Citations de Gilbert Sinoué (943)
Celui qui rendra la vie à un homme, il lui en sera tenu compte comme s'il avait rendu la vie à l'humanité entière...
Souffrir ne me fait pas peur. En revanche, souffrir pour une cause, une vraie, parce que l’autre vous manque, parce qu’on a mal, tellement on l’aime ; parce que plus il est présent, plus on se sent frustré, parce qu’on le désire plus, encore et toujours plus. Souffrir parce que l’autre est dans la détresse et que l’on n’arrive pas à soulager son chagrin ; souffrir tellement on est heureux. Oui. Cent fois oui. Mais souffrir parce que quelqu’un vous envoie balader dès que quelque chose l’a agacé. Non. Mille fois non.
L’Histoire ne retient généralement de la vie des grands hommes et des peuples que les heures de gloire ou d’épreuves. Elle omet les petits événements et les circonstances obscures dans lesquelles ont mûri les décisions héroïques ou bien celles qui ont miné le courage et conduit à des attitudes déplorables.
Quand un homme s’ennuie, il a besoin d’être stimulé. Mais, quand une femme s’ennuie, elle a besoin d’être retenue.
L’écriture autorise toutes les libertés et les impudeurs.
Comment deux hérissons font-ils l’amour ?
Réponse : en faisant très, très attention.
La gaieté – telle qu’on la croise chez nous – n’est pas factice, et les Libanais ne font pas la fête pour oublier leur chagrin.
« Si ton ami boite du pied droit, boite du gauche, pour que vous demeuriez dans un équilibre harmonieux. » Il en est de même de l’amour. Il ne peut durer qu’à cette condition.
Ce sont les exigences qui tuent. Les gens amoureux exigent toujours trop l’un de l’autre. En vérité, ils n’aiment que le reflet qu’ils dégagent dans le regard de celui qui leur fait face et, surtout, manquent d’amitié. C’est essentiel, l’amitié.
Un homme n’est pleinement lui-même qu’au sein de sa nation. La nation est le théâtre, à l’intérieur duquel l’homme joue une pièce qui est sa destinée individuelle. Supprimez le théâtre et il n’y a plus de pièce. Du coup, l’homme s’écroule, dénué de signification.
Deux femmes qui vivaient dans la même maison se battaient pour la possession d’un nourrisson. Chacune prétendait que l’enfant était le sien. Salomon ordonna alors : « Qu’on tranche l’enfant et qu’on en donne la moitié à l’une et la moitié à l’autre. »
L’une des femmes approuva et s’exclama : « Il ne sera ni à moi ni à toi, partagez ! » L’autre implora le roi : « Monseigneur, qu’on lui donne l’enfant, qu’on ne le tue pas ! »
Alors, Salomon déclara, désignant celle qui venait de s’exprimer : « C’est elle, la mère, qu’on lui donne cet enfant. »
Un homme marié vit comme un chien, mais meurt comme un roi. Un célibataire vit comme un roi mais meurt comme un chien.
L'union de deux corps a quelque chose de lourd et de sinistre qui nous rapproche de al mort, car la convulsion de la chair dans cet instant ressemble à la convulsion de la vie dans la mort. Je préférais de loin l'osmose spirituelle qui nous reliait Mohan et moi et qui nous sublimait, nous élevait vers des sommets que peu de gens sont capables d'entrevoir. L'amour physique relève du leurre. Un éclair stérile et éphémère qu ne peut aller qu'ne s'altérant, jusqu'au jour où il n'éclair plus que des ombres mornes et sans désir. Les rares fois où j'ai fait l'amour avec des femmes, j'ai éprouvé une sensation de pouvoir, la griserie du créateur et de l'artiste. mais sitôt l'ivresse retombée, venait la solitude, une incommensurable solitude. Le néant.
Un homme capable de verser le sang n'est pas un patriote, mais un assassin.
- Des manifestations ? Elles seront, sachez-le, durement réprimées. Nous n'hésiterons pas, soyez-en convaincu, à user de la force face aux émeutiers.
-Libre à vous. Mais vous auriez tort.
-Tort ?
Gandhi fixa intensément son interlocuteur.
-Oui, général. Vous auriez tort. parce que le bénéfice qui résulte de l'usage de la force est provisoire, mais le mal qu'il cause est définitif.
Aucun réformateur ne placerait sa civilisation dans une position d'immobilisme. Car, ce que vous prêchez, c'est l'immobilisme, et donc le replis sur soi, alors que c'est tout le contraire qui fait la gloire des hommes. Vous parlez de remparts. Une nation qui érige des murs et vit en recluse est comparable à une mer que plus aucun fleuve ne vient alimenter. Que vous l’admettiez ou non, sachez que , à mes yeux en tout cas, les différences sont sources de progrès et non de décadence.
Comment t'en vouloir ? Ta jeunesse ne sait pas voir et , même quand elle voit, elle ne retient rien. Dois. On commence par des lois discriminatoires et on se réveille un matin avec des "zones réservées", jusqu'au jour où...
"Les hommes devraient chercher non pas une richesses plus grande, mais des plaisirs plus simples ; non pas une fortune plus haute, mais un bonheur plus profond et faire de la possession de soi-même la première des possessions. "
Au moment de partir pour l'Angleterre, je considérais la violence comme une réponse cohérente à l'injustice. Ma poltronnie, qui allait de pari avec ma timidité maladive, y trouvait une sorte de bouclier. La découverte du Royaume des cieux a modifié cette vision, et ma perception du monde en fut totalement changée. J'ai compris que le précepte "oeil pour oeil" n'avait d'autre conséquence que de rendre l'humanité aveugle, et que la vraie violence, la pire, c'était la misère.
-Oui. Tu lui diras ceci : "J'ai passé mon chemin, car Myriam m'empêcherait un instant de penser à l'amour de Myriam."