Citations de Giles Milton (98)
Churchill considérait le whisky comme un remède universel « radical contre le typhus et les poux ».
Les relations de Moulay Ismaël avec la vaste communauté juive du Maroc furent toujours ambivalentes. Il traitait la majorité avec mépris, mais donna à une poignée des plus fortunés -les descendants de juifs expulsés d'Espagne- des postes importants à la cour. L'un d'eux, Moses ben Hattar, devint trésorier de la cour et joua un rôle prééminent dans le maintien de Mouley Ismaël au pouvoir (...) Alors qu'une poignée de juifs fortunés se satisfaisaient de soutenir Moulay Ismaël- et ils étaient raisonnablement bien traités-, la majorité d'entre eux étaient pauvres et opprimés. Ils étaient confinés aux ghettos, connus sous le nom de mellahs, ou quartiers du sel, car les bouchers juifs étaient obligés de conserver dans la saumure les têtes tranchées des rebelles et des traîtres. Tous étaient forcés de porter des capes et bonnets noirs, et devaient parcourir pieds nus les rues insalubres de Meknès, Fès et Marrakech. Souvent à peine mieux traités que les esclaves du sultan, ils étaient en butte à des violences et des injures constantes; "Ils ne peuvent pas se promener dans la rue sans que le dernier des gamins les insulte et leur lance des pierres, écrit l'un, alors, ils n'osent pas, sous peine de mort, se défendre ou opposer la moindre résistance."
Mouley Ismaël avait eu l'idée d'élever des esclaves au tout début de son règne. Parmi les esclaves à son service, il trouvait que les mulâtres étaient les plus dignes de confiance et forçait souvent ses esclaves blancs à épouser des Noires afin de réapprovisionner son stock de loyaux métis. "Il prenait soin d'établir un élevage de métis, écrit Pellow, pour fournir son palais comme il le voulait". Les enfants issus de ces unions forcées étaient élevés par les propres officiers de Moulay Ismaël, et on leur "enseignait à vénérer ce successeur de leur Prophète et à lui obéir, et, ayant baigné dans le sang dès leur plus tendre enfance, à devenir les justiciers et ministres de son courroux."
Ces étranges programmes d'élevage n'étaient en aucun cas propre au Maroc. Des esclaves au sang mêlé étaient élevés à Alger, de manière à augmenter le stock de serviteurs métis du régime. Le captif français Chastelet des Boyes fut acheté par un propriétaire d'esclaves qui gardait quinze ou seize Noires dans une ferme près d'Alger. Il envoyait régulièrement ses esclaves blancs s'accoupler avec elles, et une fois, son choix se porta sur Chastelet de Boyes. Le Français fut emmené à la ferme par un eunuque, qui ordonna à quatre des femmes de le déshabiller et de se mettre au travail. "Après leur avoir parlé, il referma la porte derrière nous, écrit des Boyes, me laissant de la nourriture (...) et une bouteille d'eau-de-vie de datte." L'eunuque resta dans les parages, gardant un oeil sur les activités sexuelles à l'intérieur. "Il ne manquait pas, écrit des Boyes (...) de nous jouer une sérénade au tambour matin et soir." Après six jours d'activité sexuelle, l'eunuque entra dans la pièce et libéra Boyes. "il parla en privé à chacune des Noires, et me ramena chez le patron en ville."
En 1610, le roi Philippe III d'Espagne -écrivant l'ultime chapitre dans la reconquête de l'Espagne des mains des infidèles- expulsa du pays un million de Maures, qui, pourtant, vivaient là depuis des générations et qui, pour beaucoup, avait du sang espagnol dans les veines.
Parmi ces émigrés figuraient les Hornacheros, ainsi nommés d'après leur village d'origine, en Andalousie. Farouchement indépendants, n'hésitant pas à recourir à la violence, ils pillaient sans scrupule (...).
Chassés de leur place forte au coeur des montagnes espagnoles, ces quatre mille hommes et femmes choisirent de s'installer dans la cité en ruine de Rabat. Ils restaurèrent la casbah, ou forteresse, et s'adaptèrent avec une aisance remarquable à leur nouvelle patrie, qu'ils rebaptisèrent Salé-le-Neuf.
Cependant, ils continuaient à nourrir un profond ressentiment envers l'Espagne. Prêts à tout pour se venger, ils forgèrent bientôt des liens avec les pirates d'Alger et de Tunis qui s'attaquaient aux navires chrétiens dans la Méditerranée depuis plus d'un siècle. En l'espace de quelques années, des centaines de hors-la-loi et d'assassins -y compris des Européens- convergèrent vers Salé-le-Neuf dans le but d'initier les Hornacheros à l'art de la piraterie.
Les Hornacheros et leur cohorte de renégats constituaient une force redoutable et hautement disciplinée qu'on appela en Angleterre les "bandits de Salé". Cependant, pour leurs frères musulmans, ils étaient des al-ghuzat"- titre autrefois réservé aux soldats qui s'étaient battus aux côtés du prophète Mahomet-, des hommes dignes de respect et d'admiration car ils menaient une guerre sainte contre les chrétiens infidèles. "Ils vécurent à Salé, et leur djihad maritime est désormais célèbre, écrit le chroniqueur arabe al-Magribi. Ils fortifièrent Salé et construisirent ses palais, ses maisons et ses thermes."
Les corsaires de Salé apprirent rapidement à maîtriser le maniement des voiles carrées, ce qui leur permit de pousser leurs raids plus loin dans l'Atlantique Nord, et ne tardèrent pas à disposer d'une flotte de quarante vaisseaux. Ils pillèrent allègrement, attaquant villages et ports le long des côtes d'Espagne, du Portugal, de France et d'Angleterre. L'un d'eux, Amurates Rayobi, à la tête de plus de dix mille guerriers, écuma sans pitié les côtes espagnoles. Enhardis par ce succès, les al-ghuzat d'Alger s'en prirent aux navires de commerce qui traversaient le détroit de Gibraltar. Avec le développement des échanges commerciaux, les mers regorgeaient de richesses à saisir. Entre 1609 et 1616, le nombre de navires marchands anglais tombés aux mains des corsaires atteignit le total stupéfiant de quatre cent soixante-six.
Lors des premiers combats, les risques n’avaient pas été pris par les généraux bardés de médailles ni par les chefs d’état-major, mais par les petits lieutenants, les sous-officiers héroïques, les sans-grade. « Le vrai courage se trouve chez ceux qui croient qu’il y a des choses dans la vie qui valent la peine qu’on se batte pour elle et qu’on meurt pour elle. La bravoure ne s’achète pas, et on ne fabrique pas les héros à la chaîne. »
L’eau ne leur arrivait plus qu’à la cheville, le sable sous leurs pieds devenait plus ferme. Encore quelques pas, et Schroeder fut sur la plage. Ce fut un moment historique. Il était le premier soldat du débarquement naval à mettre le pied en Normandie.
Le vrai courage se trouve chez ceux qui croient qu'il y a des choses dans la vie qui valent la peine qu'on se batte pour elles et qu'on meure pour elles. La bravoure ne s'achète pas, et on ne ne fabrique pas les héros à la chaîne.
Rommel : "Si nous ne les rejetons pas à la mer dans premières vingt-quatre heures, nous serons perdus. Ce jour-là sera le jour le plus long et peut-être le dernier."
Les planeurs arrivaient par dizaines en rangs serrés, jetant leur grande ombre sur le sol et maquant la lune. Ce fut la plus grande armée de planeurs de l'histoire du monde. Ils apportaient d'énormes quantités de provisions, de munitions, de mortiers, de jeeps et de véhicules blindés, ainsi que deux bataillons de mille hommes chacun.
Si les Alliés étaient prêts à sacrifier une ville de la taille de Caen, il était clair qu'il n'avaient aucune intention de se laisser rejeter à la mer.
Comme tant d'autres militaires de la noblesse prussienne, il (Colonel Von Oppeln-Bronikowski) considérait le Führer comme un petit arriviste ignorant tout de la guerre moderne.
L'eau de mer et l'humidité ambiante avaient détraqué les fragiles composants électroniques et les communications furent à peu près impossibles partout.
Soixante-quatre hommes qui avaient survécu à la bataille de Colleville avaient été tués par ces tris amis.
Chaque maison nettoyée, chaque point d'appui attaqué, l'étaient grâce à l'héroïsme d'hommes qui mettaient leur vie en danger depuis l'aube.
Lors de simulations de débarquement à balles réelles effectuées à Slapton Sands dans le Devon - l'exercice Tiger - pas moins de sept-cent quarante-neuf soldats américains aveint péri accidentellement.
Dès le début de l'après-midi, l'avancée alliée était déjà loin d'être symbolique : les troupes du Débarquement progressaient sur un large front de plus de quatre-vingts kilomètres.
À Omaha, deux heures et demie après le débarquement de la première vague, l'issue de la bataille n'était pas encore certaine.
Ce matin-là, tout se joua sur l'héroïsme individuel.
Ceux qui réchappèrent à l'enfer d'Omaha Beach furent marqués à jamais par cette vision apocalyptique.
Jack Ellery ne vit pas un seul de ces généraux et de ces colonels qui devaient plus tard se vanter d'avoir pris d'assaut les plages.