours, des feuillages de querelles aux camouflages des trahisons, il porte le poids de son histoire qui par la simplicité de sa vie sur son rocher jamais quitté, devient un hymne d'une philanthropie aux multiples facettes, une esquisse pittoresque des êtres de ce bout de paradis anglican.

Ebenezer ébouriffe la foi omniprésente, défrise un petit monde imprégné de conventions, il coiffe au poteau les croyances et les postures hypocrites d'une époque pourtant tant aimée et aujourd'hui révolue.



C'est dans ce regard pénétrant dans lequel brille l'intelligence et dans la tragédie des âmes enfilant des masques de comédie que réside toute la grandeur de ce livre.

C'est dans la noblesse de cœur que se loge la profondeur de ses affects, par la grâce des ressentis purs qu'il diffuse des mots ivres.

La philosophie n'est pas le privilège d'une classe bien spécifique et Gérald Basil Edwards nous le prouve en l'exposant dans sa plus grande simplicité. La sagesse flirte avec l'altruisme et donne naissance à ce récit qui dès son premier cri nous enveloppe de toute l'étendue de l'humanisme.

Parsemé d'histoire , ce livre est également la mémoire de Guernesey, le cœur même des habitants qui battait au rythme des évènements , la célébration d'une île authentique devenue ce paradis fiscal clinquant.



Délicate et feutrée, la chronique de la vie imaginaire d'Ebenezer Le Page est un diamant brut. Un chef d'œuvre intimiste qu'on murmure aux oreilles initiées avec délicatesse.



Merci mille fois aux éditions Toussaint Louverture pour ce bijou.
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Livre d'Ebenezer Le Page

Chronique des banalités d'une île, ce livre guernesiais semble pourtant presque ignorer son décor : le lieu n'existe que par et pour ses habitants, tous plus ou moins cousins d'après Ebenezer, le narrateur. Les années filent, bisbille après bisbille, mariage après divorce, naissance après enterrement, le vieil homme se souvenant de l'Histoire de ses voisins et de sa famille, laquelle se déroule lentement mais aussi, paradoxalement, très vite. Malgré la tendresse et l'humanité qui se dégagent de ce récit linéaire relevé par trop peu de dialogues, le lecteur s'y ennuie souvent (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/10/05/le-livre-debenezer-le-page-gerald-basil-edwards/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Livre d'Ebenezer Le Page

Comme j’ai eu du mal à quitter Ebenezer Le Page ! Il m’a conté sa vie à travers un journal qu’il a tenu au fil des ans. Avec lui, j’ai parcouru le 20ème siècle jusqu’aux années 1960 sur l’île de Guernesey qu’il n’a jamais quittée, vécu la première guerre mondiale à son adolescence, et l’occupation allemande lors de la seconde guerre. J’ai côtoyé les membres de sa famille, j’ai apprécié ses amis, j’ai espéré que son amour pour Liza trouve un dénouement heureux, mais surtout, j’ai aimé apprendre à le connaître. Je me souviendrai peut-être plus de l’homme adulte, un des derniers témoins de ce que l’île était avant l’arrivée des touristes, des automobiles, de la télévision. Il sent qu’avec sa disparition, l’île aura perdu à jamais son authenticité. Guernesey, le seul endroit où il vécut, n’est pas seulement faite toute de beauté, aux paysages époustouflants, mais aussi emplie de ses habitants qui ont bon gré mal gré traversé les épreuves, certains mieux que d’autres qui, comme par magie, ont prospéré après la guerre 40.

Vivant du travail de la terre et de la production de ses tomates dont il était très fier, Ebenezer est un homme simple. Il n’a pas fait de grandes études, il ne comprend pas les mots compliqués mais il aime lire et ne souhaite qu’une chose, être juste dans ses jugements, ne faire de mal à personne (sauf lorsqu’il faut que justice soit faite!) et que ses actions reflètent toujours ses opinions et ses prises de position. Sans être ambitieux, il veut être honnête avec lui-même et les autres et respectueux sans nécessairement approuver. Chacun fait ce qu’il veut. Il est d’un caractère entier comme ont dit.

Les femmes n’ont pas souvent joué un beau rôle à ses yeux, souvent bigote, fainéante, pernicieuse, superflue ou simplement bête, il a toujours mis la barre très haut dans ses amitiés et ses amours. D’où son célibat et l’absence d’enfants. Mais il a voué un amour fort et fidèle à sa mère, sa sœur, à Liza et plus tard à Adèle.

A travers ce récit, c’est toute une flopée de personnages que l’on découvre, toute une époque aujourd’hui révolue au grand dam d’un Ebenezer nostalgique en raison des bouleversements du siècle et de l’apparition de nouveaux opportunistes qu’il ne comprend pas.



C’est l’histoire d’un homme qui était fier d’être un Guernésiais.



C’est le livre unique de Gerald Basil Edwards.
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Sarnia

Chronique des banalités d'une île, ce livre guernesiais semble pourtant presque ignorer son décor : le lieu n'existe que par et pour ses habitants, tous plus ou moins cousins d'après Ebenezer, le narrateur. Les années filent, bisbille après bisbille, mariage après divorce, naissance après enterrement, le vieil homme se souvenant de l'Histoire de ses voisins et de sa famille, laquelle se déroule lentement mais aussi, paradoxalement, très vite. Malgré la tendresse et l'humanité qui se dégagent de ce récit linéaire relevé par trop peu de dialogues, le lecteur s'y ennuie souvent (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/10/05/le-livre-debenezer-le-page-gerald-basil-edwards/)
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Sarnia

Injustement méconnu, ce roman est un de ceux qui m'a le plus marquée . ( que je viens de relire .découvert il y a plus de 30 ans)

L'histoire peu paraître quelque peu fade: la vie d'un insulaire, Ebenezer le Page.

Quel intérêt pour l'histoire d'un misanthrope qui n'a jamais quitté son île?

Et pourtant.. le personnage qui nous narre sa propre vie n'a pas son pareil pour lui donner du relief, en s'appuyant sur des jugements sans concession et un humour caustique.

Désagréable à souhait, touchant dans son histoire d'amour qu'il n'a pas voulu reconnaître, émouvant dans sa quête d'un hériter, où il nous réserve une surprise, j'en garde un souvenir ineffable, comme celui d'un compagnon qu'on a aimé avec tous ses travers et ses bons côtés.

A fil des pages bien écrites, on apprivoise le personnage et son environnement, on « devient » Ebenezer .

On ne s'ennuie jamais et lorsque la dernière page est tournée, son personnage vous accompagnera encore longtemps.
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Livre d'Ebenezer Le Page

La maison d’édition Monsieur Toussaint Louverture a le talent de faire ressurgir le passé en nous proposant la réédition d’auteurs d’une autre époque et qui ont énormément à nous dire. C’est le cas avec Gerald Basil Edwards qui n’a jamais été publié de son vivant mais nous fait découvrir un texte qui m’a transporté d’un bout à l’autre.

Tout semble vrai au fil de cette narration, l’auteur a parfaitement intégré l’esprit de son personnage, il lui imagine une vie qui prend forme sous nos yeux. Cet homme qui arrive à la fin de son existence, décide de la mettre en mots dans un livre et ce livre est celui que j’ai tenu dans mes mains durant 608 pages. Il ne se passe pas grand-chose et c’est ce qui est fou, mais une vie entière narrée, avec ses bonheurs et ses déceptions est à elle seule passionnante alors quand c’est celle d’Ebenezer le Page, elle l’est encore plus. C’est un homme aux aspects bourrus, qui pourtant espère et se désespère en silence, il exprime peu ses envies et accepte les imperfections des autres, ainsi que les désillusions qu’ils lui causent. Il tient à sa vie et sa ville telles qu’elles sont, il nous émeut et nous fait sourire et on se prend d’affection pour son ami de toujours Jim, cette relation qui semble si évidente nous fait envie car elle est simple et discrète...
Lien : http://livresque78.com/2022/..
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Livre d'Ebenezer Le Page

J’aurais aimé que la tempête empêche le ferry d’appareiller pour prolonger de quelques jours notre séjour à Guernesey. Le gros Livre d’Ebenezer Le Page (608 p.) m’a permis de flâner un long moment encore dans la campagne, de revoir avec enchantement les criques, les roches. Peut- être ne suis-je pas objective? L’auteur ne fournit que peu de descriptions précises du décor, et que je m’y suis promenée plus par mes proches souvenirs que par les évocations du livre. Je ne sais pas si un lecteur qui ne connait pas Guernesey aurait une impression aussi vive que la mienne. En revanche, c’est LE livre à emporter si vous préparez un voyage à Guernesey.





Ebenezer Le Page est né à Guernesey à la toute fin du XIXème siècle, dans une famille où l’on parle encore le patois guernesiais, ancien patois normand, dont certaines expressions donnent une coloration exotique au texte (en VO en anglais, je ne sais pas, sûrement). Pêcheurs, maraîchers, ils pratiquent déjà la culture en serres, tomates, raisin, pommes de terre de pleine terre. Poules et cochons. Il y avait aussi des carriers.



Les familles guernesiaises ont des patronymes à consonnance françaises comme la toponymie mais Guernesey est sous la domination de la couronne anglaise depuis des siècles. Le père d’Ebenezer est mort pendant la Guerre des Boers (1899-1902) . Si Ebenezer n’a quitté son île qu’une seule fois pour aller à Jersey, son père avait voyagé dans le monde entier comme marin, et ses cousins sont partis en Australie, en Amérique. L’île est petite, mais le monde entier arrive à Saint Pierre-Port et les séismes que furent les Guerres mondiales n’ont pas épargné ses habitants.



Ebenezer raconte les changements qui ont affecté la vie tranquille de sa famille proche et de ses cousins lointains, parce qu’à Guernesey, tout le monde est plus ou moins apparenté. Ses chroniques de l’île sont pleines de saveur et d’humour.





Le livre est composé de trois parties :

La première raconte l’enfance et la jeunesse du héros, ses amitiés très fortes, ses premiers émois amoureux. la guerre de 14 éclate, beaucoup se portent volontaires.



La seconde commence avec la démobilisation des soldats de la Grande Guerre, tous ceux qui ne sont pas revenus…Ayant perdu son grand ami Jim, il se rapproche de son cousin Raymond qui se destine au sacerdoce. Il est beaucoup question de religion : Ebenezer est anglican mais sa mère très pieuse est méthodiste. Curieusement les catholiques qui sont aussi nombreux sur Guernesey sont très peu présents. J’ai eu un peu de mal avec les nuances entre les différents courants méthodistes et anglicans et pas trop compris les prêches.



Les jeunes d’aujourd’hui n’ont aucune idée de l’importance qu’avait la religion sur l’île il y a soixante ou soixante-dix ans. Il n’y avait aucun endroit où aller, à part l’église.



Mariages se font et se défont, des enfants naissent. Puis vient le drame de l’occupation allemande qui a laissé des blockhaus, tours en béton, rationnements et sous-alimentation, marché noir, délation aussi….



La Troisième partie montre la modernisation de l’île, les voitures se répandent, les touristes arrivent . Nombreuses exploitations agricoles se convertissent en pensions de famille ou gîtes touristiques. Avec l’extension de l’urbanisme, le caractère agricole se dilue.



Je me suis attachée à Ebenezer . Dans cette petite île, l’auteur a su faire vivre tout un monde. J’ai refermé à regret le Livre et je l’ai offert autour de moi. J’espère qu’il plaira autant qu’à moi.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Sarnia

Difficile d'imaginer que ce livre est une fiction et non un roman autobiographique tant le narrateur, ses proches, ses voisins, etc. sont forts et empreints de vérité. Nul doute que l'auteur parle de lui-même en la parole de ce bougon de guernisian, pas si bougon que cela d'ailleurs - les derniers chapitres que je ne dévoilerai pas pour ceux qui n'ont pas encore découvert cette oeuvre magistrale le prouvent de façon émouvante - Toute la vie se trouve dans cette oeuvre : l'amour (dans ce quil est le plus beau , a savoir impossible et éternel), les amitiés et inimitiés , la famille et ses complexités, les traditions et le passage vers la modernité, .. ça fourmille, ça vit, on rit, on est ému. ..



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Livre d'Ebenezer Le Page

Un pur bonheur de lecture.



Bourru, renfrogné mais terriblement drôle et attachant, Ebenezer Lepage, à l’aube de sa vie, raconte son Île (Guernesey), ses habitats, son histoire depuis la première guerre mondiale jusqu’aux années 1980.



Curieux que cet ouvrage, de l’auteur britannique Gérald Basil Edwards, soit passé sous les radars.
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Livre d'Ebenezer Le Page

Comment un bougon natif et résident de Guernesey arrive à une émotion vive pour le lecteur ?

Cet homme n’a rien d’extraordinaire, et toute sa vie est là, sur cette île… les travers, les vérités, les mensonges, les secrets, l’amour, la mort, la vie… tout… l’amitié, la haine, la famille, les soucis relationnels, le temps qui passe, la modernité, l’envie d’arrêter le temps… bref, la vie dans son ensemble.

Ebenezer le Page est là, vivant, et vit, devant nos yeux… ça rit, ça pleure, ça bouge, ça reste silencieux… et pendant ce temps, les jours passent.

Il parle de Sarnia (nom latin de Guernesey), de sa vie, ses proches, ses voisins, des personnes aimées, perdues ou oubliées…

On y parle d’amour, d’amitié, de rancœur, de rivalité, de complexes, de traditions, de modernité angoissante ou désirée…

On s’étonne même que devant cette fausse autobiographie qui semble ne rien raconter de surprenant, sans rebondissement retentissant, la vie coule devant nos yeux et qu’on s’y attache fortement.

Quand arrivent quelques révélations, on reste docilement à voguer entre terre et mer et on se prend d’affection complète pour cet homme qui conte, simplement, une vie.

Très joli roman d’introspection mais sans prise de tête…
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Livre d'Ebenezer Le Page

Coup de coeur immense pour Monsieur Ebenezer Le Page.



Tour à tour ému, blagueur, nostalgique ou révolté, cet octogénaire amoureux de sa Guernesey nous raconte soixante-dix ans de son île et ses habitants. Querelles de sœurs, d'amis, d'amants et guerres mondiales, mariages et adieux, potins et gros secrets, tout est relaté.



S'il aime passer pour un vieux ronchon, Ebenezer parle de son monde avec beaucoup d'amour. Et 600 pages n'ont pas suffit à me lasser de lui, plus on le lit, plus on l'aime et le comprend.



Trouvera-t-il un héritier digne de lui ?



Mon avis complet ici: https://lescahiersdebestiole.wordpress.com/2022/11/04/le-livre-debenezer-le-page-gerald-basil-edwards/

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Sarnia

Je mets rarement quatre étoiles, mais cette fois, je les met sans hésitation !

Plusieurs fois reportée, cette lecture est l'une des rares où je m'attache réellement au héro.

Émouvant, intelligent, brillant, caustique, drôle...
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Sarnia

un livre inoubliable, à lire et relire
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Sarnia

J'en suis au début. Ce livre attire d'une manière certaine et très particulière. Je crois que c'est parce qu'on s'y trouve dans le domaine de l'oralité beaucoup plus que dans celui de la littérature. Non pas qu'il soit mal écrit. Mais l'auteur ne cherche pas à faire de la littérature, il raconte une île et ses habitants, ses coutumes, les joies et les peines. J'ai toujours rêvé des longues veillées au coin du feu, avant, que nous font imaginer les livres du XIXe siècle. Eh bien, c'est tout à fait de cette manière qu'il faudrait "écouter" Sarnia, lue un peu chaque soir à quelques personnes réunies.

Il présente sa famille, passe d'une personne à l'autre, déroule la vie de chacun, en quelques touches. Ici, on n'est pas chez Dickens. Pas d'apitoiement, d'ailleurs on n'y vit pas si mal, à Sarnia, même si on doit y travailler beaucoup pour obtenir un peu plus du nécessaire. On s'entraide quelquefois, on se fâche aussi, pour la vie.

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Sarnia

Bien que ne connaissant que Jersey, et non pas Guernesey, cette dernière île m'est chère car elle a hébergé durant plusieurs années Victor Hugo et a donné naissance à Ida de Beauchamp Collenete. Mais, direz-vous, qui est cette dernière personne ? Eh bien c'est la mère d'une de mes écrivaines préférées, Élisabeth Goudge qui n'a pas vécu à Guernesey mais y a passé de nombreuses vacances dans sa jeunesse et a situé nombre de ses romans dans cette île ou plus largement dans les îles anglo-normandes.

Nous, continentaux, pouvons aussi nous demander comment on vit dans une île pas si grande que cela, et qui plus est sans jamais la quitter.

Toutes ces raisons m'ont conduit à lire Sarnia, de Gerald Basil Edwards (lui-même né sur l'île), paru en 1976, qui est le journal imaginaire de la vie d'un Guernesiais en son île, célibataire doté d'un caractère difficile et parfois pas très malin. On traverse ainsi avec lui une bonne partie du XXème siècle, les deux guerres mondiales incluses. C'est raconté avec beaucoup de naturel, sans recherche littéraire apparente mais avec une certaine gouaille ou même impertinence vis-à-vis de l'établissement. Le héros porte un regard sans complaisance sur la plupart de ses contemporains, sauf toutefois quelques uns auxquels il témoigne d'un véritable amour et même d'un amour fou, il est vrai peu extériorisé. C'est très agréable même si parfois on s'ennuie un peu.

Vers la toute fin de l'ouvrage le héros vieillissant et sans héritier naturel recherche à qui léguer ses biens et lors de ses recherches l'intérêt s'élève d'un cran. Le récit atteint même au sublime lorsque le héros se retrouve en présence de celui qu'il choisira comme héritier. Les dernières pages, émaillées de considérations sur l'art, sont très émouvantes et concluent le roman de façon magistrale, au point qu'on se demande si les neuf premiers dizièmes de l'ouvrage n'avaient pas pour finalité exclusive de préparer le roman et le lecteur à ces dernières pages, à la façon du film "Gens de Dublin" où le monologue final devant une fenêtre donnant sur une averse de neige marque un sommet absolu d'émotion rendu possible et préparé par les scènes précédentes.

Cela rend Sarnia attachant, servi par la traduction très agréable de Jeanine Hérisson.

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Livre d'Ebenezer Le Page

De quoi est faite une vie ? De tout et de rien, d'enthousiasmes, de regrets, de rencontres et de pertes. À Guernesey elle est aussi faite de criques, de rochers, de mer, de ciel et de couchers de soleil. Pour Ebenezer elle est faite de tous ces êtres qui jalonnent son chemin, les soeurs, tantes, oncles, les cousins, les cousins de cousins, les voisins et tous les autres qui peuplent sa solitude. "Si j'étais un peintre, moi, je ne prendrais que les gens" affirme-t-il sans que cela nous étonne. Très belle lecture, simplement touchante.
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Sarnia

A priori, je ne dirai pas que ce roman est exceptionnel..Et pourtant en le parcourant, j'ai été émerveillé par l'empathie de l'auteur pour les habitants de l'île. Qu'il s'agisse de sa famille ou de ses voisins et amis, Ebenezer Le Page est toujours prêt à les soutenir voire à les emmerder parce qu'il est lui même une tête de lard impossible à gérer.

Inutile ici de raconter plus avant l'histoire de cette île et de ses habitants, il vous faut la lire. Vous verrez que, malgré une absence de style littéraire, de lyrisme et d'envolées poétiques, ce récit est surprenant parce qu'il parle simplement des gens avec chaleur, espièglerie, parfois méchanceté, mais toujours avec le besoin de se rapprocher de l'autre.

Comme vous le voyez, j'ai beaucoup apprécié mon immersion dans cette île avec ce conteur magnifique qu'est Ebenezer Le Page.

Merci à l'auteur pour cet étonnant voyage !
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