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Critiques de Gil Adamson (53)
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La veuve

Hondelatte le poete bêla un jour : Dr House , c'est pas Mickey Mouse ! La vie de Mary Boulton non plus! Adamson ne fait ni dans la carabistouille , ni dans le romantisme mais bel et bien dans l'épique avec ce funeste western au féminin , fin mélange de True Grit et de Thelma Et Louise . Le théatre de sa vie , contrairement à celui de P. Bouvard , n'est que désillusion et douleur , et ce malgré son tout jeune age ! Désormais vouée à fuir ses deux beaux-freres , sortes de géants roux siamois qu'un impact de bazooka semblerait titiller plus qu'autre chose , cette femme maricide n'a d'autre choix que de brouiller inlassablement les pistes , dans ce somptueux écrin que sont les Rocheuses d'Alberta , ses chances de survie étant désormais à ce prix !



Un premier roman habile et piquant . L'intrigue , malgré un leger manque de nervosité , vous happe du début à la fin . Ici , foin de règlement de compte à la Borsalino car on lave son linge sale en famille ! Ces deux frangins n'ont qu'un seul moteur , la vengeance ! Une vendetta qu'ils comptent bien assouvir au plus tot , fondants sur leur proie telle une omelette Norvégienne sur une hypoglycémique à la vitesse d'un téléphérique au galop ! Mary , dans sa course éffrénée , multipliera les rencontres . Autant de confrontations étonnantes , révélatrices d'un passé mouvementé que l'on appréhende par petites touches...Car à l'instar du philatéliste et ses timbres , Mary n'aura collectionné que les malheurs : et là je ne vous parle pas de ce maudit wok qui fait rien que vous ébouillanter ni d'une énieme panne informatique subie par le geek à deux doigts ( je vous sers un petit whisky ? ) de l'apoplexie , non , mais de ce pere omni-absent , de ce mari volage et de cette douleur débilitante d'enfanter un condamné...Le drame était inévitable , se faire la belle la seule échappatoire . Autre personnage incontournable de ce horse-movie : la nature ! Hostile , sauvage , indomptée , noublions pas que nous nous trouvons toujours dans les Rocheuses Canadiennes , à sensiblement 12358 miles nautiques de Bujumbara à vol de truite arc-en-ciel . La moindre erreur se paye cash ! En cas d'énurésie , d'épistaxis ou de furoncle , laissez tomber ce bon Cymès , il répondrait aux abonnés absents...Térrorisée par ces deux frangins n'aspirant qu'à lui faire la tete au parallélogramme rectangle , Mary poursuit sa course contre la mort , sa course au bout d'elle-meme...Souvent abattue , vidée ( t'avais qu'à prendre tes pinces crocodiles  ) elle n'en demeure pas moins une formidable battante faisant fi , illusoirement , de la séance d'équarrissage finalement libératrice se profilant un peu plus au détour de chaque page . Superbe portrait d'une femme sursitaire courageuse que la vie transcende plus que tout et qui se révele au contact de personnages hauts en couleur. Second bémol , c'est également ce manque d'empathie ressenti à l'égard de cette héroine que l'auteure s'entete à désigner comme «  la veuve «  et non Mary . Difficile de s'identifier et de prendre fait et cause , la pitié prenant le pas sur la sympathie...Point toutefois interessant , Adamson ne se pose pas en juge mais laisse le lecteur se forger sa propre opinion . Le climat est toujours oppressant mais permettra , cependant , d'instaurer les prémices d'un début de commencement d'amourette toute en pudeur et en retenue . Oubliez les guépieres , j'ai dit pudeur et retenue ! Au final , un bouquin prenant , traitant aussi bien de périple aventurier que de nature exacerbée , de quete identitaire que de vengeance . Adamson semble s'etre fortement documentée en évoquant des lieux ( ville de Frank ) et des personnages ( William Moreland ) authentiques...



Je ne résiste pas au plaisir de conclure sur ce bouleversant proverbe Sanscrit qui résumera tout cela bien mieux que moi : si qu'tu r'ssens l'bsoin d'lacher l'bride d'tes 'motions m'lancoliques dans un' natur' b'lliqueuse , ben La Veuve y pourvoi'ra ! Quelqu'un aurait-il un mouchoir...ou une serpillère ?
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Le fils de la veuve

« Tout cela, cette grande solitude, constituait son héritage ».



La solitude… Dans Le fils de la veuve de Gil Adamson - traduit par Lori Saint-Martin et Paul Gagné - elle est omniprésente, mais différemment vécue et supportée par chacun des protagonistes en cette année 1917, au cœur de la partie des Rocheuses qui sépare l’Alberta du Montana.



Pour William Moreland, le Coureur des crêtes, la solitude est choisie, élément indissociable de sa vie de bandit de grands chemins, braquant usines, mines et particuliers sans jamais s’arrêter tant que l’avenir financier de son fils ne sera pas garanti.



Pour Sœur Béatrice qui a recueilli ce fils à la mort de sa mère - la « Veuve » du roman précédent - mais qui le constate enfui sans prévenir un beau matin, cette solitude est une souffrance, une torture, une insupportable blessure qui la mène progressivement vers la folie.



Enfin pour Jack, le fils, la solitude n’est que la conséquence de sa volonté de conduire librement sa vie et de marcher sur les traces de ce père si présent malgré son absence. Une condition indispensable pour devenir adulte et apprendre à vivre seul dans la cabane familiale, comme ses parents avant lui.



Auteure canadienne venue de la poésie, Gil Adamson nous offre un roman au rythme lent à l’image de celui de la nature sauvage magnifiée à chaque page, et à l’écriture élégante et poétique. Une écriture d’un seul bloc, dense, sans beaucoup de dialogues ni respiration. Exigeant donc.



Comme une peintre impressionniste, elle prend son temps, touche après touche, pour donner corps à ses personnages. Et c’est là la grande réussite de ce livre, ces portraits de trois âmes déchirées, deux sur le déclin et une en devenir, progressivement brossés sur fond de chronique sociale d’un monde en plein bouleversements.



Certains (et ce fut un peu mon cas) pourront parfois peiner, notamment au milieu du livre. Mais leur persévérance sera récompensée par la relance et la cohérence de l’ensemble qui se découvre par la suite.



À ne pas manquer pour les amateurs de nature writing et de belle écriture.

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La veuve

Mary Bolton, veuve de fraîche date -et par sa main- est obligée de fuir pour échapper à la vengeance de ses beaux-frères, une paire de jumeaux, immenses et roux, prêts à tout pour la châtier. Dans sa robe de deuil et munie de sa seule bible, elle va parcourir le Grand Nord canadien, dans une fuite éperdue à travers les Rocheuses enneigées. Cherchant la paix, se cherchant elle même, "la veuve" trouvera sur son chemin des gens pour l'aider, la force nécessaire pour s'en sortir et le courage de faire face à son destin.





On sait qu'elle fuit. On sait pourquoi et on sait devant qui. Mary Bolton a tué son mari, ses beaux-frères veulent sa peau, normal! Mais très vite, elle apparaît déterminée certes, mais aussi fragile, terriblement seule et bien sûr la question se pose : pourquoi ce crime? Son mari était-il une brute épaisse qui la battait ou Mary est-elle une folle sanguinaire qui a tué pour le plaisir?

Par petites touches, Gil ADAMSON va revenir sur le passé de Mary, de son enfance à son mariage, racontant ses joies, ses peines, ses espoirs et toute cette tristesse qui a fini par muer en colère froide. Le meurtre de son mari, dernier acte d'un drame intime, la précipite sur le chemin de la quête de soi. Son aventure la mène dans une nature hostile, un décor de montagne spectaculaire, un froid polaire. Là elle rencontrera le "voleur des crêtes" qui un moment partagera son lit et qui n'est qu'un des personnages hauts en couleur qui émailleront son parcours, avec un pasteur qui construit tout seul une église dans un village de mineurs oublié de tous, un nain contrebandier et d'autres plus discrets mais tout aussi providentiels.

La veuve a-t-elle légitimement tué son mari? Saura-t-elle échappé à ses poursuivants? Finira-t-elle au bout d'une corde pour son crime? Pour le savoir, il faudra lire cette épopée aux saveurs de western qui tient aux tripes de bout en bout, de courses folles en moments de répit. A lire avec la peur au ventre et le goût de l'aventure.
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Le fils de la veuve

William Moreland, bandit de grand chemin, qui s'était assagi à sa rencontre avec Mary Boultor, suite aussi à la naissance de leur fils, Jack, doit reprendre la route dans les Rocheuses, et le chemin du dynamitage de coffres, dans les mines, les grands hôtels... pour assurer l'avenir de son fils, tombé malade en même temps que sa mère, mais lui ayant survécu. Âgé de douze ans, en cette année 1917, Jack est confié à Sœur Beatrice, qui a quitté les ordres bien malgré elle pour hériter de la maison familiale, ce qui ne convient pas du tout au jeune adolescent, habitué à vivre, avec ses parents, dans leur cabane au fond des bois et des montagnes, au plus proche de la nature et du minimalisme matériel qu'il permet, avec une liberté totale de mouvement et d'apprentissages.



Les chapitres, assez nombreux, plus ou moins brefs, alternent d'abord, sans ordre strict, entre William, qui survit et se débrouille tant bien que mal à réaliser son but, alors qu'il est désormais quinquagénaire et bien moins en forme qu'avant sa rencontre avec Mary, et Jack, qui ronge son frein chez la Sœur, en colère contre son père qui l'a abandonné, et à une vie qui ne lui correspond pas, et à des rumeurs toutes plus désagréables les unes que les autres sur le compte de son paternel, puis ils s'intéressent ensuite, en plus, à Sœur Beatrice, à Wilson, un trappeur guide de chasse avec qui a travaillé Moreland, et à Sampson, voisin de la famille dans les bois, vieillard en partie amérindien qui a choisi, lui aussi, de s'isoler de la civilisation. Chacun aura son rôle à jouer dans l'histoire, et chacun, ou presque, révèlera, au fil de celle-ci, une part de ses secrets les plus troubles, ce qui mènera à un dénouement tout autant surprenant que parfaitement mené par Gil Adamson, qui nous montre ainsi que le mal n'est pas forcément là où l'on l'attend.



A travers ces personnages, l'autrice nous raconte aussi, magistralement, une part de l'Histoire des Etats-Unis, entre crépuscule d'un Far-West vieillissant, à la manière de Moreland et de Sampson, qui en sont les plus parfaits représentants, et aube d'une nouvelle époque qui commence à se dessiner, faite de davantage de sédentarité, de loisirs, de tourisme, ce qu'a bien compris Wilson, qui fait, au contraire de ses compagnons, la bascule entre les deux mondes. Et Jack, dans tout ceci, à qui l'on laisse le choix entre le crépuscule et l'aube, que va-t-il faire ? C'est, finalement, toute l'essence du roman, à mon sens ici, que de suivre Le fils de la veuve à travers l'apprentissage de la vie en mode western.



Le fils de la veuve est un superbe roman, qui m'a happée dès les premières pages, d'une plume comme je les aime, précise, réaliste, qui prend le temps de décrire une atmosphère, sans pour autant être dénuée d'une certaine poésie, ici présente pour mieux magnifier la nature, ou, à l'inverse, pour rendre encore plus percutants ses dangers, également d'une certaine violence âpre, allant après tout de soi en ce début de XXème siècle états-unien. C'est ma plus belle découverte de ce début d'année.



Je vais désormais lire avec plaisir le premier roman de Gil Adamson, La veuve, qui s'intéresse justement à l'histoire de la rencontre entre William Moreland et Mary Boulton.
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La veuve

Je n’ai pas réellement accroché à cette histoire. Je m’étais laissé tenter par la 4ème de couverture, surtout par le commentaire de Jim Harrison, écrivain des grands espaces américains, que j’apprécie assez. Je cite : « La Veuve est un roman tout simplement superbe. (…) Le suspense de ce livre est tel que l’on en ressent physiquement la tension, un effet produit uniquement par les meilleurs romans. » Je trouve cette appréciation excessive. Evidemment, dès le départ, on se demande si Mary sera retrouvée par ses deux beaux-frères. Mais c’est à peu près tout, le reste est prévisible : par deux fois, perdue et seule dans la montagne, elle manque mourir de faim. Mais on sait d’avance qu’elle va survivre, sinon on ne tiendrait pas les 410 pages. Pareil pour sa rencontre avec le « Coureur des crêtes » : vu comment l’auteur distille de petits épisodes le concernant après sa séparation d’avec Mary, on devine très vite comment tout cela va finir.

C’est vrai que les éléments se précipitent un peu dans les 50 dernières pages, mais de là à parler d’un suspense haletant et d’une tension palpable, il y a de la marge.



Je n’ai pas non plus trouvé les personnages fort attachants, même pas « la veuve » (c’est ailleurs agaçant, cette manie de l’auteur de l’appeler tout le temps « la veuve ». Par moments, j’oubliais qu’il s’agissait de Mary, 19 ans). Elle est décrite comme solitaire, livrée à elle-même pendant son enfance, plutôt gauche dans les tâches ménagères, presque inadaptée socialement, et victime d’hallucinations (au début du roman, l’auteur insiste tellement sur ce point qu’on pense que ça va hanter constamment tout le récit, mais il n’en est rien). Tout cela la pousse à se marier à John, alors qu’elle a déjà compris que « il avait trouvé une fille qui ne rechercherait pas la compagnie de ses semblables et s’en passait même volontiers. Dans une cabane en rondins, loin de tout, elle serait beaucoup plus à son aise que ces filles gaies et rieuses qui déambulaient sur la pelouse en se tenant la main, échangeaient des ragots à voix basse ou couraient se réfugier dans les bras de leur mère en hurlant d’excitation. Par la suite, la veuve comprit, aussi sûrement qu’elle connaissait son mari, qu’il avait pris sa décision là, sur-le-champ, qu’il avait vu en elle le meilleur et le seul parti possible. »



La nature joue un grand rôle dans ce roman, et sa splendeur contraste avec la misère, la saleté, la promiscuité des hommes (surtout dans la ville minière). C’est romanesque et facile à lire, ce qui fait que j’ai continué jusqu’au bout.

L’écriture est poétique, mais pas toujours élégante (détails inutiles genre « elle urina puis se nettoya… »). Et j’ai à plusieurs reprises été frappée par des formulations bizarres (peut-être imputables aux traducteurs ?), par exemple :

« elle s’assit et pleura (…) Lorsqu’elle eut terminé… » (terminer de pleurer ??)

« elle traversa un bosquet de pommiers…dans une ferme abandonnée. Elle chercha des bâtiments mais n’en trouva pas » (un bosquet dans une ferme, alors qu’en plus il n’y a pas de bâtiments?)

« elle mâchait avec délibération un morceau de pain »



Conclusion: dispensable...


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La veuve

L'air à moitié folle, vêtue d'une robe de deuil taillée grossièrement dans un rideau, avec une petite bible pour seul viatique, une jeune femme cavale dans la prairie albertaine, prise en chasse par les frères de son défunt mari. Pour être sûre de leur échapper, elle n'a d'autre choix que de s'enfoncer au coeur des montagnes Rocheuse où seuls l'attendent la famine, le froid, les indiens et les animaux sauvages.

Dès les premières pages il est clair que cette veuve est responsable de la mort de son époux, ce qui explique la détermination de ses beaux-frères à la rattraper. Mais que que s'est-il passé exactement ? Son histoire se découvre petit à petit. Au gré des rencontres qui ponctuent son errance, Mary Boulton se livre chaque fois un peu plus, laissant apparaître une femme en plein désarroi, frappée par le chagrin après un mariage malheureux qui l'a poussée à un geste fatal.

C'est un roman riche en personnages aux âmes troublées, disant peu et semblant sortis tout droit d'un western, cependant Gil Admason va bien au-delà des stéréotypes du genre. A travers le périple de Mary qui fuit ses poursuivants mais également les douleurs et tristesses de sa vie passée, elle brosse finement le portrait d'une femme qui se bat pour survivre et trouver la liberté.

La première moitié de cette histoire est absolument captivante, j'ai lue d'une traite, puis l'intrigue se traîne à un rythme extrêmement lent. Cependant la tension, toujours présente avec la menace qui plane - les deux frères sont toujours à l'affût - m'a tellement mise au supplice que j'ai été obligée de lire la fin pour connaître le dénouement et cesser de griller d'impatience. La fin vaut largement le début, si ce n'est plus. Le récit change enfin de tempo pour reprendre un rythme effréné qui tient en haleine... Mais je n'en dis pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de découvrir cette veuve discrètement poétique et bien malgré elle, résolument féministe .
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La veuve

C’est en grande partie parce que le roman a été traduit par Lori Saint-Martin (en tandem avec son mari Paul Gagné), décédée subitement en octobre 2022, que j’ai eu envie de lire La Veuve, le premier roman de Gil Adamson, un western littéraire au féminin se passant dans l’Ouest canadien en 1903. Très tôt dans le roman on apprend pourquoi Mary, « la veuve » telle que la désigne l’auteure, une jeune femme de dix-neuf ans, est engagée dans une fuite aussi éperdue pour laquelle elle n’est pas du tout préparée, poursuivie telle qu’elle l’est et sans relâche par les frères de son mari qui veulent venger la mort de ce dernier, dont elle est responsable... Gil Adamson réussit dans ce roman qui traite de l’émancipation d’une femme et dans lequel elle introduit des faits réels – William Moreland a existé, de même que l’éboulement survenu dans la ville de Frank en avril 1903 – à brosser tout autant un portrait de la vie au début du XXe siècle qu’une galerie de personnages complexes et attachants. L’écriture, très descriptive, et que j’ai trouvé par moment trop dense au point de ne pas avoir toujours envie de m’y replonger, est empreinte de beaucoup de poésie, et elle est originale dans les images qu’elle convoque. L’auteure a publié une suite en 2020, Le Fils de la veuve, que je lirai sûrement.
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Le fils de la veuve

« Le fils de la veuve » est ma belle lecture de ce début mai. Venu du Canada, ce roman avait tout pour me plaire et ne m’a pas déçue un instant. Son histoire, ses personnages et son écriture m’ont vraiment embarqué.



1917. Mary et William Moreland vivaient en ermites dans une cabane avec leur fils de 12 ans, Jack, jusqu’au décès brutal de Mary. Moreland confie alors temporairement l’enfant aux soins d’Emelia Cloud, religieuse et amie de Mary, qui va l’aimer de façon obsessionnelle. Moreland retourne à sa vie d’avant, voleur notoire, errant de ville en village, en Alberta et dans les États du Midwest, dans le but d’amasser un pécule conséquent pour assurer l’avenir de Jack. Le garçon doit alors affronter de longues journées et de longues nuits, seul, à l'exception des brutes de l'école et des livres interdits de la bibliothèque d’Emelia. Alors qu’elle cherche à le « civiliser », surveillant son éducation, son langage, modifiant son habillement, allant même jusqu’à lui changer son nom, Jack lui rêve de revenir dans sa cabane, au fond des bois. Lorsqu’il se libère enfin, il emporte avec lui quelque chose que la religieuse est déterminée à récupérer.



Une splendide fresque familiale sur fond historique, aux relents de western et de nature writing, fortement axée sur les personnages. Jack, Moreland et la religieuse sont fascinants, chacun pour des raisons différentes (ça me titille de vous en dire plus mais parait que spoiler est interdit). Les seconds rôles ne sont pas en reste. Le casting - y compris le casting animalier - est juste parfait.



Roman des solitaires -  orphelins, hors-la-loi, marginaux, mal-aimés – « Le fils de la veuve » profite de majestueuses descriptions des montagnes Rocheuses et de sa faune, tout en nous faisant découvrir un petit bout d’Histoire. Alors que le conflit mondial se déroule au loin, des prisonniers de guerre sont internés à Banff. Ces hommes sont mis au travail sur toutes sortes de chantiers, dont la construction de routes. La guerre est soudain moins abstraite.



A noter que le précédent roman de l’autrice, « La veuve », était centré sur le personnage de Mary. Pas besoin de l’avoir lu pour profiter pleinement de celui-ci.



Traduit par Lori Saint-Martin et Paul Gagné
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La veuve

Une immersion dans la littérature canadienne.



Le récit se déroule en 1903 dans la partie ouest du Canada, plus particulièrement dans la région de l'Alberta. Mary Boulton, dix-neuf ans, est en fuite. Dès les premières lignes, je suis tout de suite entrée dans l'action, suspendue aux moindres faits et gestes de la jeune femme. « C'était la nuit, et les chiens surgirent d'entre les arbres, déchaînés, hurlants. Ils jaillirent du couvert de la forêt et leurs ombres flottèrent dans un champ baigné de lune. Pendant un moment, on eût dit que la piste de la fille s'était déchirée comme une toile d'araignée, qu'elle avait été emportée par le vent ; il n'en restait que des lambeaux inutiles semés ça et là. Les chiens hésitèrent et se dispersèrent, avides. Ils avançaient lentement, les pattes raides, leur gros museau fouillant le sol. »



Mary tente d'échapper à ses beaux-frères, de grands colosses roux, presque identiques, insensibles et menaçants. Pour la retrouver, les deux hommes engagent un pisteur. Au cours de sa cavale, "la veuve" (c'est ainsi qu'elle est nommée tout au long de ce roman à la troisième personne) se remémore son passé. Elle a été élevée par son père, un ancien pasteur, et sa grand-mère. Son mariage avec John l'a amenée dans des contrées isolées.



Quand les visions et les réminiscences de la veuve s'interrompent, le texte repart dans l'action. J'ai apprécié le personnage de la dame âgée et j'ai regretté de le quitter si tôt. Les brides de récits sur sa vie m'intéressaient. Se sachant menacée, Mary s'enfuit dans les montagnes avec une jument volée. Elle tente alors de survivre dans ces lieux dangereux. Elle fera la rencontre de plusieurs personnages : le Coureur des crêtes, Henry, un indien Crow, ou encore le pasteur Boneycastle. Je ne détaille pas plus pour ne pas dévoiler la suite des évènements.



J'ai apprécié l'écriture. Cependant j'ai trouvé qu'il y avait parfois beaucoup de descriptions ce qui amenait quelques longueurs.

Au début du roman, les allers-retours entre la situation de Mary et l'avancée des deux frères guidés par leur pisteur étaient fréquents, ce qui entretenait le suspense. Mais pendant toute une partie livre, j'ai trouvé qu'ils étaient un peu laissés de côté et mon attrait pour le récit s'est quelque peu estompé.
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La veuve

Nous sommes au Canada, en 1903.

Mary Boulton commence très bien dans la vie : "Dix-neuf ans et veuve déjà. Mary Boulton. Veuve par sa faute.", comprendre qu'elle a tué son mari et que désormais elle fuit ses deux beaux-frères bien décidés à lui faire la peau pour ce crime.

Jusqu'à un certain point, Mary Boulton a tout fait comme les autres : apprendre à lire, grandir, se fiancer, se marier, avoir un enfant; et puis tout a commencé à par changer avec la mort de son nourrisson, et là, Mary Boulton n'a plus rien fait comme les autres, lassée de la violence, de l'indifférence et des infidélités de son mari elle a fini par lui tirer une cartouche de sa propre carabine (ô l'ironie).

Contrairement à l'adage : "Le veuvage n'est pas un choix; c'est la vie qui vous l'impose.", Mary Boulton son veuvage elle l'a choisi.

Malgré son geste, Mary Boulton se trouve désemparée : "On lui avait tout enlevé - son père, le lieu où elle était née, le peu d'argent qu'elle avait eu, sa bague de fiançailles, son unique enfant et à présent son mari.", il ne lui reste plus qu'à fuir à travers le Canada, les grands espaces, la nature sauvage, et faire plusieurs rencontres qui changeront le cours de sa vie.



L'auteur n'est pas vraiment tendre avec son héroïne, il ne la désigne quasiment que sous le terme de "la veuve", et il lui fait endurer bien des souffrances avant qu'une éclaircie ne pointe à l'horizon de la vie de la jeune femme.

Grâce à sa fuite et aux rencontres qu'elle va faire, Mary Boulton va apprendre à vivre avec ses démons : "Tout était comme avant et pourtant entièrement différent. Telle une femme qui, après une fièvre, émerge de ses draps moites, la veuve contempla la vie nouvelle qui s'offrait à elle. Ne restait plus que son crime.", elle va peut-être y gagner une nouvelle vie, un nouvel espoir.

Elle va aussi devoir apprendre à ouvrir son cœur à un homme : "Quelle folie d'accueillir un homme dans son cœur, de lui concéder un tel pouvoir.", mais un qu'elle aura choisi cette fois-ci, pas qui lui aura été imposé par le devoir de se marier à tout prix.

Parfois, j'ai eu du mal avec ce livre, particulièrement avec son héroïne.

Parce que j'avais sans cesse à l'image le personnage de Dina, cette femme forte qui elle aussi connaît mille tourments mais qui a un véritable caractère, qui est une dure à cuire comme on dit, pas une gentille Mary Boulton qui ne cesse de ressembler à un oiseau tombé du nid trop tôt.

Je sais que ce n'est pas bien de comparer deux romans, deux personnages, deux univers, deux auteurs, pourtant c'est ce que j'ai fait, parce que cela a été plus fort que moi.

Et c'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai été moyennement prise par l'aventure proposé dans ce récit, je n'ai pas vraiment ressenti d'empathie pour cette femme.

Par moment il y a de très beaux passages, et puis à d'autres cela manquait de souffle, je commençais presque à m'ennuyer.

Ce roman m'a fait penser au film "Jeremiah Johnson" : paysages magnifiques, présence des Indiens, un homme vivant en solitaire, et un scénario bien souvent creux avec peu de dialogue.

Pourtant, cette veuve croise des personnages hauts en couleur au cours de sa fuite (je pense notamment au "Coureur des crêtes"), mais comme je n'ai jamais réussi à m'attacher complètement à ce personnage il en a été de même pour ses aventures.

J'ai par contre beaucoup apprécié le rôle de la religion à travers la Bible dans ce récit, particulièrement sur le personnage de Mary Boulton.

Il y a même une certaine ironie là-dessous, cette femme cherchant à expier un crime qu'elle a commis et ne pouvant se séparer de ce texte dans lequel elle se réfugie.

Je reconnais que la plume de Gil Adamson est assez belle, il s'agit d'un premier roman, cet auteur est donc plutôt prometteur.



Si "La veuve" n'a pas su totalement me transporter dans son univers peut-être en sera-t-il autrement pour vous.
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Le fils de la veuve

Quel immense plaisir à la lecture de ce roman, magnifique fresque familiale et historique.



En 1917, au cœur des Rocheuses, Mary, William et leur fils, Jack, vivent isolés du monde civilisé mais heureux, dans une cabane au milieu de nulle part, jusqu’au décès brutal de Mary. Dès lors, William confie la garde de Jack à Sœur Beatrice, ancienne religieuse et amie de feu son épouse. Afin d’assurer un avenir à l’abri du besoin à son fils, William - le coureur des crêtes - reprend son costume de bandit et erre de villes en villes pour braquer des usines, des mines ou encore des hôtels, peu importe, tant que l’argent tombe.



Pendant que William délaisse son fils et retourne à sa vie de solitaire, Jack se voit contraint de vivre la sienne dans l’immense demeure de Sœur Béatrice, vestige de l’immense fortune de son père. Loin de la nature sauvage qu’il aime tant, l’enfant de 12 ans ne rêve que d’une chose : s’échapper et retrouver la cabane familiale pour y vivre en solitaire, à l’image de ses parents avant lui. Seule échappatoire au quotidien solitaire et morne de l’enfant : la bibliothèque de la maison, pleine de « livres interdits » par la Sœur.



Lorsqu’un jour il parvient à ses fins emportant avec lui quelque chose de précieux appartenant à Sœur Béatrice, cette dernière met tout en œuvre pour le retrouver, quitte à mettre à mal la certaine affection maternelle qui s’était glissée dans leur relation somme toute bancale.



Portée par un trio de personnages saisissants et fascinants, cette histoire de solitude et d’amour emporte le lecture au cœur de l’immensité des Rocheuses.



Véritable nature-writing qui fait la part belle à l’immensité des paysages américains, sur fond de Première Guerre Mondiale et de travail forcé, ce roman - traduit par Lori Saint-Martin et Paul Gagné - est un petit bijou à ne pas manquer. Et s’il peut paraître un peu exigeant par moment, ce n’est que pour mieux vous cueillir avec un final qui met en lumière les qualités romanesques de ce récit.
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La veuve

Une jeune femme fuit. Deux hommes la suivent, « des frères roux, une carabine sur le dos. ». D’emblée au cœur de l’action, il faudra du temps au lecteur pour en savoir un peu plus sur celle qui est nommée « la veuve », sur ses poursuivants, sur l’époque, sur le lieu exact. C’est surtout le style, les descriptions, les ellipses, qui retiennent l’attention, qui font avancer comme la veuve fuit, sans trop savoir où les pas se dirigent.

La fuite singulièrement prenante de la jeune femme qui fuit le mari qu’elle a tué et les visions qui la hantent, autant que ses poursuivants, est à la fois une aventure humaine, un suspense angoissant et un hommage à la nature sauvage du Canada.

J’ai surtout admiré l’habileté, que je trouve plutôt féminine, à présenter cette aventure sans noircir au maximum le tableau, mais sans non plus tomber dans l’angélisme ou la dégoulinade de bons sentiments. Comme dans la vie, certaines rencontres advenues à Mary Boulton sont bonnes, et d’autres moins, certaines personnes sont animées de pieuses intentions, ou d’intentions moins claires, ou de sentiments plus mouvants. Les forêts, les plaines, la montagne, les arbres et les rivières, les animaux, petits et gros, le temps qu’il fait, sont bien sûr, compte tenu du fait que la jeune femme est à la merci des éléments, d’une grande importance dans sa fuite, au moins autant que les êtres humains…

Je procrastine, j’ai une série de billets à écrire avant celui-ci, en principe ! Mais je ne pouvais résister à l’idée de vous donner envie de le lire, ou du moins d’essayer, tant j’ai adoré ce magnifique premier roman, à la croisée entre Homesman de Glendon Swarthout et A la grâce des hommes de Hannah Kent, deux romans que j’ai beaucoup aimés également.
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La veuve

Mary Bouton fuit le crime qu'elle a commis, les beaux-frères vengeurs, et elle nous entraîne dans sa fuite, qui devient pour nous découverte. Découverte d'un pays sauvage, merveilleux, immense , à une époque où les autochtones ces indiens non des westerns mais ceux qui savent accueillir recevoir, sauver et penser les plaies.

Elle fuit son passé, mais nous dévoile peut être pour expliquer son crime, ce qu'elle a vécu, une enfance malgré tout appréciée, mais un mariage râté... Pourquoi ? on ne le sait pas trop. Mais ce que l'on sait c'est la souffrance de cette femme de cette mère.

Et le voyage continue, les paysages défilent, les hommes bizarres entrent en scène, indiens, canadiens. Peu de femmes. Un monde rude trop rude, et Mary navigue survit parmi eux. Elle y rencontrera l'amour. Il l'a fuira. Elle deviendra femme impie, redoutée, osera au risque de parjure entrer dans la mine; brisant les tabous et les croyances ancestrales.

Elle n'a que dix neuf ans, elle en paraît deux fois, trois fois plus, mais elle m'a entraîné dans son délire, dans son voyage au creux de son "intérieur" et de sa quête de soi.

J'ai adoré, pour un premier roman, c'est extraordinaire, c'est bien écrit même si parfois, la traduction emprunte au jargon typiquement canadien (ou québécois, du vieux français comme ils disent).

La nommer "la veuve", définit dès le début une excentricité qui fait toute la profondeur du livre et de son aventure...
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La veuve

Il est des romans que l'on ne remarque pas à leur sortie, pas le moment ou pas l'envie. Et puis la sortie poche, une couverture plus attirante et c'est la bonne surprise. Une histoire âpre et forte dans une nature sauvage qui ne fait aucun cadeau.



Début des années 1900, au nord du Canada. Mary Boulton, dix-neuf ans, a pris la fuite. Nous apprenons dès les premières pages qu'elle a abattu son mari. Ses deux beaux-frères, des géants roux, sont à ses trousses pour se venger.



Eperdue et affolée, elle va droit devant elle, toujours plus au nord, ne sachant ni quoi faire, ni comment survivre. Le roman se déploie dans une tension constante, entretenue par la traque des frères. Vont-ils réussir à la rejoindre ? Et que feront-ils à ce moment-là, ces deux taiseux dont l'apparence suffit à glacer les sangs de tout le monde.



La nature hostile est un personnage à part entière dans l'histoire, il y a entre autres, une évocation dantesque d'un glissement de terrain qui a réellement eu lieu au Canada ; Mary va être confrontée à des situations où seuls comptent les besoins primaires, se nourrir, s'abriter, se réchauffer, toujours plus loin des hommes. Pourtant, elle va en rencontrer qui vont lui être secourables. Le coureur des crêtes, un pasteur excentrique et néanmoins protecteur, un indien, un nain doué en commerce et d'autres encore. La plupart du temps ce sont des marginaux, des hommes rudes, contraints par la misère à des travaux éreintants.



J'ai oscillé tout au long de ma lecture entre l'agacement parfois devant la passivité de Mary, sa longue habitude d'obéissance et ensuite l'admiration, parce qu'elle va se révéler dans cette fuite. Elle n'est pas si fragile que cela la petite Mary, elle a des ressources qu'elle va apprendre à utiliser.



L'auteure nous réserve d'ailleurs une surprise en fin de roman, une pirouette à laquelle je ne m'attendais pas et qui m'a enchantée.



Un premier roman déjà très abouti, qui mêle l'aventure, le romanesque et les vastes contrées perdues.




Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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La veuve

« Dix-neuf ans et veuve déjà. Mary Boulton. Veuve par sa faute. » (p. 14) Coupable du meurtre de son mari, Mary prend la fuite pour échapper à la colère de son beau-père et de ses beaux-frères, deux jumeaux roux indissociables. Nous sommes au Canada, en 1903. Ce sont encore les hommes et l’Église qui font tourner le monde. Rien n’avait préparé la veuve à son mariage avec un homme sans tendresse, ni à son périple à travers les grands espaces sauvages du pays. « La veuve sentait le poids de son existence, les efforts infinis que coûte la vie. » (p. 83 & 84) Issue d’une famille aisée, Mary n’était pas prête à tenir une cabane au fond des bois ou à marcher pendant des jours dans le froid et la faim. Mais puisqu’elle a tué son mari, elle n’a pas le choix, elle doit partir.



Sur son chemin, elle rencontre des bienfaiteurs : une vieille dame, un Indien, un révérend, un nain. Elle ne sait pas rester en place, poussée par la peur et le besoin viscéral d’échapper à ses poursuivants. Elle rencontre surtout le Coureur des crêtes, un criminel qui se cache dans les montagnes pour échapper à la justice. Entre ces deux coupables, l’étincelle de l’amour flambe doucement, mais soumise aux grands vents du nord, elle aura bien du mal à ne pas vaciller. « Le Coureur des crêtes poursuivait son chemin, sa besace remontée sur les épaules, éperdu de désir en pleine nature. Déserteur au milieu de la verdure, égaré et quasi aveuglé par l’insomnie, car chaque souffle des arbres semblait annoncer le retour de Mary. » (p. 166)



Son prénom lui est donné par les autres personnages, très rarement par le narrateur qui la réduit à sa condition de veuve, comme si cette identité amputée et fantomatique désignait tout son être en le rendant très abstrait et inaccessible. « Elle avait vingt ans et son cœur avait déjà été poussé deux fois aux limites de son existence. En se mettant debout, elle s’était fait l’effet d’une nouvelle femme, affreusement habituée à la perte. » (p. 345) La veuve est indéniablement coupable. On comprend à demi-mot ce qui a motivé son geste de mort à l’encontre de son époux. Pourtant, il est impossible de ne pas éprouver de la sympathie pour cette femme révoltée qui choisit d’échapper au contrôle qu’elle a toujours subi, celui des hommes, celui de la bienséance et celui de la religion.



La Bible est un ouvrage important dans ce récit. Celle de Mary est couverte d’annotations et de signes qui dissimulent le secret honteux d’une fille de bonne famille. La Bible, c’est la somme de toutes les vertus et l’incarnation de la morale, celle que Mary a bafouée. Pourtant, auprès du révérend qui bâtit une étrange église bancale, la veuve commence à reprendre pied. « Elle éprouvait un soulagement tout simple. Dans la maison du révérend, elle avait trouvé une sorte d’amnistie. Rien à voir avec le bonheur, le fichu bonheur. » (p. 233)



La veuve est finalement un très beau western au féminin. On croise des Indiens, des mines de charbon, des chercheurs d’or, des grizzlys. Dans sa fuite, Mary ne trouve pas que la liberté, elle découvre sa propre force et la capacité de refuser ce qui ne lui convient pas. Ce n’est pas du féminisme, c’est de la survie.

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La veuve

Bon... comment dire... ce livre ne m'a pas transporté... j'irai même jusqu'à avouer que je n'ai pas réussi à aller jusqu'au bout.

J'ai eu le sentiment que l'auteur avait rédigé d'une traite son histoire, et y avait ensuit intercalé des informations sur le personnage de "la veuve". Cette écriture en forme de tranches napolitaines m'a rebuté.

Je n'ai pas réussi à faire corps avec le personnage principal : peut être car ce terme de "veuve" plutôt que l'emploi de son prénom créait une distance.

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La veuve

Un roman avec des vrais morceaux de western dedans! Mary Boulton (ou "la veuve") est en fuite depuis qu'elle a assassiné son mari. Pourquoi, comment? Il faudra suivre la jeune femme dans sa cavale pour en apprendre plus sur son mystérieux et tragique destin. Elle qui était destinée à une vie de femme au foyer choyée se retrouve seule, affamée et traquée par ses beaux-frères sur les chemins poussiéreux et dangereux de l'Amérique sauvage et montagneuse du début du 20ème siècle. Il lui faudra apprendre à survivre dans cet environnement plus qu'hostile, et c'est les étranges rencontres providentielles qu'elle fera tout au long de son périple qui la feront grandir.



J'ai vraiment passé un très bon moment en lisant ce roman bien écrit, on s'attache à ce personnage hors du commun et on devient vite accro à ses aventures! Et la belle ballade dans les grands espaces américains n'est pas de trop non plus. En bref, un bouquin dépaysant et prenant qui vaut le coup!

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La veuve

C’est l’histoire d’une fuite éperdue à travers l’immensité sauvage canadienne. Mary Boulton, la veuve, vient de tuer son mari, elle est recherchée, traquée par deux géants roux et une meute de chiens comme un animal blessé. Pour échapper à la « justice des hommes » elle est prête à tout, repousser ses limites jusqu’à la la lisière d’une folie qui la guète à chaque instant, frôler la mort, mais toujours résister, chercher à échapper par tous les moyens à la traque impitoyable dont elle est victime.



C’est un western sous forme de road movie qu’on tient entre les mains, on ne compte plus les passages où le lecteur croit pouvoir ressentir le froid mordant des montagnes rocheuses, souffrir de la faim et de la soif, de l’épuisement, s’émerveiller de paysages grandioses. On vibre avec cette veuve traquée, malmenée mais au final si forte.



Tout au long de son périple, elle croisera une foule de personnages truculents, depuis l’homme solitaire, le coureur des crêtes, qui lui apprendra à survivre dans la rigueur des montagnes, en passant par le vieil indien silencieux et froid mais tellement juste, jusqu’au pasteur protecteur qui lui permettra de reprendre son souffle l’espace d’un instant.



Au fil des pages, le lecteur en apprendra plus sur la veuve, son enfance, son mariage tronqué, la violence dont elle a été victime, la perte d’un nourrisson, le mirage d’une vie qu’elle n’a jamais souhaité… la banalité… le meurtre… et cette fuite qui n’a pas réellement de sens…



Les deux molosses roux finiront pas la rattraper, pour la faire juger, le juste châtiment… Mary Boulton mérite sans doute mieux que la mort, aucun barreau n’est indestructible…
Lien : http://testivore.com/la-veuve/
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Le fils de la veuve

Après le décès brutal de sa femme, William Moreland s'est mis en tête de réunir une somme suffisante afin d'assurer l'avenir de son fils Jack, douze ans. Il confie la garde de ce dernier à une religieuse, Sœur Béatrice, et repart errer sur les routes en commettant de multiples larcins partout où il passe pour atteindre son objectif.



Jack, quant à lui, qui vit avec l'absence douloureuse de sa mère et porte de la rancœur à son père suite à son abandon, décide de fuir le comportement excessif de la religieuse afin de retrouver sa liberté dans la cabane où il a grandi au fond des bois, dans les Rocheuses.



Je découvre la magnifique plume de Gil Adamson avec ce roman, belle promesse d'évasion en pleine nature sauvage auquel s'entremêle une touche de western et d'aventure.



Si La Veuve, principalement centrée sur la mère de Jack avant son décès, précède ce roman, celui-ci peut se découvrir aisément sans avoir lu l'autre 



Du Canada aux Etats-Unis, les trois protagonistes principaux, fascinants, sont sur le devant de la scène dans cette lecture où l'action se fait rare mais où l'immersion est garantie grâce aux paysages somptueux superbement dépeints. L'autrice canadienne esquisse également une belle brochette de personnages secondaires.



Par ailleurs, la toile de fond historique a aussi piqué mon intérêt avec l'évocation du sort des prisonniers étrangers durant la Première Guerre Mondiale qui m'était inconnu.



La solitude et la liberté imprègnent fortement les pages de ce très beau roman qui a su me séduire de la première à la dernière page.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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La veuve

Livre choisi par un libraire en fonction de mes précédentes lectures... Il n'a pas tapé dans le mille pour cette fois.



J'ai eu beaucoup de mal à arriver jusqu'à la fin de l'ouvrage : un rythme assez lent, des personnages intéressants pour certains, trop peu développés pour d'autres et en particulier l'héroïne que j'ai trouvée sans grand intérêt.

J'ai cependant le sentiment que ce sont des choix conscients de l'auteur ; une courte tranche de la vie de Mary, sa fuite, ses rencontres, sa conscience, ses combats intérieurs...

Beaucoup de descriptions dont je n'ai pas compris l'intérêt si ce n'est celui du regard du personnage principal.

Pour le lecteur qui apprécie ce style, "techniquement" je pense que c'est un bon roman. Je ne fais pas partie de ceux là malheureusement.
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